Actualités de l'Urgence - APM

03/08 2022
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LE NOMBRE DE PASSAGES AUX URGENCES A AUGMENTÉ DE 12% ENTRE JUILLET 2021 ET JUILLET 2022 (SAMU-URGENCES DE FRANCE)

PARIS, 3 août 2022 (APMnews) - Les services d'accueil des urgences ont connu une hausse d'activité moyenne de 12,3% entre juillet 2021 et juillet 2022, soit 180.000 personnes en plus, révèle une enquête du syndicat Samu-Urgences de France (SUdF) publiée mercredi.

Augmentation de l'activité des services d'accueil des urgences (SUdF)
Augmentation de l'activité des services d'accueil des urgences (SUdF)

Ce chiffre est issu de l'enquête menée par SUdF auprès de 331 établissements de santé ayant un service d'accueil des urgences (soit 50% du total), faisant état d'une "crise sanitaire sans précédent" caractérisée par une "surtension" des structures d'urgences et de menaces pour l'accès aux soins urgents ou non programmés. Le syndicat juge ainsi "très préoccupante" la situation en ce début du mois d'août.

Le constat de crise semble partagé par l'ensemble des établissements interrogés: 90% d'entre eux se déclarent "en difficulté" sur les ressources médicales et 89% pour les ressources non médicales. Ils sont également 95% à rencontrer des problématiques importantes de disponibilité de lits d'hospitalisation pour leurs patients, toujours selon SUdF.

Dans le détail, on constate que la hausse d'activité dans les services d'urgences est plus forte dans le sud-est de la France, notamment en Haute-Loire, dans l'Aude et le Vaucluse, mais aussi dans le nord du pays ou en Bretagne.

Conséquence: 42 services d'urgence ont dû opter pour des fermetures totales la nuit, pour un nombre cumulé de 546 nuits en juillet.

Des fermetures de jour ont aussi eu lieu dans 23 établissements, pour un total de 208 jours. On compte 72 établissements ayant réduit leur capacité ou fermé leur unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD).

De même, 88 établissements ont mis en place une restriction d'accès, dont 67 avec une régulation médicale systématique par le Samu-centre 15, comme préconisé début juillet dans les recommandations de la mission flash menée par François Braun, alors président du Samu-Urgences de France et nommé depuis ministre de la santé et de la prévention (cf dépêche du 01/07/2022 à 20:27).

Augmentation de l'activité des Samu-Centre 15 (SUdF)
Augmentation de l'activité des Samu-Centre 15 (SUdF)

Invité mardi matin sur RTL, le nouveau président du syndicat, le Dr Marc Noizet (cf dépêche du 11/07/2022 à 18:58), a évoqué ainsi une hausse de 21% du nombre d'appels aux Samu sur la période étudiée, soit 2,5 millions de dossiers de régulation supplémentaires (cf dépêche du 02/08/2022 à 11:12).

Cette hausse d'activité "non anticipée" fait que 83% des Samu estiment être en situation de difficulté pour faire fonctionner leurs installations par insuffisance de personnel.

L'augmentation de l'activité des Samu-centres 15 touche globalement l'ensemble du pays, avec tout de même quelques départements particulièrement affectés, comme la Dordogne, le Tarn-et-Garonne ou l'Yonne.

Concernant les structures mobiles d'urgence et de réanimation (Smur), 75 établissements ont été contraints de fermer une ligne de Smur faute de personnels et 18 d'entre eux ont effectué une fermeture totale de leur activité Smur. Enfin, ils sont 30 établissements à avoir mis en oeuvre une équipe paramédicale mobile d'urgences (EPMU).

Face à constat, SUdF "s'engage à faire remonter auprès du gouvernement, de nos tutelles et des élus, l'impact observé" tout en exigeant que "les moyens prévus soient immédiatement alloués" et que "des mesures salariales complémentaires soient prises pour compenser la pénibilité et les risques endurés par les équipes des structures d'urgence".

