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10/05 2022
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LE CHU DE CLERMONT-FERRAND EN SOUTIEN DU CH D'AMBERT POUR LE MAINTIEN D'UNE OFFRE DE SOINS DE PROXIMITÉ

CLERMONT-FERRAND, AMBERT (Puy-de-Dôme), 10 mai 2022 (APMnews) - Le CHU de Clermont-Ferrand va poursuivre et renforcer son soutien au CH d'Ambert pour qu'il maintienne une offre de soins de proximité et assure la continuité des soins, ont annoncé les deux établissements dans un communiqué commun.

Lors d'une table ronde organisée le 4 mai dont l'objectif était d'échanger sur la situation et le devenir du centre hospitalier d'Ambert avec le soutien du CHU de Clermont-Ferrand, établissement pivot du GHT Territoires d'Auvergne, les deux établissements sont convenus que ce soutien s'organiserait autour de "trois axes".

Le premier vise à "conforter la continuité d'activité du service d'accueil des urgences et du Smur", "en développant, quand cela est possible, des postes partagés", "en proposant de recruter des praticiens urgentistes pour le compte de l'hôpital d'Ambert" et "en recourant aux dispositifs de la bourse aux postes et de la prime de solidarité territoriale pour compléter le tableau de service médical".

"Concernant les postes médicaux, le CH d'Ambert ne dispose que de trois médecins urgentistes titulaires pour un besoin de 11,5 ETP, les lignes du service des urgences et du Smur étant dès lors complétées par le recours à des médecins intérimaires", a expliqué le directeur du CH d'Ambert, Julien Cestre, également directeur du CH de Thiers, interrogé par APMnews lundi.

"La mise en place d'un à deux postes partagés avec le CHU limitera le recours à l'intérim et aura pour intérêt de fidéliser les praticiens", assure-t-il.

L'autre axe de l'accord concerne les activités de médecine polyvalente et de la filière gériatrique du CH d'Ambert.

Le CHU sera présent "en soutenant le recrutement et la formation de praticiens", "en renforçant les coopérations dans le cadre de la filière gérontologique portée par le GHT" et "en articulant la vocation des soins de suite et de réadaptation [SSR] d'Ambert", est-il détaillé dans le communiqué.

"L'activité du SSR d'Ambert repose aujourd'hui sur 26 lits, l'objectif est d'augmenter ce capacitaire au dernier trimestre de l'année autour de 40 lits", précise son directeur à APMnews.

Cette augmentation "permettra de fluidifier le parcours de soins en lien avec le CHU dans le cadre d'une filière d'aval".

Cette filière sera mise en place "en identifiant les parcours pour lesquels un patient pris en charge par le CHU pourra être hospitalisé au CH d'Ambert au sein du service de SSR" et en "formalisant le circuit d'admission au sein du CH d'Ambert afin de répondre aux demandes du CHU", précisent les établissements dans leur communiqué.

Le dispositif sera régi par une convention-cadre.

Outre ce soutien affiché par le CHU de Clermont-Ferrand, le CH d'Ambert va voir ses missions confortées par de futurs travaux.

Il élabore dans cette perspective un schéma directeur immobilier qui sera finalisé cet été et fait l'objet actuellement d'un chiffrage.

Il "permettra à l'établissement de présenter à l'ARS [agence régionale de santé], au début du dernier trimestre 2022, un projet immobilier éligible au financement par le Ségur de la santé", avec comme "enjeu" de "proposer une offre architecturale modernisée et adaptée aux besoins de la population dont le bassin de vie (Ambert-Livradois-Forez) compte environ 27.000 habitants", souligne son directeur auprès d'APMnews.

La chambre régionale des comptes relève de "nombreuses coopérations"

Etablissement support du GHT couvrant, depuis 2016, l'Allier et le Puy-de-Dôme et comprenant 15 établissements, le CHU de Clermont-Ferrand mène de "nombreuses coopérations" dont certaines existent depuis longtemps, notamment dans le cadre de directions communes (avec le CH de Riom, le CH d'Enval, le CH du Mont-Dore), a constaté la chambre régionale des comptes (CRC) Auvergne-Rhône-Alpes, dans un rapport d'observations sur le GHT Territoires d'Auvergne, rendu public en avril.

