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01/02 2021
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LE GHT DES ALPES DU SUD EST PRÊT FACE À L'AUGMENTATION DES PATIENTS COVID-19 (DIRECTEUR)

(Par Sylvain LABAUNE)

GAP, 1er février 2021 (APMnews) - Le groupement hospitalier de territoire (GHT) des Alpes du Sud a développé une organisation territoriale pour la prise en charge des patients Covid-19 et se tient prêt à déployer à nouveau son dispositif si la hausse des admissions continue, a expliqué jeudi à APMnews Yann Le Bras, directeur de l'établissement support.

Yann Le Bras est directeur du centre hospitalier intercommunal des Alpes du Sud (Chicas) de Gap-Sisteron, établissement support du GHT comptant 7 établissements et couvrant les Hautes-Alpes et le nord des Alpes-de-Haute-Provence.

"Nous sommes sur un plateau haut qui persiste depuis décembre." Si les admissions "ont été à peu près stables", une croissance est observée depuis 10 jours. Lundi, 63 patients Covid étaient hospitalisés dans le GHT dont 6 en réanimation, a précisé lundi à APMnews le Chicas, établissement support du groupement.

Jeudi, il y avait "une cinquantaine" de patients Covid hospitalisés au niveau du GHT, dont une "dizaine en réanimation", a rapporté Yann Le Bras.

En temps normal, la réanimation est située à l'hôpital de Gap (8 lits). L'établissement est passé progressivement de 8 à 16 lits de réanimation actuellement, en transformant notamment ceux de soins continus. Au plus fort de la 2e vague, qui a été beaucoup plus importante que la 1re, "nous sommes montés jusqu'à 29 lits de réanimation" dans le GHT en déprogrammant et grâce au renfort de la polyclinique des Alpes du Sud à Gap.

Depuis la crise Covid, les 8 lits de soins continus à l'hôpital de Briançon ont été transformés en lits de réanimation jusqu'au 1er janvier. Ils ont été depuis "rebasculés" en lits de soins continus mais "à tout moment on peut les remettre en réanimation", a expliqué le directeur.

"Nous sommes sur des petits chiffres, mais quand on passe de 8 à 29 lits de réanimation, cela fait un coefficient de 3,5", avec une "mobilisation des équipes qui est extrêmement forte". En hospitalisation conventionnelle, 100 lits supplémentaires sont mobilisables au niveau du GHT pour faire face à l'augmentation de l'activité, a précisé le directeur.

21 évacuations sanitaires en novembre 2020

Une répartition territoriale des patients Covid a été mise en place depuis la 1re vague pour éviter la saturation des établissements. Cette coordination se fait au niveau du GHT et avec la polyclinique de Gap, "à la fois au niveau de la régulation des soins critiques, de la régulation du programmé et des renforts en personnels", a souligné le directeur.

La polyclinique "gère ses activités programmées et déprogrammées en coordination avec nous" et "elle nous apporte des moyens humains, autant que nécessaire". Lors de la 2e vague, l'établissement privé a mis à disposition 30 professionnels médicaux et soignants qui "nous ont notamment aidés à armer des lits de réanimation supplémentaires".

Cette organisation a été "partiellement suffisante". "Nous avons pu répondre aux besoins", mais afin de "permettre à tous les patients d'être pris en charge et pour soulager les équipes", l'agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) et la coordination régionale des réanimations "ont épaulés" le GHT pour faire des évacuations sanitaires, a continué Yann Le Bras.

Il y a eu "21" évacuations sanitaires en novembre 2020, "principalement vers les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône". C'est "un nombre conséquent qui démontre à la fois que nous avons été très durement touchés, très soutenus par ces établissements [des départements voisins] et par la coordination de l'ARS", a déclaré Yann Le Bras.

Sur la 1re vague, "nous avons été relativement épargnés" hormis l'hôpital Briançon (établissement membre du GHT) qui a été "très fortement" impacté. Durant la 2e vague, "tout le monde a été touché", a-t-il poursuivi.

