Actualités de l'Urgence - APM

16/10 2025
Retour

LES ACCOUCHEMENTS HORS ÉTABLISSEMENT ONT REPRÉSENTÉ ENVIRON 0,6% DES NAISSANCES EN 2024

(Par Caroline BESNIER, aux journées de la SFMP)

RENNES, 16 octobre 2025 (APMnews) - Les accouchements hors établissements ont représenté environ 0,6% des accouchements en 2024, selon des données provisoires issues du PMSI (programme de médicalisation des systèmes d'information) présentées mercredi par Emilie Marrer, médecin de santé publique au CHU de Nancy, à l'occasion des Journées de la Société française de médecine périnatale (SFMP), organisées jusqu'à vendredi à Rennes.

"Il y a très peu de littérature sur les accouchements extrahospitaliers en France" et, dans les quelques articles existants, les données sont issues principalement du PMSI et de l'observatoire des accouchements extra-hospitaliers", a souligné Emilie Marrer. Dans ces articles, la fréquence de ces accouchements est estimée entre 0,2% et 0,4% des naissances.

Le PMSI permet d'identifier par un code spécifique les accouchements hors établissement avec hospitalisation dans les suites immédiates mais il ne donne pas d'information sur les circonstances, c'est-à-dire sur le caractère éventuellement inopiné à domicile ou pendant le trajet vers un établissement, si l'accouchement a eu lieu dans une maison de naissance ou à domicile mais de manière choisie (accompagné ou non).

Emilie Marrer a également observé qu'il existait des pratiques hétérogènes de codage et que les consignes ont évolué en 2024. Depuis 2024, l'accouchement doit être codé comme un accouchement hors établissement que l'équipe Smur soit présente ou non, alors qu'auparavant, cela dépendait de la présence ou non du Smur mais aussi du rattachement ou non du Smur à une maternité. Dans ce dernier cas, l'accouchement pouvait alors être codé comme ayant eu lieu en établissement.

En 2024, selon des données provisoires, le PMSI a recensé 3.500 accouchements hors établissement en France hexagonale (incluant la Corse), par rapport à 2.681 en 2014 (+10% en 10 ans).

La proportion est passée de 0,35% en 2014 à 0,52% en 2020 puis 0,57% en 2021, 0,59% en 2022 et 2023 et 0,6% en 2024.

Dans les départements et régions d'outre-mer (Drom), le taux a atteint 3,2% en 2024 (1.094 accouchements hors établissement), ce qui correspond à une hausse de 63% par rapport à 2014 (673 accouchements hors établissement). Le taux est passé de 1,79% en 2014 à 2,55% en 2015 puis 3,05% en 2021 avant de diminuer légèrement puis de remonter à 3,2% en 2024.

Interrogée par APMnews sur la stabilité entre 2023 et 2024 malgré l'évolution du codage, Emilie Marrer a observé qu'il y avait peut-être eu de mauvais codages en raison d'incohérences dans le guide méthodologique qui ont peut être conduit des établissements à déclarer des accouchements en établissement (une mère considérée hors établissement et un nouveau-né en établissement).

La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) avait calculé un taux de 0,64% d'accouchements inopinés extrahospitaliers en 2021 à partir des données de son enquête nationale périnatale mais sans davantage de précisions, a retracé la Dr Charlène Duchanois, médecin urgentiste au CHU de Nancy et coordinatrice de l'Observatoire national des accouchements inopinés extrahospitaliers.

Interrogée sur la proportion d'accouchements hors établissement dans d'autres pays, elle a évoqué une "incidence très basse" dans les pays nordiques alors même que les maternités sont très concentrées. Cela vient notamment du fait qu'ils dépistent les facteurs de risque d'accouchement inopiné, a-t-elle ajouté.

"Relooking" de l'observatoire pour 2026

L'Observatoire national des accouchements inopinés extrahospitaliers constitue une autre source de données.

Lancé par les Hospices civils de Lyon (HCL) en 2011 puis géré par le CHU de Nantes, cet observatoire "prospectif et multicentrique" a toutefois vu son activité décliner au cours des dernières années, a expliqué mercredi Charlène Duchanois. Dans le contexte polémique actuel autour de la fermeture de maternités, les CHU de Nantes et de Nancy, en collaboration avec les HCL, ont décidé de le relancer, a-t-elle relaté.

Il s'agit en effet d'un outil épidémiologique "puissant" regroupant les données de 80 Smur et de plus de 3.400 parturientes, a-t-elle mis en avant. Elle le juge également "hautement valorisable" car il pourrait donner des éléments pour de nombreux articles scientifiques.

L'observatoire a été "relooké" à partir de 2024 pour une relance début 2026. Un nouveau formulaire de recueil des données (CRF, case report form) est en cours d'élaboration et devrait être disponible au 1er janvier 2026. "Beaucoup de données étaient inexploitables," ce qui a conduit à un nettoyage de la base, a expliqué Charlène Duchanois. Parmi les ajouts, il sera par exemple précisé si l'accouchement était prévu à domicile et il y aura des données des Drom et un suivi allant "au-delà de J7".

