Actualités de l'Urgence - APM
LE CHU D'ANGERS A CHOISI LE PROJET ARCHITECTURAL D'AIA LIFE DESIGNERS POUR LA PREMIÈRE PHASE DE SON PROJET CONVERGENCES
Fin janvier, le CHU d'Angers a obtenu le feu vert de l'Etat pour son programme immobilier Convergences qui doit moderniser la prise en charge des patients, regrouper et réorganiser les urgences, les blocs opératoires, l'imagerie et les soins critiques du CHU. Le projet va se déployer sur 15 ans pour un investissement de 460 millions d'euros (cf dépêche du 24/03/2023 à 18:52).
A l'issue du concours d'architecture lancé pour la première phase, le jury a estimé que l'offre d'AIA répondait le mieux aux besoins. Le choix s'est fait en juin puis les discussions ont continué pendant l'été pour négocier le contrat de maîtrise d'œuvre et lancer le travail en septembre, a précisé la DG.
Le programme Convergences va se dérouler selon trois phases "avec un premier bâtiment neuf attendu pour début 2029, puis une nouvelle tranche neuve avec un nouveau concours d'architecte (sur l'actuel service des urgences) pour 2033 et en parallèle, on rénovera le bâtiment Larrey et le plateau technique Ouest (3e phase, pour 2037)", a-t-elle rappelé.
Le projet a cherché à se fondre dans le bâti car il devait s'intégrer dans un patrimoine architectural ancien mais aussi répondre à des enjeux fonctionnels bien précis de manière à redonner de la fluidité à cet hôpital ancien -un des plus anciens avec le CHU de Montpellier- et pavillonnaire, et à être efficient face aux plus de 100.000 passages annuels, ont expliqué Laurent Rossez et Stéphanie Allard de l'agence AIA.
En outre, il répond à une troisième ambition: "la sobriété environnementale au service du bien-être et du confort". Plus de 75% des déchets du chantier seront valorisés.
L'accès aux urgences est placé en angle de manière stratégique afin de distinguer les flux entre urgences valides et vitales.
"Le projet s'inscrit dans la modernité en prolongeant" l'architecture ancienne et "en préservant la part végétale", a souligné Stéphanie Allard. Trois jardins sont prévus: le jardin des Tilleuls pour l'accès ambulatoire, une ouverture vers le jardin botanique existant du côté de la face chaude des urgences et le jardin des Arcades en transition entre les deux bâtiments qui seront construits et qui pourrait devenir un jardin "nourricier" (avec des arbres fruitiers).
Sur quatre niveaux, ce bâtiment comprendra 35.000 m², 150 lits de soins critiques, 45 places de chirurgie ambulatoire, 18 blocs opératoires (plus quatre salles d'opération en réserve), un bloc d'endoscopie de huit salles et un plateau complet d'imagerie diagnostique et interventionnelle. L'investissement s'élèvera à 232,5 millions d'euros (M€). Le début des travaux est prévu pour mi-2025.
Un été chargé mais "sans tension majeure"
Faisant un bilan de l'été, la DG a rapporté un été "dur" mais qui a pu être géré. Elle a décrit "une activité assez normale" avec 170 passages aux urgences adultes et 70 aux urgences pédiatriques par jour en juillet, puis respectivement 154 et 57 en août, mais une activité "assez particulière car il n'y a pas eu du tout de creux".
La direction avait affiché de l'inquiétude début juillet d'une part, du fait des difficultés d'établissements de la région avec des fermetures d'activité annoncées et d'autre part, parce que le CHU n'avait pas pu recruter autant de remplaçants d'été que souhaité et aussi parce qu'une canicule importante était attendue (cf dépêche du 04/07/2023 à 11:39).
"Les patients qui sont venus étaient globalement plus graves que d'habitude", c'était probablement en partie la conséquence de la fermeture de certains services d'urgence dans les départements environnants avec des patients qui tardent à faire le déplacement jusqu'à Angers et arrivent avec un état de santé un peu plus dégradé, avec des hospitalisations plus nombreuses à la clef.
Elle a indiqué que le CHU était en difficulté sur les lits car il a dû fermer plus de lits que d'habitude par manque de personnel. Il a fallu "demander beaucoup d'efforts à nos professionnels" pour rouvrir des lits "par-ci par-là", transformer les organisations (en 12 heures, des heures supplémentaires), ce qui permet de terminer l'été "sans tension majeure" malgré deux cellules de crise réunies pendant l'été (les 18 juillet et 22 août).