Le pic a été atteint le 17 novembre 2020 avec 138 Covid hospitalisés dans les établissements du groupement, en comptant ceux en réanimation.

En ce qui concerne la déprogrammation, "nous avons dû faire le maximum" sur les deux vagues, en gardant toutefois une part d'activité pour "l'urgence, l'interruption volontaire de grossesse (IVG), les interventions pour les patients cancéreux qui chez nous représentent un volume important".

L'activité programmée a pu reprendre "normalement" en décembre à Gap, mais "un peu moins" à Briançon "où il fallait garder des ressources humaines [RH] pour conserver des lits de réanimation".

Au niveau RH, "nous avions la chance" d'avoir suffisamment de médecins sur des spécialités comme l'anesthésie-réanimation où "une équipe très solide" préexistait à la crise et qui a été renforcée par la polyclinique, a affirmé le directeur du Chicas.

En outre, un "niveau d'effectifs supplémentaire" avait été conservé de la 1re vague pour faire face à la deuxième. Au total, le GHT a disposé de 63 équivalents temps plein (ETP) par rapport aux ressources avant crise, auxquels se sont ajoutés les 30 ETP de la polyclinique.

Installation d'un 3e appareil d'IRM en 2021

Interrogé sur les projets 2021 du Chicas et du GHT Alpes du Sud, Yann Le Bras a expliqué que l'un des objectifs est de poursuivre le renforcement du plateau technique du groupement. Après l'installation d'un deuxième appareil d'IRM en janvier 2020 au Chicas, le projet est d'en installer un troisième à Briançon d'ici fin 2021 dans le cadre d'un partenariat public-privé.

Sur le plan médico-technique, "nous sommes en train d'automatiser tout le circuit du médicament du GHT". Il y a "déjà 2 automates de dispensation à Gap et à Briançon, et nous allons en acquérir un de plus dans les prochains mois".

Un autre projet porte sur la démographie médicale et "la structuration du GHT, notamment sur les urgences". Il s'agit de répondre aux problèmes de recrutement auxquels ont été confrontés plusieurs services d'accueil des urgences du groupement, en particulier celui de Sisteron qui a dû être fermé la nuit pendant plus d'un an (cf dépêche du 04/09/2020 à 17:20), a-t-il continué.

La réouverture a été permise par la mise en place d'une équipe commune d'urgentistes entre Gap, Sisteron et Embrun, qui doit compter "une quarantaine de praticiens", dont "nous sommes en train de finaliser la construction". Des recrutements sont en cours et ils doivent "nous permettre d'avoir la quasi-totalité des postes pourvus".

Par ailleurs, le GHT développe avec l'ARS et l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) des postes d'assistants spécialistes à temps partagé. Sept postes ont été créés entre Gap, Briançon et l'AP-HM, en urologie, ophtalmologie, ORL, urgences et pharmacie.

Le groupement travaille également sur le recrutement d'internes avec "une quarantaine accueillis" actuellement, soit "un nombre record", a souligné le directeur.

Malgré la crise, le GHT "a quand même réussi à déployer en 2020 un dossier patient informatisé [DPI] sur deux sites, à Embrun et Briançon", et le Chicas "suivra bientôt". Il s'agit de la solution Hopital Manager* de Softway Medical. Le GHT Alpes du Sud s'est doté en juillet 2020 d'un schéma directeur territorial de télémédecine (SDTT) (cf dépêche du 10/07/2020 à 10:25).

En outre, un avis favorable a été donné par l'ARS pour reconstruire sur un site neuf l'hôpital d'Embrun d'ici "4 ou 5 ans", a annoncé Yann Le Bras.

