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29/08 2024
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LE CHU DE BESANÇON POURSUIT SES PROJETS DE DÉVELOPPEMENT AVEC L'ESPOIR D'INFLÉCHIR SON DÉFICIT

BESANÇON, 29 août 2024 (APMnews) - Le CHU de Besançon, qui a enregistré un déficit d'environ 25 millions d'euros en 2023, va poursuivre ses recrutements et le développement de ses activités pour tenter de résorber son déficit financier, a assuré le directeur général du CHU, Thierry Gamond-Rius, au cours d'une conférence de presse jeudi.

D'après les chiffres communiqués par le CHU, les dépenses de fonctionnement ont atteint 680,6 millions d'euros (M€) en 2023, et les recettes de fonctionnement 655,5 M€, soit 25,1 M€ de déficit. Les quatre années précédentes, l'établissement avait enregistré des excédents annuels compris entre 300.000 € et 5 M€.

Des "problématiques d'inflation", et un "sous-financement de l'activité de l'hôpital public" sont à l'origine du creusement du déficit en 2023, selon le directeur général du CHU. Il a également invoqué les "effets du Ségur sur les dépenses de personnel", "l'atonie de l'activité après le Covid" et "des départs d'anesthésistes qui avaient mis à la peine l'activité chirurgicale" pour expliquer cette dégradation.

"Cette année, nous nous orientons vers un déficit divisé par deux", prévoit Thierry Gamond-Rius. "Nous ne devons surtout pas écarter nos projets d'activité, car ce sont eux qui permettront d'augmenter nos recettes. Le pire serait de réduire drastiquement les moyens, et d'enclencher un cercle vicieux de réduction de l'activité", décrypte-t-il.

"Nous avons un travail à réaliser sur le codage des recettes: une partie de l'activité nous échappe en termes de traçabilité", rapporte-t-il. "Le pire serait de dire que l'on réduit drastiquement les moyens, et enclencher un cercle vicieux. Il ne faut surtout pas mettre de côté les projets, car ce seront eux qui feront augmenter les recettes", insiste-t-il.

Le directeur général du CHU prévoit deux grands défis à relever pour le futur de l'établissement: le "réengagement des équipes sur de nouveaux projets", et "le recrutement".

400 postes supplémentaires en deux ans

Le CHU, qui a compté 7.296 professionnels rémunérés au 31 décembre 2023, a recruté 200 postes nets en 2023, et 200 postes supplémentaires en 2024, soit un total de 400 personnes en deux ans.

Le directeur général explique travailler activement à résorber l'emploi précaire, contre-productif en matière d'attractivité selon lui. "Notre objectif est de titulariser 300 professionnels d'ici la fin de l'année prochaine, y compris des contractuels tels que des psychologues par exemple. La pérennité des emplois doit donner envie à de jeunes médecins de venir travailler à Besançon", planifie-t-il.

Les modalités d'une charte de bonnes pratiques sur l'intérim, présentée en janvier par le groupement hospitalier de territoire (GHT) Centre Franche-Comté, dont le CHU de Besançon est l'établissement support (cf dépêche du 12/01/2024 à 16:48), sont en cours de finalisation. Celle-ci doit permettre "de ramener à la raison certains niveaux de rémunération indécents pour les aides ponctuelles. La charte doit fixer un cadre, pour que l'on résiste à la pression", décrit Thierry Gamond-Rius.

Le CHU de Besançon compte également développer ses partenariats avec les autres établissements de la région. Il recense 222 postes partagés avec les différents hôpitaux de Franche-Comté en 2024, contre 152 postes en 2023. "Il nous faut développer encore des postes partagés, notamment en cancérologie. Il s'agit d'un modèle vertueux, car il permet à la population de bénéficier des soins avec les spécialistes partout sur le territoire", plaide Thierry Gamond-Rius.

"Ces postes pérennes évitent les intérims, et permettent à de jeunes praticiens de garder un pied au CHU, et d'avoir un exercice plus libre dans d'autres établissements", appuie le directeur général. "Jouer collectif permet aussi aux autres établissements de résister à l'intérim".

L'établissement, qui compte 700 internes, anticipe une baisse de 40 postes pour la rentrée en raison du choix d'environ un millier d'étudiants de redoubler volontairement leur sixième année de médecine, à la suite de la réforme de l'accès au troisième cycle des études de santé (cf dépêche du 18/03/2024 à 11:32). "Cette pénurie est transitoire. L'an prochain, nous aurons 40 internes supplémentaires", recontextualise-t-il.

Des investissements matériels conséquents

Le CHU, qui totalise 48,8 M€ d'investissements en 2023, ouvrira en septembre un nouveau centre d'enseignement et de soins dentaires (CESD) à proximité de l'entrée principale du CHU. Le bâtiment de 3.800 m² abritera 40 cabinets dentaires, deux salles d'imagerie dentaire cone beam, et un laboratoire de prothèse. Il accueillera les étudiants en odontologie de quatrième année, puis de cinquième année.

