Actualités de l'Urgence - APM

Ce document stratégique a été élaboré de manière collaborative, avec 150 personnes qui ont été retenues sur les 400 issues de tous les métiers, des sites et des pôles, candidates pour participer aux groupes de travail, a expliqué Yann Bubien, directeur général du CHU.

Son élaboration s'est faite dans le cadre de 10 groupes thématiques, constitués d'une quinzaine de participants chacun, dont un représentant des usagers à chaque fois.

Le projet s'articule autour de 9 axes qui sont: "renforcer l'offre de soins du CHU", "garantir des soins et des parcours de qualité aux patients", "coopérer et ouvrir le CHU sur son territoire", "innover dans tous les secteurs et développer la recherche", "construire avec les patients et les usagers un CHU hospitalier et toujours accueillant", "soutenir les managers et les accompagner dans leurs missions", "former pour préparer l'avenir, développer les compétences et inventer les métiers de demain", "agir pour la prévention et la santé publique" et "accélérer la transformation écologique".

Ces axes se traduiront par différentes actions concrètes et sont également portés par un projet architectural dont les grandes lignes avaient été présentées en avril (cf dépêche du 06/04/2021 à 17:51).

Comme traductions, Yann Bubien a notamment mentionné la modernisation des plateaux techniques, des services et des espaces d'accueil, le renforcement de l'accessibilité des locaux, en particulier pour les personnes souffrant d'un handicap ou vulnérables, la construction de nouvelles places de stationnement, dont 1.000 places supplémentaires sur le site de Pellegrin, ou encore l'engagement d'un travail sur un plan d'accès pour les piétons, les vélos ou les voitures.

"Nous travaillons également beaucoup sur le projet médico-soignant avec des binômes médecin-personnel paramédical pour organiser les parcours", a-t-il ajouté.

"Ces parcours ont été complètement bouleversés par la crise sanitaire, il faut qu'on retrouve des accès normalisés", a renchéri le Pr Nicolas Grenier, président de la CME.

Le CHU souhaite fluidifier et personnaliser les parcours pour ses différentes filières, de l'entrée à la sortie du patient. Il table sur la modernisation de ses plateaux techniques, le développement des collaborations entre ses services du CHU avec les partenaires extérieurs, la mise à disposition d'outils favorisant les coopérations et le partage entre les différents intervenants, ainsi que le renforcement de la culture de la qualité, de la sécurité et de l'évaluation des soins et le déploiement du "juste soin" pour répondre aux besoins des patients.

Les réorganisations vont reposer sur le projet architectural qui vise à recentrer les activités d'hospitalisation sur deux sites (groupe hospitalier Pellegrin et GH Sud) au lieu de 3, et à organiser des filières particulières thématisées et appuyées sur les compétences et expertises dont dispose le CHU, a précisé le Pr Grenier.

Il a évoqué en exemples une filière post-urgences pour favoriser une sortie rapide des urgences, une augmentation de l'ambulatoire et un "capacitaire […] adapté aux nouveaux standards en limitant le nombre de chambres doubles".

Le CHU compte aussi renforcer les complémentarités avec les autres établissements, dont le centre hospitalier Charles-Perrens sur la psychiatrie -addictologie (cf dépêche du 27/04/2021 à 18:01), adolescents…-, ainsi qu'avec les autres CHU de Nouvelle-Aquitaine dans le cadre du GCS Nova (cf dépêche du 18/06/2021 à 17:59) ou ceux du groupement hospitalier de territoire (GHT) dont il est établissement support.

Il veut développer les liens avec les médecins de ville. Il a plusieurs projets, comme la collaboration sur la régulation des urgences entre le Samu et les libéraux avec l’expérimentation d'un service d’accès aux soins (SAS), le projet "Ange gardien" pour accompagner les médecins de ville sur les pathologies inflammatoires chroniques, la plateforme "ville-hop" ou l’implantation d’une maison de santé pluriprofessionnelle universitaire à l’hôpital Saint-André.

Le CHU entend également mettre l'accent sur la recherche, l'innovation et les nouvelles technologies, à travers un cercle de l'innovation, en se mobilisant pour accélérer la recherche dans ses domaines scientifiques d’excellence et en renforçant son soutien aux projets innovants dans le domaine de l’intelligence artificielle, de la chirurgie robotique, de la biologie et de l’imagerie de précision.

