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30/11 2021
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LE CHU DE TOULOUSE, EN MEILLEURE SANTÉ FINANCIÈRE, S'APPRÊTE À RÉALISER D'IMPORTANTS CHANTIERS (MARC PENAUD)

(Par Sylvain LABAUNE)

TOULOUSE, 30 novembre 2021 (APMnews) - La situation financière du CHU de Toulouse s'est améliorée et cet hôpital universitaire de "très haut niveau" va pouvoir mener à bien la création d'un grand site pédiatrique et d'un nouvel ensemble réunissant Rangueil et la cancérologie, a déclaré lundi à APMnews Marc Penaud, directeur général de l'établissement qui quitte ses fonctions mercredi.

Marc Penaud rejoint l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) à compter de mercredi 1er décembre, après 3 ans et demi à la tête de l'hôpital universitaire toulousain (cf dépêche du 17/11/2021 à 09:32).

L'intérim jusqu'à la nomination de son successeur sera assuré par la directrice générale adjointe du CHU, Anne Ferrer.

"Je pars pour une raison très simple. Après avoir passé 27 ans à l'hôpital public, dont 13 ans comme directeur fonctionnel et presque 14 ans comme directeur, j'ai souhaité entrer à l'Igas" avant le 31 décembre et la fonctionnalisation du corps, décidée dans le cadre de la réforme de la haute fonction publique (cf dépêche du 07/05/2021 à 18:20), a expliqué Marc Penaud.

"J'ai souhaité profiter de cet espace encore possible pour rejoindre le corps de l'Igas, cette très belle institution dédiée à la santé et à la cohésion sociale", deux thématiques qui "m'animent depuis le début de ma carrière", a-t-il continué.

Le CHU de Toulouse est "fait de grands professionnels" de "haut niveau", que ce soient les "médecins, soignants et toutes les équipes logistiques". "C'est à eux que l'on doit les bons classements que le CHU a de façon régulière", a déclaré le directeur général.

Cet hôpital universitaire "peut être un établissement pivot et majeur dans toutes les transformations à venir du système de santé", par les "organisations nouvelles" qui ont été mises en place et "une manière de prendre en charge les patients avec des outils nouveaux", afin "d'écrire une partie de la médecine de demain", a-t-il déclaré.

Un "rééquilibrage" financier depuis 2018

Plusieurs "grands dossiers" ont été menés au cours de son passage à la tête du CHU. Le "premier" a été le "rééquilibrage" financier, "tout en étant extrêmement convaincu que l'hôpital n'est pas une entreprise, qu'il n'a pas à verser de dividendes", a déclaré Marc Penaud.

Pour autant, "il faut que l'on puisse s'inscrire dans l'avenir et que nos projets soient soutenables". "Donc le retour à l'équilibre" était un objectif lors de sa prise de poste en 2018, a-t-il poursuivi.

Si un "travail important" avait été engagé par "mon prédécesseur, Raymond Le Moign", "à mon arrivée au CHU" le déficit était de "20 millions d'euros [M€]" et la "capacité d'autofinancement [CAF] était très faible".

En 2020, "nous avons fini l'exercice quasiment à l'équilibre" avec un déficit au compte principal de 1,5 M€ pour un budget principal de 1,35 milliard d'euros (soit environ 0,1% des produits), a-t-il rapporté. Mais "surtout nous avons retrouvé de la CAF", elle se situe actuellement "autour de 30 M€".

Ce rééquilibrage a été possible "en travaillant sur les priorités d'investissement avec les médecins", en identifiant notamment les "priorités du quotidien", afin d'avoir des investissements "qui aident les équipes" par exemple sur "l'informatique et le biomédical". Tout cela "a créé une dynamique de retour à l'équilibre".

Marc Penaud a souligné que le CHU a reçu des aides de l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie ainsi que récemment du Ségur de la santé pour soutenir ses opérations architecturales programmées.

Le CHU de Toulouse va bénéficier de 90 M€ dans le cadre du Ségur, dont 54 M€ au titre des aides à l'investissement du Ségur et 36 M€ pour la restauration des capacités financières, a annoncé début novembre le premier ministre, Jean Castex, lors d'un déplacement au CHU de Montpellier (cf dépêche du 05/11/2021 à 17:32).

