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20/03 2020
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LE GH DIACONESSES-CROIX-SAINT-SIMON (PARIS) SUSPEND LE DÉMÉNAGEMENT DU PÔLE PÉRINATALITÉ POUR ÊTRE PRÊT À ACCUEILLIR DES CAS DE COVID-19

(Par Caroline BESNIER)

PARIS, 20 mars 2020 (APMnews) - L’emménagement dans le nouveau pôle périnatalité et procréation médicalement assistée (PMA) du groupe hospitalier Diaconesses-Croix-Saint-Simon (GHDCSS) à Paris, qui devait débuter en mars, est suspendu, l'établissement s'étant préparé au cours des derniers jours à accueillir des patients Covid-19, a-t-on appris jeudi auprès de la direction.

"Notre établissement s’est transformé en 72h en hôpital 100% tourné urgences (respiratoires et 'classiques') et prise en charge de patients à confiner ou non", a indiqué l’établissement de santé privé d’intérêt collectif (Espic). "Seules nos activités d’oncologie, de maternité et de soins palliatifs continuent à fonctionner."

"Nous avons étendu nos capacités de réanimation (respiratoires ou non)" et "à ce jour, nous sommes 'prêts' à recevoir la vague de patients", a ajouté le GH.

En matière de ressources humaines, il forme des chirurgiens, des médecins non spécialisés et les soignants à la prise en charge en réanimation ou en hospitalisation des patients Covid-19. "C’est un point de vigilance très important car nous savons qu’au-delà de nos capacités 'techniques', nous pourrions être limités par nos capacités humaines."

Chaque jour, le GH est en contact avec l’agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France et organise deux réunions de crise internes. "Nous sommes prêts", assure-t-il.

Le déménagement du pôle périnatalité/PMA devait débuter fin mars, avait indiqué fin février la directrice générale de l’établissement, Anne Fabrègue, lors d'un entretien à APMnews.

Cette opération menée sur son site Reuilly à Paris constitue la 3e phase du programme de restructuration immobilière qui, au total, aura duré plus de 10 ans et coûté 80 millions d'euros (M€) (cf dépêche du 08/08/2019 à 14:44).

Cette dernière phase, qui a nécessité un investissement de 8,4 M€, visait à restructurer le bâtiment principal du site Reuilly (appelé Malvesin), laissé en grande partie vacant à la suite du déménagement de services, fin 2016, sur le site Avron. Il est prévu d'y accueillir la maternité et l'activité de PMA, qui sont actuellement dans un bâtiment ancien du site (baptisé Vermeil), ainsi que les soins palliatifs et des consultations, des prélèvements et un service de gynécologie (explorations ovariennes...).

Les travaux sont terminés et le premier déménagement, l’activité de PMA et celle de laboratoire liée à l’activité clinique, était prévu la semaine du 23 mars, avait précisé Anne Fabrègue. La maternité devait suivre pour accueillir les patients entre juin et le dernier trimestre 2020.

Quand elles seront finalement réalisées, ces relocalisations devraient s’accompagner d’une augmentation du nombre d’accouchements, de 2.500 par an à 2.700. Il est également prévu une salle "nature" dans les nouveaux locaux.

Depuis juillet 2019 et pour un an, la maternité, qui est de type 1, expérimente le type 1 bis qui doit lui permettre de prendre en charge des nouveau-nés un peu fragiles qui étaient auparavant transférés. Cela a nécessité une tarification dérogatoire de la part de l’assurance maladie pour pouvoir facturer des actes réalisés sur ces nouveau-nés ainsi qu’une infirmière puéricultrice en plus.

Compte tenu de la taille de la maternité, le GH souhaiterait recruter un pédiatre pour pouvoir assurer des gardes la nuit, et non simplement des astreintes comme aujourd’hui. Il est toutefois confronté à la pénurie de professionnels en Ile-de-France.

Le déménagement doit aussi permettre à l’activité de PMA (1.300 ponctions) de se développer, avec une augmentation progressive des opérateurs pour faire face à la demande. Une salle de bloc est prévue pour développer en 2021 sur le site Reuilly de la chirurgie gynécologique ambulatoire autour des activités de maternité et de fertilité, a indiqué la directrice générale.

L’ancien bâtiment de la maternité (Vermeil) accueillera des consultations de médecine et de chirurgie et d’autres projets pourront y être mis en oeuvre.

Les locaux libérés début avril par la PMA seront loués à d’autres partenaires qui sont les réseaux Clic (centres locaux d’information et de coordination) et Maia (méthodes d'action pour l'intégration des services d'aide et de soins dans le champ de l'autonomie), à la maison des aînés et des aidants qui couvrira les XIe, XIIe et XXe arrondissements de Paris et au réseau de soins palliatifs pour personnes âgées Humanest.