La gouvernance de l'observatoire a été revue. Elle est organisée autour d'un comité de pilotage (avec principalement des gynécologues-obstétriciens, des sages-femmes et des urgentistes, et en attente d'un référent en pédiatrie et en néonatalogie), un comité scientifique et un comité technique.

Plusieurs accords ont été obtenus auprès de futurs centres d'inclusion/Smur, a rapporté Charlène Duchanois. Ils sont situés dans le Grand Est, en Bourgogne-Franche-Comté, Occitanie, Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Calédonie et à La Réunion. Auvergne-Rhône-Alpes et la Guyane doivent aussi prochainement y participer, a expliqué sa coordinatrice, qui appelle toutes les régions à rejoindre l'observatoire.

Sont par ailleurs partenaires la Société française de médecine d'urgence (SFMU), la SFMP, le Collège national des gynécologues-obstétriciens de France (CNGOF), la Fédération française des réseaux de santé en périnatalité (FFRSP) et bientôt la Société française de pédiatrie (SFP).

L'idée est de promouvoir une "réelle collaboration multidisciplinaire" entre les maternités, les dispositifs spécifiques régionaux en périnatalité (DSRP, ex-réseaux de santé en périnatalité) et les urgentistes, et de récupérer des données du PMSI, des PMI (protection maternelle et infantile), des sages-femmes libérales et du système national des données de santé (SNDS).

Parmi les objectifs de l'observatoire, Charlène Duchanois a listé la mesure de l'incidence des accouchements inopinés extrahospitaliers et sa comparaison à l'activité globale ainsi que la description des étapes de la régulation médicale et des modalités de prise en charge et d'orientation maternelles et néonatales. Y figurent également le dépistage des facteurs de risque d'accouchement inopiné extrahospitalier, l'identification des difficultés, risques et complications éventuelles immédiates, l'analyse des caractéristiques maternelles et néonatales en post-partum immédiat et en suites de couches et l'étude du devenir maternel à plus de J7.

Les critères d'inclusion sont les accouchements inopinés hors maternité (y compris ceux dans un établissement de santé en dehors de la maternité) pris en charge par une équipe Smur (polyvalent ou pédiatrique) lors d'interventions primaires ou secondaires, qu'ils soient réalisés en présence du Smur ou avant son arrivée sur place.

L'inclusion passe par un consentement oral et la distribution d'une fiche d'information. Les accouchements ne sont pas pris en compte en cas de refus de la parturiente, de personne mineure, sous tutelle, curatelle ou sauvegarde de justice ou avec pathologies psychiatriques lourdes rendant le consentement impossible.

Des nouveau-nés en bonne santé mais une lutte contre l'hypothermie à améliorer

Pour le moment, les données de l'observatoire n'ont donné lieu qu'à deux publications, en 2019 et 2020 dans le Scandinavian Journal of Trauma, Resuscitation and Emergency Medicine, sur le réchauffement des nouveau-nés et sur les facteurs de risque pour le nouveau-né.

Deux nouveaux articles ont été rédigés sur la base des données des 13 années de fonctionnement de l'observatoire et sont en cours de relecture. Dans l'attente de leur publication, Charlène Duchanois a donné des tendances et non des données chiffrées.

Le premier article montre que les femmes accouchant de manière inopinée hors maternité sont des multipares avec des grossesses suivies et que les nouveau-nés sont quasiment à terme. Elle n'a pas relevé de lien avec la distance entre domicile et maternité ni avec des facteurs de vulnérabilité.

S'agissant des pratiques, elle souligne qu'il y a encore "un peu trop de gestes invasifs" sur les nouveau-nés, avec encore beaucoup de mesures de glycémie et d'aspirations nasopharyngées inutiles. Les délais entre la naissance et la prise en charge à la maternité sont d'environ une heure mais "c'est encore trop long" car les nouveau-nés arrivent souvent en hypothermie, a-t-elle pointé en soulignant l'importance de réduire ce délai.

Elle a observé que ces accouchements s'accompagnent de "peu de complications". Il s'agit principalement pour la mère d'hémorragies de la délivrance et, pour le nouveau-né, de complications liées à la prématurité mais également d'hypothermie.

Le deuxième article évalue les pratiques des urgentistes. Il met en évidence notamment l'augmentation des "délivrances dirigées" depuis les recommandations de 2022, quasiment une fois sur deux actuellement. Il met également en avant l'importance de former les professionnels sur la lutte contre l'hypothermie car des nouveau-nés arrivent encore avec "zéro mesure de réchauffement" (bonnet, peau à peau…).

Pour le Pr Tahar Chouihed, chef du service des urgences et du Samu du CHU de Nancy, c'est un "message fort" à faire passer car "on n'a pas progressé en 30 ans sur l'hypothermie" ce qui est "affligeant". On pourrait aussi gagner du temps en ne pratiquant pas les gestes invasifs inutiles, a-t-il ajouté.

cb/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

16/10 2025
Retour

LES ACCOUCHEMENTS HORS ÉTABLISSEMENT ONT REPRÉSENTÉ ENVIRON 0,6% DES NAISSANCES EN 2024

(Par Caroline BESNIER, aux journées de la SFMP)

RENNES, 16 octobre 2025 (APMnews) - Les accouchements hors établissements ont représenté environ 0,6% des accouchements en 2024, selon des données provisoires issues du PMSI (programme de médicalisation des systèmes d'information) présentées mercredi par Emilie Marrer, médecin de santé publique au CHU de Nancy, à l'occasion des Journées de la Société française de médecine périnatale (SFMP), organisées jusqu'à vendredi à Rennes.

