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05/12 2023
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LE RÉSEAU DES CENTRES D'ADDICTOVIGILANCE ALERTE SUR L'ÉMERGENCE DE NOUVEAUX OPIOÏDES DE SYNTHÈSE, LES NITAZÈNES

PARIS, 5 décembre 2023 (APMnews) - L'Association française des centres d'addictovigilance alerte sur l'émergence de nouveaux opioïdes de synthèse à risque élevé de surdose potentiellement grave, les nitazènes, sur l'ensemble du territoire français.

La famille des nitazènes, qui comprend l'isotonitazène, le clonitazène, l'étonitazène et le métonitazène, est apparue en France au printemps 2023, impliquée dans des clusters d'intoxication grave en Occitanie et à La Réunion, rapportés au réseau français d'addictovigilance en lien avec le dispositif d'analyse de produits Sintes, précise l'association lundi dans un communiqué.

Début septembre, le centre d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) pour l'Occitanie signalait dans son bulletin notamment que ces molécules ont des puissances d'action très supérieures à celle de la morphine. "Les risques liés à leur consommation sont l'apparition d'une sédation, bradycardie, hypothermie", le principal risque étant celui d'un surdosage avec dépression respiratoire, coma et décès, à de faibles doses en comparaison de l'héroïne.

"Les effets sont antagonisés par la naloxone mais plusieurs administrations peuvent être nécessaires", ajoutait le CEIP-A. Il faisait alors état de l'identification d'isotonitazène dans deux échantillons collectés dans la région mais sans précision sur des cas d'intoxication.

Quelques jours plus tard, l'agence régionale de santé (ARS) La Réunion alertait sur l'implication d'une substance alors non identifiée dans l'intoxication de 13 personnes de 21 à 46 ans depuis fin juin dont trois sont décédées à leur domicile et six ont été hospitalisées en réanimation. "Certains des patients précisent que l'intoxication a débuté après deux bouffées de tabac fumé", précisait également l'ARS.

L'association des centres d'addictovigilance avertit que "les nitazènes peuvent se retrouver parfois de façon clandestine dans divers produits, notamment poudres et médicaments contrefaits, seuls ou associés à d'autres molécules, y compris de l'héroïne".

Aux professionnels qui peuvent intervenir dans la prise en charge de personnes ayant consommé ces produits ainsi qu'aux associations d'usagers, elle précise que les nitazènes ne sont pas détectables par un dépistage urinaire classique et qu'en cas de doute, elle recommande de conserver les échantillons de produit consommé et les prélèvements biologiques à disposition et de contacter le CEIP-A de son territoire afin de réévaluer la situation et le cas échéant d'envisager une analyse toxicologique plus poussée.

Les nitazènes ont été initialement développés à la fin des années 1950 comme antalgiques mais ont été rapidement abandonnés en raison d'un rapport bénéfice-risque trop défavorable. Ils sont réapparus sur le marché des substances récréatives en 2019-2020, notamment aux Etats-Unis et au Canada mais aussi en Europe.

ld/nc/APMnews

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PARIS, 5 décembre 2023 (APMnews) - L'Association française des centres d'addictovigilance alerte sur l'émergence de nouveaux opioïdes de synthèse à risque élevé de surdose potentiellement grave, les nitazènes, sur l'ensemble du territoire français.

La famille des nitazènes, qui comprend l'isotonitazène, le clonitazène, l'étonitazène et le métonitazène, est apparue en France au printemps 2023, impliquée dans des clusters d'intoxication grave en Occitanie et à La Réunion, rapportés au réseau français d'addictovigilance en lien avec le dispositif d'analyse de produits Sintes, précise l'association lundi dans un communiqué.

Début septembre, le centre d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) pour l'Occitanie signalait dans son bulletin notamment que ces molécules ont des puissances d'action très supérieures à celle de la morphine. "Les risques liés à leur consommation sont l'apparition d'une sédation, bradycardie, hypothermie", le principal risque étant celui d'un surdosage avec dépression respiratoire, coma et décès, à de faibles doses en comparaison de l'héroïne.

"Les effets sont antagonisés par la naloxone mais plusieurs administrations peuvent être nécessaires", ajoutait le CEIP-A. Il faisait alors état de l'identification d'isotonitazène dans deux échantillons collectés dans la région mais sans précision sur des cas d'intoxication.

Quelques jours plus tard, l'agence régionale de santé (ARS) La Réunion alertait sur l'implication d'une substance alors non identifiée dans l'intoxication de 13 personnes de 21 à 46 ans depuis fin juin dont trois sont décédées à leur domicile et six ont été hospitalisées en réanimation. "Certains des patients précisent que l'intoxication a débuté après deux bouffées de tabac fumé", précisait également l'ARS.

L'association des centres d'addictovigilance avertit que "les nitazènes peuvent se retrouver parfois de façon clandestine dans divers produits, notamment poudres et médicaments contrefaits, seuls ou associés à d'autres molécules, y compris de l'héroïne".

Aux professionnels qui peuvent intervenir dans la prise en charge de personnes ayant consommé ces produits ainsi qu'aux associations d'usagers, elle précise que les nitazènes ne sont pas détectables par un dépistage urinaire classique et qu'en cas de doute, elle recommande de conserver les échantillons de produit consommé et les prélèvements biologiques à disposition et de contacter le CEIP-A de son territoire afin de réévaluer la situation et le cas échéant d'envisager une analyse toxicologique plus poussée.

Les nitazènes ont été initialement développés à la fin des années 1950 comme antalgiques mais ont été rapidement abandonnés en raison d'un rapport bénéfice-risque trop défavorable. Ils sont réapparus sur le marché des substances récréatives en 2019-2020, notamment aux Etats-Unis et au Canada mais aussi en Europe.

ld/nc/APMnews

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