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LE MANS, 23 septembre 2025 (APMnews) - Le centre hospitalier (CH) du Mans a publié un nouveau projet d'établissement 2025-2030, qui se focalise notamment sur des enjeux "d'ouverture vers le territoire" de la Sarthe, ont expliqué à APMnews le directeur général de l'établissement, Guillaume Laurent, et le président de la commission médicale d'établissement (CME), François Goupil.

Le nouveau projet se compose d'un projet médico-soignant, mais aussi d'un projet managérial, d'un schéma directeur immobilier et d'un schéma directeur numérique.

"Nous sommes dans un département avec une pénurie médicale très forte, et qui place la métropole du Mans et le centre hospitalier au centre de la Sarthe", contextualise Guillaume Laurent.

Le directeur général rappelle qu'en mars, le CH du Mans avait élargi sa direction commune des hôpitaux de Sarthe à deux nouveaux établissements: le pôle santé Sarthe et Loir (PSSL) et le CH de La Ferté-Bernard. Cette direction intégrait déjà le CH du Mans, le CH du Lude, le CH de Château-du-Loir à Montval-sur-Loir, le CH de Saint-Calais, ainsi que l'Ehpad de Bessé-sur-Braye (cf dépêche du 05/03/2025 à 17:00).

"Les hôpitaux de Sarthe regroupent l'ensemble des activités publiques de médecine, chirurgie et obstétrique du département. Contrairement à d'autres territoires où des structures peuvent être en concurrence sur certaines filières de soins, nous avons un gros plateau technique au CH du Mans, et des structures plus petites en couronne", décrit le directeur général.

"Notre modèle géographique est assez favorable à la mise en place de projets médicaux de territoire", estime-t-il ainsi.

Le projet médico-soignant se découpe en trois axes principaux:

-les (six) engagements de l'établissement pour son territoire
-les (cinq) engagements pour ses patients
-les (quatre) engagements pour ses professionnels.

"L'idée de ce projet médico-soignant n'est pas de faire un catalogue, mais de présenter des grandes lignes directrices. Nous souhaitons que chaque année, à travers un dialogue interne, nous puissions faire émerger les projets proposés par les pôles et les services qui constituent ensuite notre feuille de route annuelle", précise-t-il.

Un projet de réforme des services d'urgence et de gradation des soins

A travers son axe territorial, l'établissement souhaite d'abord amplifier ses actions de prévention, notamment sur les sujets de dépistage des "pathologies à forte incidence", comme les cancers, les maladies chroniques et les infections sexuellement transmissibles.

Il prévoit par exemple d'engager un projet de responsabilité populationnelle territoriale en diabétologie, porté avec la communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS) Perche Emeraude.

Le CH du Mans indique aussi vouloir "conforter la place de l'établissement" dans la Sarthe, via le déploiement d'équipes mobiles territoriales, le développement d'une offre de télé-expertise, ou encore le déploiement d'un dossier patient partagé unique au sein du groupement hospitalier de territoire de la Sarthe (GHT 72).

La coordination et la fluidification des parcours de soins font également partie des engagements du CH, qui compte renforcer sa cellule de gestion des lits d'aval et ses partenariats avec les structures d'hospitalisation à domicile, mais aussi structurer des activités de recours avec le CHU d'Angers.

Au sein de cet engagement figure surtout une révision de l'orientation des services d'urgence.

"Nous avons un navire amiral, le CH du Mans, dont les urgences adultes et pédiatriques sont ouvertes 24 heures sur 24. Avec 280 passages par jour, il s'agit du deuxième site le plus fréquenté des Pays de la Loire, après le CHU de Nantes", souligne Guillaume Laurent.

Une équipe de médecins urgentistes, commune avec le CH du Mans, pilote les services d'urgence du pôle santé Sarthe et Loir. Cette structure est "fermée en horaires de nuit profonde, après 23h", précise le directeur général.

