Actualités de l'Urgence - APM

"Pour faire face aux besoins de santé de la population et pour permettre d'endiguer un début de fragilisation de sa situation financière", le CH "devra impérativement relancer l'ensemble de son activité" en 2025, a avancé le directeur.

2024 a été marquée par "la persistance des conséquences de la crise de la démographie médicale et paramédicale". Même si "la situation semble se stabiliser et [si] l'établissement a pu recruter des médecins dans beaucoup de disciplines, […] cela reste plus difficile en anesthésie et en psychiatrie".

"Tout en maîtrisant [ses] dépenses", l'établissement prévoit la "réouverture prochaine de quatre à six lits supplémentaires en réanimation du fait du recrutement […] de médecins réanimateurs supplémentaires".

Il compte également mettre en œuvre "des autorisations obtenues en soins critiques et par exemple l'ouverture dès que possible des quatre lits supplémentaires de soins intensifs en UNV [unité neurovasculaire] et l'augmentation du nombre de lits de médecine".

Afin d'y parvenir, Bruno Faulconnier a fait part de la nécessité "de rénover au plus vite la deuxième aile d'orthopédie, qui pourra accueillir temporairement 10 lits de médecine infectieuse permettant d'augmenter le nombre de lits en UNV et en médecine".

Il a en outre mentionné la poursuite et l'accélération des travaux de rénovation du bloc opératoire et l'engagement rapide "des travaux des projets Ségur" notamment pour les urgences et la psychiatrie adulte" (cf dépêche du 16/12/2024 à 15:20).

Autre objectif: "trouver des solutions pour permettre le développement des activités en cardiologie" et "l'augmentation du nombre de lits en oncologie dès lors que l'équipe médicale sera renforcée".

Et le directeur de poursuivre: "La situation en gastro-entérologie nécessite également des recrutements médicaux sur l'ensemble du département."

"En 2025, le centre hospitalier de Niort devra continuer de tout mettre en œuvre pour recruter les professionnels médicaux et paramédicaux essentiels pour le développement de son activité et la réponse aux besoins", a-t-il ajouté.

Plusieurs actions seront lancées dans ce sens:

• organisation d'un job dating pour le recrutement infirmiers en février
• signature de nouveaux contrats d'allocations d'études pour les infirmiers
• primes de parrainage et d'engagement collectif pour les recrutements infirmiers
• plan de formation promotionnel "ambitieux" notamment pour l'accès aux fonctions d'infirmier de bloc opératoire (Ibode) et d'anesthésie (Iade) et d'infirmier en pratique avancée (IPA) entre autres.

L'établissement a enregistré l'année dernière une hausse de 1% de l'activité en hospitalisation complète et de 1,5% pour les séances. Néanmoins, il "n'a pas encore retrouvé son niveau d'activité de 2019 en ce qui concerne l'hospitalisation complète notamment en chirurgie du fait de la persistance des difficultés de recrutement de personnels paramédicaux", bien que "la situation s'améliore au plan médical comme en anesthésie".

Le bloc opératoire "reste impacté" à cause "des difficultés persistantes de recrutement" d'infirmiers anesthésistes diplômés d'Etat (Iade) et d'infirmiers de bloc opératoire (Ibode). Ainsi, "le nombre de plages ouvertes reste très inférieur à 2019, période d'avant-Covid".

Toutefois, le directeur a expliqué que "les difficultés en pneumologie" de début 2024, "ayant conduit à la fermeture de 10 lits", ont été "endiguées par des recrutements en cours d'année ayant permis une réouverture de ces lits à l'automne".

Plusieurs "moments difficiles" en 2024

Parmi les "moments difficiles" connus par le CH en 2024, outre les difficultés liées à la démographie médicale, le directeur a évoqué "une panne électrique" et un "incendie récemment en psychiatrie" qui avait mené au décès d'une patiente (cf dépêche du 15/01/2025 à 18:51).

En parallèle, le service des urgences, dont le nombre de passage a crû en 2024 de 2%, a connu des difficultés, notamment en novembre. Il a alors enregistré "de très fortes tensions du fait des épidémies hivernales dont la grippe". Le CH a dû "ouvrir la salle d'afflux massif aux urgences à plusieurs reprises ou encore […] doubler les quotas d'hébergement dans les services".

La situation est actuellement "stabilisée", même si l'établissement "devra s'efforcer de rouvrir dès 2025 d'autres lits afin de pouvoir mieux répondre aux besoins dans les autres disciplines", a insisté Bruno Faulconnier.

Le directeur a ensuite assuré que le CH avait connu également "un certain nombre de réussites, outre [d]es recrutements médicaux et paramédicaux qui montrent que le CH reste attractif".

S'agissant des réalisations 2024, le directeur a cité:

• la création d'une salle de vie et d'une terrasse à Pasteur
• la rénovation complète d'une aile d'orthopédie
• la création d'un salon des sorties
• la poursuite des travaux au bloc opératoire
• le début de la réalisation d'une nouvelle plateforme de consultations en ophtalmologie.

Plusieurs équipements biomédicaux ont été en outre renouvelés en 2024: l'appareil d'IRM 3 teslas, un mammographe, une salle de radiologie télécommandée en imagerie et une salle de coronarographie.

Par ailleurs, le directeur a salué la validation en décembre 2024 du programme d'investissement du CH avec une aide de plus de 24 millions d'euros (M€) pour trois projets Ségur (cf dépêche du 16/12/2024 à 15:20).

"Ces annonces, qui vont être mises en œuvre dès 2025, permettent de fixer un avenir clair pour l'établissement et constituent les éléments clés du projet d'établissement en cours de finalisation", a commenté Bruno Faulconnier.

Par ailleurs, alors que le CH avait prévu un déficit de 4 M€ pour 2023, celui a in fine atteint 1,3 M€ "du fait essentiellement des mesures de soutien de l'Etat aux établissements permettant de mieux faire face aux dépenses d'énergie et à l'inflation".

Pour 2024, il table sur un déficit "d'environ 4 M€". "L'établissement ne sera sans doute pas aidé cette année comme l'année passée et donc le déficit que nous enregistrerons devrait être très proche de cette prévision", prédit Bruno Faulconnier.

jyp/nc/APMnews