Actualités de l'Urgence - APM
LE CHU DE CLERMONT-FERRAND MAINTIENT SA RÉGULATION DES PASSAGES AUX URGENCES, APRÈS UN PREMIER BILAN POSITIF
En mai, le CHU clermontois avait annoncé qu'il allait expérimenter un dispositif de régulation des admissions aux urgences adultes, par le 15, la nuit.
Après un test, il a été mis en place, à titre expérimental, pour la nuit en semaine (de 18h à 6h le lendemain matin) et H24 les week-ends et jours fériés.
"Les patients se présentant spontanément aux urgences du site Gabriel-Montpied, sans régulation préalable, seront réorientés en l'absence d'urgence vitale par un infirmier d'orientation et d'accueil vers un appel au 15", avait expliqué le CHU, précisant que deux postes téléphoniques directement reliés au Samu seraient disponibles à l'entrée du service des urgences.
L'idée était, face à une hausse continue du nombre de passages au cours des dernières années pour atteindre les 220 par jour, de "faire baisser la pression", a expliqué jeudi le chef de service du Samu, le Dr Daniel Pic, à APMnews.
Outre la hausse habituelle, le CHU doit en outre depuis plusieurs mois faire face à la fermeture de certains services d'urgence du territoire. Il anticipait aussi une hausse des venues au cours de la période estivale, en raison du tourisme.
Mais cette régulation par le 15 la nuit et les week-ends ne s'accompagne pas de la fermeture des urgences, insiste le Dr Daniel Pic.
Le bilan effectué entre le 1er juin et le 31 août montre une baisse de l'activité du service d'urgence de 2,75%, soit 398 entrées de moins sur un total de 14.454. Sur les horaires de la régulation par le 15, la diminution est plus importante puisqu'elle est de 13%, permettant ainsi de "s'occuper des patients qui en ont le plus besoin", souligne le Dr Pic.
Sur toute l'activité du service, le nombre d'entrées des plus de 75 ans a progressé de 6% (148 entrées supplémentaires).
Interrogé sur cet indicateur, le Dr Pic estime que cette hausse s'explique par "le vieillissement de la population", la plus forte présence de touristes seniors l'été mais aussi par la moindre venue de patients jeunes aux urgences. "En pourcentage, cela fait ressortir la proportion de patients âgés".
Autre résultat du bilan: si un patient sur cinq arrivé par ses moyens personnels a été orienté vers le 15, quatre sur cinq ont été pris en charge aux urgences.
D'emblée, le CHU avait en effet choisi de mettre une régulation par le 15 la nuit et le week-end, mais pas de fermer le service des urgences, explique le Dr Pic. "On a annoncé à la population qu'en fonction de la raison de la venue aux urgences, on fera rentrer la personne, ou on lui refusera l'accès en l'orientant vers le 15 pour qu'on lui propose une solution alternative", explique-t-il. "L'avantage est que les gens ne trouvent pas porte close", ajoute le Dr Pic, évoquant un système "souple" tout en diminuant "la tension pour les personnels".
Le gain de temps pour le premier contact médical a d'ailleurs été de 12%, selon le bilan.
Hausse des appels au Samu
S'agissant de l'impact sur l'activité du Samu, le service a enregistré une augmentation globale de 10% à 15% des appels sur 24 heures, au cours des quatre derniers mois.
"Cette augmentation a été une source de crainte pour les personnels mais nous avons revu l'organisation en interne, avons pu augmenter le nombre de postes et repositionné le Samu dans un rôle de santé publique", souligne le responsable du Samu qui précise que le temps de décroché est resté "stable".
Le Samu, qui comptait 24 équivalents temps plein (ETP) d'assistants de régulation médicale (ARM) il y a deux ans, en a aujourd'hui 29 à temps plein "physiquement présents" sur 32 autorisés.
"Grâce au centre de formation qui a ouvert il y a une semaine, partagé avec les HCL [Hospices civils de Lyon] et qui compte 10 élèves à Clermont-Ferrand, nous pourrons en recruter de nouveaux à l'issue de leur scolarité et être à l'effectif l'été prochain", précise le responsable du Samu.
Les médecins libéraux qui participent à la permanence des soins ont été aussi "fortement impliqués" dans la régulation. Un pool plus important de médecins a pu être présent ces derniers mois.
"C'est un peu les prémices du SAS [service d'accès aux soins] qui sera lancé officiellement à la fin du premier trimestre 2024", observe le Dr Pic.