"On a réussi à ne pas déprogrammer" et globalement "c'est tout le département qui a bien tenu": les services d'urgence des centres hospitaliers (CH) de Cholet et de Saumur n'ont pas fermé. Personne n'a régulé aux urgences et aucune ligne de Smur n'a fermé. Le CHU a compensé les difficultés des départements voisins: Loire-Atlantique (Ancenis), la Mayenne, la Sarthe et aussi Chinon (Indre-et-Loire) et le CH Nord Deux-Sèvres.
L'hélicoptère a beaucoup servi cet été et est même sorti deux fois des trois départements de son périmètre à Saint-Nazaire et Châteaubriant.
Pour l'hiver, le CHU est "bien préparé" avec un plan de tension hospitalière pour les adultes et un autre pour les enfants et il espère que les nouveau-nés seront correctement immunisés contre la bronchiolite. L'arrivée de l'anticorps Beyfortus* (nirsévimab, Sanofi/AstraZeneca) se passe bien avec depuis lundi sur 56 naissances, déjà 44 bébés immunisés et 7 dont les familles préfèrent le faire avec leur médecin traitant, mais pas de "refus formalisé", a rapporté la DG.
La fidélisation au sortir de l'été a été plutôt bonne avec 77 infirmiers sur 87 qui ont accepté de rester plus 12 aides-soignants (beaucoup poursuivent leur formation) et la dynamique de recrutement est bonne avec des collègues de région parisienne qui viennent s'installer "et beaucoup de retours de mobilité" (des professionnels ayant choisi une reconversion ou de prendre une respiration après le Covid, et qui reviennent), s'est félicitée Cécile Jaglin-Grimonprez.
Le CHU d'Angers compte aussi sur la mise en place du service d'accès aux soins (SAS) espérée début 2024 pour fluidifier les urgences.
La DG s'est réjouie d'un résultat financier 2022 positif avec 7,5 M€ d'excédent sur un budget principal de 683,2 M€, "une bonne nouvelle" à présenter lors de la revue annuelle de projet d'investissement à laquelle sont soumis tous les gros projets qui bénéficient d'une subvention importante de l'Etat.
L'activité a bien repris et a retrouvé le niveau de 2019 avec 59.000 séjours pour les six premiers mois (contre 112.000 en 2022 pour l'année entière). La directrice a cité une hausse de 9% sur l'hôpital de jour et une hospitalisation conventionnelle qui recommence à augmenter légèrement.
sl/ab/APMnews
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LE CHU D'ANGERS A CHOISI LE PROJET ARCHITECTURAL D'AIA LIFE DESIGNERS POUR LA PREMIÈRE PHASE DE SON PROJET CONVERGENCES
Fin janvier, le CHU d'Angers a obtenu le feu vert de l'Etat pour son programme immobilier Convergences qui doit moderniser la prise en charge des patients, regrouper et réorganiser les urgences, les blocs opératoires, l'imagerie et les soins critiques du CHU. Le projet va se déployer sur 15 ans pour un investissement de 460 millions d'euros (cf dépêche du 24/03/2023 à 18:52).
A l'issue du concours d'architecture lancé pour la première phase, le jury a estimé que l'offre d'AIA répondait le mieux aux besoins. Le choix s'est fait en juin puis les discussions ont continué pendant l'été pour négocier le contrat de maîtrise d'œuvre et lancer le travail en septembre, a précisé la DG.
Le programme Convergences va se dérouler selon trois phases "avec un premier bâtiment neuf attendu pour début 2029, puis une nouvelle tranche neuve avec un nouveau concours d'architecte (sur l'actuel service des urgences) pour 2033 et en parallèle, on rénovera le bâtiment Larrey et le plateau technique Ouest (3e phase, pour 2037)", a-t-elle rappelé.
Le projet a cherché à se fondre dans le bâti car il devait s'intégrer dans un patrimoine architectural ancien mais aussi répondre à des enjeux fonctionnels bien précis de manière à redonner de la fluidité à cet hôpital ancien -un des plus anciens avec le CHU de Montpellier- et pavillonnaire, et à être efficient face aux plus de 100.000 passages annuels, ont expliqué Laurent Rossez et Stéphanie Allard de l'agence AIA.
En outre, il répond à une troisième ambition: "la sobriété environnementale au service du bien-être et du confort". Plus de 75% des déchets du chantier seront valorisés.
L'accès aux urgences est placé en angle de manière stratégique afin de distinguer les flux entre urgences valides et vitales.
"Le projet s'inscrit dans la modernité en prolongeant" l'architecture ancienne et "en préservant la part végétale", a souligné Stéphanie Allard. Trois jardins sont prévus: le jardin des Tilleuls pour l'accès ambulatoire, une ouverture vers le jardin botanique existant du côté de la face chaude des urgences et le jardin des Arcades en transition entre les deux bâtiments qui seront construits et qui pourrait devenir un jardin "nourricier" (avec des arbres fruitiers).