Trois services d'urgence de proximité se situent enfin au CH de La Ferté-Bernard, au CH de Saint-Calais et au CH de Château-du-Loir.

"Les cinq services d'urgence publics ont des fonctions différentes, ce qui illustre bien la gradation des soins en Sarthe", témoigne Guillaume Laurent.

Les hôpitaux de Sarthe prévoient de transformer "d'ici quelques mois" les trois services d'urgence de proximité en antennes de médecine d'urgence.

Ces évolutions interviennent en application d'une réforme des autorisations de médecine d'urgence datée de 2023. Les antennes de médecine d'urgence, pour rappel, sont des services d'urgence "non ouverts en continu, mais sur une plage horaire préalablement définie, d'au moins 12 heures par jour" (cf dépêche du 16/07/2025 à 12:08).

Le quatrième engagement s'articule autour de la consolidation du lien ville-hôpital, à travers notamment des sessions de formation sur la gestion des pathologies chroniques à destination des professionnels libéraux.

Le CH du Mans s'engage aussi à renforcer son engagement en matière de transition écologique.

Celui-ci se traduira par un plan pluriannuel de transition écologique, par l'adoption d'un plan pour favoriser les mobilités douces, par l'intégration d'une approche de soins écoresponsables, ou encore par la végétalisation du site hospitalier.

A ce dernier titre, un partenariat avait été noué entre l'établissement et l'Institut Agro Rennes-Angers (cf dépêche du 03/10/2024 à 17:58).

Convergence attendue des projets d'établissement et développement des filières universitaires

Guillaume Laurent insiste enfin sur la volonté du CH du Mans de "poursuivre son développement universitaire et scientifique".

Le CH du Mans accueille environ 200 internes en médecine et 60 externes. Il compte aussi cinq chefs de clinique, quatre seniors universitaires, deux maîtres de conférence et deux professeurs associés.

"Même si l'hôpital du Mans n'est pas un CHU et n'en sera pas un, l'ambition est d'avoir des services qui ont une capacité de développement universitaire, en lien avec la faculté d'Angers", projette François Goupil.

Le président de la CME se donne pour ambition d'accueillir "huit à dix seniors universitaires -qui peuvent être des professeurs associés ou des maîtres de conférence associés- et huit à dix chefs de clinique", le tout "dans une dynamique collective et territoriale Sarthe-Anjou-Mayenne".

Dans son schéma directeur, le CH du Mans, qui a enregistré un déficit de 17 millions d'euros (M€) en 2024 (sur environ 435 M€ de recettes), a acté la création d'un nouveau lieu de vie pour les internes, incluant un nouvel espace de restauration et de convivialité.

Un nouveau bâtiment d'hébergement de 75 logements, qui inclura un local à vélos et une laverie, sera également construit.

Le budget estimé pour ces chantiers sera d'un peu moins de 10 M€. Les travaux doivent commencer au second semestre 2026, pour une livraison des bâtiments prévue en 2027.

Par ailleurs, les autres établissements des hôpitaux de Sarthe "sont chacun en train de rédiger leur projet d'établissement avec trois piliers d'engagement envers les patients, le territoire et les professionnels", déclare le directeur général. "L'idée est de faire converger les stratégies, pour avoir des actions en miroir entre établissements."

"Nous avons une confiance collective entre présidents de CME pour aboutir à une vision territoriale et graduée des soins en Sarthe", abonde François Goupil.

Le président de la CME fait savoir que les hôpitaux de Sarthe se caractérisent déjà par des filières communes sur la gériatrie, la médecine d'urgence, ou encore sur la médecine polyvalente.

"L'intérêt est que les malades puissent être soignés au plus près de chez eux, mais qu'ils puissent aussi avoir accès aux meilleurs soins, quelle que soit leur distance [par rapport au] Mans", décrit-il.

Projet d'établissement 2025-2030 du CH du Mans

al/san/lb/APMnews