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21/06 2019
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LE CHU DE GUADELOUPE CONTINUE DE SUBIR DE LOURDES CONSÉQUENCES UN AN ET DEMI APRÈS L'INCENDIE (DIRECTEUR GÉNÉRAL)

(Par Sylvain LABAUNE)

POINTE-À-PITRE, 21 juin 2019 (APMnews) - Le CHU de la Guadeloupe continue de subir les lourdes conséquences de l'incendie dont il a été victime en 2017, et il souffre d'un déficit d'environ 150 lits du fait de la mise hors service d'une partie de ses locaux, a déclaré jeudi à APMnews son directeur général, Gérard Cotellon.

L'incendie s'est déclaré le 28 novembre 2017 dans un local technique du CHU et a fortement endommagé le pôle mère-enfant, les blocs opératoires et les services de soins non programmés (cf dépêche du 30/11/2017 à 09:23 et dépêche du 30/11/2018 à 17:59).

Son offre de soins est actuellement éclatée sur plusieurs établissements: la polyclinique de Guadeloupe à Pointe-à-Pitre, la clinique des Eaux-Claires (groupe Kapa Santé) à Baie-Mahault, le centre hospitalier (CH) gérontologique de Palais-Royal aux Abymes, et le site principal du CHU à Pointe-à-Pitre.

L'activité de gynécologie-obstétrique, dont la néonatalogie, a été entièrement délocalisée à la polyclinique de Guadeloupe. Le CHU y loue des espaces et notamment deux blocs opératoires, a précisé Gérard Cotellon. Il explique que depuis l'incendie "tout le bâtiment de la maternité sur le site du CHU, qui comptait environ 80 lits, n'est pas opérationnel. Le service se situait entièrement à l'aplomb de la zone technique d'où est parti le feu et c'est celui qui a le plus souffert".

Sur les 80 lits que comptait le pôle mère-enfant, seulement "25 lits" ont pu être réinstallés à la polyclinique par manque de places, "ce qui n'est pas sans poser des problèmes, les locaux étant "trop petits et pas du tout prévus pour cet usage".

Une situation intenable au regard "des conditions de travail pour les professionnels et pour les parturientes en particulier en néonatologie", déplore le directeur général. "Nous redoutons notamment la période des 'bébés carnaval' qui se situe 9 mois après le carnaval [en janvier] et où l'on observe une explosion des accouchements."

Face à cette situation, il est prévu de recréer un pôle mère-enfant provisoire, jusqu'à la livraison du nouveau CHU fin 2022 (cf dépêche du 01/10/2018 à 16:09), au sein du CH gérontologique de Palais-Royal avec une capacité en lits doublée par rapport l'installation à la polyclinique.

Les travaux doivent commencer "début août", l'objectif étant que le pôle soit "opérationnel en octobre 2020", explique Gérard Cotellon. Ils consisteront à réaliser des opérations d'extension et de restructuration sur le site de Palais-Royal pour atteindre 55 lits de gynécologie-obstétrique, "soit la capacité prévue dans le nouveau CHU". L'investissement se situe entre 20 et 25 millions d'euros (M€) "équipements compris".

En ce qui concerne l'activité de chirurgie, la clinique des Eaux-Claires accueille la chirurgie programmée. Le CHU y loue 5 salles d'opération et un espace de 18 lits "qui tourne en semaine", indique le directeur général. "Quand les patients ont besoin d'être hospitalisés [en particulier le week-end], on les rapatrie au CHU."

L'activité de chirurgie non programmée est prise en charge sur le CHU au sein de deux blocs mobiles modulaires mis en service en "juin-juillet" 2018. Ces "blocs jouent un rôle très important puisque toute l'activité chirurgicale d'urgence s'y fait, les blocs opératoires de la clinique des Eaux-Claires étant fermés le soir", poursuit-il.

Ainsi, l'activité chirurgicale est répartie sur 3 sites en comptant les blocs de gynécologie-obstétrique loués par le CHU à la polyclinique de Guadeloupe. C'est une situation très problématique car "nous n'avons pas assez de personnel pour assurer cette activité sur des sites éclatés, avec un facteur aggravant portant sur les anesthésistes, comme dans tous les hôpitaux", ajoute Gérard Cotellon.

