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05/02 2024
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LE GHPSO (OISE) S'ENGAGE DANS UN PROJET D'INVESTISSEMENT DE PRÈS DE 200 MILLIONS D'EUROS

CREIL, SENLIS (Oise), 5 février 2024 (APMnews) - Le groupe hospitalier public du sud de l'Oise (GHPSO) a officiellement lancé fin janvier les travaux de son projet de modernisation, qui comprend notamment la construction de nouveaux locaux pour les urgences et la pharmacie de Creil, et est financé par l'Etat à hauteur de 100 millions d'euros (M€), pour un total de près de 200 M€, fait-il savoir dans un communiqué.

Pose de la première pierre des urgences et de la pharmacie de l'hôpital de Creil. Photo : GHPSO
Pose de la première pierre des urgences et de la pharmacie de l'hôpital de Creil. Photo : GHPSO

"La pose de premières pierres constitue un geste symbolique, il acte aujourd'hui le démarrage d'un programme de travaux très important qui profitera à l'ensemble des spécialités du GHPSO et par voie de conséquence à toutes les personnes résidant dans notre bassin de vie [350.000 habitants] et même au-delà", a déclaré le directeur du GHPSO, Pascal Rio, lors de la cérémonie, le 25 janvier.

L'ensemble du programme immobilier s'étalera "sur une dizaine d'années", a-t-il fait savoir. Le nouveau bâtiment des urgences, réalisé par le cabinet d'architectes normand Ataub, devrait être livré en deux temps: début 2025 pour les urgences adultes et le Smur, fin 2025 pour les urgences pédiatriques.

"Débuter ce programme ambitieux de travaux par ces deux services relève par conséquent d'une véritable stratégie visant à donner aux patients la garantie d'un soin de qualité qui s'intègre dans un parcours coordonné avec les autres acteurs publics et privés de santé de notre territoire, ainsi que les hôpitaux de Compiègne et de Beauvais mais aussi, pour les spécialités de recours avec le CHU d'Amiens", a-t-il poursuivi.

"Entre l'année 2000 et aujourd'hui, la fréquentation des urgences adultes a progressé de près de 30% pour atteindre 40.000 passages en 2023 et les urgences pédiatriques ont littéralement explosé passant de 9.000 à 20.500 passages, soit une progression de 117%", a-t-il argué.

Les futures urgences compteront donc 18 box (contre 10 aujourd'hui) pour les adultes et 10 box (contre six aujourd'hui) en pédiatrie. Elles compteront aussi cinq salles adultes et deux salles pédiatriques de prise en charge des urgences vitales.

La nouvelle pharmacie à usage intérieur (PUI), réalisée par le cabinet Michel Beauvais Associés et attendue pour 2025, sera dotée de "plusieurs stockeurs, d'un robot de dispensation globale et [d']un robot de dispensation nominative", mais aussi de quatre laveurs-désinfecteurs et de trois autoclaves pour l'entretien du matériel chirurgical, et de trois postes de travail sur deux lignes de préparation des cytotoxiques.

"L'hôpital lancera également la rénovation de l'internat qui passera de 53 à 57 appartements", mentionne par ailleurs le GHPSO dans son communiqué.

Ségur et FIR

Les 100 M€ de financement de l'Etat comprennent notamment 21 M€ du fonds d'intervention régional (FIR) dont 12 M€ pour les urgences (18 M€ au total, dont 14 M€ d'infrastructure, 2 M€ de matériel et 2 M€ de voirie), 8 M€ pour la pharmacie (23,6 M€ au total dont 19,6 M€ pour le bâtiment et 4 M€ pour le matériel) et 1 M€ pour l'internat (1,3 M€ au total).

Ils comprennent par ailleurs 73 M€ de fonds Ségur dont 38 M€ pour réduire la dette de l'établissement (soit environ 50% de sa dette), et 35 M€ pour financer notamment l'aménagement et l'extension du bâtiment "la Rotonde" et l'installation de la pédiatrie et de la médecine en son sein, qui doit démarrer en 2025.

En 2024, il préparera notamment l'installation de sa maison des femmes, temporaire dans l'attente de sa localisation définitive, et réaménagera les services d'oncologie et d'hépato-gastro-entérologie.

"Le GHPSO prévoit pour la suite de ses investissements la reconstruction du bloc opératoire, de l'unité de chirurgie ambulatoire et la réhabilitation des locaux historiques du site", annonce le groupe.

