Actualités de l'Urgence - APM

À l'occasion d'un colloque lundi sur l'avenir de la psychiatrie en France (cf dépêche du 18/10/2021 à 16:40 et dépêche du 19/10/2021 à 13:29), la fondation a demandé une enquête Ipsos, menée auprès d'un échantillon de 1.000 adultes fin septembre. Les résultats montrent que "malgré le recul de la pandémie, l'état de santé mental des Français reste très inquiétant".

Ils sont 44% à considérer que la crise sanitaire entraîne des conséquences négatives sur leur santé mentale (47% des femmes et 40% des hommes). Cette perception est plus élevée chez les jeunes adultes, 48% des 18-24 ans et 49% des 35-49 ans et surtout 58% des 25-34 ans. Moins fréquente chez les plus âgés, elle touche aussi 38% des 50-64 ans et 33% des 65 ans et plus.

Près de la moitié des Français présentent des symptômes dépressifs plus ou moins graves mais pour 13%, les signes suggèrent des troubles modérément sévères à sévères. Cette atteinte plus importante touche 23% des moins de 25 ans et en même proportion ceux qui ont eu le Covid, ainsi que 18% des personnes interrogées travaillant dans le secteur de la santé et 19% de ceux ayant télétravaillé.

Des troubles anxieux sont également rapportés par 42% des Français et parmi eux, 26% présentent des signes laissant penser à une anxiété généralisée. Les jeunes de 18-24 ans sont là encore particulièrement concernés par des troubles anxieux (41%). Ils sont aussi plus fréquents chez les personnes ayant eu le Covid-19 et celles qui travaillent dans le secteur de la santé (37%) et les télétravailleurs (38%).

Pour la moitié des Français, la situation actuelle détériore leur quotidien (travail, tâches à la maison, leur vie sociale).

De son côté, le cabinet Empreinte humaine, spécialisé en prévention des risques psychosociaux au travail, a publié mercredi la huitième vague de son baromètre de la santé psychologique des salariés depuis le début de la crise. Globalement, les réponses suggèrent que malgré une légère amélioration, ils sont "épuisés par 18 mois de crise".

Malgré une baisse de 6 points par rapport à l'enquête menée en mai, 38% de l'échantillon représentatif de 2.016 salariés déclarent une détresse psychologique et 12%, une détresse psychologique élevée (-5 points). Les femmes et les jeunes continuent d'être davantage touchés puisqu'elles sont 44% (contre 33% des hommes) et 50% des moins de 39 ans.

Un tiers des salariés déclarent une dépression nécessitant un accompagnement et 39% des managers en particulier se disent épuisés émotionnellement (27% des non-managers).

En revanche, selon le dernier bulletin de surveillance syndromique de la santé mentale, daté du 11 octobre, les passages aux urgences étaient stables ou en baisse pour l'ensemble des indicateurs, avec des niveaux similaires ou inférieurs à ceux des années antérieures.

Dans les associations SOS Médecins, les indicateurs étaient stables ou en baisse, excepté pour angoisse et troubles du comportement chez les adultes.

La deuxième semaine de septembre, les indicateurs suggéraient que les problèmes de santé mentale restaient encore à des niveaux supérieurs aux années précédentes (cf dépêche du 23/09/2021 à 17:58).

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