Actualités de l'Urgence - APM
LE CYCLONE BELAL A FAIT "ÉNORMÉMENT DE DÉGÂTS" AU SEIN DES HÔPITAUX RÉUNIONNAIS
"Il y a énormément de dégâts matériels", a rapporté le directeur général du CHU de La Réunion et du GHER, contacté mardi midi par APMnews, en faisant notamment état d'inondations et d'infiltrations "un peu partout" sur les sites hospitaliers réunionnais après le passage du cyclone Belal qui s'est accompagné de rafales de vent à "plus de 200 km/h" et de "pluies diluviennes" en laissant "40% de la population de La Réunion sans électricité et sans internet".
Compte tenu du risque de voir l'œil du cyclone survoler l'île, la préfecture de La Réunion avait déclenché l'alerte écarlate, un seuil d'alerte inédite sur l'île qui proscrit notamment toute sortie des moyens de secours.
La cellule de crise du CHU et du GHER, qui représente 60% des capacités en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) de l'île, a été activée depuis vendredi pour anticiper l'arrivée du cyclone, a rapporté le directeur.
"Avant le cyclone, on fait sortir les patients sortants, pour libérer des capacités, et au contraire accueillir des patients en HAD [hospitalisation à domicile], notamment sous oxygénothérapie", a-t-il développé; "au GHER on a transformé complètement un hôpital de semaine pour l'accueil des patients en oxygénothérapie".
Un travail d'anticipation
"On a réorganisé tous les blocs opératoires en déprogrammant les interventions non urgentes en amont de l'alerte rouge", a poursuivi Lionel Calenge, en ajoutant que les soins en dialyse, impossibles à faire pendant cette alerte, avaient également fait l'objet d'une anticipation.
Malgré cette anticipation, le bilan du cyclone est lourd pour les hôpitaux réunionnais et pose question sur la résilience des infrastructures hospitalières au regard des contraintes financières qui présidaient à leur construction, selon Lionel Calenge: "Lorsqu'on fait des programmes de construction à l'hôpital, souvent on les fait sur des économies de bout de chandelles, comme mettre des volets sur des baies vitrées, mais là ça n'aurait pas été un luxe".
Le directeur général s'est en revanche félicité d'avoir "doublé les astreintes techniques avant le cyclone" et que celles-ci sont à pied d'œuvre depuis.
"Les admissions ont continué malgré le passage en alerte rouge dimanche midi, puis en alerte violette", a-t-il souligné alors que 23 patients ont été admis sur le site Sud du CHU et 20 sur le GHER.
Le capacitaire constitue "un point critique aujourd'hui" pour les hôpitaux réunionnais dont l'activité dynamique laissait peu de marge capacitaire avant l'arrivée du cyclone, avec 127 lits disponibles sur 1.900 lits et places, dont seuls 30 lits en médecine et chirurgie -dont cinq sur le territoire sud.
Les hôpitaux bénéficient désormais de l'appui de l'agence régionale de santé (ARS) pour organiser la sortie des patients avec l'appui des ambulances et des véhicules sanitaires légers (VSL) disponibles.
Le directeur a par ailleurs souligné que le retour à domicile des patients supposait "que les routes soient praticables" alors que le réseau routier était "très endommagé".
"Le deuxième sujet critique au-delà du capacitaire, c'est la relève des équipes, ce qui rejoint la question du réseau routier", a-t-il ajouté.
Une situation plus critique au GHER
La criticité de la situation est également plus importante au niveau du GHER, privé d'eau et d'électricité depuis le passage du cyclone.
Le générateur de secours n'ayant pas une puissance suffisante, le système de production de froid de cet hôpital qui dessert un bassin de 150.000 habitants a été endommagé et sa climatisation n'est plus opérationnelle depuis mardi matin.
"La conséquence, c'est qu'on a dû suspendre les programmes de blocs opératoires, les admissions de patients urgents, les dialyses", a exposé Lionel Calenge.
"On est en train de trouver des solutions pour dialyser les patients du territoire Est vers d'autres centres, un peu sur le site Nord du CHU et dans d'autres centres privés", a-t-il enchaîné.
"Au regard des dégâts matériels qu'on a, on va chiffrer les coûts puisqu'entre les inondations, les infiltrations, le coût de mobilisation des équipes, ça va être une facture et un impact financier assez conséquents pour les établissements de santé réunionnais", a prévenu le directeur, en espérant pouvoir compter sur la solidarité nationale.
Dans un communiqué diffusé mardi après-midi, le centre hospitalier Ouest Réunion (CHOR) a fait savoir que le fonctionnement du troisième hôpital MCO du groupement hospitalier de territoire (GHT) de La Réunion "reviendra[it] progressivement à la normale" avec une reprise de l'activité programmée dès mercredi.
"Les structures extra-hospitalières (CEPS, maison des adolescents, maison des femmes, de la mère et de l'enfant, équipe de liaison et de soins en addictologie -Elsa) pourront à nouveau accueillir les usagers également", a ajouté la direction de l'établissement.
Les structures extra-hospitalières de l'établissement public de santé mentale de La Réunion (EPSMR) restent en revanche fermées jusqu'à nouvel ordre.