En 2020, la médecine nucléaire a été développée au Chicas avec l'implantation d'un Tepscan en janvier, en plus d'une gamma caméra dont disposait déjà le service.

syl/ab/APMnews

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LE GHT DES ALPES DU SUD EST PRÊT FACE À L'AUGMENTATION DES PATIENTS COVID-19 (DIRECTEUR)

(Par Sylvain LABAUNE)

GAP, 1er février 2021 (APMnews) - Le groupement hospitalier de territoire (GHT) des Alpes du Sud a développé une organisation territoriale pour la prise en charge des patients Covid-19 et se tient prêt à déployer à nouveau son dispositif si la hausse des admissions continue, a expliqué jeudi à APMnews Yann Le Bras, directeur de l'établissement support.

Yann Le Bras est directeur du centre hospitalier intercommunal des Alpes du Sud (Chicas) de Gap-Sisteron, établissement support du GHT comptant 7 établissements et couvrant les Hautes-Alpes et le nord des Alpes-de-Haute-Provence.

"Nous sommes sur un plateau haut qui persiste depuis décembre." Si les admissions "ont été à peu près stables", une croissance est observée depuis 10 jours. Lundi, 63 patients Covid étaient hospitalisés dans le GHT dont 6 en réanimation, a précisé lundi à APMnews le Chicas, établissement support du groupement.

Jeudi, il y avait "une cinquantaine" de patients Covid hospitalisés au niveau du GHT, dont une "dizaine en réanimation", a rapporté Yann Le Bras.

En temps normal, la réanimation est située à l'hôpital de Gap (8 lits). L'établissement est passé progressivement de 8 à 16 lits de réanimation actuellement, en transformant notamment ceux de soins continus. Au plus fort de la 2e vague, qui a été beaucoup plus importante que la 1re, "nous sommes montés jusqu'à 29 lits de réanimation" dans le GHT en déprogrammant et grâce au renfort de la polyclinique des Alpes du Sud à Gap.

Depuis la crise Covid, les 8 lits de soins continus à l'hôpital de Briançon ont été transformés en lits de réanimation jusqu'au 1er janvier. Ils ont été depuis "rebasculés" en lits de soins continus mais "à tout moment on peut les remettre en réanimation", a expliqué le directeur.

"Nous sommes sur des petits chiffres, mais quand on passe de 8 à 29 lits de réanimation, cela fait un coefficient de 3,5", avec une "mobilisation des équipes qui est extrêmement forte". En hospitalisation conventionnelle, 100 lits supplémentaires sont mobilisables au niveau du GHT pour faire face à l'augmentation de l'activité, a précisé le directeur.

21 évacuations sanitaires en novembre 2020

Une répartition territoriale des patients Covid a été mise en place depuis la 1re vague pour éviter la saturation des établissements. Cette coordination se fait au niveau du GHT et avec la polyclinique de Gap, "à la fois au niveau de la régulation des soins critiques, de la régulation du programmé et des renforts en personnels", a souligné le directeur.

La polyclinique "gère ses activités programmées et déprogrammées en coordination avec nous" et "elle nous apporte des moyens humains, autant que nécessaire". Lors de la 2e vague, l'établissement privé a mis à disposition 30 professionnels médicaux et soignants qui "nous ont notamment aidés à armer des lits de réanimation supplémentaires".

Cette organisation a été "partiellement suffisante". "Nous avons pu répondre aux besoins", mais afin de "permettre à tous les patients d'être pris en charge et pour soulager les équipes", l'agence régionale de santé (ARS) Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) et la coordination régionale des réanimations "ont épaulés" le GHT pour faire des évacuations sanitaires, a continué Yann Le Bras.

Il y a eu "21" évacuations sanitaires en novembre 2020, "principalement vers les Alpes-Maritimes et les Bouches-du-Rhône". C'est "un nombre conséquent qui démontre à la fois que nous avons été très durement touchés, très soutenus par ces établissements [des départements voisins] et par la coordination de l'ARS", a déclaré Yann Le Bras.

Sur la 1re vague, "nous avons été relativement épargnés" hormis l'hôpital Briançon (établissement membre du GHT) qui a été "très fortement" impacté. Durant la 2e vague, "tout le monde a été touché", a-t-il poursuivi.