Se fondant sur les rapports d'activité du CHU, elle précise qu'il a assuré un rôle d'appui au maintien de l'activité dans les centres hospitaliers publics de l'ancienne région Auvergne, à travers un apport de compétences pour les plateaux techniques, des assistants partagés ou des conventions de mise à disposition. Pour 2014, le CHU comptabilisait 202 conventions de mise à disposition de temps médical, représentant 44,3 emplois ETP médicaux.

La CRC note que cette politique s'est "développée à destination des centres hospitaliers d'Aurillac, du Puy-en-Velay, de Montluçon, de Moulins-Yzeure et de Vichy".

En 2018, les coopérations ont donné lieu à 181 conventions de mise à disposition de temps médical par le CHU, représentant 35,7 ETP auxquelles s'ajoutaient 14 postes d'assistants spécialisés partagés. Parmi les conventions, 122 concernaient les établissements du GHT.

Pour la CRC, "au terme de quatre années d'existence, le bilan du groupement hospitalier affiche de réels succès, notamment pour le partage des temps médicaux, la mise en oeuvre d'une 'bourse aux emplois' pour assurer la permanence des soins, la constitution d'un réseau opérationnel des équipes pharmaceutiques, et plus généralement dans la diffusion d'une culture de partenariat et de coordination".

"D'autres chantiers, incombant à titre obligatoire et parfois prioritaire aux groupements hospitaliers, restent encore à engager et développer", constate-t-elle toutefois. "Mais il est vrai que le cadre juridique légal -absence de personnalité morale et gouvernance complexe multipliant les instances de pilotage et de concertation- et le manque de ressources financières propres freinent le déploiement des projets et des actions du groupement et entravent l'atteinte des objectifs, de soigner mieux et à moindre coût".

"Pour être réelles, ces difficultés et contraintes ne doivent pas interdire la construction opérationnelle de filières de soins plus intégrées, arrimées à de solides relations organiques", affirme la chambre, qui précise que les dirigeants du CHU entendent poursuivre ces objectifs.

La CRC précise que lors de la procédure contradictoire de son rapport, le CH de Moulins-Yzeure a fait connaître "ses plus grandes réserves quant à la poursuite de la collaboration dans le cadre du GHT".

Elle précise que la commission médicale d'établissement (CME) de ce CH s'est prononcée le 10 mai 2021 à la majorité pour une sortie du GHT dans sa forme actuelle. "L'analyse des échanges au sein de la commission fait notamment ressortir un manque de soutien du GHT durant la période de crise sanitaire, une perte de ressources urgentistes au profit du CHU, ainsi qu'une lourdeur administrative du groupement peu propice à la fluidité des relations", écrit-elle.

Contactée par APMnews il y a quelques jours, la directrice du CH de Moulins-Yzeure, Laurence Garo, a confirmé que la CME s'était positionnée pour une sortie du GHT tout en ajoutant que l'instance avait changé de souhait à la suite de la mise en place de la commission médicale de groupement (CMG) et de la désignation du président de la CME du CH de Moulins, le Dr Davy Murgue, urgentiste et chef du Samu 03, comme vice-président de la nouvelle instance (cf dépêche du 10/02/2022 à 18:05).

Le Dr Murgue a pu se rapprocher de la présidente élue à la CMG qui est le Pr Isabelle Barthélémy, également présidente de la CME du CHU de Clermont-Ferrand, permettant ainsi au CH de Moulins d'être dans une logique davantage "proactive" et dans la "coconstruction", souligne Laurence Garo.

A la fin de son rapport, la CRC recommande aussi au CHU d'"assurer le respect des principes de sincérité et d'équilibre financier dans la tenue du budget annexe G retraçant les opérations relatives aux fonctions [menées] par le groupement hospitalier de territoire".