Création d'un "grand hôpital régional des enfants"

Le CHU "a énormément travaillé" au cours des 3 ans et demi sur son projet architectural, dont les opérations ont été détaillées en 2019 lors de la présentation du nouveau projet d'établissement (cf dépêche du 09/10/2019 à 14:08).

"L'objectif n'est pas de faire des murs pour des murs, des bâtiments pour laisser des bâtiments, mais de porter des grands équilibres, la recherche, l'innovation", de "porter" l'hôpital "à une échelle territoriale", et tout cela grâce à "des murs qui conviennent à l'hôpital de demain", a déclaré le directeur général.

Il y a "deux grands projets". Le premier est le regroupement de toutes les activités de pédiatrie sur le site de Purpan au sein d'un "grand hôpital régional des enfants", après extension et aménagement de l'actuel hôpital des enfants (ouvert en 1998 à Purpan).

Ce grand site pédiatrique comprendra notamment un bâtiment de néonatologie, l'ensemble de la pédopsychiatrie qui y sera transférée, ainsi qu'un bâtiment pour les soins critiques et urgences.

Cet ensemble va permettre "d'une part, de prendre en charge les enfants qui sont plus nombreux qu'à l'époque à laquelle le site a été créé", et "d'autre part, d'accompagner les équipes dans leur dimension hospitalo-universitaire de très haut niveau puisque le CHU est centre de référence pour des maladies rares infantiles", a-t-il poursuivi.

Création d'un "site Sud" en réunissant Rangueil et l'Oncopole avec un téléphérique

Le deuxième grand projet consiste à la fermeture de l'hôpital de Larrey et le regroupement de ses activités sur le site de Rangueil avec notamment à la construction d'un "bâtiment H4".

Ce nouvel ensemble formera le "site Sud Rangueil-Oncopole" grâce au téléphérique qui ouvrira au printemps 2022, reliant l'Institut universitaire du cancer de Toulouse (IUCT) Oncopole à Rangueil "en seulement 20 minutes", a expliqué Marc Penaud.

"Il faudra moins de temps pour aller de l'Oncopole à Rangueil, que pour aller d'un endroit à l'autre au sein du site de Rangueil", a-t-il précisé.

Avec ce téléphérique, "on va créer un grand espace santé qui regroupera tous les soins de très haut niveau de Rangueil, ceux qui viennent de Larrey, et presque l'intégralité de l'oncologie adulte" avec l'Oncopole. A cela s'ajoutera "de la recherche de haut niveau" car Rangueil accueille des équipes de l'Inserm et du CNRS.

Le calendrier de livraison des principales opérations architecturales est le suivant:

  • le bâtiment de néonatologie doit être livré en 2025
  • le regroupement de la pédopsychiatrie en 2026
  • la réhabilitation de l'ensemble de l'hôpital des enfants, avec création d'un bâtiment de soins critiques, en 2032
  • le bâtiment H4 du site Sud Rangueil-Oncopole doit ouvrir en 2029.

En 2023, le bâtiment anciennement nommé "U2000" (nouveau nom pas encore connu) ouvrira ses portes. Il accueillera notamment les activités de soins de suite et de réadaptation (SSR), de médecine physique et de réadaptation (MPR), de médecine légale et de thanatologie. Cette opération est un préalable à la "préparation des travaux sur Rangueil", a précisé le directeur général.

Le coût de la création du grand hôpital régional des enfants et de la réunification des sites de Rangueil et Larrey est estimé à 386 M€.

"Nous sommes accompagnés à hauteur de 54 M€ dans le cadre des investissements Ségur, sur les 58 M€ que nous demandions, et à hauteur de 36 M€ au titre de la reprise de dette", a continué Marc Penaud.

