Actualités de l'Urgence - APM

LE SERVICE D'ACCÈS AUX SOINS ÉTENDU DANS "97% DU TERRITOIRE NATIONAL" (YANNICK NEUDER)
Interrogé en marge de cette visite sur la situation actuelle dans les services d'urgence, le ministre a répondu qu'elle était "plutôt maîtrisée" et en a remercié "l'ensemble des acteurs du Samu, les professionnels médicaux, paramédicaux, libéraux, hospitaliers, les sapeurs-pompiers, la sécurité civile".

Selon les informations transmises par les agences régionales de santé (ARS), des tensions sont identifiées, notamment en raison de difficultés de ressources humaines, "et on essaie, territoire par territoire -et le ministère restera mobilisé tout l'été- d'apporter des solutions locales et de permettre qu'une ligne de Smur fonctionne, que des urgences ne ferment pas", a poursuivi Yannick Neuder.
Le ministre a précisé que le SAS, dont la généralisation était prévue à fin 2024 (cf dépêche du 03/04/2024 à 20:44), était désormais installé dans "97% du territoire national".
Le dispositif "est en train de montrer son efficacité pour éviter la surcharge au niveau des urgences", a-t-il souligné. Sur le SAS du Samu de Paris, "ce sont à peu près 40 consultations qui sont organisées chaque jour pour éviter un passage qui ne serait pas nécessaire aux urgences".
Le ministre a estimé, au cours de sa visite, que ces 40 consultations faisaient "déborder le verre déjà plein", mais que ce volume n'était "pas énorme au vu de la densité de la population" couverte. Les réponses aux appels transmis au SAS sont pour "30% des conseils médicaux", auxquels s'ajoutent également "beaucoup de visites à domicile sur Paris", ont complété les responsables du service auprès du ministre.
Le Samu de Paris compte sur son plateau de régulation entre 11 et 16 assistants de régulation médicale (ARM), en fonction de leur schéma horaire, a expliqué à Yannick Neuder Fathia Tiarci-Levavasseur, cadre supérieure de santé au Samu de Paris.
Chef du service Samu-Smur de Paris, le Pr Frédéric Adnet a fait état d'un "niveau normal" d'activité, avec un taux de décroché "à 88% en moins de 60 secondes", pour un objectif de 90%.
Le plateau de régulation enregistre actuellement "800 à 1.000 appels par jour", car "l'été est un peu plus calme", a relevé Fathia Tiarci-Levavasseur.
Des ARM en nombre insuffisant
Le décroché pourrait être amélioré "à plein effectif", a précisé Frédéric Adnet auprès de Yannick Neuder, soulignant que les postes vacants étaient liés au nombre insuffisant d'ARM sortant de formation.
En 2025, au centre de formation des ARM des Samu d'Ile-de-France, "nous avions 30 candidats, 24 reçus, dont six recrutés au Samu de Paris. On passera à 60" personnes en formation pour la prochaine rentrée, mais ces effectifs "ne sortiront qu'en juillet 2026", a pointé Fathia Tiarci-Levavasseur.
Le dispositif de validation des acquis de l'expérience (VAE) sera "terminé" au 31 décembre 2025, a-t-elle ajouté, suggérant qu'il pourrait être reconduit, et recueillant sur ce point une écoute favorable du ministre.
Au cours de son échange avec la presse, Yannick Neuder a salué l'activité du Samu de Paris, dont celle du Samu pédiatrique, qui régule notamment les transferts entre hôpitaux sur toute la région Ile-de-France, le SAS, "qui permet d'éviter des hospitalisations dans 30% à 40% des cas" et le SAS psychiatrique, "qui représente peu d'appels mais est très chronophage en temps".
Ce dernier fonctionne avec 10 infirmiers et deux médecins psychiatres, avec "quatre paramédicaux sur le plateau et un médecin en permanence", a précisé à APMnews Fathia Tiarci-Levavasseur.
Il reçoit environ "15 appels" et effectue "deux interventions" par jour, chaque appel durant environ 30 minutes, a complété le Dr Julien Katz, psychiatre coordonnateur du Samu psy de Paris (cf dépêche du 12/12/2024 à 09:45).
Si la régulation n'était pas faite par le SAS sur "de l'organisation de consultations médicales non programmées à réaliser dans la journée, ce serait 30% de passages en plus", a commenté le ministre, peu après avoir été interpellé par Patrick Pelloux, médecin au Samu de Paris et président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) sur l'accès régulé aux urgences.