Sur le site Avron, la réflexion doit s’engager cette année sur l’extension du service des urgences (26.000 passages) pour des travaux en 2021. L’idée est de récupérer une partie de l’espace des admissions et de la comptabilité, qui devrait être moins sollicité en raison du déploiement finalisé en janvier d’un nouveau logiciel de gestion administrative des patients (GAP) (Web100T/Dedalus).

Le GH va par ailleurs se préparer en 2020 à une nouvelle visite de certification (V2020), prévue en février 2021.

Ouverture maintenue d’un centre de santé

L’ouverture du nouveau centre de santé, mis en place à proximité du site de Reuilly avec la Fondation ophtalmologique Adolphe de Rothschild (FOR), ne devrait pas être repoussée, "notamment pour soutenir l’effort du réseau territorial de prise en charge dans un contexte où le besoin de médecine générale de première intention et de proximité est plus que jamais d’actualité", a indiqué jeudi l’établissement.

Le centre est composé de deux entités, l’une dépendant de l’hôpital de la Fondation ophtalmologique Adolphe de Rothschild qui devait assurer à partir de début mars des consultations d'ophtalmologie et d’orthoptie, et l’autre du GHDCSS, qui devrait ouvrir progressivement à partir de début avril, avec de la médecine générale, de la santé de la femme, de la rhumatologie et des actes d’échographie.

Chaque établissement recrute ses personnels médicaux et la Fondation ophtalmologique est chargée des personnels administratifs, même si le GHDCSS paiera une partie de leur salaire.

Interrogée sur la situation financière du GH, Anne Fabrègue a indiqué que le déficit devrait s’établir autour de 0,7% en 2019 même si l’établissement a augmenté son activité de l’ordre de 4%, notamment en développant les soins palliatifs et l’ambulatoire.

S’agissant de son activité d’accueil des patients étrangers, elle a jugé l’année "un peu décevante" avec environ 2 M€ de recettes au lieu des 2,5 M€ prévus. "En 2020, on s’est organisé pour que ces recettes progressent", en réinternalisant l’activité en partenariat avec la FOR.

Enfin, en termes de recherche, le GH entend maintenir en 2020 sa courbe de croissance à 2 chiffres. Au titre de 2019, il fait état d’environ 1.000 patients inclus dans des essais, de 108 études ouvertes (+50% en 4 ans), de l’obtention d’un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) et de 1,85 M€ de crédits Merri (missions d'enseignement, de recherche, de référence et d'innovation), en hausse de 89% sur 9 ans et de 29% sur les 4 dernières années.

cb/ab/APMnews

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(Par Caroline BESNIER)

PARIS, 20 mars 2020 (APMnews) - L’emménagement dans le nouveau pôle périnatalité et procréation médicalement assistée (PMA) du groupe hospitalier Diaconesses-Croix-Saint-Simon (GHDCSS) à Paris, qui devait débuter en mars, est suspendu, l'établissement s'étant préparé au cours des derniers jours à accueillir des patients Covid-19, a-t-on appris jeudi auprès de la direction.

"Notre établissement s’est transformé en 72h en hôpital 100% tourné urgences (respiratoires et 'classiques') et prise en charge de patients à confiner ou non", a indiqué l’établissement de santé privé d’intérêt collectif (Espic). "Seules nos activités d’oncologie, de maternité et de soins palliatifs continuent à fonctionner."

"Nous avons étendu nos capacités de réanimation (respiratoires ou non)" et "à ce jour, nous sommes 'prêts' à recevoir la vague de patients", a ajouté le GH.

En matière de ressources humaines, il forme des chirurgiens, des médecins non spécialisés et les soignants à la prise en charge en réanimation ou en hospitalisation des patients Covid-19. "C’est un point de vigilance très important car nous savons qu’au-delà de nos capacités 'techniques', nous pourrions être limités par nos capacités humaines."

Chaque jour, le GH est en contact avec l’agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France et organise deux réunions de crise internes. "Nous sommes prêts", assure-t-il.

Le déménagement du pôle périnatalité/PMA devait débuter fin mars, avait indiqué fin février la directrice générale de l’établissement, Anne Fabrègue, lors d'un entretien à APMnews.

Cette opération menée sur son site Reuilly à Paris constitue la 3e phase du programme de restructuration immobilière qui, au total, aura duré plus de 10 ans et coûté 80 millions d'euros (M€) (cf dépêche du 08/08/2019 à 14:44).

Cette dernière phase, qui a nécessité un investissement de 8,4 M€, visait à restructurer le bâtiment principal du site Reuilly (appelé Malvesin), laissé en grande partie vacant à la suite du déménagement de services, fin 2016, sur le site Avron. Il est prévu d'y accueillir la maternité et l'activité de PMA, qui sont actuellement dans un bâtiment ancien du site (baptisé Vermeil), ainsi que les soins palliatifs et des consultations, des prélèvements et un service de gynécologie (explorations ovariennes...).