Concernant la médecine, le CH gérontologique de Palais-Royal accueille deux unités: une unité de diabétologie-endocrinologie de 18 lits, et une unité mixte avec un service court-séjour gériatrique (11 lits) et un service de médecine polyvalente (9 lits) servant d'aval des urgences.

La question de laisser ces deux unités à Palais-Royal jusqu'à ouverture du nouveau CHU "est en discussion". Avec les "travaux nécessaires pour l'installation du pôle mère-enfant, il se peut qu’on doive les bouger. Nous verrons s'il restera des espaces inoccupés", explique-t-il.

Le reste de l'activité de médecine est restée sur le site du CHU, mais comme dans les autres secteurs de l'hôpital, "la capacité d'accueil a été réduite" pour permettre la continuité des soins au regard des tensions sur les ressources humaines", rapporte-t-il.

Tous secteurs confondus, il manque au total "encore en moyenne 150 lits sur le site principal du CHU" sur les 750 qu'il comptait avant l'incendie, estime-t-il.

Terminer au plus tôt le nettoyage du CHU

Un peu plus d'un et demi après l'incendie, les opérations de nettoyage du CHU se poursuivent et devraient durer jusqu'à l'été 2020.

La première étape est en cours, c'est l'opération de "décontamination et de désamiantage" de la zone technique dans laquelle s'était déclaré l'incendie. Une fois cette étape terminée, "nous allons attaquer la phase de nettoyage, décontamination et réhabilitation des blocs opératoires que j'espère récupérer rapidement, d'ici la fin 2019", explique Gérard Cotellon, qui déplore les surcoûts engendrés actuellement par la location des blocs mobiles.

La troisième étape sera la remise à niveau des "centrales de traitement d'air (CTA), qui ont été arrêtées". De ce fait, le CHU est actuellement obligé d'utiliser des appareils de climatisation mobiles "qui coûtent très cher". "Pour pouvoir remettre en service ces centrales, il faut nettoyer toutes les gaines aérauliques de la plus grande tour, sous la forme d'opérations tiroirs, en commençant par le 9e étage jusqu'au rez-de-chaussée, étage par étage. Nous espérons que l'opération sera finie à l'été 2020", développe le directeur général.

Le coût total des opérations de nettoyage est de 54 M€ en comprenant la construction du pôle mère enfant provisoire au CH gérontologique de Palais-Royal, une somme débloquée par l'Etat et l'agence régionale de santé (ARS) en 2018 (cf dépêche du 07/06/2018 à 12:43).

Une aide en trésorerie équivalente à 4 M€ par mois

Interrogé sur la situation financière du CHU, Gérard Cotellon a indiqué que le "déficit structurel se situe toujours aux alentours de 60 M€ sur un budget de 323 M€, auquel il faut ajouter une dette fournisseur de 45 M€". Sur l'exercice 2018, le CHU a reçu une aide en trésorerie de 48 M€ soit "4 M€ par mois".

Le taux de marge brute hors aides sur le compte de résultat principal était notamment de "-10% en 2017" et de "2% avec aides". La capacité d'autofinancement (CAF) est "à zéro", a-t-il précisé.

L'hôpital universitaire a subi récemment une rupture d'approvisionnement sur 3 médicaments, du fait de retards de paiement auprès de laboratoires. Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé le 14 juin l'attribution par l'Etat d'une ligne de trésorerie "de secours" pouvant "s'élever jusqu'à 20 M€" (cf dépêche du 14/06/2019 à 11:47).

"Nous n'avons pas encore reçu ces 20 M€ mais nous ne sommes plus en rupture d'approvisionnement sur les médicaments car j'ai eu un petit peu de trésorerie à la fin mai." Mais d'une manière générale, la trésorerie "est exsangue du fait de la CAF à zéro" et "il y a des mois où je me retrouve avec zéro trésorerie pour payer les factures", regrette le directeur général.

Pour sortir de cette situation, il explique avoir présenté il y a peu ce qu'il nomme un "plan de retour aux fondamentaux" au Comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers (Copermo), dans le cadre du suivi du plan de redressement du CHU établi en 2018 qui prévoit une aide en trésorerie et un retour à l'équilibre budgétaire "à l'ouverture du nouveau CHU".

