Actualités de l'Urgence - APM

10/05 2019
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LE COLLECTIF INTER-URGENCES RENCONTRE DES DÉPUTÉS, SUR FOND DE MOUVEMENT NATIONAL AU SEIN DES SERVICES

PARIS, 10 mai 2019 (APMnews) - Le collectif Inter-urgences, qui rassemble des professionnels des services des urgences en grève, en Ile-de-France et dans d'autres régions, a commencé à rencontrer des députés, à commencer par Olivier Véran (LREM, Isère) et Thomas Mesnier (LREM, Charente), a rapporté vendredi à APMnews l'un de ses représentants.

Le collectif Inter-urgences, qui s'est constitué en avril avec des professionnels de services de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) en grève, rassemble désormais des représentants d'une "quarantaine de services", dont plus de 20 de l'AP-HP et d'autres de plusieurs régions (cf dépêche du 30/04/2019 à 19:08), déjà en grève ou qui ont déposé un préavis, a expliqué Hugo Huon, l'un des représentants du collectif, infirmier à l'hôpital Lariboisière.

"Vingt-cinq services des urgences de l'AP-HP" sont en grève, a-t-il précisé. Le collectif prévoit d'élire des représentants régionaux, au cours d'une assemblée générale nationale en juin, et de se constituer en association.

Il a écrit à "12 députés, en priorité médecins et membres de la commission des affaires sociales, de tous partis", a expliqué Hugo Huon. "Cinq ont répondu favorablement", a-t-il ajouté, précisant que d'autres sollicitations allaient suivre la semaine prochaine.

Le collectif a été reçu mardi par Olivier Véran, rapporteur général de la commission des affaires sociales, et Thomas Mesnier, rapporteur du projet de loi "relatif à l'organisation et à la transformation du système de santé" à l'Assemblée nationale, auteur d'un rapport sur les soins non programmés.

Ces deux parlementaires connaissent la situation des urgences "et partagent le constat que ça ne va pas du tout, que les soignants sont sous-payés", a souligné Hugo Huon. "Nous avons exposé ce que l'on demande au niveau salarial" pour ce secteur.

Le collectif a donc émis des pistes, qui "n'excluent pas" la revendication d'une prime de 300 euros net mensuels relayée par les syndicats. Il suggère une "NBI [nouvelle bonification indiciaire] à 20 points" et "une indemnité forfaitaire de risque", qui concerne aujourd'hui certains types de structures, comme les unités pour malades difficiles (UMD).

L'ensemble reviendrait à "190 € brut à peu près et 150-160 € net. A partir de ce montant, on peut dire qu'il y a une reconnaissance du travail aux urgences", a argué Hugo Huon.

Les députés "se sont engagés à ce que l'on se recontacte rapidement et à nous aider à nous faire entendre du ministère", a-t-il poursuivi. Le collectif est dans l'attente d'une réponse pour être reçu au ministère des solidarités et de la santé. "Hier [jeudi], on était en manifestation [à l'appel des syndicats de la fonction publique], on s'est arrêtés devant le ministère mais on a été refusés", a-t-il pointé.

Une délégation "s'est déplacée aujourd'hui [vendredi] pour rencontrer Martine Wonner" (LREM, Bas-Rhin) à Strasbourg. Le collectif doit également être reçu mardi par Caroline Fiat (LFI, Meurthe-et-Moselle) puis avant la fin mai par Brahim Hammouche (Mouvement démocrates et apparentés, Moselle).

Le collectif participe par ailleurs vendredi après-midi à une première réunion de travail organisée par l'AP-HP sur la mise en oeuvre d'un référentiel d'effectifs soignants pour les services des urgences, avec les organisations syndicales, l'encadrement des services et la direction des ressources humaines.

Le CHU de Bordeaux entre dans la grève lundi

Au sein des services des urgences dans d'autres régions que l'Ile-de-France, le personnel de celui du CHU d'Angers, en grève depuis le 2 mai à l'appel d'une intersyndicale FO, CGT et SUD, a voté jeudi pour la reconduction de sa mobilisation jusqu'au mardi 14 mai. Il doit à cette date rencontrer de nouveau la direction. Celle-ci a fait une première proposition de renfort d'effectifs, jugée insuffisante par l'intersyndicale.

