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LES ACCIDENTS DE TROTTINETTE ÉLECTRIQUE SONT AUSSI GRAVES QUE LES ACCIDENTS À MOTO (ÉTUDE FRANÇAISE)
Alors que l'utilisation des EDPM, c'est-à-dire une trottinette électrique, un gyropode, une monoroue ou un hoverboard, a augmenté en France ces dernières années, l'ampleur des blessures pouvant être causées lors d'un accident d'EDPM était encore floue.
Pour étudier cela, Arthur James de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) et ses collègues ont analysé les données rassemblées par l'observatoire français des traumatismes majeurs Traumabase concernant les personnes blessées lors d'un accident de la route impliquant un EDPM, un vélo ou une moto.
Entre 2019 et 2022, 5.233 patients ont été recensés comme tels dans un des 26 centres français de traumatologie participant à l'étude. Il s'agit en grande majorité d'hommes (88,5%), âgés de 33 ans en médiane.
Cette cohorte comprend 229 blessés lors d'un accident impliquant un EDPM, plus de 4.000 accidentés impliquant une moto et 910 impliquant un vélo.
Bien que le nombre annuel d'accidents soit stable sur la période, les auteurs notent une augmentation du nombre d'accidents impliquant un EDPM, de 31 accidents en 2019 à 88 en 2022, soit une multiplication par un facteur 2,8, alors que le nombre d'accidents à vélo a augmenté de 24% et le nombre d'accidents à moto a baissé de 12%.
Plus d'un tiers des patients accidentés avec un EDPM étaient alcoolisés, contre un cinquième des accidentés à moto et un dixième de ceux à vélo, et moins d'un quart étaient équipés d'un casque -contre la moitié des cyclistes. De plus, 70,3% des accidents d'EDPM ont été pris en charge en région parisienne.
La sévérité des traumatismes a été quantifiée à l'aide d'un "score de gravité des blessures" (Injury Severity Score -ISS). Avoir un ISS supérieur à 16 a été considéré comme un traumatisme sévère.
Ainsi, près de la moitié (45,5%) des accidentés d'EDPM présentaient un ISS supérieur à 16, mais il n'y avait pas de différence significative avec les blessés à moto (39,7%) ou à vélo (47,3%). En revanche, il y a eu significativement plus de blessures à la tête pour les accidentés d'EDPM que pour les accidentés à moto, à 58,5% contre 34,5%, mais autant que pour les accidentés à vélo (63,7%).
La mortalité était supérieure en EDPM qu'à moto, 9,2% des accidentés contre 5,2%, mais comparable à la mortalité à vélo (10%).
La principale cause de décès était un traumatisme crânien pour 65% des décès en EDPM, 38,3% des décès à moto et 63,1% des décès à vélo. Même sans que le traumatisme soit fatal, les accidentés d'EDPM étaient deux fois plus concernés par un traumatisme crânien que les accidentés de moto, à 25,9% contre 11,8%, mais tout autant que les accidentés à vélo (22,1%).
Deux tiers des personnes accidentées d'EDPM ont dû être opérées dans les 24 heures suivant leur accident, contre 73,7% des accidentés à moto et 55,7% des cyclistes. Il n'y avait pas de différence en ce qui concerne la durée de séjour hospitalier des personnes accidentées, de 6 jours pour celles en EDPM, 8 jours pour celles à moto et 7 jours pour celles à vélo.
"Cette étude monde que les usagers d'EDPM doivent être considérés, dès leur évaluation initiale, comme de potentiels traumatisés sévères et ce en dépit du fait que les EDPM ne sont pas toujours classés comme capables d'engendrer une cinétique élevée", souligne l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) dans un communiqué relayant l'étude vendredi.
De plus, "cette étude pourrait fournir des informations utiles aux parties prenantes impliquées dans la réglementation de l'utilisation de ces dispositifs en France", concluent les auteurs.
