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24/01 2023
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LE GRAND HÔPITAL DE L'EST FRANCILIEN EN AVANCE SUR LA MÉDICALISATION DES DÉCISIONS DE LA DIRECTION

(Par Caroline BESNIER, à Meaux)

MEAUX (Seine-et-Marne), 24 janvier 2023 (APMnews) - La direction du grand hôpital de l'Est francilien (Ghef; Meaux, Coulommiers, Jossigny et Jouarre), a fortement impliqué les médecins dans ses décisions au cours des dernières années et a lancé une nouvelle instance de coopération médico-administrative la semaine dernière, ont expliqué lundi à APMnews trois de ses responsables.

Alors que le président de la République, Emmanuel Macron, a fait part de sa volonté de mettre à la tête des hôpitaux un "tandem administratif et médical" lors de ses voeux aux soignants le 6 janvier (cf dépêche du 06/01/2023 à 17:19), le directeur du Ghef, Jean-Christophe Phélep, a expliqué s'être déjà largement engagé dans cette voie lors d'un entretien lundi à APMnews.

"Le Ghef essaye d'avoir un pas d'avance par rapport aux réflexions nationales concernant le travail en commun entre un directeur administratif et le corps médical", a salué le président de la commission médicale d'établissement (CME), Omar Belkhodja.

Ils mettent notamment en avant la nomination fin 2021 d'une médecin, Anne-Laure Dardenne, au poste d'adjointe au directeur.

Celle-ci a relaté lundi à APMnews, en marge de la cérémonie des voeux organisée à Meaux, avoir été urgentiste puis médecin du département d'information médicale (DIM) à l'hôpital de Charleville Mézières (Ardennes). C'est en 2017 qu'elle a été recrutée au Ghef pour réorganiser la chaîne de déclaration de l'activité et de facturation.

Responsable par la suite du DIM, le Covid l'a ramenée aux urgences et l'a conduite à participer à l'organisation de la vaccination avant qu'elle ne se voie proposer le poste d'adjointe. "C'est une fonction très intéressante" et le binôme médico-administratif fonctionne vraiment, le Ghef ayant "développé cette culture", a-t-elle souligné. "C'est une vraie richesse."

Une autre innovation allant dans ce sens se retrouve dans le cénacle de six personnes, organisé la semaine pour la première fois, sur des questions de stratégie et d'organisation médicale, et dont le nom et la fréquence de réunion restent à définir. Il rassemblait le directeur, son adjointe, le président de la CME, et ses trois vice-présidents (Séverine Coulon, Aziz Benyoussef et Ousmane Camara).

"Ça me semble être la cellule de direction de l'hôpital la plus à même à la fois de couvrir tout le champ mais aussi d'assumer des décisions", a estimé Jean-Christophe Phélep.

Les élus de la CME (président et vice-présidents) participent déjà au comité de direction élargi organisé une fois par mois, tous comme les directeurs adjoints n'y siégeant pas habituellement. Un médecin est par ailleurs à la tête de la direction qualité.

L'établissement a également signé une charte de gouvernance qui organise la conomination de la plupart des responsables médicaux entre le président de la CME et le directeur.

Priorité sur le désengorgement des urgences

Cérémonie des voeux au Ghef (Dr Omar Belkhodja, Jean-Christophe Phélep, Jean-François Copé, photo: Caroline Besnier)
Cérémonie des voeux au Ghef (Dr Omar Belkhodja, Jean-Christophe Phélep, Jean-François Copé, photo: Caroline Besnier)

Parmi les sujets prioritaires pour le Ghef figure le désengorgement des urgences, ont insisté lundi le président de la CME et le vice-président du conseil de surveillance et maire de Meaux, Jean-François Copé (LR) lors de la cérémonie des voeux.

Pour Jean-François Copé, c'est le "sujet numéro 1" qui a des conséquences sur les autres services, la vie quotidienne de tous les professionnels et sur l'image du Ghef. Cette situation conduit à "des drames", qui lui sont rapportés ainsi qu'à la direction par des courriers de familles ou des témoignages de professionnels, a-t-il déploré.

Même si le nombre de passages rebaisse depuis le début d'année après une forte hausse liée aux épidémies de grippe, Covid et bronchiolite, "la problématique des délais d'attente et celle des patients hospitalisés sur des brancards doit être le sujet de tout l'hôpital", a insisté le Dr Belkhodja, également chef du service des urgences de Jossigny.

Face aux difficultés "de plus en plus criantes" des urgences ces derniers mois, un "travail de proximité" est en cours auprès des services d'aval, a-t-il indiqué.

