Actualités de l'Urgence - APM

LE CHD DE VENDÉE ANTICIPE LE WEEK-END DE PÂQUES AUX URGENCES
Le CHD de Vendée a dû déclencher son plan blanc vendredi face à la saturation des services hospitaliers dans le département (cf dépêche du 11/04/2022 à 18:40).
Jeudi, il a tenu une conférence de presse pour faire un point de situation dans les hôpitaux de Vendée et notamment dans les services d'urgence.
Cette communication sur le plan blanc "a pour objectif principal d'informer et d'alerter la population pour nous aider à maîtriser les flux", a déclaré mercredi à APMnews Francis Saint-Hubert.
"En Vendée, traditionnellement, le week-end de Pâques est une période noire avec les nouveaux arrivants sur le littoral. Depuis quelque temps, la pression monte doucement et nous avons voulu préparer le plus possible ce week-end de trois jours", a-t-il expliqué, d'autant plus que les vacances scolaires de printemps ont commencé.
"Habituellement, pendant la période de tension hivernale due aux épidémies virales qui s'étend jusqu'à mi-avril, nous avons la possibilité d'ouvrir des lits supplémentaires, mais avec la crise Covid et ses impacts, nous avons plutôt fermé des lits. La situation de tension sur les ressources humaines nous a obligés à fermer 10% de lits en médecine, pareil en chirurgie et 20% en SSR [soins de suite et réadaptation] car nous n'avons plus assez de personnel et nous n'arrivons pas à recruter comme au niveau national", a-t-il poursuivi.
"Nous avons donc voulu envoyer un message à la population en prévision du week-end pour rappeler les consignes d'appel au 15 et au 116.117" de manière à éviter ou reculer des arrivées aux urgences, a-t-il ajouté.
Le CHD de Vendée accueille de l'ordre de 70 patients hospitalisés Covid+ et des adultes et des enfants atteints de grippe. Avec 4 salles de bloc fermées sur 18, les équipes déprogramment 100 patients par semaine.
Une coopération pour organiser des sorties en nombre
"Le plan blanc nous a permis aussi de mobiliser l'ensemble des acteurs et de solliciter l'agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire qui a organisé lundi après-midi une réunion avec tous les acteurs de la Vendée (SSR privés et publics, Ehpad, hospitalisation à domicile -HAD-, équipes mobiles qui vont à domicile) pour faire le point et faciliter l'articulation." Le CHD de Vendée avait des patients dans ses lits en "situations bloquantes" attendant d'être transférés en SSR ou en Ehpad.
"Et ça a été efficace car en deux jours, nous avons fait plus de 80 sorties. Chacun a fait un petit effort et nous avons pu organiser les sorties des patients pour lesquels c'était prévu", a-t-il rapporté.
"Nous avons aussi demandé à nos équipes de prévoir les sorties à venir et l'HAD a été très aidante en anticipant sur les dossiers de patients susceptibles de pouvoir sortir pendant le week-end de manière à ne pas devoir attendre mardi pour réaliser ces sorties", a-t-il ajouté.
"La situation s'est beaucoup améliorée après les sorties faites mardi et mercredi mais les services se remplissent vite", a-t-il noté.
L'établissement enregistre 130 passages aux urgences en moyenne au lieu de 110.
Le nombre de patients dans les couloirs en attente d'un lit qui a pu atteindre 40 en fin de semaine dernière a diminué cette semaine. Mercredi matin, ils étaient 25, a cité le directeur qui s'est rendu dans le service d'urgence.
Quand c'est possible, des patients se présentant aux urgences sont réorientés vers le centre de soins non programmés mis en place début 2022 pour les patients sans médecin traitant (cf dépêche du 01/03/2022 à 18:51). Cette structure participe bien à la réponse aux besoins puisque "toutes les plages sont remplies: ce sont autant de patients qui auraient pu venir aux urgences", a commenté Francis Saint-Hubert.
Le directeur se garde encore la possibilité de faire appel à la réserve sanitaire.
Interrogé sur l'absentéisme, il cite une conjonction de facteurs: l'épuisement des équipes qui conduit à des arrêts, des congés maternité en hausse par rapport à la même période une autre année, et des arrêts de courte durée pour grippe ou Covid.
Il est "bien sûr inquiet" pour la saison estivale. "Il me manque 70 infirmiers en permanence et il faudra aussi en trouver 50 pour compenser les congés d'été. Je n'ai pas encore de solution. Nous y travaillons. Nous allons lancer une campagne de recrutement", indique-t-il. Les sorties d'école sont particulièrement attendues.