"L'établissement a adopté un nouveau projet médical pour la période 2023-2028 avec pour objectifs d'améliorer la réponse aux besoins de la population, de refonder les urgences, de redimensionner le capacitaire pour augmenter l'activité et dynamiser l'aval, de développer la prévention en renforçant le lien ville-hôpital, de promouvoir une politique de recrutement médical fondée sur l'attractivité", résume-t-il.

A ce titre, il a inauguré le même jour son nouveau centre de soins non programmés à Senlis, destiné à décharger les urgences des soins qui n'en relèvent pas mais "nécessitent une consultation médicale sous quelques heures", soit 40 à 50 passages par jour (cf dépêche du 07/11/2023 à 17:13).

Ce dernier représente "la possibilité offerte aux patients de disposer in situ d'un plateau technique comprenant un service de radiologie disposant d'un IRM, d'un scanner, de salles de radiologie conventionnelle et échographique", s’est réjoui Pascal Rio lors de son inauguration.

Développement de l'ambulatoire à Senlis

Au sein de l'hôpital, "après avoir mis en place certaines consultations de spécialités sur le site de Senlis et commencé la programmation des interventions courant décembre 2023, nous avons dorénavant, à côté de la seule chirurgie gynécologique pratiquée à Senlis, les spécialités de chirurgie digestive, urologique, maxillo-faciale et ophtalmologique", s'est-il par ailleurs félicité.

Malgré des difficultés de démographie médicale et paramédicale en anesthésie, il compte disposer "dans quelques mois […] d'au moins une salle dédiée à l'ambulatoire tous les jours de la semaine".

"La montée en charge de l'ambulatoire sur le site de Senlis devra s'accompagner de nouveaux matériels comme une nouvelle colonne de cœlioscopie, un générateur mobile de radiologie, de l'instrumentation. Enfin un dossier relatif à l'acquisition d'un robot chirurgical doit être réalisé", a-t-il déclaré le lendemain lors de ses vœux, le 26 janvier.

L'activité peine à retrouver son niveau pré-Covid

"Trop de patients restent aux urgences dans l'attente d'un lit disponible. Trop de patients doivent être redirigés vers des établissements plus lointains. Cette situation doit nous amener à développer au plus du possible notre capacitaire existant", a-t-il par ailleurs déploré.

"C'est bien là tout l'objectif du schéma architectural qui comporte la création d'une centaine de lits", a-t-il ajouté.

"Cette augmentation du capacitaire générera l'activité et par conséquent les recettes qui aujourd'hui nous font défaut pour notamment l'investissement en matériel biomédical", a-t-il assuré, avant d'évoquer un "nouveau mode de fonctionnement pour la commission d'investissement des matériels médicaux" à venir.

Le GHPSO a enregistré 55.424 séjours en 2023, soit près de 2.000 de plus qu'en 2022, mais toujours au-delà de 4.000 de moins qu'en 2019, selon les chiffres qu'il a communiqués à APMnews.

Comme beaucoup d'établissements, c'est l'hospitalisation complète qui peine à redémarrer, avec 21.095 séjours en 2023, à peine moins qu'en 2022, et beaucoup moins qu'en 2019 (26.414).

L'activité chirurgicale connaît une évolution comparable et reste inférieure au niveau de 2019, avec 8.773 interventions en 2023, contre 9.478 en 2019 (et 8.184 en 2022).

L'activité externe est par ailleurs en baisse continue, avec 114.519 consultations en 2023, soit environ 12.100 de moins qu'en 2019 et plus de 5.400 de moins qu'en 2022, au même titre que l'activité obstétrique (2.891 accouchements en 2019, 2.680 en 2022 et 2.518 en 2023).

Toutefois, avec près de 9.100 séjours en hôpital de jour, il dépasse largement son activité ambulatoire 2022 (+1.200) et 2019 (+800), alors que les séances continuent de progresser lentement (25.233, +380 par rapport à 2019, +980 par rapport à 2022).

Son déficit s'est dégradé en 2023 et devrait dépasser les 10 M€, sur un budget H de 213,7 M€.

"Notre situation budgétaire ne s'améliore pas encore et nous atteignons un niveau de déficit qui ne peut perdurer", a estimé Pascal Rio lors de ses vœux.