"Nous avons évité au maximum de délester nos urgences vers d'autres centres hospitaliers" et quand il a fallu faire face à davantage d'activité encore récemment, "nous avons ouvert des lits supplémentaires", a déclaré le directeur, lors de la cérémonie des voeux.

Même si le Ghef a réussi à maintenir son offre de soins (capacités, services) au cours des dernières années, Jean-Christophe Phélep a néanmoins reconnu l'impact de cette politique "volontariste" sur les équipes. "Nous arrivons maintenant à un stade de grande fatigue des professionnels et il faut peut-être que nous revoyions notre vision de l'offre de soins, en la centrant un peu moins sur l'urgence et en rendant un peu plus de temps à l'activité diurne programmée."

Cela constitue un chantier à mener avec les élus de la CME pour "éviter que trop de responsables médicaux et d'agents ne soient dans la perpétuelle urgence" et que des indicateurs se dégradent comme l'absentéisme.

Interrogé par APMnews sur le cas d'une patiente âgée décédée aux urgences fin octobre 2022 après une longue attente et médiatisé ce week-end par Mediapart, le directeur a indiqué lors de l'entretien que les choses suivaient une procédure normale, avec tout d'abord l'appréciation du dossier et que la direction et le président de CME avaient fourni des éléments de réponses.

Une "surprime d'engagement et d'attractivité"

Sur les effectifs, "nous sommes dans un département avec une démographie médicale extrêmement défavorable", obligeant à une "lutte quotidienne pour trouver de nouvelles forces médicales pour incarner et animer les services", a souligné le directeur. Même si le Ghef a jusqu'ici "relevé le défi", le renforcement de l'attractivité médicale constitue désormais une priorité.

Omar Belkhodja a fait part de sa volonté de monter une cellule interne "proactive" pour augmenter les recrutements médicaux.

S'agissant du personnel paramédical, Jean-Christophe Phélep a rapporté des tensions de recrutement, qui n'existaient pas auparavant, et une hausse sensible de l'absentéisme qui perturbe le fonctionnement des services, alors que le taux de vacance de postes est plutôt limité aux alentours de 5%.

Face à cette situation, un accord a été signé en juillet 2022 avec la plupart des syndicats. Il prévoit une revalorisation des heures supplémentaires sur les grades en tension et le versement d'une "surprime d'engagement et d'attractivité" fixée à 400 euros net par agent et par an et conditionnée à une situation excédentaire du Ghef.

Elle sera versée avec la paye de février au titre de 2022 à près de 1.000 agents affichant un faible nombre de jours d'absence dans l'année et étant également venus en soutien aux services en difficultés en effectuant des heures supplémentaires.

La direction du Ghef s'interroge aussi sur le maintien de l'organisation du temps de travail en 12 heures, étendue lors des premières vagues Covid dans de nombreux services, sur demande du personnel. Dans une situation multifactorielle, le schéma en 12 heures, qui peut être plus dur à supporter, peut contribuer à l'absentéisme, a observé le directeur.

Un point sera fait avec les syndicats à la fin de l'hiver avant de modifier éventuellement l'organisation. L'idée n'est pas de repasser tous les services à un schéma en 7h30 mais de prioriser les services les plus en difficultés.

Un risque de doublement de la facture énergétique

Un autre "choc" auquel le Ghef sera confronté en 2023 sera celui de l'énergie, a alerté le directeur. L'établissement doit renouveler cette année ses contrats d'électricité et de gaz mais les nouveaux tarifs risquent de faire monter sa facture à 12,5 millions d'euros (M€) cette année, contre 6 M€ en 2022.

Depuis l'automne 2022, des mesures ont permis de limiter les consommations par rapport à 2021 mais cela ne suffira pas et le "choc budgétaire" est devant nous, a déploré Jean-Christophe Phélep. La géothermie permet d'amortir la hausse pour Meaux et Coulommiers.

Pour l'exercice 2022, la situation financière du Ghef apparaît plutôt bonne, avec un léger excédent au budget principal, sous réserve de la notification des derniers crédits attendus. Son activité n'a pas été trop réduite, lui permettant de dépasser la garantie de financement en 2021 et probablement aussi en 2022.

L'établissement dispose par ailleurs d'une trésorerie de 250 M€, mais prévoit des décaissements importants en 2023, 2024 et 2025 liés à la construction sur le site Saint-Faron à Meaux du nouvel hôpital dont la première pierre a été posée en septembre 2022 (cf dépêche du 20/09/2022 à 10:25). À ce jour, les délais du chantier sont tenus.

