Actualités de l'Urgence - APM

Un plan de retour à l'équilibre (PRE) a été conclu en 2016 par l'établissement avec l'agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine, a rappelé le directeur a APMnews. La date de l'objectif de retour à l'équilibre est actuellement en phase "d'ajustement" dans le cadre "de la préparation de l'EPRD [état prévisionnel des recettes et des dépenses]". Cet ajustement s'explique par la prise en compte des "réorganisations de services" de l'établissement, a-t-il avancé.

En 2016, le déficit de l'établissement atteignait 1,78 millions € en consolidé et s'établissait à 891.000 € un an plus tôt, selon l'indice de performance Hospidiag.

Le CH (314 lits et places) disposait en 2017 d'un budget principal de 45 millions € et d'un budget global de 51,6 millions € (3,2 millions pour son unité de soins à longue durée et 3,4 millions pour son établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes).

Le déficit 2017 "nous amène à procéder à des réorganisations de services. L'élément essentiel est le regroupement de deux services de médecine polyvalente et de médecine à orientation cardiologique en un seul afin de réaliser des économies structurelles" avec "une seule équipe mise en place", a annoncé Philippe Gizolme.

La mutualisation des deux services sera effective début avril, a-t-il poursuivi. Il a précisé que "18 à 20 ETP [équivalents temps plein] ne s'imposeront plus du fait du regroupement des deux services". Philippe Gizolme n'a toutefois pas chiffré le nombre de personnes affectées au sein du nouveau service.

Le nombre de lits passera de 20 à 17 en médecine, de 13 à 9 en cardiologie et de 4 à 3 en surveillance continue en cardiologie. Philippe Gizolme a justifié ce choix après avoir constaté "une réduction de l'activité en cardiologie, avec des lits inoccupés" et l'intérêt d'une "adaptation des locaux" en vue de la mutualisation. "Les lits libérés sont conservés dans la perspective du développement des autres activités en cardiologie. Ils seront réactivables quand la cardiologie se déploiera", a assuré le directeur.

Le directeur a fait savoir qu'il y aura au moins '"une infirmière diplômée d'Etat (IDE) pour 10 patients et une aide-soignante pour 10 patients" dans ce service mutualisé.

En outre, le CH a procédé le 1er janvier à une "révision de la maquette organisationnelle" avec "la suppression de deux horaires en soins de suite et de réadaptation (SSR)", ce qui "correspond à 3,6 ETP", a exposé Philippe Gizolme.

Il a assuré avoir "pu proposer une solution de continuité dans l'hôpital de Royan à l'ensemble des personnes concernées par ces restructurations". "Pas une seule personne ne perdra son emploi au terme de ces réorganisations", a-t-il assuré.

En parallèle, l'établissement développe un projet "de relance, dynamisation et élargissement" de l'offre de cardiologie, a déclaré Philippe Gizolme. "Actuellement, nous avons une offre de cardiologie d'hospitalisation complète de court séjour", a-t-il fait remarquer. Dans le cadre du projet médical partagé du groupement hospitalier de territoire (GHT) de Saintonge, dont les grandes lignes ont été validées par l'ARS, "trois volets" sont consacrés à "l'élargissement de l'offre de cardiologie à Royan", a-t-il précisé. "Nous voulons relancer l'activité sur la dimension hospitalisation complète en court séjour", ce qui nécessite "un travail de fonds avec nos adresseurs privilégiés, la médecine de ville localement, et nos correspondants institutionnels comme le CH de Saintes dans le cadre des parcours de prise en charge des patients".

Le deuxième volet du projet du projet du CH de Royan est la mise en place en 2018 "d'une première offre en éducation thérapeutique en cardiologie pour améliorer la prévention" qui s'ajoutera à celle existante dans le diabète. L'établissement présentera un dossier à l'ARS avant le 15 mars.

Le 3e volet, pour le moment "en réflexion au niveau local et territorial", notamment avec l'hôpital de Saintes, s'inscrit "dans les soins de suite et de réadaptation (SSR) pour apporter une offre de réadaptation cardiaque sur le secteur de Royan qui en est dépourvu". La date d'aboutissement de ce projet n'est pas encore fixée.

Mobilisation de la CGT

Dans une lettre du 16 février qu'APMnews s'est procurée, adressée au directeur de l'établissement et en copie au président du conseil de surveillance du CH, au président de la commission médicale d'établissement (CME) et à la directrice de la délégation départementale de Charente-Maritime (ARS), la CGT a réclamé notamment la réouverture des sept lits de cardiologie et des trois lits de médecine du CH qui sont "gelés" avec la mise en place de la mutualisation.

Le syndicat déplore dans son courrier un "engorgement des box d'urgence" et un "turn-over important des personnels dans le service qui démontre à quel point celui-ci est en souffrance".
Au sein des urgences, "on compte neuf départs d'infirmières prévus entre mars et juin" et "deux départs prochains à la retraite", a estimé Patrick Rousseau, secrétaire général CGT de l'établissement, contacté jeudi par APMnews.

La CGT a appelé à un rassemblement et une assemblée générale des personnels de l'hôpital mardi de 13h30 à 15 heures afin de dénoncer les restructurations et le manque d'agents hospitaliers, notamment. Un préavis de grève sera proposé aux personnels.

Le CH de Royan comptait au 31 décembre 2017 722 personnels, dont 68 professionnels de santé. L'établissement a enregistré 10.998 hospitalisations en 2017, hors SSR, Ehpad et unités de soins de longue durée (USLD).

jyp/sl/APMnews