Dans un communiqué de vendredi, les syndicats CGT et FO du CH de Saint-Nazaire ont annoncé que le personnel soignant du service des urgences était en grève depuis cette date. "Nous rejoignons le mouvement national en cours dans de nombreux hôpitaux en France et soutenons les revendications portées par le collectif Inter-urgences et les syndicats CGT et FO" sur les effectifs et la reconnaissance financière des agents, font-ils valoir.

Du côté du CHU de Bordeaux, un préavis a été déposé par la CGT et FO pour une grève des urgences du site Saint-André à partir de lundi 13 mai et une rencontre est prévue avec la direction ce vendredi après-midi, a indiqué vendredi à APMnews Alain Es-Sebbar, secrétaire général de la CGT pour le site de Pellegrin.

Un préavis de grève a également été lancé pour jeudi 16 mai aux urgences cardiologiques de l'hôpital Haut-Lévêque, à l'initiative de la CGT, a-t-il ajouté. Une rencontre avec la direction concernant ce site est attendue mardi 14 mai, a souligné le secrétaire général.

Le syndicaliste a par ailleurs précisé qu'une assemblée générale appelée par la CGT et FO est prévue mardi 14 mai et concernera la situation des urgences du site de Pellegrin.

Au CHI d'Aix-Pertuis, une deuxième journée "noire", après celle 25 avril, a été organisée jeudi à l'initiative de FO pour protester contre un manque d'effectifs et une dégradation des conditions de travail, avec en particulier des revendications sur les urgences (cf dépêche du 10/05/2019 à 12:54).

Pour rappel, la CGT santé et action sociale a déposé le 29 avril un préavis de grève national dans les services des urgences, portant des revendications sur les effectifs -avec "l'application du référentiel Samu urgences de France"- et "l'augmentation des rémunérations de 300 euros pour tous". Dans un communiqué de mardi, elle a demandé "l'ouverture de négociations nationales avec le ministère de la santé".

mlb-jyp/nc/APMnews

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LE COLLECTIF INTER-URGENCES RENCONTRE DES DÉPUTÉS, SUR FOND DE MOUVEMENT NATIONAL AU SEIN DES SERVICES

PARIS, 10 mai 2019 (APMnews) - Le collectif Inter-urgences, qui rassemble des professionnels des services des urgences en grève, en Ile-de-France et dans d'autres régions, a commencé à rencontrer des députés, à commencer par Olivier Véran (LREM, Isère) et Thomas Mesnier (LREM, Charente), a rapporté vendredi à APMnews l'un de ses représentants.

Le collectif Inter-urgences, qui s'est constitué en avril avec des professionnels de services de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) en grève, rassemble désormais des représentants d'une "quarantaine de services", dont plus de 20 de l'AP-HP et d'autres de plusieurs régions (cf dépêche du 30/04/2019 à 19:08), déjà en grève ou qui ont déposé un préavis, a expliqué Hugo Huon, l'un des représentants du collectif, infirmier à l'hôpital Lariboisière.

"Vingt-cinq services des urgences de l'AP-HP" sont en grève, a-t-il précisé. Le collectif prévoit d'élire des représentants régionaux, au cours d'une assemblée générale nationale en juin, et de se constituer en association.

Il a écrit à "12 députés, en priorité médecins et membres de la commission des affaires sociales, de tous partis", a expliqué Hugo Huon. "Cinq ont répondu favorablement", a-t-il ajouté, précisant que d'autres sollicitations allaient suivre la semaine prochaine.

Le collectif a été reçu mardi par Olivier Véran, rapporteur général de la commission des affaires sociales, et Thomas Mesnier, rapporteur du projet de loi "relatif à l'organisation et à la transformation du système de santé" à l'Assemblée nationale, auteur d'un rapport sur les soins non programmés.

Ces deux parlementaires connaissent la situation des urgences "et partagent le constat que ça ne va pas du tout, que les soignants sont sous-payés", a souligné Hugo Huon. "Nous avons exposé ce que l'on demande au niveau salarial" pour ce secteur.

