Actualités de l'Urgence - APM

Ce projet a été finalisé et validé en mai par les conseils de surveillance des 7 hôpitaux membres du GHT ainsi que l'agence régionale de santé (ARS). Il est le fruit de 12 mois de concertations menées au sein de "17 groupes de travail" ayant réfléchi à "des thématiques communes aux 7 établissements".

Ce sont près de "150 professionnels qui ont élaboré un état des lieux de leur filière, identifié des axes de travail, défini des objectifs, des actions et un calendrier", précise le communiqué du GHT 53.

Au total, "10 filières prioritaires" ont été identifiées: "cancérologie, gériatrie, handicap, pédiatrie-néonatalogie, précarité, soins palliatifs, syndrome coronarien aigu, AVC, santé mentale, et urgences et soins non programmés". Même si, a indiqué le directeur de l'établissement, "dans notre démarche nous souhaitions parler de parcours plus que de filière."

Ainsi dans ce projet médical partagé, "nous avons une partie entière consacrée au développement du lien ville-hôpital et la coordination des parcours de santé en lien avec les maisons médicales, les hôpitaux locaux".

L'une des spécificités de ce projet est d'avoir organisé des réunions publiques de concertation avec la population, à Laval, Mayenne et Craon. "Le public a insisté sur son besoin de proximité et le maintien du dialogue entre médecins généralistes et spécialistes", a indiqué André-Gwenaël Pors.

"Le projet se veut extrêmement collaboratif et coopératif, ce qui implique la mise en place d'une gouvernance la plus transversale possible", a-t-il fait remarquer. Les 4 hôpitaux locaux des GHT ont d'ailleurs été très contributifs.

===Les premières actions attendues pour septembre

Les premières actions se mettront en place dès septembre, mais le projet du GHT s'étale sur 5 ans. Il prévoit notamment de développer "les activités et les organisations en coordination ou en mutualisation territoriale" dans les 6 domaines suivants: la biologie, l'imagerie médicale, la pharmacie, l'hospitalisation à domicile (HAD), l'information médicale et la qualité-sécurité des soins.

La logique de mise en place d'une fédération inter-établissements au niveau des urgences et de la psychiatrie a été abordée. Mais "aujourd'hui les esprits ne sont pas encore mûrs", a commenté le directeur du CH de Laval.

"Nous avons été aidés par un cabinet de conseil pour la méthodologie et la présentation en ce qui concerne trois filières: la cancérologie, la santé mentale et les soins non programmés". Ces sujets étaient "plus prioritaires et moins polémiques", a-t-il ajouté.

Ainsi, en santé mentale, les psychiatres qui sont en sous-effectif ont décidé de "se passer un téléphone de continuité entre eux lorsqu'ils sont sollicités par un médecin traitant" et cela dans le cadre de l'organisation d'une permanence de jour.

En ce qui concerne les urgences, une organisation territoriale de ces dernières a été décidée en renforçant la coordination avec le Samu.

En matière de cancérologie, consolider la cancérologie digestive dans le département est un premier axe de travail qui a été fixé.

Et en matière d'AVC, un besoin fort de création d'une unité neuro-vasculaire sur le territoire de la Mayenne, en partenariat avec les CHU d'Angers, a été établi.

Pour la biologie, "nous avons un laboratoire géré par un groupement de coopération sanitaire (GCS) entre les établissements de Laval et Mayenne. Nous souhaitons, grâce au projet médical partagé, proposer aux autres établissements d'accéder à ce laboratoire afin d'élargir l'offre publique".

Pour l'instant, "ce n'est qu'un début mais le projet médical va s'enrichir au fur et à mesure".

===Un plan de gestion partagée en préparation

Le plan de gestion partagée est bien avancé sur la partie système d'information grâce à l'accompagnement du dispositif national. "Nous disposerons de notre scénario de système d'information en novembre", a expliqué le directeur. "Techniquement ce n'est pas très complexe mais en ce qui concerne la gouvernance, c'est plus compliqué".

En ce qui concerne, la partie achat, les différents secteurs achat des 7 établissements travaillent ensemble depuis un an. "Nous allons prochainement finaliser la direction territoriale des achats qui sera mise en place au 1er janvier 2018". Un directeur sera prochainement nommé qui aura pour rôle de préfigurer l'organisation des acheteurs.

"Cette obligation d'organisation en GHT a bouleversé nos charges de travail, nos agendas et nos métiers". Dans un premier temps, "ça nous coûte, ça nous prend du temps. S'il était nécessaire d'améliorer les parcours de santé, de mutualiser, en revanche le processus est relativement brutal".

"Le GHT est la meilleure garantie pour renforcer le maillage territorial. Il peut être un vrai garant de l'offre de soin, sous réserve que les professionnels soient capables de travailler ensemble. Or, jusqu'à présent, ces professionnels n'avaient pas l'habitude de le faire", a conclu André-Gwenaël Pors.

/--- Le <+groupement hospitalier de la Mayenne et du Haut-Anjou+>, créé le 1er juillet 2016, est composé des centres hospitaliers de Laval, du Nord-Mayenne, de Villaines-la-Juhel, d'Ernée, d'Evron, de Craon-Renazé, du Haut-Anjou et de Segré. ¤ Le CH de Villaines-la-Juhel est en direction commune avec le CH Nord-Mayenne. ¤ Le centre hospitalier de Laval est l'établissement support du GHT. ¤ Au total, le groupement représente 7 établissements, 3.333 lits et places, 340.000 habitants desservis et un budget de 334 millions €. ---/

gdl/ab/APMnews