(JAMA Network Open, publication en ligne du 30 juin)
pl/cd/APMnews
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LES ACCIDENTS DE TROTTINETTE ÉLECTRIQUE SONT AUSSI GRAVES QUE LES ACCIDENTS À MOTO (ÉTUDE FRANÇAISE)
Alors que l'utilisation des EDPM, c'est-à-dire une trottinette électrique, un gyropode, une monoroue ou un hoverboard, a augmenté en France ces dernières années, l'ampleur des blessures pouvant être causées lors d'un accident d'EDPM était encore floue.
Pour étudier cela, Arthur James de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) et ses collègues ont analysé les données rassemblées par l'observatoire français des traumatismes majeurs Traumabase concernant les personnes blessées lors d'un accident de la route impliquant un EDPM, un vélo ou une moto.
Entre 2019 et 2022, 5.233 patients ont été recensés comme tels dans un des 26 centres français de traumatologie participant à l'étude. Il s'agit en grande majorité d'hommes (88,5%), âgés de 33 ans en médiane.
Cette cohorte comprend 229 blessés lors d'un accident impliquant un EDPM, plus de 4.000 accidentés impliquant une moto et 910 impliquant un vélo.
Bien que le nombre annuel d'accidents soit stable sur la période, les auteurs notent une augmentation du nombre d'accidents impliquant un EDPM, de 31 accidents en 2019 à 88 en 2022, soit une multiplication par un facteur 2,8, alors que le nombre d'accidents à vélo a augmenté de 24% et le nombre d'accidents à moto a baissé de 12%.
Plus d'un tiers des patients accidentés avec un EDPM étaient alcoolisés, contre un cinquième des accidentés à moto et un dixième de ceux à vélo, et moins d'un quart étaient équipés d'un casque -contre la moitié des cyclistes. De plus, 70,3% des accidents d'EDPM ont été pris en charge en région parisienne.
La sévérité des traumatismes a été quantifiée à l'aide d'un "score de gravité des blessures" (Injury Severity Score -ISS). Avoir un ISS supérieur à 16 a été considéré comme un traumatisme sévère.
Ainsi, près de la moitié (45,5%) des accidentés d'EDPM présentaient un ISS supérieur à 16, mais il n'y avait pas de différence significative avec les blessés à moto (39,7%) ou à vélo (47,3%). En revanche, il y a eu significativement plus de blessures à la tête pour les accidentés d'EDPM que pour les accidentés à moto, à 58,5% contre 34,5%, mais autant que pour les accidentés à vélo (63,7%).
La mortalité était supérieure en EDPM qu'à moto, 9,2% des accidentés contre 5,2%, mais comparable à la mortalité à vélo (10%).
La principale cause de décès était un traumatisme crânien pour 65% des décès en EDPM, 38,3% des décès à moto et 63,1% des décès à vélo. Même sans que le traumatisme soit fatal, les accidentés d'EDPM étaient deux fois plus concernés par un traumatisme crânien que les accidentés de moto, à 25,9% contre 11,8%, mais tout autant que les accidentés à vélo (22,1%).
Deux tiers des personnes accidentées d'EDPM ont dû être opérées dans les 24 heures suivant leur accident, contre 73,7% des accidentés à moto et 55,7% des cyclistes. Il n'y avait pas de différence en ce qui concerne la durée de séjour hospitalier des personnes accidentées, de 6 jours pour celles en EDPM, 8 jours pour celles à moto et 7 jours pour celles à vélo.
"Cette étude monde que les usagers d'EDPM doivent être considérés, dès leur évaluation initiale, comme de potentiels traumatisés sévères et ce en dépit du fait que les EDPM ne sont pas toujours classés comme capables d'engendrer une cinétique élevée", souligne l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) dans un communiqué relayant l'étude vendredi.
De plus, "cette étude pourrait fournir des informations utiles aux parties prenantes impliquées dans la réglementation de l'utilisation de ces dispositifs en France", concluent les auteurs.
(JAMA Network Open, publication en ligne du 30 juin)
pl/cd/APMnews