"L'hôpital tourne. On continue à faire le maximum. Tout le monde se mobilise", a-t-il cependant tenu à souligner, saluant l'"abnégation extraordinaire du personnel".
Les déclenchements de plan blanc pour tension aux urgences se multiplient
Les déclenchements de plan blanc se multiplient dans l'ouest de la France. Avec l'embolisation des urgences du centre hospitalier (CH) du Mans, l'ARS Pays de la Loire a demandé à tous les établissements de la Sarthe de déclencher leur plan blanc pour faire face, et des mesures ont été prises. Le CH de Saint-Brieuc a annoncé des déprogrammations pour alléger les tensions et cette orientation a aussi été retenue par le CHU de Nantes (cf dépêche du 08/04/2022 à 19:43).
Le CH de Saint-Nazaire communique régulièrement sur "la forte activité" au sein de ses urgences. Dans un communiqué diffusé lundi, il redit que son service d'accueil des urgences est "confronté à une forte activité et rencontre des difficultés pour orienter les patients nécessitant une hospitalisation", malgré les mesures mises en oeuvre dont l'orientation des patients sortants en fin de prise en charge vers l'hospitalisation à domicile et des transferts vers d'autres établissements.
Le nombre de passages aux urgences journalier est très supérieur à ce qui était observé en 2021 et 2020.
Dans cette situation, il prévient que les usagers pourront être confrontés à des délais d'attente très longs (pour les urgences non vitales) ou se voir conseiller de rejoindre la structure de soin qui les suit habituellement (patient atteint d'une maladie chronique). Le CH de Saint-Nazaire rappelle les bons réflexes et les numéros d'urgence.
Le groupe hospitalier Centre Bretagne (GHCB) à Pontivy (Morbihan) a annoncé mardi dans un communiqué que tous ses établissements (le CH Centre Bretagne à Pontivy et le CH de Guémené-sur-Scorff) déclenchaient le plan blanc "en raison de l'activité soutenue des urgences et des hospitalisations, dans le contexte persistant de l'épidémie Covid-19 et autres pathologies saisonnières, de tensions sur les ressources humaines médicales et paramédicales". La décision a été prise par la cellule de crise du GHCB réunie mardi matin.
Le GHCB demande à la population de faire le 15 avant de venir aux urgences "dans ce contexte et à l'approche du week-end de Pâques" pour passer par la régulation. "Si et seulement si votre cas relève d'une urgence, une équipe adaptée vous sera envoyée ou vous serez orienté vers un service d'urgence", indique la direction.
À Vannes au centre hospitalier Bretagne Atlantique (CHBA), le plan blanc déjà en place est maintenu, a indiqué l'établissement à APMnews.
Les urgences adultes et pédiatriques du CHBA connaissent depuis plusieurs jours une activité soutenue dans un contexte épidémique et pandémique. La grippe, la gastroentérologie circulent de façon importante sur le territoire breton. Dans un contexte d'incidence régionale élevée, l'activité Covid reste significative avec 7 patients en soins critiques, 45 en médecine et 27 en SSR. L'unité saisonnière de 24 lits aide à faire face mais cela reste difficile.
"Malgré une fatigue généralisée, grâce à la solidarité, au recours aux heures supplémentaires, au renfort des professionnels en formation, à l’appel à l’intérim et à la réserve sanitaire, nous maintenons notre dispositif de soins pour répondre aux besoins et cherchons à éviter la déprogrammation médicale et chirurgicale, qui, après deux ans de crise serait pénalisante pour les patients", indique le CHBA.
Sur les 13 premiers jours d'avril, le nombre moyen de passages quotidiens aux urgences s'est élevé à 212 contre 196 en 2019 à la même période, soit +8%. En particulier, la part des plus de 80 ans qui s'élève à 15% a augmenté. Les évictions de professionnels pour Covid d'un niveau très élevé à Vannes et sur le territoire (71, 109, 131 et 106 des semaines 11 à 14) complexifient la fluidité du parcours à l'aval des urgences, surtout en période de congés scolaires, ajoute le CHBA.
À l'approche du week-end pascal, l'ARS Bretagne a publié un communiqué mercredi pour inciter la population à appeler le 15 avant de venir aux urgences car "les services d'urgences des établissements de santé de Bretagne connaissent une très forte activité".
"Ayez le bon réflexe: avant de venir aux urgences appelez le 15", recommande l'ARS Bretagne sur une affiche.
