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27/07 2017
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LE RETOUR D'EXPÉRIENCE DES ÉQUIPES MÉDICALES CONFRONTÉES AUX ATTENTATS DE PARIS ET NICE PUBLIÉ DANS THE LANCET

LONDRES, 26 juillet 2017 (APMnews) - Les équipes médicales confrontées aux attentats terroristes de Paris en novembre 2015 et de Nice en juillet 2016 font part de leur retour d'expérience commun, dans un "viewpoint" publié dans The Lancet mercredi.

Paris a été visé par une vague d'attentats terroristes, par des hommes armés ou munis d'explosifs, le 13 novembre 2015, tuant 137 personnes et en blessant 413 autres. Le 14 juillet 2016, à Nice, un camion utilisé comme une arme en fonçant dans la foule a fait 87 morts et 458 blessés.

Fin novembre 2015, les urgentistes, anesthésistes et chirurgiens de l'AP-HP avaient relaté leur réponse médicale aux attentats du 13 novembre dans The Lancet, rappelle-t-on

Les médecins du Samu de Paris, de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), du service de santé des armées (SSA) au Val-de-Grâce, de l'université Pierre-et-Marie-Curie et de l'Institut de médecine légale à Paris, de l'université de Nice-Sophia Antipolis et du CHU de Nice, analysent les points forts ainsi que les difficultés rencontrées pendant et après les évènements de 2015 et 2016 dans la prise en charge des victimes. Ils font le bilan des actions engagées, en cours ou à venir pour y remédier et améliorer la capacité de réponse médicale.

Plusieurs actions ont déjà été mises en oeuvre ou sont en cours, en termes d'expertise sur les armes de guerre (et les blessures qu'elles engendrent), avec des actions de transfert d'expertise des équipes militaires et de formation renforcée des personnels médicaux; en termes de <*damage control*> pré-hospitalier également (équipements pour stopper les hémorragies, administration d'acide tranexamique, formation du grand public); de prise en charge des enfants victimes de blessures par balles; d'amélioration de la préparation aux attaques par armes chimiques; de sécurisation des établissements de santé ainsi que du personnel intervenant "sous le feu"; de triage des victimes sur place et à l'arrivée à l'hôpital.

Des mesures d'amélioration du processus d'identification des victimes ont été prises, ainsi que des actions pour une activation précoce des ressources distantes dans le cas d'attaques survenant en zone peu médicalisée.

La prise en charge psychologique des victimes fait également l'objet de mesures d'amélioration en cours de mise en oeuvre, notamment avec la conduite d'essais cliniques évaluant des interventions thérapeutiques contre le syndrome de stress post-traumatique.

"L'adaptabilité des plans, la transposition de techniques de soins militaires dans le contexte civil, les exercices de simulation ainsi qu'une coopération étroite avec les forces de sécurité sont à la base du dispositif qui doit couvrir l'ensemble du territoire français", résume l'AP-HP dans un communiqué en lien avec la publication du Lancet.

L'institution souligne que "les grands centres hospitaliers se sont adaptés à la prise en charge d'un afflux de blessés graves. Il faut maintenant que les hôpitaux de l'ensemble du territoire national puissent s'organiser pour faire face à de telles éventualités, y compris dans les zones où la densité médicale est beaucoup plus faible".

Les équipes de bloc opératoire dans les hôpitaux généraux doivent ainsi maîtriser le principe du <*damage control*> chirurgical, qui consiste à réaliser une chirurgie d'urgence de courte durée pour stopper l'hémorragie puis à ré-intervenir un jour plus tard.

"Dès 2013, l'importance de disposer d'un protocole de soins et de matériels adaptés aux blessés par armes de guerre avait été anticipée à Paris et a été confirmée par les attentats de 2015", indique l'AP-HP. Une organisation régionale des soins et la mise en place de transferts hospitaliers complètent cette technique militaire.

L'analyse souligne également "l'importance d'une coopération médicale internationale pour que tous les pays visés par le terrorisme puissent partager leurs expériences et ainsi intensifier leur préparation", note l'établissement. "Depuis novembre 2015, les échanges avec les médecins des services d'urgence d'Allemagne, de Belgique, du Danemark, des Etats-Unis, d'Israël et du Royaume-Uni se sont multipliés et ont été riches d'enseignement", souligne-t-il.

"Une réponse médicale appropriée non seulement sauve des vies, mais peut aussi améliorer la résilience de la population. Cela rompt le cercle vicieux entre attaques et répression, apporte un message positif d'espoir et de force, et mobilise l'ensemble du pays", concluent les auteurs dans The Lancet.