Là où il est mis en place (ce qui n'est pas le cas à Paris), il "déporte l'activité sur la régulation, qui est déjà saturée", a voulu avertir l'urgentiste.
Le ministre a, au cours de sa visite, échangé sur le dispositif d'oxygénation par membrane extra-corporelle (Ecmo) embarqué dans un véhicule Smur. Le premier à être implanté en France il y a deux ans, il devrait être généralisé, mais dans une logique "de rationalisation, car on n'aura pas partout les moyens de le faire", en permettant d'avoir "des équipes spécialisées qui peuvent se projeter partout sur le territoire", a fait valoir auprès du ministre Lionel Lamhaut, responsable de l'équipe d'Ecmo du Samu de Paris.
"A Paris, sur les six premiers mois de l'année, 20% des gens [secourus avec ce dispositif]" ont survécu "sans séquelle".
"Plusieurs villes commencent à le mettre en place", a-t-il expliqué à APMnews, citant "Lille, Lyon et Perpignan". L'enjeu est de savoir "comment on va financer ces nouvelles stratégies thérapeutiques".
Un "programme citoyen avec des défibrillateurs" en vue
Il a également mentionné le programme SauvLife (créé en partenariat avec les Samu et les services de secours), "qui a aujourd'hui 770.000 personnes sur l'application" associée.
"On est en train de monter un nouveau programme citoyen avec des défibrillateurs pour pouvoir agir encore plus vite, c'est probablement une piste d'amélioration pour l'arrêt cardiaque, qui est aujourd'hui traité par la chance", a-t-il développé.
Autre spécificité du Samu de Paris, le scanner cérébral mobile embarqué dans une ambulance Smur, "le seul en France", qui a inclus depuis deux ans 180 patients dans le cadre d'une étude menée avec l'hôpital Sainte-Anne et la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, a précisé à APMnews le Pr Benoît Vivien, cocoordonnateur du projet avec le Pr Guillaume Turc et la Dr Melika Hadziahmetovic (cf dépêche du 04/12/2023 à 09:52).
"On n'a pas encore les résultats, mais on gagne globalement 35 à 40 minutes" dans la prise en charge. L'objectif est d'inclure 450 patients, a complété le Pr Vivien.
mlb/lb/APMnews
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LE SERVICE D'ACCÈS AUX SOINS ÉTENDU DANS "97% DU TERRITOIRE NATIONAL" (YANNICK NEUDER)
Interrogé en marge de cette visite sur la situation actuelle dans les services d'urgence, le ministre a répondu qu'elle était "plutôt maîtrisée" et en a remercié "l'ensemble des acteurs du Samu, les professionnels médicaux, paramédicaux, libéraux, hospitaliers, les sapeurs-pompiers, la sécurité civile".

Selon les informations transmises par les agences régionales de santé (ARS), des tensions sont identifiées, notamment en raison de difficultés de ressources humaines, "et on essaie, territoire par territoire -et le ministère restera mobilisé tout l'été- d'apporter des solutions locales et de permettre qu'une ligne de Smur fonctionne, que des urgences ne ferment pas", a poursuivi Yannick Neuder.
Le ministre a précisé que le SAS, dont la généralisation était prévue à fin 2024 (cf dépêche du 03/04/2024 à 20:44), était désormais installé dans "97% du territoire national".
Le dispositif "est en train de montrer son efficacité pour éviter la surcharge au niveau des urgences", a-t-il souligné. Sur le SAS du Samu de Paris, "ce sont à peu près 40 consultations qui sont organisées chaque jour pour éviter un passage qui ne serait pas nécessaire aux urgences".
Le ministre a estimé, au cours de sa visite, que ces 40 consultations faisaient "déborder le verre déjà plein", mais que ce volume n'était "pas énorme au vu de la densité de la population" couverte. Les réponses aux appels transmis au SAS sont pour "30% des conseils médicaux", auxquels s'ajoutent également "beaucoup de visites à domicile sur Paris", ont complété les responsables du service auprès du ministre.
Le Samu de Paris compte sur son plateau de régulation entre 11 et 16 assistants de régulation médicale (ARM), en fonction de leur schéma horaire, a expliqué à Yannick Neuder Fathia Tiarci-Levavasseur, cadre supérieure de santé au Samu de Paris.
Chef du service Samu-Smur de Paris, le Pr Frédéric Adnet a fait état d'un "niveau normal" d'activité, avec un taux de décroché "à 88% en moins de 60 secondes", pour un objectif de 90%.