"Si vous avez un problème de santé qui ne peut pas attendre l'ouverture habituelle des cabinets médicaux, ne vous déplacez pas aux urgences: appelez le 15 afin d'éviter des passages inutiles dans les services pour des motifs qui ne relèvent pas de l'aide médicale urgente."
sl/ab/APMnews
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Le CHD de Vendée a dû déclencher son plan blanc vendredi face à la saturation des services hospitaliers dans le département (cf dépêche du 11/04/2022 à 18:40).
Jeudi, il a tenu une conférence de presse pour faire un point de situation dans les hôpitaux de Vendée et notamment dans les services d'urgence.
Cette communication sur le plan blanc "a pour objectif principal d'informer et d'alerter la population pour nous aider à maîtriser les flux", a déclaré mercredi à APMnews Francis Saint-Hubert.
"En Vendée, traditionnellement, le week-end de Pâques est une période noire avec les nouveaux arrivants sur le littoral. Depuis quelque temps, la pression monte doucement et nous avons voulu préparer le plus possible ce week-end de trois jours", a-t-il expliqué, d'autant plus que les vacances scolaires de printemps ont commencé.
"Habituellement, pendant la période de tension hivernale due aux épidémies virales qui s'étend jusqu'à mi-avril, nous avons la possibilité d'ouvrir des lits supplémentaires, mais avec la crise Covid et ses impacts, nous avons plutôt fermé des lits. La situation de tension sur les ressources humaines nous a obligés à fermer 10% de lits en médecine, pareil en chirurgie et 20% en SSR [soins de suite et réadaptation] car nous n'avons plus assez de personnel et nous n'arrivons pas à recruter comme au niveau national", a-t-il poursuivi.
"Nous avons donc voulu envoyer un message à la population en prévision du week-end pour rappeler les consignes d'appel au 15 et au 116.117" de manière à éviter ou reculer des arrivées aux urgences, a-t-il ajouté.
Le CHD de Vendée accueille de l'ordre de 70 patients hospitalisés Covid+ et des adultes et des enfants atteints de grippe. Avec 4 salles de bloc fermées sur 18, les équipes déprogramment 100 patients par semaine.
Une coopération pour organiser des sorties en nombre
"Le plan blanc nous a permis aussi de mobiliser l'ensemble des acteurs et de solliciter l'agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire qui a organisé lundi après-midi une réunion avec tous les acteurs de la Vendée (SSR privés et publics, Ehpad, hospitalisation à domicile -HAD-, équipes mobiles qui vont à domicile) pour faire le point et faciliter l'articulation." Le CHD de Vendée avait des patients dans ses lits en "situations bloquantes" attendant d'être transférés en SSR ou en Ehpad.
"Et ça a été efficace car en deux jours, nous avons fait plus de 80 sorties. Chacun a fait un petit effort et nous avons pu organiser les sorties des patients pour lesquels c'était prévu", a-t-il rapporté.
"Nous avons aussi demandé à nos équipes de prévoir les sorties à venir et l'HAD a été très aidante en anticipant sur les dossiers de patients susceptibles de pouvoir sortir pendant le week-end de manière à ne pas devoir attendre mardi pour réaliser ces sorties", a-t-il ajouté.
"La situation s'est beaucoup améliorée après les sorties faites mardi et mercredi mais les services se remplissent vite", a-t-il noté.
L'établissement enregistre 130 passages aux urgences en moyenne au lieu de 110.
Le nombre de patients dans les couloirs en attente d'un lit qui a pu atteindre 40 en fin de semaine dernière a diminué cette semaine. Mercredi matin, ils étaient 25, a cité le directeur qui s'est rendu dans le service d'urgence.
Quand c'est possible, des patients se présentant aux urgences sont réorientés vers le centre de soins non programmés mis en place début 2022 pour les patients sans médecin traitant (cf dépêche du 01/03/2022 à 18:51). Cette structure participe bien à la réponse aux besoins puisque "toutes les plages sont remplies: ce sont autant de patients qui auraient pu venir aux urgences", a commenté Francis Saint-Hubert.
Le directeur se garde encore la possibilité de faire appel à la réserve sanitaire.
Interrogé sur l'absentéisme, il cite une conjonction de facteurs: l'épuisement des équipes qui conduit à des arrêts, des congés maternité en hausse par rapport à la même période une autre année, et des arrêts de courte durée pour grippe ou Covid.
Il est "bien sûr inquiet" pour la saison estivale. "Il me manque 70 infirmiers en permanence et il faudra aussi en trouver 50 pour compenser les congés d'été. Je n'ai pas encore de solution. Nous y travaillons. Nous allons lancer une campagne de recrutement", indique-t-il. Les sorties d'école sont particulièrement attendues.
"L'hôpital tourne. On continue à faire le maximum. Tout le monde se mobilise", a-t-il cependant tenu à souligner, saluant l'"abnégation extraordinaire du personnel".