Le pic a été atteint le 17 novembre 2020 avec 138 Covid hospitalisés dans les établissements du groupement, en comptant ceux en réanimation.

En ce qui concerne la déprogrammation, "nous avons dû faire le maximum" sur les deux vagues, en gardant toutefois une part d'activité pour "l'urgence, l'interruption volontaire de grossesse (IVG), les interventions pour les patients cancéreux qui chez nous représentent un volume important".

L'activité programmée a pu reprendre "normalement" en décembre à Gap, mais "un peu moins" à Briançon "où il fallait garder des ressources humaines [RH] pour conserver des lits de réanimation".

Au niveau RH, "nous avions la chance" d'avoir suffisamment de médecins sur des spécialités comme l'anesthésie-réanimation où "une équipe très solide" préexistait à la crise et qui a été renforcée par la polyclinique, a affirmé le directeur du Chicas.

En outre, un "niveau d'effectifs supplémentaire" avait été conservé de la 1re vague pour faire face à la deuxième. Au total, le GHT a disposé de 63 équivalents temps plein (ETP) par rapport aux ressources avant crise, auxquels se sont ajoutés les 30 ETP de la polyclinique.

Installation d'un 3e appareil d'IRM en 2021

Interrogé sur les projets 2021 du Chicas et du GHT Alpes du Sud, Yann Le Bras a expliqué que l'un des objectifs est de poursuivre le renforcement du plateau technique du groupement. Après l'installation d'un deuxième appareil d'IRM en janvier 2020 au Chicas, le projet est d'en installer un troisième à Briançon d'ici fin 2021 dans le cadre d'un partenariat public-privé.

Sur le plan médico-technique, "nous sommes en train d'automatiser tout le circuit du médicament du GHT". Il y a "déjà 2 automates de dispensation à Gap et à Briançon, et nous allons en acquérir un de plus dans les prochains mois".

Un autre projet porte sur la démographie médicale et "la structuration du GHT, notamment sur les urgences". Il s'agit de répondre aux problèmes de recrutement auxquels ont été confrontés plusieurs services d'accueil des urgences du groupement, en particulier celui de Sisteron qui a dû être fermé la nuit pendant plus d'un an (cf dépêche du 04/09/2020 à 17:20), a-t-il continué.

La réouverture a été permise par la mise en place d'une équipe commune d'urgentistes entre Gap, Sisteron et Embrun, qui doit compter "une quarantaine de praticiens", dont "nous sommes en train de finaliser la construction". Des recrutements sont en cours et ils doivent "nous permettre d'avoir la quasi-totalité des postes pourvus".

Par ailleurs, le GHT développe avec l'ARS et l'Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM) des postes d'assistants spécialistes à temps partagé. Sept postes ont été créés entre Gap, Briançon et l'AP-HM, en urologie, ophtalmologie, ORL, urgences et pharmacie.

Le groupement travaille également sur le recrutement d'internes avec "une quarantaine accueillis" actuellement, soit "un nombre record", a souligné le directeur.

Malgré la crise, le GHT "a quand même réussi à déployer en 2020 un dossier patient informatisé [DPI] sur deux sites, à Embrun et Briançon", et le Chicas "suivra bientôt". Il s'agit de la solution Hopital Manager* de Softway Medical. Le GHT Alpes du Sud s'est doté en juillet 2020 d'un schéma directeur territorial de télémédecine (SDTT) (cf dépêche du 10/07/2020 à 10:25).

En outre, un avis favorable a été donné par l'ARS pour reconstruire sur un site neuf l'hôpital d'Embrun d'ici "4 ou 5 ans", a annoncé Yann Le Bras.

En 2020, la médecine nucléaire a été développée au Chicas avec l'implantation d'un Tepscan en janvier, en plus d'une gamma caméra dont disposait déjà le service.

syl/ab/APMnews

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