Actualités de l'Urgence - APM

"C'est un projet qui a déjà émergé il y a un peu plus de six ans avec de nombreux rapports ayant mobilisé l'ARS", a recontextualisé Marie-Odile Saillard, la directrice générale du CHR Metz-Thionville mais également du centre hospitalier spécialisé (CHS) de Jury-lès-Metz et de l'établissement public de santé mentale (EPSM) de Lorquin (Moselle).

Le projet d'une reconstruction totale du CHS de Jury a été arrêté dès 2019, avant que la crise sanitaire du Covid-19 ne vienne ralentir le projet, a-t-elle ajouté.

Depuis, l'ARS a confié en mars 2021 une mission à la directrice générale du CHR pour plancher sur la recomposition de l'offre de santé mentale sur la Lorraine Nord, comme l'avait déjà indiqué Marie-Odile Saillard à APMnews (cf dépêche du 09/07/2021 à 13:11).

De projet a été conduit par trois groupes de travail pilotés par la directrice du CHR: un groupe pour le projet médico-soignant épaulé par un groupe qui s'est intéressé plus particulièrement à la démographie médicale, un groupe étudiant la soutenabilité financière du projet et un groupe travaillant sur le projet architectural, les travaux et leur phasage.

Le projet présenté vendredi comprend ainsi quatre phases majeures: une réorganisation de l'activité de psychiatrie du CHR au niveau du site de Mercy (Metz), la reconstruction du CHS de Jury, la réorganisation des activités de Lorquin et Sarrebourg et un regroupement des structures ambulatoires dans le cadre du projet territorial de santé mental (PTSM).

À Mercy, le CHR souhaite reconfigurer son service d'urgence pour créer des filières psychiatriques et gériatriques aux côtés des filières actuelles (urgences adultes et pédiatriques).

Une extension des urgences sur le site de Metz

Cette première phase, dont la conception devrait s'achever en 2023 pour une phase de travaux prévue de 2024 à 2025, comprendra la création d'un "bâtiment supplémentaire dans la prolongation des urgences de Mercy", a expliqué Marie-Odile Saillard.

Ce bâtiment accueillera notamment un centre d'accueil et de crise (CAC) et une unité d'accueil et d'orientation (UAO) de 20 lits (2 chambres d'isolement et centre d'accueil et de crise de 10 lits) pour prendre des patients en soins intensifs.

"L'ensemble se verra augmenté d'une unité mobile post-urgence", a ajouté la directrice, alors que le coût prévisionnel de cette opération est estimé à 7,1 M€ dont 3 M€ apportés par l'ARS et 4,1 M€ financés par emprunts.

"La seconde opération majeure" qui sera finalisée d'ici 2024 comprendra, elle, "la reconstruction complète de Jury pour un capacitaire de 168 lits".

Le projet de reconstruction du CHS prévoit notamment la création de quatre unités intersectorielles de psychiatrie générale dotées chacune de 33 lits, d'une chambre d'isolement et d'une chambre d'apaisement.

Cet investissement d'un coût prévisionnel de 39 M€ sera accompagné à hauteur de 8 M€ par l'ARS Grand Est et financé par emprunts (10 M€) et sur fonds propres (21 M€), tandis que les travaux devraient s'étaler entre 2025 et 2027.

La deuxième phase prévoit le rapatriement sur le site de Mercy d'une partie de l'activité du CHS de Jury dont les consultations en psychiatrie générale, une unité d'hospitalisation de jour en psychiatrie médicale de 22 places, ainsi que 15 lits de psychiatrie pour adolescents et 15 lits en addictologie.

La troisième phase, qui devrait s'échelonner entre 2025 et 2026, comprend d'une part le transfert de la maison d'accueil spécialisée (MAS) du CHS de Jury vers l'EPSM de Lorquin (84 places) et le transfert de 20 lits de soins psychiatriques libres (SPL) de l'EPSM de Lorquin vers le CH de Sarrebourg.

Le coût prévisionnel de cette phase n'a pas encore été chiffré tandis que le calendrier et le coût prévisionnel de la quatrième et dernière phase du projet ne sont pas encore connus.

Un projet nécessaire pour relancer l'attractivité médicale en Lorraine nord

La directrice du CHR Metz-Thionville a souhaité se montrer prudente sur les coûts prévisionnels présentés vendredi en conférence de presse, en soulignant que ceux-ci pouvaient évoluer à la hausse, notamment en raison de "l'envolée des coûts de construction avec la crise ukrainienne".

"La construction de l'établissement et surtout ce qui est proposé sur l'ensemble des projets doit nous permettre d'avancer sur les recrutements", a espéré de son côté Olivier Astier, directeur du CHS Jury, également présent lors de cette conférence de presse.

"Il nous manque 10 psychiatres sur un effectif de 40 psychiatres nécessaires", a-t-il rapporté.

"Les projections de démographie médicale et d'évolution de nos effectifs ne jouent pas en notre faveur puisqu'il faut s'attendre à un manque de 10 psychiatres supplémentaires dans les trois ou quatre années qui viennent", a ajouté le directeur du CHS.

gl/nc/APMnews