Actualités de l'Urgence - APM
LE VIRUS ZIKA EST SUSCEPTIBLE DE TOUCHER 3 À 4 MILLIONS DE PERSONNES SUR LE CONTINENT AMÉRICAIN EN UNE ANNÉE
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) réunira lundi un comité international d'urgence chargé de déterminer si l'épidémie de Zika qui sévit en Amérique du Sud constitue une "urgence de santé publique de portée internationale", rappelle-t-on.
Le Brésil a rapporté son premier cas d'infection par le virus Zika en mai. Il circule désormais dans 25 territoires et pays d'Amérique du Sud, notamment en Martinique, Guyane, Guadeloupe et à Saint-Martin.
Outre la décision de définir le niveau de risque international, le but de la réunion d'urgence organisée lundi est de guider les pays dans leurs recommandations, a précisé Bruce Aylward, adjoint à la directrice générale de l'OMS. "Il faut s'assurer que les mesures prises par les Etats sont appropriées", a-t-il pointé en faisant référence aux restrictions de voyage.
Jeudi, la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes a recommandé "très fortement" aux femmes enceintes de ne pas voyager dans les zones touchées. Plusieurs Etats où le virus circule recommandent aux femmes de reporter leur projet de grossesse. Les Etats-Unis comptent adopter des restrictions de dons de sang pour les personnes de retour des pays concernés.
"Nous nous attendons à un nombre très élevé de cas sur le continent américain", a annoncé Sylvain Aldighieri de l'OMS. Il a rappelé que le chikungunya s'était également répandu très rapidement et que la dengue circulait activement dans la région. Le potentiel de dissémination de Zika est lié à la présence des moustiques vecteurs du genre Aedes du Nord des Etats-Unis au Nord de l'Argentine et à l'absence d'immunité de la population, a-t-il rappelé.
Or malgré sa présence en Amérique depuis les années 1980, l'épidémie de Dengue a touché plus de 2 millions de personnes en 2015, a souligné le représentant de l'OMS. Il estime selon ces chiffres que 3 millions à 4 millions de personnes pourraient être infectées par Zika en Amérique en 2016.
En outre, l'arrivée du virus s'est caractérisée dans certaines zones par une augmentation particulièrement alarmante de l'incidence des microcéphalies et des syndromes de Guillain-Barré, pointait plus tôt dans la journée la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan. L'OMS considère la relation causale pas certaine mais "fortement suspectée".
Toutefois, "il reste beaucoup d'incertitude sur la probabilité du lien", selon Bruce Aylward. Chez certains nouveau-nés microcéphales, l'infection n'a pas été détectée.
La co-circulation d'autres arboviroses et le fait que 65% des personnes infectées soient asymptomatiques (selon l'épidémie survenue en 2013-14 dans le Pacifique) complique la surveillance épidémiologique et l'analyse des complications suspectées.
Il n'existe pas de tests diagnostiques commerciaux. Les centres de référence identifient le virus par PCR et avec des tests immunologiques. La RT-PCR se heurte à une virémie courte. Elle ne permet pas de détecter une infection qui s'est produite il y a un mois, a explicité Sylvain Aldighieri. Au-delà, il faut recourir à la recherche d'anticorps. Or pour l'instant avec les tests immunologiques disponibles des réactions croisées ont été constatées avec d'autres arbovirus: la dengue, la fièvre jaune et le West Nile Virus.
vib/ab/APM
Informations professionnelles
- AFMU
- Agenda
- Annonces de postes
- Annuaire de l'urgence
- Audits
- Calculateurs
- Cas cliniques
- Cochrane PEC
- Consensus
- Consensus SFMU
- COVID-19
- DynaMed
- E-learning
- Géodes
- Grand public
- Librairie
- Médecine factuelle
- Outils professionnels
- Portail de l'urgence
- Recherche avancée
- Référentiels SFMU
- Textes réglementaires
- UrgencesDPC
- Webinaire
- Weblettre
LE VIRUS ZIKA EST SUSCEPTIBLE DE TOUCHER 3 À 4 MILLIONS DE PERSONNES SUR LE CONTINENT AMÉRICAIN EN UNE ANNÉE
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) réunira lundi un comité international d'urgence chargé de déterminer si l'épidémie de Zika qui sévit en Amérique du Sud constitue une "urgence de santé publique de portée internationale", rappelle-t-on.
Le Brésil a rapporté son premier cas d'infection par le virus Zika en mai. Il circule désormais dans 25 territoires et pays d'Amérique du Sud, notamment en Martinique, Guyane, Guadeloupe et à Saint-Martin.
Outre la décision de définir le niveau de risque international, le but de la réunion d'urgence organisée lundi est de guider les pays dans leurs recommandations, a précisé Bruce Aylward, adjoint à la directrice générale de l'OMS. "Il faut s'assurer que les mesures prises par les Etats sont appropriées", a-t-il pointé en faisant référence aux restrictions de voyage.
Jeudi, la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes a recommandé "très fortement" aux femmes enceintes de ne pas voyager dans les zones touchées. Plusieurs Etats où le virus circule recommandent aux femmes de reporter leur projet de grossesse. Les Etats-Unis comptent adopter des restrictions de dons de sang pour les personnes de retour des pays concernés.
"Nous nous attendons à un nombre très élevé de cas sur le continent américain", a annoncé Sylvain Aldighieri de l'OMS. Il a rappelé que le chikungunya s'était également répandu très rapidement et que la dengue circulait activement dans la région. Le potentiel de dissémination de Zika est lié à la présence des moustiques vecteurs du genre Aedes du Nord des Etats-Unis au Nord de l'Argentine et à l'absence d'immunité de la population, a-t-il rappelé.
Or malgré sa présence en Amérique depuis les années 1980, l'épidémie de Dengue a touché plus de 2 millions de personnes en 2015, a souligné le représentant de l'OMS. Il estime selon ces chiffres que 3 millions à 4 millions de personnes pourraient être infectées par Zika en Amérique en 2016.
En outre, l'arrivée du virus s'est caractérisée dans certaines zones par une augmentation particulièrement alarmante de l'incidence des microcéphalies et des syndromes de Guillain-Barré, pointait plus tôt dans la journée la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan. L'OMS considère la relation causale pas certaine mais "fortement suspectée".
Toutefois, "il reste beaucoup d'incertitude sur la probabilité du lien", selon Bruce Aylward. Chez certains nouveau-nés microcéphales, l'infection n'a pas été détectée.
La co-circulation d'autres arboviroses et le fait que 65% des personnes infectées soient asymptomatiques (selon l'épidémie survenue en 2013-14 dans le Pacifique) complique la surveillance épidémiologique et l'analyse des complications suspectées.
Il n'existe pas de tests diagnostiques commerciaux. Les centres de référence identifient le virus par PCR et avec des tests immunologiques. La RT-PCR se heurte à une virémie courte. Elle ne permet pas de détecter une infection qui s'est produite il y a un mois, a explicité Sylvain Aldighieri. Au-delà, il faut recourir à la recherche d'anticorps. Or pour l'instant avec les tests immunologiques disponibles des réactions croisées ont été constatées avec d'autres arbovirus: la dengue, la fièvre jaune et le West Nile Virus.
vib/ab/APM