Sur le site de Meaux, le Ghef travaille également au lancement de l'appel d'offres pour la rénovation du bâtiment B (médecine), où seront concentrés les consultations et les hôpitaux de jour. Une consultation a été lancée sur le devenir du bâtiment A (chirurgie, réanimation, hématologie clinique, bloc opératoire et urgences), a indiqué le directeur. Il est par ailleurs prévu en 2024 de développer une activité de thrombectomie à Meaux.

Délocalisation des consultations et numérisation des archives

À Jossigny, le directeur a en particulier mis en avant l'acquisition en octobre 2022 d'un plateau en dehors de l'hôpital, sur lequel ont été délocalisées la moitié des consultations de médecine, chirurgie et anesthésie, assurées par les médecins des sites du Ghef (carré Haussmann).

Dans ce cadre, l'environnement des médecins a été informatisé (dictée vocale, scanner pour intégrer directement, les documents dans les dossiers médicaux...) mais cela nécessitait aussi de numériser les archives médicales, en mettant en place un système d'archivage électronique (SAE), respectant des normes validées par les archives départementales de Seine-et-Marne, a observé le directeur.

"Une équipe numérise en ce moment les anciens dossiers médicaux", ce qui évitera "les kilomètres de rayonnage qu'on loue", a observé le directeur. Cela concernera d'abord les consultations Haussmann, puis le site de Jossigny et le reste du Ghef.

La délocalisation de consultations "a libéré des mètres carrés" sur le site de Jossigny permettant d'ouvrir le 9 janvier un hôpital de jour médico-chirurgical reconfiguré, avec des capacités augmentées de 12 à 32 places, ont expliqué le directeur et le président de CME.

Sur ce site, des lits de soins intensifs néphrologiques ont par ailleurs ouvert en octobre 2022, a précisé Omar Belkhodja. Une salle de bloc opératoire hybride pour la chirurgie thoracique doit être mise en service en avril ou mai. Cette spécialité était jusqu'à novembre 2022 réalisée à Meaux et à Jossigny.

Sur le site de Coulommiers, le nouveau bloc opératoire doit ouvrir en mai. L'hospitalisation de psychiatrie et les urgences seront par ailleurs rénovées en 2023 et les capacités d'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) augmentées. "On a aussi refait le laboratoire", a relaté le directeur.

Le Ghef a été certifié en 2022 pour la première fois pour l'ensemble de ses sites au niveau B dans le cadre du référentiel V2014, a indiqué le président de CME.

cb/ab/APMnews

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(Par Caroline BESNIER, à Meaux)

MEAUX (Seine-et-Marne), 24 janvier 2023 (APMnews) - La direction du grand hôpital de l'Est francilien (Ghef; Meaux, Coulommiers, Jossigny et Jouarre), a fortement impliqué les médecins dans ses décisions au cours des dernières années et a lancé une nouvelle instance de coopération médico-administrative la semaine dernière, ont expliqué lundi à APMnews trois de ses responsables.

Alors que le président de la République, Emmanuel Macron, a fait part de sa volonté de mettre à la tête des hôpitaux un "tandem administratif et médical" lors de ses voeux aux soignants le 6 janvier (cf dépêche du 06/01/2023 à 17:19), le directeur du Ghef, Jean-Christophe Phélep, a expliqué s'être déjà largement engagé dans cette voie lors d'un entretien lundi à APMnews.

"Le Ghef essaye d'avoir un pas d'avance par rapport aux réflexions nationales concernant le travail en commun entre un directeur administratif et le corps médical", a salué le président de la commission médicale d'établissement (CME), Omar Belkhodja.

Ils mettent notamment en avant la nomination fin 2021 d'une médecin, Anne-Laure Dardenne, au poste d'adjointe au directeur.

Celle-ci a relaté lundi à APMnews, en marge de la cérémonie des voeux organisée à Meaux, avoir été urgentiste puis médecin du département d'information médicale (DIM) à l'hôpital de Charleville Mézières (Ardennes). C'est en 2017 qu'elle a été recrutée au Ghef pour réorganiser la chaîne de déclaration de l'activité et de facturation.

Responsable par la suite du DIM, le Covid l'a ramenée aux urgences et l'a conduite à participer à l'organisation de la vaccination avant qu'elle ne se voie proposer le poste d'adjointe. "C'est une fonction très intéressante" et le binôme médico-administratif fonctionne vraiment, le Ghef ayant "développé cette culture", a-t-elle souligné. "C'est une vraie richesse."

Une autre innovation allant dans ce sens se retrouve dans le cénacle de six personnes, organisé la semaine pour la première fois, sur des questions de stratégie et d'organisation médicale, et dont le nom et la fréquence de réunion restent à définir. Il rassemblait le directeur, son adjointe, le président de la CME, et ses trois vice-présidents (Séverine Coulon, Aziz Benyoussef et Ousmane Camara).