Thierry Gamond-Rius confirme aussi que le projet de construction d'un nouveau bâtiment consacré à la psychiatrie sur le site Jean-Minjoz s'achèvera "dans les délais prévus". L'ouverture de l'édifice, dont les travaux commenceront à l'automne, est programmée pour "mi-2026". Le futur bâtiment de 5.700 m², dessiné par le cabinet d'architectes CRR Ecritures architecturales, comportera quatre niveaux, des terrasses, des patios, et plus de 10 jardins pouvant être utilisés à but thérapeutique. Il verra le jour sur une parcelle à proximité de la maison des familles et de l'internat.

Le CHU a commandé en 2023 de nouveaux équipements informatiques, pour un montant de 8,1 M€, et des équipements médicaux d'un montant total de 14,5 M€ dont l'achat d'un nouvel appareil d'IRM 3 teslas (T), et le renouvellement de son appareil 1,5 T.

"L'établissement a réouvert une quarantaine de lits, principalement en cancérologie et en pédiatrie", complète Thierry Gamond-Rius. 150 lits avaient été fermés au CHU du fait du manque d'effectifs post-Covid (cf dépêche du 01/09/2023 à 13:06).

Le directeur général réfute l'objectif de rouvrir l'intégralité de ces lits, en raison notamment du développement de l'activité ambulatoire. Il espère toutefois ouvrir d'ici deux ans une vingtaine de lits supplémentaires, afin de désengorger ses urgences jugées "en tension" durant l'été.

"Ce qui compte, c'est notre capacité à prendre en charge les patients. Aujourd'hui, nous n'en refusons pas. Si l'on rouvrait davantage de lits, je ne sais pas ni ce que l'on en ferait, ni où on les mettrait", argumente-t-il.

Thierry Gamond-Rius compte également "resserrer les liens avec les structures médico-sociales" voisines, afin d'accélérer les sorties de patients pris en charge "dans les bons lits, et avec les bonnes spécialités".

Le CHU de Besançon en chiffres (2023)

  • 156.824 séjours et séances (+0,2% par rapport à 2022)
  • 46.171 séjours en hospitalisation complète (-1%)
  • 31.140 interventions chirurgicales (+2,7%)
  • 724.793 consultations externes (+3,3%)
  • 86.954 passages aux urgences (-1,6%)
  • 2.740 naissances (-3,1%)

al/sl/APMnews

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BESANÇON, 29 août 2024 (APMnews) - Le CHU de Besançon, qui a enregistré un déficit d'environ 25 millions d'euros en 2023, va poursuivre ses recrutements et le développement de ses activités pour tenter de résorber son déficit financier, a assuré le directeur général du CHU, Thierry Gamond-Rius, au cours d'une conférence de presse jeudi.

D'après les chiffres communiqués par le CHU, les dépenses de fonctionnement ont atteint 680,6 millions d'euros (M€) en 2023, et les recettes de fonctionnement 655,5 M€, soit 25,1 M€ de déficit. Les quatre années précédentes, l'établissement avait enregistré des excédents annuels compris entre 300.000 € et 5 M€.

Des "problématiques d'inflation", et un "sous-financement de l'activité de l'hôpital public" sont à l'origine du creusement du déficit en 2023, selon le directeur général du CHU. Il a également invoqué les "effets du Ségur sur les dépenses de personnel", "l'atonie de l'activité après le Covid" et "des départs d'anesthésistes qui avaient mis à la peine l'activité chirurgicale" pour expliquer cette dégradation.

"Cette année, nous nous orientons vers un déficit divisé par deux", prévoit Thierry Gamond-Rius. "Nous ne devons surtout pas écarter nos projets d'activité, car ce sont eux qui permettront d'augmenter nos recettes. Le pire serait de réduire drastiquement les moyens, et d'enclencher un cercle vicieux de réduction de l'activité", décrypte-t-il.

"Nous avons un travail à réaliser sur le codage des recettes: une partie de l'activité nous échappe en termes de traçabilité", rapporte-t-il. "Le pire serait de dire que l'on réduit drastiquement les moyens, et enclencher un cercle vicieux. Il ne faut surtout pas mettre de côté les projets, car ce seront eux qui feront augmenter les recettes", insiste-t-il.

Le directeur général du CHU prévoit deux grands défis à relever pour le futur de l'établissement: le "réengagement des équipes sur de nouveaux projets", et "le recrutement".

400 postes supplémentaires en deux ans

Le CHU, qui a compté 7.296 professionnels rémunérés au 31 décembre 2023, a recruté 200 postes nets en 2023, et 200 postes supplémentaires en 2024, soit un total de 400 personnes en deux ans.