Le reste sera financé par l'emprunt, puisque "le rétablissement de la situation financière et le désendettement nous permettent de réenvisager une forme de dette", et par des "cessions d'actifs" qui sont "indispensables" pour le financement des opérations, a ajouté le directeur général.

syl/ab/APMnews

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LE CHU DE TOULOUSE, EN MEILLEURE SANTÉ FINANCIÈRE, S'APPRÊTE À RÉALISER D'IMPORTANTS CHANTIERS (MARC PENAUD)

(Par Sylvain LABAUNE)

TOULOUSE, 30 novembre 2021 (APMnews) - La situation financière du CHU de Toulouse s'est améliorée et cet hôpital universitaire de "très haut niveau" va pouvoir mener à bien la création d'un grand site pédiatrique et d'un nouvel ensemble réunissant Rangueil et la cancérologie, a déclaré lundi à APMnews Marc Penaud, directeur général de l'établissement qui quitte ses fonctions mercredi.

Marc Penaud rejoint l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) à compter de mercredi 1er décembre, après 3 ans et demi à la tête de l'hôpital universitaire toulousain (cf dépêche du 17/11/2021 à 09:32).

L'intérim jusqu'à la nomination de son successeur sera assuré par la directrice générale adjointe du CHU, Anne Ferrer.

"Je pars pour une raison très simple. Après avoir passé 27 ans à l'hôpital public, dont 13 ans comme directeur fonctionnel et presque 14 ans comme directeur, j'ai souhaité entrer à l'Igas" avant le 31 décembre et la fonctionnalisation du corps, décidée dans le cadre de la réforme de la haute fonction publique (cf dépêche du 07/05/2021 à 18:20), a expliqué Marc Penaud.

"J'ai souhaité profiter de cet espace encore possible pour rejoindre le corps de l'Igas, cette très belle institution dédiée à la santé et à la cohésion sociale", deux thématiques qui "m'animent depuis le début de ma carrière", a-t-il continué.

Le CHU de Toulouse est "fait de grands professionnels" de "haut niveau", que ce soient les "médecins, soignants et toutes les équipes logistiques". "C'est à eux que l'on doit les bons classements que le CHU a de façon régulière", a déclaré le directeur général.

Cet hôpital universitaire "peut être un établissement pivot et majeur dans toutes les transformations à venir du système de santé", par les "organisations nouvelles" qui ont été mises en place et "une manière de prendre en charge les patients avec des outils nouveaux", afin "d'écrire une partie de la médecine de demain", a-t-il déclaré.

Un "rééquilibrage" financier depuis 2018

Plusieurs "grands dossiers" ont été menés au cours de son passage à la tête du CHU. Le "premier" a été le "rééquilibrage" financier, "tout en étant extrêmement convaincu que l'hôpital n'est pas une entreprise, qu'il n'a pas à verser de dividendes", a déclaré Marc Penaud.

Pour autant, "il faut que l'on puisse s'inscrire dans l'avenir et que nos projets soient soutenables". "Donc le retour à l'équilibre" était un objectif lors de sa prise de poste en 2018, a-t-il poursuivi.

Si un "travail important" avait été engagé par "mon prédécesseur, Raymond Le Moign", "à mon arrivée au CHU" le déficit était de "20 millions d'euros [M€]" et la "capacité d'autofinancement [CAF] était très faible".

En 2020, "nous avons fini l'exercice quasiment à l'équilibre" avec un déficit au compte principal de 1,5 M€ pour un budget principal de 1,35 milliard d'euros (soit environ 0,1% des produits), a-t-il rapporté. Mais "surtout nous avons retrouvé de la CAF", elle se situe actuellement "autour de 30 M€".

Ce rééquilibrage a été possible "en travaillant sur les priorités d'investissement avec les médecins", en identifiant notamment les "priorités du quotidien", afin d'avoir des investissements "qui aident les équipes" par exemple sur "l'informatique et le biomédical". Tout cela "a créé une dynamique de retour à l'équilibre".

Marc Penaud a souligné que le CHU a reçu des aides de l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie ainsi que récemment du Ségur de la santé pour soutenir ses opérations architecturales programmées.

Le CHU de Toulouse va bénéficier de 90 M€ dans le cadre du Ségur, dont 54 M€ au titre des aides à l'investissement du Ségur et 36 M€ pour la restauration des capacités financières, a annoncé début novembre le premier ministre, Jean Castex, lors d'un déplacement au CHU de Montpellier (cf dépêche du 05/11/2021 à 17:32).