"Nous avons beaucoup de spécialités de pointe et de personnels médicaux et soignants engagés dans des protocoles de recherches et dans des pratiques avancées. Ces aspects hautement qualitatifs ne sont pas suffisamment valorisés et connus de la population qui se replie trop fréquemment sur les CHU parisiens", a-t-il regretté.

bd/ab/APMnews

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CREIL, SENLIS (Oise), 5 février 2024 (APMnews) - Le groupe hospitalier public du sud de l'Oise (GHPSO) a officiellement lancé fin janvier les travaux de son projet de modernisation, qui comprend notamment la construction de nouveaux locaux pour les urgences et la pharmacie de Creil, et est financé par l'Etat à hauteur de 100 millions d'euros (M€), pour un total de près de 200 M€, fait-il savoir dans un communiqué.

Pose de la première pierre des urgences et de la pharmacie de l'hôpital de Creil. Photo : GHPSO
Pose de la première pierre des urgences et de la pharmacie de l'hôpital de Creil. Photo : GHPSO

"La pose de premières pierres constitue un geste symbolique, il acte aujourd'hui le démarrage d'un programme de travaux très important qui profitera à l'ensemble des spécialités du GHPSO et par voie de conséquence à toutes les personnes résidant dans notre bassin de vie [350.000 habitants] et même au-delà", a déclaré le directeur du GHPSO, Pascal Rio, lors de la cérémonie, le 25 janvier.

L'ensemble du programme immobilier s'étalera "sur une dizaine d'années", a-t-il fait savoir. Le nouveau bâtiment des urgences, réalisé par le cabinet d'architectes normand Ataub, devrait être livré en deux temps: début 2025 pour les urgences adultes et le Smur, fin 2025 pour les urgences pédiatriques.

"Débuter ce programme ambitieux de travaux par ces deux services relève par conséquent d'une véritable stratégie visant à donner aux patients la garantie d'un soin de qualité qui s'intègre dans un parcours coordonné avec les autres acteurs publics et privés de santé de notre territoire, ainsi que les hôpitaux de Compiègne et de Beauvais mais aussi, pour les spécialités de recours avec le CHU d'Amiens", a-t-il poursuivi.

"Entre l'année 2000 et aujourd'hui, la fréquentation des urgences adultes a progressé de près de 30% pour atteindre 40.000 passages en 2023 et les urgences pédiatriques ont littéralement explosé passant de 9.000 à 20.500 passages, soit une progression de 117%", a-t-il argué.

Les futures urgences compteront donc 18 box (contre 10 aujourd'hui) pour les adultes et 10 box (contre six aujourd'hui) en pédiatrie. Elles compteront aussi cinq salles adultes et deux salles pédiatriques de prise en charge des urgences vitales.

La nouvelle pharmacie à usage intérieur (PUI), réalisée par le cabinet Michel Beauvais Associés et attendue pour 2025, sera dotée de "plusieurs stockeurs, d'un robot de dispensation globale et [d']un robot de dispensation nominative", mais aussi de quatre laveurs-désinfecteurs et de trois autoclaves pour l'entretien du matériel chirurgical, et de trois postes de travail sur deux lignes de préparation des cytotoxiques.

"L'hôpital lancera également la rénovation de l'internat qui passera de 53 à 57 appartements", mentionne par ailleurs le GHPSO dans son communiqué.

Ségur et FIR

Les 100 M€ de financement de l'Etat comprennent notamment 21 M€ du fonds d'intervention régional (FIR) dont 12 M€ pour les urgences (18 M€ au total, dont 14 M€ d'infrastructure, 2 M€ de matériel et 2 M€ de voirie), 8 M€ pour la pharmacie (23,6 M€ au total dont 19,6 M€ pour le bâtiment et 4 M€ pour le matériel) et 1 M€ pour l'internat (1,3 M€ au total).

Ils comprennent par ailleurs 73 M€ de fonds Ségur dont 38 M€ pour réduire la dette de l'établissement (soit environ 50% de sa dette), et 35 M€ pour financer notamment l'aménagement et l'extension du bâtiment "la Rotonde" et l'installation de la pédiatrie et de la médecine en son sein, qui doit démarrer en 2025.

En 2024, il préparera notamment l'installation de sa maison des femmes, temporaire dans l'attente de sa localisation définitive, et réaménagera les services d'oncologie et d'hépato-gastro-entérologie.

"Le GHPSO prévoit pour la suite de ses investissements la reconstruction du bloc opératoire, de l'unité de chirurgie ambulatoire et la réhabilitation des locaux historiques du site", annonce le groupe.