Samu-Urgences de France identifie six leviers pour soutenir les centres 15

Le syndicat rappelle en outre certaines de ses recommandations. Il souhaite la mise en oeuvre d'une réelle politique de mise à disposition des lits d'aval des urgences à hauteur du besoin journalier minimal en lits (BJML) dans tous les établissements et une participation du secteur privé à l'aval des urgences et à la permanence des soins en établissements de santé (PDSES) sur chaque territoire.

Concernant les centres 15, SUdF appelle à prendre toutes les mesures nécessaires pour augmenter les possibilités et le nombre de points d'accueil de soins non programmés mis à disposition ainsi qu'à donner les moyens "sans délai" aux établissements pour permettre le renforcement des ressources humaines de ces centres.

Il demande également la prolongation, au-delà du 30 septembre 2022, de la mesure permettant de faciliter le recrutement d'assistants de régulation médicale (ARM).

Pour permettre d'étoffer les effectifs d'ARM des Samu-centres 15, un arrêté paru vendredi au Journal officiel autorise les étudiants en 3e année de médecine à "être employés à titre temporaire par les établissements de santé pour réaliser des activités" d'ARM dans les Samu après avoir suivi "une formation d'une durée minimum de cinq jours" par un ARM diplômé.

Ils doivent toutefois être placés sous la responsabilité d'un médecin régulateur et exercer au côté d'au moins un ARM diplômé.

En janvier, le Pr Pierre Carli, chef du Samu de Paris et directeur du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH), plaidait déjà pour pérennisation des renforts étudiants dans les Samu sur le modèle de ce qui avait été mis en place au plus fort de la crise sanitaire du Covid-19 (cf dépêche du 21/01/2022 à 16:37).

Parmi les recommandations formulées mercredi par SUdF, le syndicat insiste aussi sur la sanctuarisation du maillage territorial des Smur et de leur médicalisation par des urgentistes qualifiés, la reconnaissance de la pénibilité augmentée de cette période pour l'ensemble des personnels des urgences par la revalorisation des personnels soignants, la reprise de l'ancienneté oubliée ou le doublement des indemnités des gardes de nuit et de week-end avec un temps de travail additionnel mensualisé et défiscalisé.

La Fedoru publie ses chiffres clés 2021

Dans une communication publiée mardi, la Fédération des observatoires régionaux des urgences (Fedoru) a fait un bilan de l'année 2021 pour les services d'urgence.

La fédération a ainsi fait état d'une augmentation d'activité de 15% dans les services d'urgence en 2021 par rapport à 2020, avec un niveau d'activité toujours inférieur à celui connu avant la crise sanitaire en 2019 (-6%). "Cette baisse d'activité versus 2019 est liée au premier semestre 2021, le second semestre, quant à lui, s'orientant à la hausse toujours en comparaison à cette même année 2019", a cependant fait remarquer la Fedoru.

"L'épuisement des professionnels a conduit à une fuite de certains d'entre eux vers d'autres activités", a souligné la fédération en affichant son inquiétude "quant au fonctionnement de leurs services pendant la période estivale".

Sur 2021, le bilan de la Fedoru fait apparaître qu'une grande partie des arrivées aux urgences a lieu en horaire de permanence des soins (43%), dont 26% entre 20h et 8h et 27% le week-end.

Par ailleurs, une très grande majorité des patients s'étant rendus aux urgences en 2021 sont venus par leurs propres moyens (74%).

La durée de leur passage a été en majorité inférieure à 4 heures (62%) et la majorité des patients admis aux urgences ont regagné leur domicile par la suite (79%), contre 21% de patients hospitalisés post-urgences.

Le bilan de la Fedoru relève que 15% des patients admis correspondent à la classification (CCMU) 1, soit ceux qui ne nécessitent pas d'actes complémentaires ou thérapeutiques et qui ne relèvent donc pas des urgences hospitalières.