Les déclenchements de plan blanc pour tension aux urgences se multiplient
Les déclenchements de plan blanc se multiplient dans l'ouest de la France. Avec l'embolisation des urgences du centre hospitalier (CH) du Mans, l'ARS Pays de la Loire a demandé à tous les établissements de la Sarthe de déclencher leur plan blanc pour faire face, et des mesures ont été prises. Le CH de Saint-Brieuc a annoncé des déprogrammations pour alléger les tensions et cette orientation a aussi été retenue par le CHU de Nantes (cf dépêche du 08/04/2022 à 19:43).
Le CH de Saint-Nazaire communique régulièrement sur "la forte activité" au sein de ses urgences. Dans un communiqué diffusé lundi, il redit que son service d'accueil des urgences est "confronté à une forte activité et rencontre des difficultés pour orienter les patients nécessitant une hospitalisation", malgré les mesures mises en oeuvre dont l'orientation des patients sortants en fin de prise en charge vers l'hospitalisation à domicile et des transferts vers d'autres établissements.
Le nombre de passages aux urgences journalier est très supérieur à ce qui était observé en 2021 et 2020.
Dans cette situation, il prévient que les usagers pourront être confrontés à des délais d'attente très longs (pour les urgences non vitales) ou se voir conseiller de rejoindre la structure de soin qui les suit habituellement (patient atteint d'une maladie chronique). Le CH de Saint-Nazaire rappelle les bons réflexes et les numéros d'urgence.
Le groupe hospitalier Centre Bretagne (GHCB) à Pontivy (Morbihan) a annoncé mardi dans un communiqué que tous ses établissements (le CH Centre Bretagne à Pontivy et le CH de Guémené-sur-Scorff) déclenchaient le plan blanc "en raison de l'activité soutenue des urgences et des hospitalisations, dans le contexte persistant de l'épidémie Covid-19 et autres pathologies saisonnières, de tensions sur les ressources humaines médicales et paramédicales". La décision a été prise par la cellule de crise du GHCB réunie mardi matin.
Le GHCB demande à la population de faire le 15 avant de venir aux urgences "dans ce contexte et à l'approche du week-end de Pâques" pour passer par la régulation. "Si et seulement si votre cas relève d'une urgence, une équipe adaptée vous sera envoyée ou vous serez orienté vers un service d'urgence", indique la direction.
À Vannes au centre hospitalier Bretagne Atlantique (CHBA), le plan blanc déjà en place est maintenu, a indiqué l'établissement à APMnews.
Les urgences adultes et pédiatriques du CHBA connaissent depuis plusieurs jours une activité soutenue dans un contexte épidémique et pandémique. La grippe, la gastroentérologie circulent de façon importante sur le territoire breton. Dans un contexte d'incidence régionale élevée, l'activité Covid reste significative avec 7 patients en soins critiques, 45 en médecine et 27 en SSR. L'unité saisonnière de 24 lits aide à faire face mais cela reste difficile.
"Malgré une fatigue généralisée, grâce à la solidarité, au recours aux heures supplémentaires, au renfort des professionnels en formation, à l’appel à l’intérim et à la réserve sanitaire, nous maintenons notre dispositif de soins pour répondre aux besoins et cherchons à éviter la déprogrammation médicale et chirurgicale, qui, après deux ans de crise serait pénalisante pour les patients", indique le CHBA.
Sur les 13 premiers jours d'avril, le nombre moyen de passages quotidiens aux urgences s'est élevé à 212 contre 196 en 2019 à la même période, soit +8%. En particulier, la part des plus de 80 ans qui s'élève à 15% a augmenté. Les évictions de professionnels pour Covid d'un niveau très élevé à Vannes et sur le territoire (71, 109, 131 et 106 des semaines 11 à 14) complexifient la fluidité du parcours à l'aval des urgences, surtout en période de congés scolaires, ajoute le CHBA.
À l'approche du week-end pascal, l'ARS Bretagne a publié un communiqué mercredi pour inciter la population à appeler le 15 avant de venir aux urgences car "les services d'urgences des établissements de santé de Bretagne connaissent une très forte activité".
"Ayez le bon réflexe: avant de venir aux urgences appelez le 15", recommande l'ARS Bretagne sur une affiche.
"Si vous avez un problème de santé qui ne peut pas attendre l'ouverture habituelle des cabinets médicaux, ne vous déplacez pas aux urgences: appelez le 15 afin d'éviter des passages inutiles dans les services pour des motifs qui ne relèvent pas de l'aide médicale urgente."
sl/ab/APMnews