Les travaux sont terminés et le premier déménagement, l’activité de PMA et celle de laboratoire liée à l’activité clinique, était prévu la semaine du 23 mars, avait précisé Anne Fabrègue. La maternité devait suivre pour accueillir les patients entre juin et le dernier trimestre 2020.

Quand elles seront finalement réalisées, ces relocalisations devraient s’accompagner d’une augmentation du nombre d’accouchements, de 2.500 par an à 2.700. Il est également prévu une salle "nature" dans les nouveaux locaux.

Depuis juillet 2019 et pour un an, la maternité, qui est de type 1, expérimente le type 1 bis qui doit lui permettre de prendre en charge des nouveau-nés un peu fragiles qui étaient auparavant transférés. Cela a nécessité une tarification dérogatoire de la part de l’assurance maladie pour pouvoir facturer des actes réalisés sur ces nouveau-nés ainsi qu’une infirmière puéricultrice en plus.

Compte tenu de la taille de la maternité, le GH souhaiterait recruter un pédiatre pour pouvoir assurer des gardes la nuit, et non simplement des astreintes comme aujourd’hui. Il est toutefois confronté à la pénurie de professionnels en Ile-de-France.

Le déménagement doit aussi permettre à l’activité de PMA (1.300 ponctions) de se développer, avec une augmentation progressive des opérateurs pour faire face à la demande. Une salle de bloc est prévue pour développer en 2021 sur le site Reuilly de la chirurgie gynécologique ambulatoire autour des activités de maternité et de fertilité, a indiqué la directrice générale.

L’ancien bâtiment de la maternité (Vermeil) accueillera des consultations de médecine et de chirurgie et d’autres projets pourront y être mis en oeuvre.

Les locaux libérés début avril par la PMA seront loués à d’autres partenaires qui sont les réseaux Clic (centres locaux d’information et de coordination) et Maia (méthodes d'action pour l'intégration des services d'aide et de soins dans le champ de l'autonomie), à la maison des aînés et des aidants qui couvrira les XIe, XIIe et XXe arrondissements de Paris et au réseau de soins palliatifs pour personnes âgées Humanest.

Sur le site Avron, la réflexion doit s’engager cette année sur l’extension du service des urgences (26.000 passages) pour des travaux en 2021. L’idée est de récupérer une partie de l’espace des admissions et de la comptabilité, qui devrait être moins sollicité en raison du déploiement finalisé en janvier d’un nouveau logiciel de gestion administrative des patients (GAP) (Web100T/Dedalus).

Le GH va par ailleurs se préparer en 2020 à une nouvelle visite de certification (V2020), prévue en février 2021.

Ouverture maintenue d’un centre de santé

L’ouverture du nouveau centre de santé, mis en place à proximité du site de Reuilly avec la Fondation ophtalmologique Adolphe de Rothschild (FOR), ne devrait pas être repoussée, "notamment pour soutenir l’effort du réseau territorial de prise en charge dans un contexte où le besoin de médecine générale de première intention et de proximité est plus que jamais d’actualité", a indiqué jeudi l’établissement.

Le centre est composé de deux entités, l’une dépendant de l’hôpital de la Fondation ophtalmologique Adolphe de Rothschild qui devait assurer à partir de début mars des consultations d'ophtalmologie et d’orthoptie, et l’autre du GHDCSS, qui devrait ouvrir progressivement à partir de début avril, avec de la médecine générale, de la santé de la femme, de la rhumatologie et des actes d’échographie.

Chaque établissement recrute ses personnels médicaux et la Fondation ophtalmologique est chargée des personnels administratifs, même si le GHDCSS paiera une partie de leur salaire.

Interrogée sur la situation financière du GH, Anne Fabrègue a indiqué que le déficit devrait s’établir autour de 0,7% en 2019 même si l’établissement a augmenté son activité de l’ordre de 4%, notamment en développant les soins palliatifs et l’ambulatoire.

S’agissant de son activité d’accueil des patients étrangers, elle a jugé l’année "un peu décevante" avec environ 2 M€ de recettes au lieu des 2,5 M€ prévus. "En 2020, on s’est organisé pour que ces recettes progressent", en réinternalisant l’activité en partenariat avec la FOR.

Enfin, en termes de recherche, le GH entend maintenir en 2020 sa courbe de croissance à 2 chiffres. Au titre de 2019, il fait état d’environ 1.000 patients inclus dans des essais, de 108 études ouvertes (+50% en 4 ans), de l’obtention d’un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC) et de 1,85 M€ de crédits Merri (missions d'enseignement, de recherche, de référence et d'innovation), en hausse de 89% sur 9 ans et de 29% sur les 4 dernières années.

cb/ab/APMnews

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