Globalement, si quelques usagers ont manifesté leur mécontentement face à la mise en place de la régulation des entrées, le CHU n'a enregistré "aucun" incident médical, met-il aussi en avant.
san/nc/APMnews
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LE CHU DE CLERMONT-FERRAND MAINTIENT SA RÉGULATION DES PASSAGES AUX URGENCES, APRÈS UN PREMIER BILAN POSITIF
En mai, le CHU clermontois avait annoncé qu'il allait expérimenter un dispositif de régulation des admissions aux urgences adultes, par le 15, la nuit.
Après un test, il a été mis en place, à titre expérimental, pour la nuit en semaine (de 18h à 6h le lendemain matin) et H24 les week-ends et jours fériés.
"Les patients se présentant spontanément aux urgences du site Gabriel-Montpied, sans régulation préalable, seront réorientés en l'absence d'urgence vitale par un infirmier d'orientation et d'accueil vers un appel au 15", avait expliqué le CHU, précisant que deux postes téléphoniques directement reliés au Samu seraient disponibles à l'entrée du service des urgences.
L'idée était, face à une hausse continue du nombre de passages au cours des dernières années pour atteindre les 220 par jour, de "faire baisser la pression", a expliqué jeudi le chef de service du Samu, le Dr Daniel Pic, à APMnews.
Outre la hausse habituelle, le CHU doit en outre depuis plusieurs mois faire face à la fermeture de certains services d'urgence du territoire. Il anticipait aussi une hausse des venues au cours de la période estivale, en raison du tourisme.
Mais cette régulation par le 15 la nuit et les week-ends ne s'accompagne pas de la fermeture des urgences, insiste le Dr Daniel Pic.
Le bilan effectué entre le 1er juin et le 31 août montre une baisse de l'activité du service d'urgence de 2,75%, soit 398 entrées de moins sur un total de 14.454. Sur les horaires de la régulation par le 15, la diminution est plus importante puisqu'elle est de 13%, permettant ainsi de "s'occuper des patients qui en ont le plus besoin", souligne le Dr Pic.
Sur toute l'activité du service, le nombre d'entrées des plus de 75 ans a progressé de 6% (148 entrées supplémentaires).
Interrogé sur cet indicateur, le Dr Pic estime que cette hausse s'explique par "le vieillissement de la population", la plus forte présence de touristes seniors l'été mais aussi par la moindre venue de patients jeunes aux urgences. "En pourcentage, cela fait ressortir la proportion de patients âgés".
Autre résultat du bilan: si un patient sur cinq arrivé par ses moyens personnels a été orienté vers le 15, quatre sur cinq ont été pris en charge aux urgences.
D'emblée, le CHU avait en effet choisi de mettre une régulation par le 15 la nuit et le week-end, mais pas de fermer le service des urgences, explique le Dr Pic. "On a annoncé à la population qu'en fonction de la raison de la venue aux urgences, on fera rentrer la personne, ou on lui refusera l'accès en l'orientant vers le 15 pour qu'on lui propose une solution alternative", explique-t-il. "L'avantage est que les gens ne trouvent pas porte close", ajoute le Dr Pic, évoquant un système "souple" tout en diminuant "la tension pour les personnels".
Le gain de temps pour le premier contact médical a d'ailleurs été de 12%, selon le bilan.
Hausse des appels au Samu
S'agissant de l'impact sur l'activité du Samu, le service a enregistré une augmentation globale de 10% à 15% des appels sur 24 heures, au cours des quatre derniers mois.
"Cette augmentation a été une source de crainte pour les personnels mais nous avons revu l'organisation en interne, avons pu augmenter le nombre de postes et repositionné le Samu dans un rôle de santé publique", souligne le responsable du Samu qui précise que le temps de décroché est resté "stable".
Le Samu, qui comptait 24 équivalents temps plein (ETP) d'assistants de régulation médicale (ARM) il y a deux ans, en a aujourd'hui 29 à temps plein "physiquement présents" sur 32 autorisés.
"Grâce au centre de formation qui a ouvert il y a une semaine, partagé avec les HCL [Hospices civils de Lyon] et qui compte 10 élèves à Clermont-Ferrand, nous pourrons en recruter de nouveaux à l'issue de leur scolarité et être à l'effectif l'été prochain", précise le responsable du Samu.
Les médecins libéraux qui participent à la permanence des soins ont été aussi "fortement impliqués" dans la régulation. Un pool plus important de médecins a pu être présent ces derniers mois.
"C'est un peu les prémices du SAS [service d'accès aux soins] qui sera lancé officiellement à la fin du premier trimestre 2024", observe le Dr Pic.
Globalement, si quelques usagers ont manifesté leur mécontentement face à la mise en place de la régulation des entrées, le CHU n'a enregistré "aucun" incident médical, met-il aussi en avant.
san/nc/APMnews