Actualités de l'Urgence - APM

Interrogé mardi par APMnews, le CHU a expliqué qu'à partir de 20 heures mercredi et jusqu'à 8 heures du matin, il faudra obligatoirement appeler le 15 et passer ainsi par la régulation du Samu, "quelle que soit la situation de la personne" pour les urgences adultes de l'hôpital Pellegrin, selon un protocole défini lundi soir.

"Evidemment, tous les cas qui le nécessitent [seront] envoyés aux urgences [adultes] de Pellegrin", a soutenu l'établissement, faisant valoir que l'accès au service est "contrôlé, mais n'est pas fermé".

Le CHU a assuré que les urgences adultes du site de Saint-André et des urgences pédiatriques de l'hôpital Pellegrin gardent en parallèle "un fonctionnement classique".

Dans un communiqué commun diffusé mardi en fin d'après-midi, le CHU explique travailler avec l'agence régionale de santé (ARS) "sur des solutions pour modifier, pour plusieurs semaines, les modes d’accès aux urgences adultes afin de les réserver aux personnes qui en ont réellement besoin. L’objectif est de garantir des prises en charge sécurisées en priorisant les urgences les plus sévères".

Il est précisé que "pour ceux n'ayant pas les moyens de composer le 15" entre 20 heures et 8 heures, "un dispositif d'appel relié au Samu sera mis en place au niveau des urgences".

Le dispositif, "élaboré avec les équipes médicales et validé avec l’ARS, sera régulièrement réévalué en fonction de la situation".

Le CHU évoque "un contexte national où les services d’urgence sont très sollicités et où recruter de nouveaux professionnels de santé s’avère particulièrement difficile".

Plusieurs établissements de taille importante connaissent d'importantes difficultés dans leurs services d'accueil des urgences depuis ces dernières semaines, faute de personnels et de lits suffisants, à l'instar du CHR d'Orléans, rappelle-t-on (cf dépêche du 05/05/2022 à 14:53).

"Depuis des mois la CGT, les autres syndicats du CHU et le collectif Urgence Santé pointaient un grave problème d'effectif : brancardiers, infirmiers, médecins, aides-soignants, ASH [agents de services hospitaliers]", a commenté la section CGT du CHU, sur le réseau social Facebook.

Et de renchérir: "Ils sont très nombreux à avoir jeté l'éponge, rendu leur blouse, où être en arrêt maladie pour burn-out."

Ouverture d'un service d'accueil des urgences à la nouvelle clinique Bordeaux Tondu

L'ARS a annoncé dans un communiqué diffusé mardi plusieurs mesures pour " limiter les impacts", les "tensions" au sein des services des urgences en Nouvelle-Aquitaine.

Elle a notamment annoncé l'ouverture le jeudi 19 mai d'un service d'accueil des urgences à la nouvelle clinique Bordeaux Tondu (groupe Saint-Gatien) à Floirac, une commune limitrophe de Bordeaux.

"Il permettra à la population de la rive droite [de Bordeaux] de bénéficier d’une prise en charge adaptée et de décharger les autres services d’urgence de la métropole, notamment celui du site de Pellegrin", commente l'ARS.

Plusieurs services des urgences de CH

Plusieurs établissements dans la région "ont dû adapter leur organisation en réduisant le nombre de lignes de médecins dédiées aux urgences, et en orientant prioritairement la population vers l’appel au centre 15 afin qu’ils puissent être pris en charge par la médecine de ville hors urgences avérées", poursuit l'ARS.

Elle mentionne dans ce cas les centres hospitaliers (CH) de Jonzac (Charente-Maritime), de Sarlat-la-Canéda (Dordogne), l’hôpital d'instruction des armées (HIA) Robert Picqué (Gironde), les CH de Sainte-Foy-la-Grande (Gironde), d'Orthez, Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques), le site de Montmorillon du CHU de Poitiers (cf dépêche du 05/05/2022 à 17:30), ou encore le CH de Marmande (Lot-et-Garonne).

jyp/ab/APMnews