Actualités de l'Urgence - APM

LE PÔLE SANTÉ SARTHE ET LOIR AU BAILLEUL SIGNE UNE FEUILLE DE ROUTE PARTAGÉE AVEC LE CH DU MANS
À l'initiative de l'ARS, une démarche globale et territoriale a été menée pour répondre aux enjeux d'accès aux soins de la population du bassin de santé du PSSL.
"Le PSSL, deuxième hôpital public du département, traverse depuis de nombreuses années des fragilités financières, d'activité et de recrutement", a indiqué à APMnews sa directrice, Catherine Robic, arrivée en 2019.
Ces fragilités proviennent notamment du fait de postes médicaux vacants engendrant une baisse d'activité et un recours coûteux à l'intérim. L'établissement a connu plusieurs contrats de retour à l'équilibre financier (Cref), audits ou rapports de la chambre régionale des comptes (CRC). Equidistant du CH du Mans et du CHU d'Angers, à une demi-heure de route, il a aussi souffert d'un déficit d'attractivité et d'image auprès de sa population, a rappelé la directrice.
Un état des lieux complet de la situation a été conduit en 2021 en concertation avec l'ARS. "Pas purement financier comme un Cref, il a regardé les perspectives d'évolution pour les cinq années à venir", a-t-elle décrit. La nouvelle commission médicale d'établissement (CME) installée en novembre 2021 avec "une jeune génération qui a lancé une vraie dynamique" a travaillé avec la volonté de recréer de l'activité, des relations avec la médecine de ville et des collaborations et coopérations avec l'établissement support du groupement hospitalier de territoire (GHT), le CH du Mans.
Elle a souligné la bonne entente avec l'établissement support après des années marquées par "une relation très complexe". Ainsi, en 2020, la communauté médicale du PSSL avait démissionné symboliquement de ses fonctions au sein du GHT pour dénoncer une attitude "à la hussarde" de l'établissement support au sujet du recrutement d'un médecin urgentiste, rappelle-t-on (cf dépêche du 20/02/2020 à 17:48).
"L'audit a montré la nécessité d'une coopération plus étroite entre les deux établissements. Alors que les liens étaient historiquement peu développés, il y a eu une conjonction de facteurs favorisants dont le renouvellement des CME et les liens se sont vite créés pour finaliser cette feuille de route", a noté le directeur du CH du Mans, Guillaume Laurent, joint par APMnews.
La direction et la communauté médicale et soignante du PSSL sont maintenant engagées dans une démarche collaborative avec le CH du Mans et les autres établissements du territoire, afin de garantir une prise en charge de proximité et de qualité sur le territoire. La démarche de collaboration a été menée avec la médecine de ville, les élus locaux et le CHU d'Angers.
Au sein du GHT de la Sarthe (72), le CH du Mans, établissement support, vient en soutien du PSSL en proposant des mises à disposition de professionnels, dans la limite de ses ressources propres disponibles.
C'est un "acte fort ce soutien du CH du Mans", a souligné Catherine Robic. Pour Guillaume Laurent, c'est aussi une logique "gagnant-gagnant" et une "coopération équilibrée": le CH du Mans apporte des coopérations médicales avec des temps partagés mais il peut aussi s'appuyer sur le PSSL dans des filières de gestion des lits.
Ainsi, pendant la période toute récente de tension capacitaire sur l'aval des urgences (cf dépêche du 08/04/2022 à 19:43), le CH du Mans a pu s'appuyer sur le PSSL en transférant des patients hospitalisés après leur passage aux urgences.
La coopération va se faire en deux étapes pour développer les activités et fiabiliser les parcours sur le territoire avec une partie à court terme 2022-2023 et une autre à moyen et long termes (2023-2025).
"Nous avons regardé spécialité par spécialité ce que l'on pouvait faire en tenant compte des ressources médicales du CH du Mans", a rapporté Guillaume Laurent. Pour chacune, un schéma organisationnel cible a été défini avec des modalités de mise en oeuvre (moyens RH, conditions de réalisation).