(The Lancet, publication en ligne du 25 juillet)

cd/eh/APMnews

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LE RETOUR D'EXPÉRIENCE DES ÉQUIPES MÉDICALES CONFRONTÉES AUX ATTENTATS DE PARIS ET NICE PUBLIÉ DANS THE LANCET

LONDRES, 26 juillet 2017 (APMnews) - Les équipes médicales confrontées aux attentats terroristes de Paris en novembre 2015 et de Nice en juillet 2016 font part de leur retour d'expérience commun, dans un "viewpoint" publié dans The Lancet mercredi.

Paris a été visé par une vague d'attentats terroristes, par des hommes armés ou munis d'explosifs, le 13 novembre 2015, tuant 137 personnes et en blessant 413 autres. Le 14 juillet 2016, à Nice, un camion utilisé comme une arme en fonçant dans la foule a fait 87 morts et 458 blessés.

Fin novembre 2015, les urgentistes, anesthésistes et chirurgiens de l'AP-HP avaient relaté leur réponse médicale aux attentats du 13 novembre dans The Lancet, rappelle-t-on

Les médecins du Samu de Paris, de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), du service de santé des armées (SSA) au Val-de-Grâce, de l'université Pierre-et-Marie-Curie et de l'Institut de médecine légale à Paris, de l'université de Nice-Sophia Antipolis et du CHU de Nice, analysent les points forts ainsi que les difficultés rencontrées pendant et après les évènements de 2015 et 2016 dans la prise en charge des victimes. Ils font le bilan des actions engagées, en cours ou à venir pour y remédier et améliorer la capacité de réponse médicale.

Plusieurs actions ont déjà été mises en oeuvre ou sont en cours, en termes d'expertise sur les armes de guerre (et les blessures qu'elles engendrent), avec des actions de transfert d'expertise des équipes militaires et de formation renforcée des personnels médicaux; en termes de <*damage control*> pré-hospitalier également (équipements pour stopper les hémorragies, administration d'acide tranexamique, formation du grand public); de prise en charge des enfants victimes de blessures par balles; d'amélioration de la préparation aux attaques par armes chimiques; de sécurisation des établissements de santé ainsi que du personnel intervenant "sous le feu"; de triage des victimes sur place et à l'arrivée à l'hôpital.

Des mesures d'amélioration du processus d'identification des victimes ont été prises, ainsi que des actions pour une activation précoce des ressources distantes dans le cas d'attaques survenant en zone peu médicalisée.

La prise en charge psychologique des victimes fait également l'objet de mesures d'amélioration en cours de mise en oeuvre, notamment avec la conduite d'essais cliniques évaluant des interventions thérapeutiques contre le syndrome de stress post-traumatique.

"L'adaptabilité des plans, la transposition de techniques de soins militaires dans le contexte civil, les exercices de simulation ainsi qu'une coopération étroite avec les forces de sécurité sont à la base du dispositif qui doit couvrir l'ensemble du territoire français", résume l'AP-HP dans un communiqué en lien avec la publication du Lancet.

L'institution souligne que "les grands centres hospitaliers se sont adaptés à la prise en charge d'un afflux de blessés graves. Il faut maintenant que les hôpitaux de l'ensemble du territoire national puissent s'organiser pour faire face à de telles éventualités, y compris dans les zones où la densité médicale est beaucoup plus faible".

Les équipes de bloc opératoire dans les hôpitaux généraux doivent ainsi maîtriser le principe du <*damage control*> chirurgical, qui consiste à réaliser une chirurgie d'urgence de courte durée pour stopper l'hémorragie puis à ré-intervenir un jour plus tard.

"Dès 2013, l'importance de disposer d'un protocole de soins et de matériels adaptés aux blessés par armes de guerre avait été anticipée à Paris et a été confirmée par les attentats de 2015", indique l'AP-HP. Une organisation régionale des soins et la mise en place de transferts hospitaliers complètent cette technique militaire.

L'analyse souligne également "l'importance d'une coopération médicale internationale pour que tous les pays visés par le terrorisme puissent partager leurs expériences et ainsi intensifier leur préparation", note l'établissement. "Depuis novembre 2015, les échanges avec les médecins des services d'urgence d'Allemagne, de Belgique, du Danemark, des Etats-Unis, d'Israël et du Royaume-Uni se sont multipliés et ont été riches d'enseignement", souligne-t-il.

"Une réponse médicale appropriée non seulement sauve des vies, mais peut aussi améliorer la résilience de la population. Cela rompt le cercle vicieux entre attaques et répression, apporte un message positif d'espoir et de force, et mobilise l'ensemble du pays", concluent les auteurs dans The Lancet.

(The Lancet, publication en ligne du 25 juillet)

cd/eh/APMnews

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