Ce plan contient des "éléments de cadrage" pour assurer un "fonctionnement normal du CHU" et dégager "un peu de CAF". Le document comporte "un projet d'établissement, un règlement intérieur, la révision de la configuration des pôles, des tableaux de bord par services, etc.", c'est-à-dire des "éléments que l'on trouve partout ailleurs et qui n'existaient pas au CHU".

Installation au printemps 2023 dans le nouveau CHU

Concernant le nouveau CHU, les "travaux ont bien démarré en octobre [2018], les fondations sont faites, les entreprises sont présentes et il y a plus de 300 personnes sur le chantier", a constaté Gérard Cotellon. "Des travaux routiers de grande importance sont en cours pour relier le site" au réseau car le "centre de gravité de l'île va se déplacer sur le nouveau CHU".

"Aucun retard" dans le calendrier de livraison n'est à déplorer, même si "l'on aurait préféré que les travaux routiers soient terminés avant le début du chantier et il faut s'attendre à d'importants embouteillages dans cette zone". La fin des travaux est attendue "pour novembre 2022" et le déménagement "aux alentours de mai ou juin 2023".

Un "comité de pilotage du projet", présidé par le préfet et la directrice générale de l'ARS, Valérie Denux, se réunit tous les mois, rappelle-t-on. Son objectif est de "caler tous les services de l'Etat et les collectivités pour ne pas prendre de retard sur les travaux", a précisé le directeur général.

Un projet médical "a été élaboré pour la construction du CHU". Il est en train d'être réajusté "à l'aune de notre mission nouvelle dans le cadre" du groupement hospitalier de territoire (GHT) de la Guadeloupe créé en janvier (cf dépêche du 28/01/2019 à 16:16).

Il prévoit une coordination par le CHU de toutes les filières et parcours de Guadeloupe, du fait de sa mission d'établissement support". La commission médicale du GHT est notamment "en train de travailler sur les filières prioritaires, en particulier pour la prise en charge des AVC [accidents vasculaires cérébraux], en gériatrie et en cardiologie", ajoute Gérard Cotellon.

syl/nc/APMnews

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LE CHU DE GUADELOUPE CONTINUE DE SUBIR DE LOURDES CONSÉQUENCES UN AN ET DEMI APRÈS L'INCENDIE (DIRECTEUR GÉNÉRAL)

(Par Sylvain LABAUNE)

POINTE-À-PITRE, 21 juin 2019 (APMnews) - Le CHU de la Guadeloupe continue de subir les lourdes conséquences de l'incendie dont il a été victime en 2017, et il souffre d'un déficit d'environ 150 lits du fait de la mise hors service d'une partie de ses locaux, a déclaré jeudi à APMnews son directeur général, Gérard Cotellon.

L'incendie s'est déclaré le 28 novembre 2017 dans un local technique du CHU et a fortement endommagé le pôle mère-enfant, les blocs opératoires et les services de soins non programmés (cf dépêche du 30/11/2017 à 09:23 et dépêche du 30/11/2018 à 17:59).

Son offre de soins est actuellement éclatée sur plusieurs établissements: la polyclinique de Guadeloupe à Pointe-à-Pitre, la clinique des Eaux-Claires (groupe Kapa Santé) à Baie-Mahault, le centre hospitalier (CH) gérontologique de Palais-Royal aux Abymes, et le site principal du CHU à Pointe-à-Pitre.

L'activité de gynécologie-obstétrique, dont la néonatalogie, a été entièrement délocalisée à la polyclinique de Guadeloupe. Le CHU y loue des espaces et notamment deux blocs opératoires, a précisé Gérard Cotellon. Il explique que depuis l'incendie "tout le bâtiment de la maternité sur le site du CHU, qui comptait environ 80 lits, n'est pas opérationnel. Le service se situait entièrement à l'aplomb de la zone technique d'où est parti le feu et c'est celui qui a le plus souffert".

Sur les 80 lits que comptait le pôle mère-enfant, seulement "25 lits" ont pu être réinstallés à la polyclinique par manque de places, "ce qui n'est pas sans poser des problèmes, les locaux étant "trop petits et pas du tout prévus pour cet usage".