"Ça me semble être la cellule de direction de l'hôpital la plus à même à la fois de couvrir tout le champ mais aussi d'assumer des décisions", a estimé Jean-Christophe Phélep.

Les élus de la CME (président et vice-présidents) participent déjà au comité de direction élargi organisé une fois par mois, tous comme les directeurs adjoints n'y siégeant pas habituellement. Un médecin est par ailleurs à la tête de la direction qualité.

L'établissement a également signé une charte de gouvernance qui organise la conomination de la plupart des responsables médicaux entre le président de la CME et le directeur.

Priorité sur le désengorgement des urgences

Cérémonie des voeux au Ghef (Dr Omar Belkhodja, Jean-Christophe Phélep, Jean-François Copé, photo: Caroline Besnier)
Cérémonie des voeux au Ghef (Dr Omar Belkhodja, Jean-Christophe Phélep, Jean-François Copé, photo: Caroline Besnier)

Parmi les sujets prioritaires pour le Ghef figure le désengorgement des urgences, ont insisté lundi le président de la CME et le vice-président du conseil de surveillance et maire de Meaux, Jean-François Copé (LR) lors de la cérémonie des voeux.

Pour Jean-François Copé, c'est le "sujet numéro 1" qui a des conséquences sur les autres services, la vie quotidienne de tous les professionnels et sur l'image du Ghef. Cette situation conduit à "des drames", qui lui sont rapportés ainsi qu'à la direction par des courriers de familles ou des témoignages de professionnels, a-t-il déploré.

Même si le nombre de passages rebaisse depuis le début d'année après une forte hausse liée aux épidémies de grippe, Covid et bronchiolite, "la problématique des délais d'attente et celle des patients hospitalisés sur des brancards doit être le sujet de tout l'hôpital", a insisté le Dr Belkhodja, également chef du service des urgences de Jossigny.

Face aux difficultés "de plus en plus criantes" des urgences ces derniers mois, un "travail de proximité" est en cours auprès des services d'aval, a-t-il indiqué.

"Nous avons évité au maximum de délester nos urgences vers d'autres centres hospitaliers" et quand il a fallu faire face à davantage d'activité encore récemment, "nous avons ouvert des lits supplémentaires", a déclaré le directeur, lors de la cérémonie des voeux.

Même si le Ghef a réussi à maintenir son offre de soins (capacités, services) au cours des dernières années, Jean-Christophe Phélep a néanmoins reconnu l'impact de cette politique "volontariste" sur les équipes. "Nous arrivons maintenant à un stade de grande fatigue des professionnels et il faut peut-être que nous revoyions notre vision de l'offre de soins, en la centrant un peu moins sur l'urgence et en rendant un peu plus de temps à l'activité diurne programmée."

Cela constitue un chantier à mener avec les élus de la CME pour "éviter que trop de responsables médicaux et d'agents ne soient dans la perpétuelle urgence" et que des indicateurs se dégradent comme l'absentéisme.

Interrogé par APMnews sur le cas d'une patiente âgée décédée aux urgences fin octobre 2022 après une longue attente et médiatisé ce week-end par Mediapart, le directeur a indiqué lors de l'entretien que les choses suivaient une procédure normale, avec tout d'abord l'appréciation du dossier et que la direction et le président de CME avaient fourni des éléments de réponses.

Une "surprime d'engagement et d'attractivité"

Sur les effectifs, "nous sommes dans un département avec une démographie médicale extrêmement défavorable", obligeant à une "lutte quotidienne pour trouver de nouvelles forces médicales pour incarner et animer les services", a souligné le directeur. Même si le Ghef a jusqu'ici "relevé le défi", le renforcement de l'attractivité médicale constitue désormais une priorité.

Omar Belkhodja a fait part de sa volonté de monter une cellule interne "proactive" pour augmenter les recrutements médicaux.

S'agissant du personnel paramédical, Jean-Christophe Phélep a rapporté des tensions de recrutement, qui n'existaient pas auparavant, et une hausse sensible de l'absentéisme qui perturbe le fonctionnement des services, alors que le taux de vacance de postes est plutôt limité aux alentours de 5%.

Face à cette situation, un accord a été signé en juillet 2022 avec la plupart des syndicats. Il prévoit une revalorisation des heures supplémentaires sur les grades en tension et le versement d'une "surprime d'engagement et d'attractivité" fixée à 400 euros net par agent et par an et conditionnée à une situation excédentaire du Ghef.