"L'établissement a adopté un nouveau projet médical pour la période 2023-2028 avec pour objectifs d'améliorer la réponse aux besoins de la population, de refonder les urgences, de redimensionner le capacitaire pour augmenter l'activité et dynamiser l'aval, de développer la prévention en renforçant le lien ville-hôpital, de promouvoir une politique de recrutement médical fondée sur l'attractivité", résume-t-il.

A ce titre, il a inauguré le même jour son nouveau centre de soins non programmés à Senlis, destiné à décharger les urgences des soins qui n'en relèvent pas mais "nécessitent une consultation médicale sous quelques heures", soit 40 à 50 passages par jour (cf dépêche du 07/11/2023 à 17:13).

Ce dernier représente "la possibilité offerte aux patients de disposer in situ d'un plateau technique comprenant un service de radiologie disposant d'un IRM, d'un scanner, de salles de radiologie conventionnelle et échographique", s’est réjoui Pascal Rio lors de son inauguration.

Développement de l'ambulatoire à Senlis

Au sein de l'hôpital, "après avoir mis en place certaines consultations de spécialités sur le site de Senlis et commencé la programmation des interventions courant décembre 2023, nous avons dorénavant, à côté de la seule chirurgie gynécologique pratiquée à Senlis, les spécialités de chirurgie digestive, urologique, maxillo-faciale et ophtalmologique", s'est-il par ailleurs félicité.

Malgré des difficultés de démographie médicale et paramédicale en anesthésie, il compte disposer "dans quelques mois […] d'au moins une salle dédiée à l'ambulatoire tous les jours de la semaine".

"La montée en charge de l'ambulatoire sur le site de Senlis devra s'accompagner de nouveaux matériels comme une nouvelle colonne de cœlioscopie, un générateur mobile de radiologie, de l'instrumentation. Enfin un dossier relatif à l'acquisition d'un robot chirurgical doit être réalisé", a-t-il déclaré le lendemain lors de ses vœux, le 26 janvier.

L'activité peine à retrouver son niveau pré-Covid

"Trop de patients restent aux urgences dans l'attente d'un lit disponible. Trop de patients doivent être redirigés vers des établissements plus lointains. Cette situation doit nous amener à développer au plus du possible notre capacitaire existant", a-t-il par ailleurs déploré.

"C'est bien là tout l'objectif du schéma architectural qui comporte la création d'une centaine de lits", a-t-il ajouté.

"Cette augmentation du capacitaire générera l'activité et par conséquent les recettes qui aujourd'hui nous font défaut pour notamment l'investissement en matériel biomédical", a-t-il assuré, avant d'évoquer un "nouveau mode de fonctionnement pour la commission d'investissement des matériels médicaux" à venir.

Le GHPSO a enregistré 55.424 séjours en 2023, soit près de 2.000 de plus qu'en 2022, mais toujours au-delà de 4.000 de moins qu'en 2019, selon les chiffres qu'il a communiqués à APMnews.

Comme beaucoup d'établissements, c'est l'hospitalisation complète qui peine à redémarrer, avec 21.095 séjours en 2023, à peine moins qu'en 2022, et beaucoup moins qu'en 2019 (26.414).

L'activité chirurgicale connaît une évolution comparable et reste inférieure au niveau de 2019, avec 8.773 interventions en 2023, contre 9.478 en 2019 (et 8.184 en 2022).

L'activité externe est par ailleurs en baisse continue, avec 114.519 consultations en 2023, soit environ 12.100 de moins qu'en 2019 et plus de 5.400 de moins qu'en 2022, au même titre que l'activité obstétrique (2.891 accouchements en 2019, 2.680 en 2022 et 2.518 en 2023).

Toutefois, avec près de 9.100 séjours en hôpital de jour, il dépasse largement son activité ambulatoire 2022 (+1.200) et 2019 (+800), alors que les séances continuent de progresser lentement (25.233, +380 par rapport à 2019, +980 par rapport à 2022).

Son déficit s'est dégradé en 2023 et devrait dépasser les 10 M€, sur un budget H de 213,7 M€.

"Notre situation budgétaire ne s'améliore pas encore et nous atteignons un niveau de déficit qui ne peut perdurer", a estimé Pascal Rio lors de ses vœux.

"Nous avons beaucoup de spécialités de pointe et de personnels médicaux et soignants engagés dans des protocoles de recherches et dans des pratiques avancées. Ces aspects hautement qualitatifs ne sont pas suffisamment valorisés et connus de la population qui se replie trop fréquemment sur les CHU parisiens", a-t-il regretté.

bd/ab/APMnews

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