Plusieurs actions sont identifiées pour favoriser la collaboration:
- dialogue et partage des bonnes pratiques, staffs médicaux ouverts aux deux établissements
- formalisation des procédures de collaboration
- mise en place d'équipes communes ou de pôles territoriaux sur certaines spécialités
- structuration des demandes d'avis spécialisés
- mise en place d'un dossier patient informatisé (DPI) identique: le PSSL va s'équiper d'Orbis* (Dedalus) déjà présent au Mans et adopté pour le GHT
- mise à disposition de personnels du CH du Mans, dans la limite de ses ressources propres disponibles (consultation et bloc opératoire); développement des temps partagés…
- développement du projet infirmier de pratique avancée (IPA) au PSSL, consultations avancées, télémédecine pour le suivi des pathologies chroniques.
À court terme, les spécialités concernées sont les urgences, la chirurgie digestive et viscérale, la gastro-entérologie, la chirurgie orthopédique, l'ophtalmologie, l'ORL, la chirurgie vasculaire, la chirurgie urologique et l'anesthésie, l'unité de soins continus, la gynécologie-obstétrique, la gériatrie, les soins de suite et réadaptation et la neurologie.
À moyen terme, ce sera la cardiologie et la pneumologie (départs en retraite au PSSL) plus l'oncologie médicale et l'hématologie (commencer les soins au centre de référence puis en proximité). Ensuite, les autres spécialités concernées seront endocrinologie, néphrologie, rhumatologie, dermatologie, médecine vasculaire et pédiatrie.
Une équipe médicale commune pour les urgences
La modalité ultime de coopération que représente l'équipe médicale commune est identifiée à ce stade pour les urgences et la biologie. Le chef de service des urgences du CH du Mans chapeaute les urgences du PSSL depuis le 1er janvier et il est prévu la mise en place d'une filière de transferts en aval des urgences du CH du Mans vers le PSSL, en cas de fortes tensions sur les lits au Mans et/ou fermetures temporaires du service des urgences du PSSL.
Il faut progressivement remonter le service des urgences du PSSL qui n'a plus qu'un praticien permanent avec des intérimaires grâce à des temps partagés de praticiens et l'accueil d'internes faisant des remplacements en plus de leur stage, plus le recours à la prime de solidarité territoriale pour que des médecins urgentistes du Mans fassent des gardes de 12 ou 24h au PSSL. Ce sera progressif car le CH du Mans a lui-même 10 postes vacants sur 40 équivalents temps plein (ETP).
Cette équipe commune est initiée dans une optique GHT pour engager en 2022 une fédération médicale interhospitalière en médecine d'urgence, a précisé Guillaume Laurent. Elle englobera aussi les CH de Saint-Calais, La Ferté-Bernard et de Château-du-Loir, plus le Samu 72.
Pour la biologie, un pôle interétablissement débute à vocation GHT. Il s'agit d'organiser les ressources biologiques de ces deux seules offres publiques dans le département.
En gynécologie-obstétrique, la maternité du PSSL qui réalise autour de 500 accouchements par an présente des fragilités en obstétrique, anesthésie, pédiatrie. Un comité de suivi de périnatalité a été mis en place depuis le 24 janvier avec depuis février deux demi-journées par semaine de consultation gynécologique par des praticiens du CH du Mans au PSSL.
Les deux établissements souhaitent développer l'attractivité du PSSL en s'appuyant sur sa proximité avec Angers (30 minutes de voiture) et le CHU de référence pour des médecins qui voudraient exercer à la fois en CHU et au PSSL.
Construit il y a 13 ans, l'établissement offre de beaux plateaux techniques. Dans le cadre du Ségur de la santé, il n'a pas reçu d'aide à l'investissement puisqu'il est neuf mais 17,3 millions d'euros (M€) pour l'assainissement financier (3,5 M€ en 2021 puis 1,7 M€ par an de 2022 à 2029).