Le directeur général explique travailler activement à résorber l'emploi précaire, contre-productif en matière d'attractivité selon lui. "Notre objectif est de titulariser 300 professionnels d'ici la fin de l'année prochaine, y compris des contractuels tels que des psychologues par exemple. La pérennité des emplois doit donner envie à de jeunes médecins de venir travailler à Besançon", planifie-t-il.

Les modalités d'une charte de bonnes pratiques sur l'intérim, présentée en janvier par le groupement hospitalier de territoire (GHT) Centre Franche-Comté, dont le CHU de Besançon est l'établissement support (cf dépêche du 12/01/2024 à 16:48), sont en cours de finalisation. Celle-ci doit permettre "de ramener à la raison certains niveaux de rémunération indécents pour les aides ponctuelles. La charte doit fixer un cadre, pour que l'on résiste à la pression", décrit Thierry Gamond-Rius.

Le CHU de Besançon compte également développer ses partenariats avec les autres établissements de la région. Il recense 222 postes partagés avec les différents hôpitaux de Franche-Comté en 2024, contre 152 postes en 2023. "Il nous faut développer encore des postes partagés, notamment en cancérologie. Il s'agit d'un modèle vertueux, car il permet à la population de bénéficier des soins avec les spécialistes partout sur le territoire", plaide Thierry Gamond-Rius.

"Ces postes pérennes évitent les intérims, et permettent à de jeunes praticiens de garder un pied au CHU, et d'avoir un exercice plus libre dans d'autres établissements", appuie le directeur général. "Jouer collectif permet aussi aux autres établissements de résister à l'intérim".

L'établissement, qui compte 700 internes, anticipe une baisse de 40 postes pour la rentrée en raison du choix d'environ un millier d'étudiants de redoubler volontairement leur sixième année de médecine, à la suite de la réforme de l'accès au troisième cycle des études de santé (cf dépêche du 18/03/2024 à 11:32). "Cette pénurie est transitoire. L'an prochain, nous aurons 40 internes supplémentaires", recontextualise-t-il.

Des investissements matériels conséquents

Le CHU, qui totalise 48,8 M€ d'investissements en 2023, ouvrira en septembre un nouveau centre d'enseignement et de soins dentaires (CESD) à proximité de l'entrée principale du CHU. Le bâtiment de 3.800 m² abritera 40 cabinets dentaires, deux salles d'imagerie dentaire cone beam, et un laboratoire de prothèse. Il accueillera les étudiants en odontologie de quatrième année, puis de cinquième année.

Thierry Gamond-Rius confirme aussi que le projet de construction d'un nouveau bâtiment consacré à la psychiatrie sur le site Jean-Minjoz s'achèvera "dans les délais prévus". L'ouverture de l'édifice, dont les travaux commenceront à l'automne, est programmée pour "mi-2026". Le futur bâtiment de 5.700 m², dessiné par le cabinet d'architectes CRR Ecritures architecturales, comportera quatre niveaux, des terrasses, des patios, et plus de 10 jardins pouvant être utilisés à but thérapeutique. Il verra le jour sur une parcelle à proximité de la maison des familles et de l'internat.

Le CHU a commandé en 2023 de nouveaux équipements informatiques, pour un montant de 8,1 M€, et des équipements médicaux d'un montant total de 14,5 M€ dont l'achat d'un nouvel appareil d'IRM 3 teslas (T), et le renouvellement de son appareil 1,5 T.

"L'établissement a réouvert une quarantaine de lits, principalement en cancérologie et en pédiatrie", complète Thierry Gamond-Rius. 150 lits avaient été fermés au CHU du fait du manque d'effectifs post-Covid (cf dépêche du 01/09/2023 à 13:06).

Le directeur général réfute l'objectif de rouvrir l'intégralité de ces lits, en raison notamment du développement de l'activité ambulatoire. Il espère toutefois ouvrir d'ici deux ans une vingtaine de lits supplémentaires, afin de désengorger ses urgences jugées "en tension" durant l'été.

"Ce qui compte, c'est notre capacité à prendre en charge les patients. Aujourd'hui, nous n'en refusons pas. Si l'on rouvrait davantage de lits, je ne sais pas ni ce que l'on en ferait, ni où on les mettrait", argumente-t-il.

Thierry Gamond-Rius compte également "resserrer les liens avec les structures médico-sociales" voisines, afin d'accélérer les sorties de patients pris en charge "dans les bons lits, et avec les bonnes spécialités".

Le CHU de Besançon en chiffres (2023)

  • 156.824 séjours et séances (+0,2% par rapport à 2022)
  • 46.171 séjours en hospitalisation complète (-1%)
  • 31.140 interventions chirurgicales (+2,7%)
  • 724.793 consultations externes (+3,3%)
  • 86.954 passages aux urgences (-1,6%)
  • 2.740 naissances (-3,1%)

al/sl/APMnews

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