Sur quatre niveaux, ce bâtiment comprendra 35.000 m², 150 lits de soins critiques, 45 places de chirurgie ambulatoire, 18 blocs opératoires (plus quatre salles d'opération en réserve), un bloc d'endoscopie de huit salles et un plateau complet d'imagerie diagnostique et interventionnelle. L'investissement s'élèvera à 232,5 millions d'euros (M€). Le début des travaux est prévu pour mi-2025.
Un été chargé mais "sans tension majeure"
Faisant un bilan de l'été, la DG a rapporté un été "dur" mais qui a pu être géré. Elle a décrit "une activité assez normale" avec 170 passages aux urgences adultes et 70 aux urgences pédiatriques par jour en juillet, puis respectivement 154 et 57 en août, mais une activité "assez particulière car il n'y a pas eu du tout de creux".
La direction avait affiché de l'inquiétude début juillet d'une part, du fait des difficultés d'établissements de la région avec des fermetures d'activité annoncées et d'autre part, parce que le CHU n'avait pas pu recruter autant de remplaçants d'été que souhaité et aussi parce qu'une canicule importante était attendue (cf dépêche du 04/07/2023 à 11:39).
"Les patients qui sont venus étaient globalement plus graves que d'habitude", c'était probablement en partie la conséquence de la fermeture de certains services d'urgence dans les départements environnants avec des patients qui tardent à faire le déplacement jusqu'à Angers et arrivent avec un état de santé un peu plus dégradé, avec des hospitalisations plus nombreuses à la clef.
Elle a indiqué que le CHU était en difficulté sur les lits car il a dû fermer plus de lits que d'habitude par manque de personnel. Il a fallu "demander beaucoup d'efforts à nos professionnels" pour rouvrir des lits "par-ci par-là", transformer les organisations (en 12 heures, des heures supplémentaires), ce qui permet de terminer l'été "sans tension majeure" malgré deux cellules de crise réunies pendant l'été (les 18 juillet et 22 août).
"On a réussi à ne pas déprogrammer" et globalement "c'est tout le département qui a bien tenu": les services d'urgence des centres hospitaliers (CH) de Cholet et de Saumur n'ont pas fermé. Personne n'a régulé aux urgences et aucune ligne de Smur n'a fermé. Le CHU a compensé les difficultés des départements voisins: Loire-Atlantique (Ancenis), la Mayenne, la Sarthe et aussi Chinon (Indre-et-Loire) et le CH Nord Deux-Sèvres.
L'hélicoptère a beaucoup servi cet été et est même sorti deux fois des trois départements de son périmètre à Saint-Nazaire et Châteaubriant.
Pour l'hiver, le CHU est "bien préparé" avec un plan de tension hospitalière pour les adultes et un autre pour les enfants et il espère que les nouveau-nés seront correctement immunisés contre la bronchiolite. L'arrivée de l'anticorps Beyfortus* (nirsévimab, Sanofi/AstraZeneca) se passe bien avec depuis lundi sur 56 naissances, déjà 44 bébés immunisés et 7 dont les familles préfèrent le faire avec leur médecin traitant, mais pas de "refus formalisé", a rapporté la DG.
La fidélisation au sortir de l'été a été plutôt bonne avec 77 infirmiers sur 87 qui ont accepté de rester plus 12 aides-soignants (beaucoup poursuivent leur formation) et la dynamique de recrutement est bonne avec des collègues de région parisienne qui viennent s'installer "et beaucoup de retours de mobilité" (des professionnels ayant choisi une reconversion ou de prendre une respiration après le Covid, et qui reviennent), s'est félicitée Cécile Jaglin-Grimonprez.
Le CHU d'Angers compte aussi sur la mise en place du service d'accès aux soins (SAS) espérée début 2024 pour fluidifier les urgences.
La DG s'est réjouie d'un résultat financier 2022 positif avec 7,5 M€ d'excédent sur un budget principal de 683,2 M€, "une bonne nouvelle" à présenter lors de la revue annuelle de projet d'investissement à laquelle sont soumis tous les gros projets qui bénéficient d'une subvention importante de l'Etat.
L'activité a bien repris et a retrouvé le niveau de 2019 avec 59.000 séjours pour les six premiers mois (contre 112.000 en 2022 pour l'année entière). La directrice a cité une hausse de 9% sur l'hôpital de jour et une hospitalisation conventionnelle qui recommence à augmenter légèrement.
sl/ab/APMnews