Fin 2021, son déficit cumulé atteignait 28 M€. En 2021, le déficit a été de 2,5 M€ sur un budget global de 83 M€ et 1,6 M€ pour un budget principal de 59 M€.
sl/ab/APMnews
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LE PÔLE SANTÉ SARTHE ET LOIR AU BAILLEUL SIGNE UNE FEUILLE DE ROUTE PARTAGÉE AVEC LE CH DU MANS
À l'initiative de l'ARS, une démarche globale et territoriale a été menée pour répondre aux enjeux d'accès aux soins de la population du bassin de santé du PSSL.
"Le PSSL, deuxième hôpital public du département, traverse depuis de nombreuses années des fragilités financières, d'activité et de recrutement", a indiqué à APMnews sa directrice, Catherine Robic, arrivée en 2019.
Ces fragilités proviennent notamment du fait de postes médicaux vacants engendrant une baisse d'activité et un recours coûteux à l'intérim. L'établissement a connu plusieurs contrats de retour à l'équilibre financier (Cref), audits ou rapports de la chambre régionale des comptes (CRC). Equidistant du CH du Mans et du CHU d'Angers, à une demi-heure de route, il a aussi souffert d'un déficit d'attractivité et d'image auprès de sa population, a rappelé la directrice.
Un état des lieux complet de la situation a été conduit en 2021 en concertation avec l'ARS. "Pas purement financier comme un Cref, il a regardé les perspectives d'évolution pour les cinq années à venir", a-t-elle décrit. La nouvelle commission médicale d'établissement (CME) installée en novembre 2021 avec "une jeune génération qui a lancé une vraie dynamique" a travaillé avec la volonté de recréer de l'activité, des relations avec la médecine de ville et des collaborations et coopérations avec l'établissement support du groupement hospitalier de territoire (GHT), le CH du Mans.
Elle a souligné la bonne entente avec l'établissement support après des années marquées par "une relation très complexe". Ainsi, en 2020, la communauté médicale du PSSL avait démissionné symboliquement de ses fonctions au sein du GHT pour dénoncer une attitude "à la hussarde" de l'établissement support au sujet du recrutement d'un médecin urgentiste, rappelle-t-on (cf dépêche du 20/02/2020 à 17:48).
"L'audit a montré la nécessité d'une coopération plus étroite entre les deux établissements. Alors que les liens étaient historiquement peu développés, il y a eu une conjonction de facteurs favorisants dont le renouvellement des CME et les liens se sont vite créés pour finaliser cette feuille de route", a noté le directeur du CH du Mans, Guillaume Laurent, joint par APMnews.
La direction et la communauté médicale et soignante du PSSL sont maintenant engagées dans une démarche collaborative avec le CH du Mans et les autres établissements du territoire, afin de garantir une prise en charge de proximité et de qualité sur le territoire. La démarche de collaboration a été menée avec la médecine de ville, les élus locaux et le CHU d'Angers.
Au sein du GHT de la Sarthe (72), le CH du Mans, établissement support, vient en soutien du PSSL en proposant des mises à disposition de professionnels, dans la limite de ses ressources propres disponibles.
C'est un "acte fort ce soutien du CH du Mans", a souligné Catherine Robic. Pour Guillaume Laurent, c'est aussi une logique "gagnant-gagnant" et une "coopération équilibrée": le CH du Mans apporte des coopérations médicales avec des temps partagés mais il peut aussi s'appuyer sur le PSSL dans des filières de gestion des lits.
Ainsi, pendant la période toute récente de tension capacitaire sur l'aval des urgences (cf dépêche du 08/04/2022 à 19:43), le CH du Mans a pu s'appuyer sur le PSSL en transférant des patients hospitalisés après leur passage aux urgences.
La coopération va se faire en deux étapes pour développer les activités et fiabiliser les parcours sur le territoire avec une partie à court terme 2022-2023 et une autre à moyen et long termes (2023-2025).
"Nous avons regardé spécialité par spécialité ce que l'on pouvait faire en tenant compte des ressources médicales du CH du Mans", a rapporté Guillaume Laurent. Pour chacune, un schéma organisationnel cible a été défini avec des modalités de mise en oeuvre (moyens RH, conditions de réalisation).