Interrogé lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, a indiqué que le bilan du cyclone était de trois morts et qu'il se rendrait dès mardi soir dans le département ultramarin.
gl/ab/APMnews
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LE CYCLONE BELAL A FAIT "ÉNORMÉMENT DE DÉGÂTS" AU SEIN DES HÔPITAUX RÉUNIONNAIS
"Il y a énormément de dégâts matériels", a rapporté le directeur général du CHU de La Réunion et du GHER, contacté mardi midi par APMnews, en faisant notamment état d'inondations et d'infiltrations "un peu partout" sur les sites hospitaliers réunionnais après le passage du cyclone Belal qui s'est accompagné de rafales de vent à "plus de 200 km/h" et de "pluies diluviennes" en laissant "40% de la population de La Réunion sans électricité et sans internet".
Compte tenu du risque de voir l'œil du cyclone survoler l'île, la préfecture de La Réunion avait déclenché l'alerte écarlate, un seuil d'alerte inédite sur l'île qui proscrit notamment toute sortie des moyens de secours.
La cellule de crise du CHU et du GHER, qui représente 60% des capacités en médecine, chirurgie et obstétrique (MCO) de l'île, a été activée depuis vendredi pour anticiper l'arrivée du cyclone, a rapporté le directeur.
"Avant le cyclone, on fait sortir les patients sortants, pour libérer des capacités, et au contraire accueillir des patients en HAD [hospitalisation à domicile], notamment sous oxygénothérapie", a-t-il développé; "au GHER on a transformé complètement un hôpital de semaine pour l'accueil des patients en oxygénothérapie".
Un travail d'anticipation
"On a réorganisé tous les blocs opératoires en déprogrammant les interventions non urgentes en amont de l'alerte rouge", a poursuivi Lionel Calenge, en ajoutant que les soins en dialyse, impossibles à faire pendant cette alerte, avaient également fait l'objet d'une anticipation.
Malgré cette anticipation, le bilan du cyclone est lourd pour les hôpitaux réunionnais et pose question sur la résilience des infrastructures hospitalières au regard des contraintes financières qui présidaient à leur construction, selon Lionel Calenge: "Lorsqu'on fait des programmes de construction à l'hôpital, souvent on les fait sur des économies de bout de chandelles, comme mettre des volets sur des baies vitrées, mais là ça n'aurait pas été un luxe".
Le directeur général s'est en revanche félicité d'avoir "doublé les astreintes techniques avant le cyclone" et que celles-ci sont à pied d'œuvre depuis.
"Les admissions ont continué malgré le passage en alerte rouge dimanche midi, puis en alerte violette", a-t-il souligné alors que 23 patients ont été admis sur le site Sud du CHU et 20 sur le GHER.
Le capacitaire constitue "un point critique aujourd'hui" pour les hôpitaux réunionnais dont l'activité dynamique laissait peu de marge capacitaire avant l'arrivée du cyclone, avec 127 lits disponibles sur 1.900 lits et places, dont seuls 30 lits en médecine et chirurgie -dont cinq sur le territoire sud.
Les hôpitaux bénéficient désormais de l'appui de l'agence régionale de santé (ARS) pour organiser la sortie des patients avec l'appui des ambulances et des véhicules sanitaires légers (VSL) disponibles.
Le directeur a par ailleurs souligné que le retour à domicile des patients supposait "que les routes soient praticables" alors que le réseau routier était "très endommagé".
"Le deuxième sujet critique au-delà du capacitaire, c'est la relève des équipes, ce qui rejoint la question du réseau routier", a-t-il ajouté.
Une situation plus critique au GHER
La criticité de la situation est également plus importante au niveau du GHER, privé d'eau et d'électricité depuis le passage du cyclone.
Le générateur de secours n'ayant pas une puissance suffisante, le système de production de froid de cet hôpital qui dessert un bassin de 150.000 habitants a été endommagé et sa climatisation n'est plus opérationnelle depuis mardi matin.
"La conséquence, c'est qu'on a dû suspendre les programmes de blocs opératoires, les admissions de patients urgents, les dialyses", a exposé Lionel Calenge.
"On est en train de trouver des solutions pour dialyser les patients du territoire Est vers d'autres centres, un peu sur le site Nord du CHU et dans d'autres centres privés", a-t-il enchaîné.
"Au regard des dégâts matériels qu'on a, on va chiffrer les coûts puisqu'entre les inondations, les infiltrations, le coût de mobilisation des équipes, ça va être une facture et un impact financier assez conséquents pour les établissements de santé réunionnais", a prévenu le directeur, en espérant pouvoir compter sur la solidarité nationale.
Dans un communiqué diffusé mardi après-midi, le centre hospitalier Ouest Réunion (CHOR) a fait savoir que le fonctionnement du troisième hôpital MCO du groupement hospitalier de territoire (GHT) de La Réunion "reviendra[it] progressivement à la normale" avec une reprise de l'activité programmée dès mercredi.
"Les structures extra-hospitalières (CEPS, maison des adolescents, maison des femmes, de la mère et de l'enfant, équipe de liaison et de soins en addictologie -Elsa) pourront à nouveau accueillir les usagers également", a ajouté la direction de l'établissement.
Les structures extra-hospitalières de l'établissement public de santé mentale de La Réunion (EPSMR) restent en revanche fermées jusqu'à nouvel ordre.
Interrogé lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, a indiqué que le bilan du cyclone était de trois morts et qu'il se rendrait dès mardi soir dans le département ultramarin.
gl/ab/APMnews