Dans son rapport 2021 sur l'activité des urgences, l'observatoire régional des soins non programmés (ORSNP) d'Ile-de-France pointait aussi une part de 19% et 21% de patients CCMU 1 respectivement dans le secteur public et les Espic (établissements de santé privés d'intérêt collectif), et 9% dans le privé (cf dépêche du 10/06/2022 à 10:12).

mg-gl/san/ab/APMnews

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LE NOMBRE DE PASSAGES AUX URGENCES A AUGMENTÉ DE 12% ENTRE JUILLET 2021 ET JUILLET 2022 (SAMU-URGENCES DE FRANCE)

PARIS, 3 août 2022 (APMnews) - Les services d'accueil des urgences ont connu une hausse d'activité moyenne de 12,3% entre juillet 2021 et juillet 2022, soit 180.000 personnes en plus, révèle une enquête du syndicat Samu-Urgences de France (SUdF) publiée mercredi.

Augmentation de l'activité des services d'accueil des urgences (SUdF)
Augmentation de l'activité des services d'accueil des urgences (SUdF)

Ce chiffre est issu de l'enquête menée par SUdF auprès de 331 établissements de santé ayant un service d'accueil des urgences (soit 50% du total), faisant état d'une "crise sanitaire sans précédent" caractérisée par une "surtension" des structures d'urgences et de menaces pour l'accès aux soins urgents ou non programmés. Le syndicat juge ainsi "très préoccupante" la situation en ce début du mois d'août.

Le constat de crise semble partagé par l'ensemble des établissements interrogés: 90% d'entre eux se déclarent "en difficulté" sur les ressources médicales et 89% pour les ressources non médicales. Ils sont également 95% à rencontrer des problématiques importantes de disponibilité de lits d'hospitalisation pour leurs patients, toujours selon SUdF.

Dans le détail, on constate que la hausse d'activité dans les services d'urgences est plus forte dans le sud-est de la France, notamment en Haute-Loire, dans l'Aude et le Vaucluse, mais aussi dans le nord du pays ou en Bretagne.

Conséquence: 42 services d'urgence ont dû opter pour des fermetures totales la nuit, pour un nombre cumulé de 546 nuits en juillet.

Des fermetures de jour ont aussi eu lieu dans 23 établissements, pour un total de 208 jours. On compte 72 établissements ayant réduit leur capacité ou fermé leur unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD).

De même, 88 établissements ont mis en place une restriction d'accès, dont 67 avec une régulation médicale systématique par le Samu-centre 15, comme préconisé début juillet dans les recommandations de la mission flash menée par François Braun, alors président du Samu-Urgences de France et nommé depuis ministre de la santé et de la prévention (cf dépêche du 01/07/2022 à 20:27).

Augmentation de l'activité des Samu-Centre 15 (SUdF)
Augmentation de l'activité des Samu-Centre 15 (SUdF)

Invité mardi matin sur RTL, le nouveau président du syndicat, le Dr Marc Noizet (cf dépêche du 11/07/2022 à 18:58), a évoqué ainsi une hausse de 21% du nombre d'appels aux Samu sur la période étudiée, soit 2,5 millions de dossiers de régulation supplémentaires (cf dépêche du 02/08/2022 à 11:12).

Cette hausse d'activité "non anticipée" fait que 83% des Samu estiment être en situation de difficulté pour faire fonctionner leurs installations par insuffisance de personnel.

L'augmentation de l'activité des Samu-centres 15 touche globalement l'ensemble du pays, avec tout de même quelques départements particulièrement affectés, comme la Dordogne, le Tarn-et-Garonne ou l'Yonne.

Concernant les structures mobiles d'urgence et de réanimation (Smur), 75 établissements ont été contraints de fermer une ligne de Smur faute de personnels et 18 d'entre eux ont effectué une fermeture totale de leur activité Smur. Enfin, ils sont 30 établissements à avoir mis en oeuvre une équipe paramédicale mobile d'urgences (EPMU).

Face à constat, SUdF "s'engage à faire remonter auprès du gouvernement, de nos tutelles et des élus, l'impact observé" tout en exigeant que "les moyens prévus soient immédiatement alloués" et que "des mesures salariales complémentaires soient prises pour compenser la pénibilité et les risques endurés par les équipes des structures d'urgence".