Son projet d'établissement comprend plusieurs autres volets, dont un "plan ambitieux de réduction des déchets et de performance énergétique", a souligné son directeur général.

Ces objectifs sont accompagnés d'un projet social qui "vise à accompagner les professionnels tout au long de leur carrière et de leur vie pour leur permettre de s'épanouir dans l'institution" et à permettre au CHU d'atteindre "un très haut niveau d'attractivité".

Plusieurs chantiers ont été lancés

En soutien de l'application des différentes priorités du projet d'établissement, le CHU a commencé plusieurs opérations de travaux. Elles sont inscrites dans le projet immobilier d'un montant d'1,2 milliard d'euros sur 10 ans, dont 800 millions d'euros pour le "nouveau CHU". Les investissements prévus pour le nouveau CHU vont bénéficier d'une aide de 240 M€ dans le cadre des crédits Ségur.

Lors de la conférence de presse, Yann Bubien a rappelé que le projet "nouveau CHU" consiste à construire 90.000 m² de nouveaux bâtiments et à en restructurer tout autant au profit d'un établissement qui souffre de vétusté.

Plan des projets prévus au groupe hospitalier Pellegrin

Sur le site de Pellegrin, qui fera l'objet d'une modernisation "complète", la construction de l'extension de l'hôpital des enfants s'achèvera en novembre, offrant en fin d'année 10.000 m² de surfaces supplémentaires pour les services d'urgences, de réanimation et de blocs opératoires.

D'autres travaux d'envergure ont été engagés sur ce site, comme ceux du service de neuroréanimation qui va être relocalisé dans des locaux rénovés et bénéficiera de 1.700 m² de nouvelles surfaces à compter de juin 2022.

Les locaux du Smur sont également reconstruits pour permettre à la fois une mise aux normes, une sécurisation de certains espaces et une amélioration des conditions de travail. La livraison est attendue en 2023.

Les opérations prévues au groupe hospitalier Sud

Plusieurs opérations marqueront le groupe hospitalier Sud, à Pessac, qui bénéficie d'une surface foncière importante, propice à de nouvelles constructions.

Ainsi, l'hôpital Haut-Lévêque prépare, pour 2023, l'arrivée du lactarium qui est actuellement localisé à Marmande. "Un bâtiment neuf de 1.500 m² sera implanté à proximité de la plateforme de distribution hospitalière et de la pharmacie", souligne le CHU qui précise que le groupement chargé de la réalisation du projet sera sélectionné cet automne.

Un institut de biologie et pathologie, regroupant toutes les activités du CHU, sera construit sur le site, à partir de 2024. "Ce rapprochement dans un emplacement à proximité du bâtiment de cardiologie assurera une plus forte proximité entre cliniciens, biologistes et anatomopathologistes", assure le CHU. "Un laboratoire d’urgence, adapté aux examens devant être réalisés très rapidement, sera maintenu sur le site de Pellegrin."

Le CHU compte aussi reconstruire entièrement l'établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de Lormont qui est très vétuste. Le préprogramme vient d’être finalisé avec les équipes médicales et soignantes et le programme technique détaillé (PTD) est actuellement lancé.

Le groupe hospitalier Sud fait l'objet d'autres travaux, notamment pour rénover l'unité d’hématologie, rénover les locaux de l’unité de production des repas ou encore de la salle interventionnelle en cardiologie pour la fibrillation et la rythmologie.

L'hôpital Saint-André. Photo: CHU de Bordeaux

L’hôpital Saint-André, qui est situé dans le centre-ville de Bordeaux, va voir son périmètre transformé. Le CHU prévoit en effet de mettre en valeur la partie la plus ancienne du site et de céder l'autre partie, qui date des années 1970.

Il y implantera une maison de santé pluridisciplinaire à partir du 1er trimestre 2022, un centre pour les adolescents, une crèche, un amphithéâtre, un pôle regroupant des activités de prévention, une maison de la recherche clinique et accueillera des start-up du domaine de la santé.

Le service d'oncologie sera déménagé dans une unité plus grande et qui bénéficiera de la création de deux lits supplémentaires dont un de soins palliatifs, pour un total de 24 lits. La durée des travaux est de 6 mois à compter de la validation finale du projet. La mise en service est prévue en 2022.

san/ab/APMnews