Une situation intenable au regard "des conditions de travail pour les professionnels et pour les parturientes en particulier en néonatologie", déplore le directeur général. "Nous redoutons notamment la période des 'bébés carnaval' qui se situe 9 mois après le carnaval [en janvier] et où l'on observe une explosion des accouchements."

Face à cette situation, il est prévu de recréer un pôle mère-enfant provisoire, jusqu'à la livraison du nouveau CHU fin 2022 (cf dépêche du 01/10/2018 à 16:09), au sein du CH gérontologique de Palais-Royal avec une capacité en lits doublée par rapport l'installation à la polyclinique.

Les travaux doivent commencer "début août", l'objectif étant que le pôle soit "opérationnel en octobre 2020", explique Gérard Cotellon. Ils consisteront à réaliser des opérations d'extension et de restructuration sur le site de Palais-Royal pour atteindre 55 lits de gynécologie-obstétrique, "soit la capacité prévue dans le nouveau CHU". L'investissement se situe entre 20 et 25 millions d'euros (M€) "équipements compris".

En ce qui concerne l'activité de chirurgie, la clinique des Eaux-Claires accueille la chirurgie programmée. Le CHU y loue 5 salles d'opération et un espace de 18 lits "qui tourne en semaine", indique le directeur général. "Quand les patients ont besoin d'être hospitalisés [en particulier le week-end], on les rapatrie au CHU."

L'activité de chirurgie non programmée est prise en charge sur le CHU au sein de deux blocs mobiles modulaires mis en service en "juin-juillet" 2018. Ces "blocs jouent un rôle très important puisque toute l'activité chirurgicale d'urgence s'y fait, les blocs opératoires de la clinique des Eaux-Claires étant fermés le soir", poursuit-il.

Ainsi, l'activité chirurgicale est répartie sur 3 sites en comptant les blocs de gynécologie-obstétrique loués par le CHU à la polyclinique de Guadeloupe. C'est une situation très problématique car "nous n'avons pas assez de personnel pour assurer cette activité sur des sites éclatés, avec un facteur aggravant portant sur les anesthésistes, comme dans tous les hôpitaux", ajoute Gérard Cotellon.

Concernant la médecine, le CH gérontologique de Palais-Royal accueille deux unités: une unité de diabétologie-endocrinologie de 18 lits, et une unité mixte avec un service court-séjour gériatrique (11 lits) et un service de médecine polyvalente (9 lits) servant d'aval des urgences.

La question de laisser ces deux unités à Palais-Royal jusqu'à ouverture du nouveau CHU "est en discussion". Avec les "travaux nécessaires pour l'installation du pôle mère-enfant, il se peut qu’on doive les bouger. Nous verrons s'il restera des espaces inoccupés", explique-t-il.

Le reste de l'activité de médecine est restée sur le site du CHU, mais comme dans les autres secteurs de l'hôpital, "la capacité d'accueil a été réduite" pour permettre la continuité des soins au regard des tensions sur les ressources humaines", rapporte-t-il.

Tous secteurs confondus, il manque au total "encore en moyenne 150 lits sur le site principal du CHU" sur les 750 qu'il comptait avant l'incendie, estime-t-il.

Terminer au plus tôt le nettoyage du CHU

Un peu plus d'un et demi après l'incendie, les opérations de nettoyage du CHU se poursuivent et devraient durer jusqu'à l'été 2020.

La première étape est en cours, c'est l'opération de "décontamination et de désamiantage" de la zone technique dans laquelle s'était déclaré l'incendie. Une fois cette étape terminée, "nous allons attaquer la phase de nettoyage, décontamination et réhabilitation des blocs opératoires que j'espère récupérer rapidement, d'ici la fin 2019", explique Gérard Cotellon, qui déplore les surcoûts engendrés actuellement par la location des blocs mobiles.

La troisième étape sera la remise à niveau des "centrales de traitement d'air (CTA), qui ont été arrêtées". De ce fait, le CHU est actuellement obligé d'utiliser des appareils de climatisation mobiles "qui coûtent très cher". "Pour pouvoir remettre en service ces centrales, il faut nettoyer toutes les gaines aérauliques de la plus grande tour, sous la forme d'opérations tiroirs, en commençant par le 9e étage jusqu'au rez-de-chaussée, étage par étage. Nous espérons que l'opération sera finie à l'été 2020", développe le directeur général.

