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26/04 2023
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LE RISQUE D'ANAPHYLAXIE SÉVÈRE ASSOCIÉ À PLUSIEURS COFACTEURS, D'APRÈS LES RELEVÉS DU RÉSEAU D'ALLERGOVIGILANCE

(Par Pierre LALANNE, au congrès francophone d'allergologie)

PARIS, 26 avril 2023 (APMnews) - Plusieurs cofacteurs associés à une augmentation du risque d'anaphylaxie sévère ont été identifiés à l'aide des données du réseau d'allergovigilance, dans une étude présentée mercredi au congrès francophone d'allergologie (CFA) à Paris.

Présentée par Elena Bradatan du centre hospitalier régional Sambre et Meuse (CHRSM) à Namur (Belgique) et publiée en parallèle dans la Revue française d'allergologie, cette étude a été réalisée à partir des données récoltées par le réseau d'allergovigilance entre 2016 et 2020.

Sur cette période, 792 cas d'anaphylaxie sévère ont été rapportés par le réseau, dont 415 chez des adultes et 377 chez des enfants.

En raison du mode de recueil des données "en vie réelle", Elena Bradatan a précisé qu'il y avait un possible "biais d'appréciation de l'impact des cofacteurs" avec certains "peu ou non rapportés", par exemple la déshydratation, les menstruations, les traitements par estrogènes ou encore l'obésité.

"Mais notre système est évolutif, il y a des analyses régulières et le recueil actuel est beaucoup plus étayé et complexe qu'en 2016."

Ces données ont été analysés afin d'identifier les cofacteurs et comorbidités associés aux différentes déclarations et de déterminer des groupes à risque d'anaphylaxie sévère.

Ces cofacteurs interviennent dans la sévérité des anaphylaxies en favorisant le déclenchement d'une crise à des doses d'allergènes plus faibles que la normale ou encore une activation plus importante des mastocytes et des basophiles, a expliqué Elena Bradatan.

Des cofacteurs ont ainsi été identifiés chez un tiers de patients et davantage chez les adultes (46%) que chez les enfants (18,6%).

Parmi les 607 déclarations d'anaphylaxie alimentaire, des cofacteurs ont été identifiés chez 207 patients (34%). L'effort physique a été le plus souvent rapporté et indépendamment de l'âge.

Pour les enfants et adolescents, les autres cofacteurs identifiés sont, par ordre décroissant, une exposition à des extrêmes de température, le stress, la fatigue, les pics polliniques et une prise simultanée de médicaments -notamment de type anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), inhibiteur de la pompe à protons (IPP) et bêta-bloquant.

Chez les adultes, la prise de médicaments et la consommation d'alcool ont été identifiées comme cofacteurs avant l'exposition à des extrêmes de température, les pics polliniques, le stress et la fatigue.

Du côté des anaphylaxies médicamenteuses sévères (129 cas), un âge avancé, des antécédents de réaction anaphylactique, un asthme non traité ou mal contrôlé, une pathologie cardiaque et une autre allergie ont été notifiés comme cofacteurs et se retrouvent dans 30% des cas.

Enfin, de nombreux cofacteurs ont été associés à un risque d'anaphylaxie aux venins d'hyménoptères (56 cas), dont l'asthme, une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une prise de médicaments à visée cardiaque ou encore le sexe masculin.

En conclusion de sa présentation, Elena Bradatan a estimé que "ces cofacteurs ne sont pas assez connus alors qu'ils interviennent dans 30% des cas", que ce soit par les professionnels de santé ou par les patients.

Elle a de plus recommandé le dosage systématique de la tryptase à l'état basal et à l'état de réaction allergique pour un diagnostic et une caractérisation de la sévérité.

(Revue française d'allergologie, volume 63, issue 3, avril 2023, 103329)

pl/ld/cd/APMnews

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(Par Pierre LALANNE, au congrès francophone d'allergologie)

PARIS, 26 avril 2023 (APMnews) - Plusieurs cofacteurs associés à une augmentation du risque d'anaphylaxie sévère ont été identifiés à l'aide des données du réseau d'allergovigilance, dans une étude présentée mercredi au congrès francophone d'allergologie (CFA) à Paris.

Présentée par Elena Bradatan du centre hospitalier régional Sambre et Meuse (CHRSM) à Namur (Belgique) et publiée en parallèle dans la Revue française d'allergologie, cette étude a été réalisée à partir des données récoltées par le réseau d'allergovigilance entre 2016 et 2020.

Sur cette période, 792 cas d'anaphylaxie sévère ont été rapportés par le réseau, dont 415 chez des adultes et 377 chez des enfants.

En raison du mode de recueil des données "en vie réelle", Elena Bradatan a précisé qu'il y avait un possible "biais d'appréciation de l'impact des cofacteurs" avec certains "peu ou non rapportés", par exemple la déshydratation, les menstruations, les traitements par estrogènes ou encore l'obésité.

"Mais notre système est évolutif, il y a des analyses régulières et le recueil actuel est beaucoup plus étayé et complexe qu'en 2016."

Ces données ont été analysés afin d'identifier les cofacteurs et comorbidités associés aux différentes déclarations et de déterminer des groupes à risque d'anaphylaxie sévère.

Ces cofacteurs interviennent dans la sévérité des anaphylaxies en favorisant le déclenchement d'une crise à des doses d'allergènes plus faibles que la normale ou encore une activation plus importante des mastocytes et des basophiles, a expliqué Elena Bradatan.

Des cofacteurs ont ainsi été identifiés chez un tiers de patients et davantage chez les adultes (46%) que chez les enfants (18,6%).

Parmi les 607 déclarations d'anaphylaxie alimentaire, des cofacteurs ont été identifiés chez 207 patients (34%). L'effort physique a été le plus souvent rapporté et indépendamment de l'âge.

Pour les enfants et adolescents, les autres cofacteurs identifiés sont, par ordre décroissant, une exposition à des extrêmes de température, le stress, la fatigue, les pics polliniques et une prise simultanée de médicaments -notamment de type anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), inhibiteur de la pompe à protons (IPP) et bêta-bloquant.

Chez les adultes, la prise de médicaments et la consommation d'alcool ont été identifiées comme cofacteurs avant l'exposition à des extrêmes de température, les pics polliniques, le stress et la fatigue.

Du côté des anaphylaxies médicamenteuses sévères (129 cas), un âge avancé, des antécédents de réaction anaphylactique, un asthme non traité ou mal contrôlé, une pathologie cardiaque et une autre allergie ont été notifiés comme cofacteurs et se retrouvent dans 30% des cas.

Enfin, de nombreux cofacteurs ont été associés à un risque d'anaphylaxie aux venins d'hyménoptères (56 cas), dont l'asthme, une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), une prise de médicaments à visée cardiaque ou encore le sexe masculin.

En conclusion de sa présentation, Elena Bradatan a estimé que "ces cofacteurs ne sont pas assez connus alors qu'ils interviennent dans 30% des cas", que ce soit par les professionnels de santé ou par les patients.

Elle a de plus recommandé le dosage systématique de la tryptase à l'état basal et à l'état de réaction allergique pour un diagnostic et une caractérisation de la sévérité.

(Revue française d'allergologie, volume 63, issue 3, avril 2023, 103329)

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