Création d'un "grand hôpital régional des enfants"

Le CHU "a énormément travaillé" au cours des 3 ans et demi sur son projet architectural, dont les opérations ont été détaillées en 2019 lors de la présentation du nouveau projet d'établissement (cf dépêche du 09/10/2019 à 14:08).

"L'objectif n'est pas de faire des murs pour des murs, des bâtiments pour laisser des bâtiments, mais de porter des grands équilibres, la recherche, l'innovation", de "porter" l'hôpital "à une échelle territoriale", et tout cela grâce à "des murs qui conviennent à l'hôpital de demain", a déclaré le directeur général.

Il y a "deux grands projets". Le premier est le regroupement de toutes les activités de pédiatrie sur le site de Purpan au sein d'un "grand hôpital régional des enfants", après extension et aménagement de l'actuel hôpital des enfants (ouvert en 1998 à Purpan).

Ce grand site pédiatrique comprendra notamment un bâtiment de néonatologie, l'ensemble de la pédopsychiatrie qui y sera transférée, ainsi qu'un bâtiment pour les soins critiques et urgences.

Cet ensemble va permettre "d'une part, de prendre en charge les enfants qui sont plus nombreux qu'à l'époque à laquelle le site a été créé", et "d'autre part, d'accompagner les équipes dans leur dimension hospitalo-universitaire de très haut niveau puisque le CHU est centre de référence pour des maladies rares infantiles", a-t-il poursuivi.

Création d'un "site Sud" en réunissant Rangueil et l'Oncopole avec un téléphérique

Le deuxième grand projet consiste à la fermeture de l'hôpital de Larrey et le regroupement de ses activités sur le site de Rangueil avec notamment à la construction d'un "bâtiment H4".

Ce nouvel ensemble formera le "site Sud Rangueil-Oncopole" grâce au téléphérique qui ouvrira au printemps 2022, reliant l'Institut universitaire du cancer de Toulouse (IUCT) Oncopole à Rangueil "en seulement 20 minutes", a expliqué Marc Penaud.

"Il faudra moins de temps pour aller de l'Oncopole à Rangueil, que pour aller d'un endroit à l'autre au sein du site de Rangueil", a-t-il précisé.

Avec ce téléphérique, "on va créer un grand espace santé qui regroupera tous les soins de très haut niveau de Rangueil, ceux qui viennent de Larrey, et presque l'intégralité de l'oncologie adulte" avec l'Oncopole. A cela s'ajoutera "de la recherche de haut niveau" car Rangueil accueille des équipes de l'Inserm et du CNRS.

Le calendrier de livraison des principales opérations architecturales est le suivant:

  • le bâtiment de néonatologie doit être livré en 2025
  • le regroupement de la pédopsychiatrie en 2026
  • la réhabilitation de l'ensemble de l'hôpital des enfants, avec création d'un bâtiment de soins critiques, en 2032
  • le bâtiment H4 du site Sud Rangueil-Oncopole doit ouvrir en 2029.

En 2023, le bâtiment anciennement nommé "U2000" (nouveau nom pas encore connu) ouvrira ses portes. Il accueillera notamment les activités de soins de suite et de réadaptation (SSR), de médecine physique et de réadaptation (MPR), de médecine légale et de thanatologie. Cette opération est un préalable à la "préparation des travaux sur Rangueil", a précisé le directeur général.

Le coût de la création du grand hôpital régional des enfants et de la réunification des sites de Rangueil et Larrey est estimé à 386 M€.

"Nous sommes accompagnés à hauteur de 54 M€ dans le cadre des investissements Ségur, sur les 58 M€ que nous demandions, et à hauteur de 36 M€ au titre de la reprise de dette", a continué Marc Penaud.

Le reste sera financé par l'emprunt, puisque "le rétablissement de la situation financière et le désendettement nous permettent de réenvisager une forme de dette", et par des "cessions d'actifs" qui sont "indispensables" pour le financement des opérations, a ajouté le directeur général.

syl/ab/APMnews

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