Le plateau de régulation enregistre actuellement "800 à 1.000 appels par jour", car "l'été est un peu plus calme", a relevé Fathia Tiarci-Levavasseur.
Des ARM en nombre insuffisant
Le décroché pourrait être amélioré "à plein effectif", a précisé Frédéric Adnet auprès de Yannick Neuder, soulignant que les postes vacants étaient liés au nombre insuffisant d'ARM sortant de formation.
En 2025, au centre de formation des ARM des Samu d'Ile-de-France, "nous avions 30 candidats, 24 reçus, dont six recrutés au Samu de Paris. On passera à 60" personnes en formation pour la prochaine rentrée, mais ces effectifs "ne sortiront qu'en juillet 2026", a pointé Fathia Tiarci-Levavasseur.
Le dispositif de validation des acquis de l'expérience (VAE) sera "terminé" au 31 décembre 2025, a-t-elle ajouté, suggérant qu'il pourrait être reconduit, et recueillant sur ce point une écoute favorable du ministre.
Au cours de son échange avec la presse, Yannick Neuder a salué l'activité du Samu de Paris, dont celle du Samu pédiatrique, qui régule notamment les transferts entre hôpitaux sur toute la région Ile-de-France, le SAS, "qui permet d'éviter des hospitalisations dans 30% à 40% des cas" et le SAS psychiatrique, "qui représente peu d'appels mais est très chronophage en temps".
Ce dernier fonctionne avec 10 infirmiers et deux médecins psychiatres, avec "quatre paramédicaux sur le plateau et un médecin en permanence", a précisé à APMnews Fathia Tiarci-Levavasseur.
Il reçoit environ "15 appels" et effectue "deux interventions" par jour, chaque appel durant environ 30 minutes, a complété le Dr Julien Katz, psychiatre coordonnateur du Samu psy de Paris (cf dépêche du 12/12/2024 à 09:45).
Si la régulation n'était pas faite par le SAS sur "de l'organisation de consultations médicales non programmées à réaliser dans la journée, ce serait 30% de passages en plus", a commenté le ministre, peu après avoir été interpellé par Patrick Pelloux, médecin au Samu de Paris et président de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) sur l'accès régulé aux urgences.
Là où il est mis en place (ce qui n'est pas le cas à Paris), il "déporte l'activité sur la régulation, qui est déjà saturée", a voulu avertir l'urgentiste.
Le ministre a, au cours de sa visite, échangé sur le dispositif d'oxygénation par membrane extra-corporelle (Ecmo) embarqué dans un véhicule Smur. Le premier à être implanté en France il y a deux ans, il devrait être généralisé, mais dans une logique "de rationalisation, car on n'aura pas partout les moyens de le faire", en permettant d'avoir "des équipes spécialisées qui peuvent se projeter partout sur le territoire", a fait valoir auprès du ministre Lionel Lamhaut, responsable de l'équipe d'Ecmo du Samu de Paris.
"A Paris, sur les six premiers mois de l'année, 20% des gens [secourus avec ce dispositif]" ont survécu "sans séquelle".
"Plusieurs villes commencent à le mettre en place", a-t-il expliqué à APMnews, citant "Lille, Lyon et Perpignan". L'enjeu est de savoir "comment on va financer ces nouvelles stratégies thérapeutiques".
Un "programme citoyen avec des défibrillateurs" en vue
Il a également mentionné le programme SauvLife (créé en partenariat avec les Samu et les services de secours), "qui a aujourd'hui 770.000 personnes sur l'application" associée.
"On est en train de monter un nouveau programme citoyen avec des défibrillateurs pour pouvoir agir encore plus vite, c'est probablement une piste d'amélioration pour l'arrêt cardiaque, qui est aujourd'hui traité par la chance", a-t-il développé.
Autre spécificité du Samu de Paris, le scanner cérébral mobile embarqué dans une ambulance Smur, "le seul en France", qui a inclus depuis deux ans 180 patients dans le cadre d'une étude menée avec l'hôpital Sainte-Anne et la brigade des sapeurs-pompiers de Paris, a précisé à APMnews le Pr Benoît Vivien, cocoordonnateur du projet avec le Pr Guillaume Turc et la Dr Melika Hadziahmetovic (cf dépêche du 04/12/2023 à 09:52).
"On n'a pas encore les résultats, mais on gagne globalement 35 à 40 minutes" dans la prise en charge. L'objectif est d'inclure 450 patients, a complété le Pr Vivien.
mlb/lb/APMnews