Plusieurs actions sont identifiées pour favoriser la collaboration:
- dialogue et partage des bonnes pratiques, staffs médicaux ouverts aux deux établissements
- formalisation des procédures de collaboration
- mise en place d'équipes communes ou de pôles territoriaux sur certaines spécialités
- structuration des demandes d'avis spécialisés
- mise en place d'un dossier patient informatisé (DPI) identique: le PSSL va s'équiper d'Orbis* (Dedalus) déjà présent au Mans et adopté pour le GHT
- mise à disposition de personnels du CH du Mans, dans la limite de ses ressources propres disponibles (consultation et bloc opératoire); développement des temps partagés…
- développement du projet infirmier de pratique avancée (IPA) au PSSL, consultations avancées, télémédecine pour le suivi des pathologies chroniques.
À court terme, les spécialités concernées sont les urgences, la chirurgie digestive et viscérale, la gastro-entérologie, la chirurgie orthopédique, l'ophtalmologie, l'ORL, la chirurgie vasculaire, la chirurgie urologique et l'anesthésie, l'unité de soins continus, la gynécologie-obstétrique, la gériatrie, les soins de suite et réadaptation et la neurologie.
À moyen terme, ce sera la cardiologie et la pneumologie (départs en retraite au PSSL) plus l'oncologie médicale et l'hématologie (commencer les soins au centre de référence puis en proximité). Ensuite, les autres spécialités concernées seront endocrinologie, néphrologie, rhumatologie, dermatologie, médecine vasculaire et pédiatrie.
Une équipe médicale commune pour les urgences
La modalité ultime de coopération que représente l'équipe médicale commune est identifiée à ce stade pour les urgences et la biologie. Le chef de service des urgences du CH du Mans chapeaute les urgences du PSSL depuis le 1er janvier et il est prévu la mise en place d'une filière de transferts en aval des urgences du CH du Mans vers le PSSL, en cas de fortes tensions sur les lits au Mans et/ou fermetures temporaires du service des urgences du PSSL.
Il faut progressivement remonter le service des urgences du PSSL qui n'a plus qu'un praticien permanent avec des intérimaires grâce à des temps partagés de praticiens et l'accueil d'internes faisant des remplacements en plus de leur stage, plus le recours à la prime de solidarité territoriale pour que des médecins urgentistes du Mans fassent des gardes de 12 ou 24h au PSSL. Ce sera progressif car le CH du Mans a lui-même 10 postes vacants sur 40 équivalents temps plein (ETP).
Cette équipe commune est initiée dans une optique GHT pour engager en 2022 une fédération médicale interhospitalière en médecine d'urgence, a précisé Guillaume Laurent. Elle englobera aussi les CH de Saint-Calais, La Ferté-Bernard et de Château-du-Loir, plus le Samu 72.
Pour la biologie, un pôle interétablissement débute à vocation GHT. Il s'agit d'organiser les ressources biologiques de ces deux seules offres publiques dans le département.
En gynécologie-obstétrique, la maternité du PSSL qui réalise autour de 500 accouchements par an présente des fragilités en obstétrique, anesthésie, pédiatrie. Un comité de suivi de périnatalité a été mis en place depuis le 24 janvier avec depuis février deux demi-journées par semaine de consultation gynécologique par des praticiens du CH du Mans au PSSL.
Les deux établissements souhaitent développer l'attractivité du PSSL en s'appuyant sur sa proximité avec Angers (30 minutes de voiture) et le CHU de référence pour des médecins qui voudraient exercer à la fois en CHU et au PSSL.
Construit il y a 13 ans, l'établissement offre de beaux plateaux techniques. Dans le cadre du Ségur de la santé, il n'a pas reçu d'aide à l'investissement puisqu'il est neuf mais 17,3 millions d'euros (M€) pour l'assainissement financier (3,5 M€ en 2021 puis 1,7 M€ par an de 2022 à 2029).
Fin 2021, son déficit cumulé atteignait 28 M€. En 2021, le déficit a été de 2,5 M€ sur un budget global de 83 M€ et 1,6 M€ pour un budget principal de 59 M€.
sl/ab/APMnews