Elle sera versée avec la paye de février au titre de 2022 à près de 1.000 agents affichant un faible nombre de jours d'absence dans l'année et étant également venus en soutien aux services en difficultés en effectuant des heures supplémentaires.

La direction du Ghef s'interroge aussi sur le maintien de l'organisation du temps de travail en 12 heures, étendue lors des premières vagues Covid dans de nombreux services, sur demande du personnel. Dans une situation multifactorielle, le schéma en 12 heures, qui peut être plus dur à supporter, peut contribuer à l'absentéisme, a observé le directeur.

Un point sera fait avec les syndicats à la fin de l'hiver avant de modifier éventuellement l'organisation. L'idée n'est pas de repasser tous les services à un schéma en 7h30 mais de prioriser les services les plus en difficultés.

Un risque de doublement de la facture énergétique

Un autre "choc" auquel le Ghef sera confronté en 2023 sera celui de l'énergie, a alerté le directeur. L'établissement doit renouveler cette année ses contrats d'électricité et de gaz mais les nouveaux tarifs risquent de faire monter sa facture à 12,5 millions d'euros (M€) cette année, contre 6 M€ en 2022.

Depuis l'automne 2022, des mesures ont permis de limiter les consommations par rapport à 2021 mais cela ne suffira pas et le "choc budgétaire" est devant nous, a déploré Jean-Christophe Phélep. La géothermie permet d'amortir la hausse pour Meaux et Coulommiers.

Pour l'exercice 2022, la situation financière du Ghef apparaît plutôt bonne, avec un léger excédent au budget principal, sous réserve de la notification des derniers crédits attendus. Son activité n'a pas été trop réduite, lui permettant de dépasser la garantie de financement en 2021 et probablement aussi en 2022.

L'établissement dispose par ailleurs d'une trésorerie de 250 M€, mais prévoit des décaissements importants en 2023, 2024 et 2025 liés à la construction sur le site Saint-Faron à Meaux du nouvel hôpital dont la première pierre a été posée en septembre 2022 (cf dépêche du 20/09/2022 à 10:25). À ce jour, les délais du chantier sont tenus.

Sur le site de Meaux, le Ghef travaille également au lancement de l'appel d'offres pour la rénovation du bâtiment B (médecine), où seront concentrés les consultations et les hôpitaux de jour. Une consultation a été lancée sur le devenir du bâtiment A (chirurgie, réanimation, hématologie clinique, bloc opératoire et urgences), a indiqué le directeur. Il est par ailleurs prévu en 2024 de développer une activité de thrombectomie à Meaux.

Délocalisation des consultations et numérisation des archives

À Jossigny, le directeur a en particulier mis en avant l'acquisition en octobre 2022 d'un plateau en dehors de l'hôpital, sur lequel ont été délocalisées la moitié des consultations de médecine, chirurgie et anesthésie, assurées par les médecins des sites du Ghef (carré Haussmann).

Dans ce cadre, l'environnement des médecins a été informatisé (dictée vocale, scanner pour intégrer directement, les documents dans les dossiers médicaux...) mais cela nécessitait aussi de numériser les archives médicales, en mettant en place un système d'archivage électronique (SAE), respectant des normes validées par les archives départementales de Seine-et-Marne, a observé le directeur.

"Une équipe numérise en ce moment les anciens dossiers médicaux", ce qui évitera "les kilomètres de rayonnage qu'on loue", a observé le directeur. Cela concernera d'abord les consultations Haussmann, puis le site de Jossigny et le reste du Ghef.

La délocalisation de consultations "a libéré des mètres carrés" sur le site de Jossigny permettant d'ouvrir le 9 janvier un hôpital de jour médico-chirurgical reconfiguré, avec des capacités augmentées de 12 à 32 places, ont expliqué le directeur et le président de CME.

Sur ce site, des lits de soins intensifs néphrologiques ont par ailleurs ouvert en octobre 2022, a précisé Omar Belkhodja. Une salle de bloc opératoire hybride pour la chirurgie thoracique doit être mise en service en avril ou mai. Cette spécialité était jusqu'à novembre 2022 réalisée à Meaux et à Jossigny.

Sur le site de Coulommiers, le nouveau bloc opératoire doit ouvrir en mai. L'hospitalisation de psychiatrie et les urgences seront par ailleurs rénovées en 2023 et les capacités d'unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) augmentées. "On a aussi refait le laboratoire", a relaté le directeur.

Le Ghef a été certifié en 2022 pour la première fois pour l'ensemble de ses sites au niveau B dans le cadre du référentiel V2014, a indiqué le président de CME.

cb/ab/APMnews

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