Le collectif a donc émis des pistes, qui "n'excluent pas" la revendication d'une prime de 300 euros net mensuels relayée par les syndicats. Il suggère une "NBI [nouvelle bonification indiciaire] à 20 points" et "une indemnité forfaitaire de risque", qui concerne aujourd'hui certains types de structures, comme les unités pour malades difficiles (UMD).

L'ensemble reviendrait à "190 € brut à peu près et 150-160 € net. A partir de ce montant, on peut dire qu'il y a une reconnaissance du travail aux urgences", a argué Hugo Huon.

Les députés "se sont engagés à ce que l'on se recontacte rapidement et à nous aider à nous faire entendre du ministère", a-t-il poursuivi. Le collectif est dans l'attente d'une réponse pour être reçu au ministère des solidarités et de la santé. "Hier [jeudi], on était en manifestation [à l'appel des syndicats de la fonction publique], on s'est arrêtés devant le ministère mais on a été refusés", a-t-il pointé.

Une délégation "s'est déplacée aujourd'hui [vendredi] pour rencontrer Martine Wonner" (LREM, Bas-Rhin) à Strasbourg. Le collectif doit également être reçu mardi par Caroline Fiat (LFI, Meurthe-et-Moselle) puis avant la fin mai par Brahim Hammouche (Mouvement démocrates et apparentés, Moselle).

Le collectif participe par ailleurs vendredi après-midi à une première réunion de travail organisée par l'AP-HP sur la mise en oeuvre d'un référentiel d'effectifs soignants pour les services des urgences, avec les organisations syndicales, l'encadrement des services et la direction des ressources humaines.

Le CHU de Bordeaux entre dans la grève lundi

Au sein des services des urgences dans d'autres régions que l'Ile-de-France, le personnel de celui du CHU d'Angers, en grève depuis le 2 mai à l'appel d'une intersyndicale FO, CGT et SUD, a voté jeudi pour la reconduction de sa mobilisation jusqu'au mardi 14 mai. Il doit à cette date rencontrer de nouveau la direction. Celle-ci a fait une première proposition de renfort d'effectifs, jugée insuffisante par l'intersyndicale.

Dans un communiqué de vendredi, les syndicats CGT et FO du CH de Saint-Nazaire ont annoncé que le personnel soignant du service des urgences était en grève depuis cette date. "Nous rejoignons le mouvement national en cours dans de nombreux hôpitaux en France et soutenons les revendications portées par le collectif Inter-urgences et les syndicats CGT et FO" sur les effectifs et la reconnaissance financière des agents, font-ils valoir.

Du côté du CHU de Bordeaux, un préavis a été déposé par la CGT et FO pour une grève des urgences du site Saint-André à partir de lundi 13 mai et une rencontre est prévue avec la direction ce vendredi après-midi, a indiqué vendredi à APMnews Alain Es-Sebbar, secrétaire général de la CGT pour le site de Pellegrin.

Un préavis de grève a également été lancé pour jeudi 16 mai aux urgences cardiologiques de l'hôpital Haut-Lévêque, à l'initiative de la CGT, a-t-il ajouté. Une rencontre avec la direction concernant ce site est attendue mardi 14 mai, a souligné le secrétaire général.

Le syndicaliste a par ailleurs précisé qu'une assemblée générale appelée par la CGT et FO est prévue mardi 14 mai et concernera la situation des urgences du site de Pellegrin.

Au CHI d'Aix-Pertuis, une deuxième journée "noire", après celle 25 avril, a été organisée jeudi à l'initiative de FO pour protester contre un manque d'effectifs et une dégradation des conditions de travail, avec en particulier des revendications sur les urgences (cf dépêche du 10/05/2019 à 12:54).

Pour rappel, la CGT santé et action sociale a déposé le 29 avril un préavis de grève national dans les services des urgences, portant des revendications sur les effectifs -avec "l'application du référentiel Samu urgences de France"- et "l'augmentation des rémunérations de 300 euros pour tous". Dans un communiqué de mardi, elle a demandé "l'ouverture de négociations nationales avec le ministère de la santé".

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