CRC Auvergne-Rhône-Alpes, "Le groupement hospitalier de territoire Territoires d'Auvergne", observations définitives délibérées le 3 décembre 2021

san/nc/APMnews

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CLERMONT-FERRAND, AMBERT (Puy-de-Dôme), 10 mai 2022 (APMnews) - Le CHU de Clermont-Ferrand va poursuivre et renforcer son soutien au CH d'Ambert pour qu'il maintienne une offre de soins de proximité et assure la continuité des soins, ont annoncé les deux établissements dans un communiqué commun.

Lors d'une table ronde organisée le 4 mai dont l'objectif était d'échanger sur la situation et le devenir du centre hospitalier d'Ambert avec le soutien du CHU de Clermont-Ferrand, établissement pivot du GHT Territoires d'Auvergne, les deux établissements sont convenus que ce soutien s'organiserait autour de "trois axes".

Le premier vise à "conforter la continuité d'activité du service d'accueil des urgences et du Smur", "en développant, quand cela est possible, des postes partagés", "en proposant de recruter des praticiens urgentistes pour le compte de l'hôpital d'Ambert" et "en recourant aux dispositifs de la bourse aux postes et de la prime de solidarité territoriale pour compléter le tableau de service médical".

"Concernant les postes médicaux, le CH d'Ambert ne dispose que de trois médecins urgentistes titulaires pour un besoin de 11,5 ETP, les lignes du service des urgences et du Smur étant dès lors complétées par le recours à des médecins intérimaires", a expliqué le directeur du CH d'Ambert, Julien Cestre, également directeur du CH de Thiers, interrogé par APMnews lundi.

"La mise en place d'un à deux postes partagés avec le CHU limitera le recours à l'intérim et aura pour intérêt de fidéliser les praticiens", assure-t-il.

L'autre axe de l'accord concerne les activités de médecine polyvalente et de la filière gériatrique du CH d'Ambert.

Le CHU sera présent "en soutenant le recrutement et la formation de praticiens", "en renforçant les coopérations dans le cadre de la filière gérontologique portée par le GHT" et "en articulant la vocation des soins de suite et de réadaptation [SSR] d'Ambert", est-il détaillé dans le communiqué.

"L'activité du SSR d'Ambert repose aujourd'hui sur 26 lits, l'objectif est d'augmenter ce capacitaire au dernier trimestre de l'année autour de 40 lits", précise son directeur à APMnews.

Cette augmentation "permettra de fluidifier le parcours de soins en lien avec le CHU dans le cadre d'une filière d'aval".

Cette filière sera mise en place "en identifiant les parcours pour lesquels un patient pris en charge par le CHU pourra être hospitalisé au CH d'Ambert au sein du service de SSR" et en "formalisant le circuit d'admission au sein du CH d'Ambert afin de répondre aux demandes du CHU", précisent les établissements dans leur communiqué.

Le dispositif sera régi par une convention-cadre.

Outre ce soutien affiché par le CHU de Clermont-Ferrand, le CH d'Ambert va voir ses missions confortées par de futurs travaux.

Il élabore dans cette perspective un schéma directeur immobilier qui sera finalisé cet été et fait l'objet actuellement d'un chiffrage.

Il "permettra à l'établissement de présenter à l'ARS [agence régionale de santé], au début du dernier trimestre 2022, un projet immobilier éligible au financement par le Ségur de la santé", avec comme "enjeu" de "proposer une offre architecturale modernisée et adaptée aux besoins de la population dont le bassin de vie (Ambert-Livradois-Forez) compte environ 27.000 habitants", souligne son directeur auprès d'APMnews.

La chambre régionale des comptes relève de "nombreuses coopérations"

Etablissement support du GHT couvrant, depuis 2016, l'Allier et le Puy-de-Dôme et comprenant 15 établissements, le CHU de Clermont-Ferrand mène de "nombreuses coopérations" dont certaines existent depuis longtemps, notamment dans le cadre de directions communes (avec le CH de Riom, le CH d'Enval, le CH du Mont-Dore), a constaté la chambre régionale des comptes (CRC) Auvergne-Rhône-Alpes, dans un rapport d'observations sur le GHT Territoires d'Auvergne, rendu public en avril.