Le coût total des opérations de nettoyage est de 54 M€ en comprenant la construction du pôle mère enfant provisoire au CH gérontologique de Palais-Royal, une somme débloquée par l'Etat et l'agence régionale de santé (ARS) en 2018 (cf dépêche du 07/06/2018 à 12:43).

Une aide en trésorerie équivalente à 4 M€ par mois

Interrogé sur la situation financière du CHU, Gérard Cotellon a indiqué que le "déficit structurel se situe toujours aux alentours de 60 M€ sur un budget de 323 M€, auquel il faut ajouter une dette fournisseur de 45 M€". Sur l'exercice 2018, le CHU a reçu une aide en trésorerie de 48 M€ soit "4 M€ par mois".

Le taux de marge brute hors aides sur le compte de résultat principal était notamment de "-10% en 2017" et de "2% avec aides". La capacité d'autofinancement (CAF) est "à zéro", a-t-il précisé.

L'hôpital universitaire a subi récemment une rupture d'approvisionnement sur 3 médicaments, du fait de retards de paiement auprès de laboratoires. Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé le 14 juin l'attribution par l'Etat d'une ligne de trésorerie "de secours" pouvant "s'élever jusqu'à 20 M€" (cf dépêche du 14/06/2019 à 11:47).

"Nous n'avons pas encore reçu ces 20 M€ mais nous ne sommes plus en rupture d'approvisionnement sur les médicaments car j'ai eu un petit peu de trésorerie à la fin mai." Mais d'une manière générale, la trésorerie "est exsangue du fait de la CAF à zéro" et "il y a des mois où je me retrouve avec zéro trésorerie pour payer les factures", regrette le directeur général.

Pour sortir de cette situation, il explique avoir présenté il y a peu ce qu'il nomme un "plan de retour aux fondamentaux" au Comité interministériel de la performance et de la modernisation de l'offre de soins hospitaliers (Copermo), dans le cadre du suivi du plan de redressement du CHU établi en 2018 qui prévoit une aide en trésorerie et un retour à l'équilibre budgétaire "à l'ouverture du nouveau CHU".

Ce plan contient des "éléments de cadrage" pour assurer un "fonctionnement normal du CHU" et dégager "un peu de CAF". Le document comporte "un projet d'établissement, un règlement intérieur, la révision de la configuration des pôles, des tableaux de bord par services, etc.", c'est-à-dire des "éléments que l'on trouve partout ailleurs et qui n'existaient pas au CHU".

Installation au printemps 2023 dans le nouveau CHU

Concernant le nouveau CHU, les "travaux ont bien démarré en octobre [2018], les fondations sont faites, les entreprises sont présentes et il y a plus de 300 personnes sur le chantier", a constaté Gérard Cotellon. "Des travaux routiers de grande importance sont en cours pour relier le site" au réseau car le "centre de gravité de l'île va se déplacer sur le nouveau CHU".

"Aucun retard" dans le calendrier de livraison n'est à déplorer, même si "l'on aurait préféré que les travaux routiers soient terminés avant le début du chantier et il faut s'attendre à d'importants embouteillages dans cette zone". La fin des travaux est attendue "pour novembre 2022" et le déménagement "aux alentours de mai ou juin 2023".

Un "comité de pilotage du projet", présidé par le préfet et la directrice générale de l'ARS, Valérie Denux, se réunit tous les mois, rappelle-t-on. Son objectif est de "caler tous les services de l'Etat et les collectivités pour ne pas prendre de retard sur les travaux", a précisé le directeur général.

Un projet médical "a été élaboré pour la construction du CHU". Il est en train d'être réajusté "à l'aune de notre mission nouvelle dans le cadre" du groupement hospitalier de territoire (GHT) de la Guadeloupe créé en janvier (cf dépêche du 28/01/2019 à 16:16).

Il prévoit une coordination par le CHU de toutes les filières et parcours de Guadeloupe, du fait de sa mission d'établissement support". La commission médicale du GHT est notamment "en train de travailler sur les filières prioritaires, en particulier pour la prise en charge des AVC [accidents vasculaires cérébraux], en gériatrie et en cardiologie", ajoute Gérard Cotellon.

syl/nc/APMnews

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