Samu-Urgences de France identifie six leviers pour soutenir les centres 15

Le syndicat rappelle en outre certaines de ses recommandations. Il souhaite la mise en oeuvre d'une réelle politique de mise à disposition des lits d'aval des urgences à hauteur du besoin journalier minimal en lits (BJML) dans tous les établissements et une participation du secteur privé à l'aval des urgences et à la permanence des soins en établissements de santé (PDSES) sur chaque territoire.

Concernant les centres 15, SUdF appelle à prendre toutes les mesures nécessaires pour augmenter les possibilités et le nombre de points d'accueil de soins non programmés mis à disposition ainsi qu'à donner les moyens "sans délai" aux établissements pour permettre le renforcement des ressources humaines de ces centres.

Il demande également la prolongation, au-delà du 30 septembre 2022, de la mesure permettant de faciliter le recrutement d'assistants de régulation médicale (ARM).

Pour permettre d'étoffer les effectifs d'ARM des Samu-centres 15, un arrêté paru vendredi au Journal officiel autorise les étudiants en 3e année de médecine à "être employés à titre temporaire par les établissements de santé pour réaliser des activités" d'ARM dans les Samu après avoir suivi "une formation d'une durée minimum de cinq jours" par un ARM diplômé.

Ils doivent toutefois être placés sous la responsabilité d'un médecin régulateur et exercer au côté d'au moins un ARM diplômé.

En janvier, le Pr Pierre Carli, chef du Samu de Paris et directeur du Conseil national de l'urgence hospitalière (CNUH), plaidait déjà pour pérennisation des renforts étudiants dans les Samu sur le modèle de ce qui avait été mis en place au plus fort de la crise sanitaire du Covid-19 (cf dépêche du 21/01/2022 à 16:37).

Parmi les recommandations formulées mercredi par SUdF, le syndicat insiste aussi sur la sanctuarisation du maillage territorial des Smur et de leur médicalisation par des urgentistes qualifiés, la reconnaissance de la pénibilité augmentée de cette période pour l'ensemble des personnels des urgences par la revalorisation des personnels soignants, la reprise de l'ancienneté oubliée ou le doublement des indemnités des gardes de nuit et de week-end avec un temps de travail additionnel mensualisé et défiscalisé.

La Fedoru publie ses chiffres clés 2021

Dans une communication publiée mardi, la Fédération des observatoires régionaux des urgences (Fedoru) a fait un bilan de l'année 2021 pour les services d'urgence.

La fédération a ainsi fait état d'une augmentation d'activité de 15% dans les services d'urgence en 2021 par rapport à 2020, avec un niveau d'activité toujours inférieur à celui connu avant la crise sanitaire en 2019 (-6%). "Cette baisse d'activité versus 2019 est liée au premier semestre 2021, le second semestre, quant à lui, s'orientant à la hausse toujours en comparaison à cette même année 2019", a cependant fait remarquer la Fedoru.

"L'épuisement des professionnels a conduit à une fuite de certains d'entre eux vers d'autres activités", a souligné la fédération en affichant son inquiétude "quant au fonctionnement de leurs services pendant la période estivale".

Sur 2021, le bilan de la Fedoru fait apparaître qu'une grande partie des arrivées aux urgences a lieu en horaire de permanence des soins (43%), dont 26% entre 20h et 8h et 27% le week-end.

Par ailleurs, une très grande majorité des patients s'étant rendus aux urgences en 2021 sont venus par leurs propres moyens (74%).

La durée de leur passage a été en majorité inférieure à 4 heures (62%) et la majorité des patients admis aux urgences ont regagné leur domicile par la suite (79%), contre 21% de patients hospitalisés post-urgences.

Le bilan de la Fedoru relève que 15% des patients admis correspondent à la classification (CCMU) 1, soit ceux qui ne nécessitent pas d'actes complémentaires ou thérapeutiques et qui ne relèvent donc pas des urgences hospitalières.

Dans son rapport 2021 sur l'activité des urgences, l'observatoire régional des soins non programmés (ORSNP) d'Ile-de-France pointait aussi une part de 19% et 21% de patients CCMU 1 respectivement dans le secteur public et les Espic (établissements de santé privés d'intérêt collectif), et 9% dans le privé (cf dépêche du 10/06/2022 à 10:12).

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