Se fondant sur les rapports d'activité du CHU, elle précise qu'il a assuré un rôle d'appui au maintien de l'activité dans les centres hospitaliers publics de l'ancienne région Auvergne, à travers un apport de compétences pour les plateaux techniques, des assistants partagés ou des conventions de mise à disposition. Pour 2014, le CHU comptabilisait 202 conventions de mise à disposition de temps médical, représentant 44,3 emplois ETP médicaux.

La CRC note que cette politique s'est "développée à destination des centres hospitaliers d'Aurillac, du Puy-en-Velay, de Montluçon, de Moulins-Yzeure et de Vichy".

En 2018, les coopérations ont donné lieu à 181 conventions de mise à disposition de temps médical par le CHU, représentant 35,7 ETP auxquelles s'ajoutaient 14 postes d'assistants spécialisés partagés. Parmi les conventions, 122 concernaient les établissements du GHT.

Pour la CRC, "au terme de quatre années d'existence, le bilan du groupement hospitalier affiche de réels succès, notamment pour le partage des temps médicaux, la mise en oeuvre d'une 'bourse aux emplois' pour assurer la permanence des soins, la constitution d'un réseau opérationnel des équipes pharmaceutiques, et plus généralement dans la diffusion d'une culture de partenariat et de coordination".

"D'autres chantiers, incombant à titre obligatoire et parfois prioritaire aux groupements hospitaliers, restent encore à engager et développer", constate-t-elle toutefois. "Mais il est vrai que le cadre juridique légal -absence de personnalité morale et gouvernance complexe multipliant les instances de pilotage et de concertation- et le manque de ressources financières propres freinent le déploiement des projets et des actions du groupement et entravent l'atteinte des objectifs, de soigner mieux et à moindre coût".

"Pour être réelles, ces difficultés et contraintes ne doivent pas interdire la construction opérationnelle de filières de soins plus intégrées, arrimées à de solides relations organiques", affirme la chambre, qui précise que les dirigeants du CHU entendent poursuivre ces objectifs.

La CRC précise que lors de la procédure contradictoire de son rapport, le CH de Moulins-Yzeure a fait connaître "ses plus grandes réserves quant à la poursuite de la collaboration dans le cadre du GHT".

Elle précise que la commission médicale d'établissement (CME) de ce CH s'est prononcée le 10 mai 2021 à la majorité pour une sortie du GHT dans sa forme actuelle. "L'analyse des échanges au sein de la commission fait notamment ressortir un manque de soutien du GHT durant la période de crise sanitaire, une perte de ressources urgentistes au profit du CHU, ainsi qu'une lourdeur administrative du groupement peu propice à la fluidité des relations", écrit-elle.

Contactée par APMnews il y a quelques jours, la directrice du CH de Moulins-Yzeure, Laurence Garo, a confirmé que la CME s'était positionnée pour une sortie du GHT tout en ajoutant que l'instance avait changé de souhait à la suite de la mise en place de la commission médicale de groupement (CMG) et de la désignation du président de la CME du CH de Moulins, le Dr Davy Murgue, urgentiste et chef du Samu 03, comme vice-président de la nouvelle instance (cf dépêche du 10/02/2022 à 18:05).

Le Dr Murgue a pu se rapprocher de la présidente élue à la CMG qui est le Pr Isabelle Barthélémy, également présidente de la CME du CHU de Clermont-Ferrand, permettant ainsi au CH de Moulins d'être dans une logique davantage "proactive" et dans la "coconstruction", souligne Laurence Garo.

A la fin de son rapport, la CRC recommande aussi au CHU d'"assurer le respect des principes de sincérité et d'équilibre financier dans la tenue du budget annexe G retraçant les opérations relatives aux fonctions [menées] par le groupement hospitalier de territoire".

CRC Auvergne-Rhône-Alpes, "Le groupement hospitalier de territoire Territoires d'Auvergne", observations définitives délibérées le 3 décembre 2021

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