"Il y a très peu de littérature sur les accouchements extrahospitaliers en France" et, dans les quelques articles existants, les données sont issues principalement du PMSI et de l'observatoire des accouchements extra-hospitaliers", a souligné Emilie Marrer. Dans ces articles, la fréquence de ces accouchements est estimée entre 0,2% et 0,4% des naissances.

Le PMSI permet d'identifier par un code spécifique les accouchements hors établissement avec hospitalisation dans les suites immédiates mais il ne donne pas d'information sur les circonstances, c'est-à-dire sur le caractère éventuellement inopiné à domicile ou pendant le trajet vers un établissement, si l'accouchement a eu lieu dans une maison de naissance ou à domicile mais de manière choisie (accompagné ou non).

Emilie Marrer a également observé qu'il existait des pratiques hétérogènes de codage et que les consignes ont évolué en 2024. Depuis 2024, l'accouchement doit être codé comme un accouchement hors établissement que l'équipe Smur soit présente ou non, alors qu'auparavant, cela dépendait de la présence ou non du Smur mais aussi du rattachement ou non du Smur à une maternité. Dans ce dernier cas, l'accouchement pouvait alors être codé comme ayant eu lieu en établissement.

En 2024, selon des données provisoires, le PMSI a recensé 3.500 accouchements hors établissement en France hexagonale (incluant la Corse), par rapport à 2.681 en 2014 (+10% en 10 ans).

La proportion est passée de 0,35% en 2014 à 0,52% en 2020 puis 0,57% en 2021, 0,59% en 2022 et 2023 et 0,6% en 2024.

Dans les départements et régions d'outre-mer (Drom), le taux a atteint 3,2% en 2024 (1.094 accouchements hors établissement), ce qui correspond à une hausse de 63% par rapport à 2014 (673 accouchements hors établissement). Le taux est passé de 1,79% en 2014 à 2,55% en 2015 puis 3,05% en 2021 avant de diminuer légèrement puis de remonter à 3,2% en 2024.

Interrogée par APMnews sur la stabilité entre 2023 et 2024 malgré l'évolution du codage, Emilie Marrer a observé qu'il y avait peut-être eu de mauvais codages en raison d'incohérences dans le guide méthodologique qui ont peut être conduit des établissements à déclarer des accouchements en établissement (une mère considérée hors établissement et un nouveau-né en établissement).

La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) avait calculé un taux de 0,64% d'accouchements inopinés extrahospitaliers en 2021 à partir des données de son enquête nationale périnatale mais sans davantage de précisions, a retracé la Dr Charlène Duchanois, médecin urgentiste au CHU de Nancy et coordinatrice de l'Observatoire national des accouchements inopinés extrahospitaliers.

Interrogée sur la proportion d'accouchements hors établissement dans d'autres pays, elle a évoqué une "incidence très basse" dans les pays nordiques alors même que les maternités sont très concentrées. Cela vient notamment du fait qu'ils dépistent les facteurs de risque d'accouchement inopiné, a-t-elle ajouté.

"Relooking" de l'observatoire pour 2026

L'Observatoire national des accouchements inopinés extrahospitaliers constitue une autre source de données.

Lancé par les Hospices civils de Lyon (HCL) en 2011 puis géré par le CHU de Nantes, cet observatoire "prospectif et multicentrique" a toutefois vu son activité décliner au cours des dernières années, a expliqué mercredi Charlène Duchanois. Dans le contexte polémique actuel autour de la fermeture de maternités, les CHU de Nantes et de Nancy, en collaboration avec les HCL, ont décidé de le relancer, a-t-elle relaté.

Il s'agit en effet d'un outil épidémiologique "puissant" regroupant les données de 80 Smur et de plus de 3.400 parturientes, a-t-elle mis en avant. Elle le juge également "hautement valorisable" car il pourrait donner des éléments pour de nombreux articles scientifiques.

L'observatoire a été "relooké" à partir de 2024 pour une relance début 2026. Un nouveau formulaire de recueil des données (CRF, case report form) est en cours d'élaboration et devrait être disponible au 1er janvier 2026. "Beaucoup de données étaient inexploitables," ce qui a conduit à un nettoyage de la base, a expliqué Charlène Duchanois. Parmi les ajouts, il sera par exemple précisé si l'accouchement était prévu à domicile et il y aura des données des Drom et un suivi allant "au-delà de J7".

La gouvernance de l'observatoire a été revue. Elle est organisée autour d'un comité de pilotage (avec principalement des gynécologues-obstétriciens, des sages-femmes et des urgentistes, et en attente d'un référent en pédiatrie et en néonatalogie), un comité scientifique et un comité technique.

Plusieurs accords ont été obtenus auprès de futurs centres d'inclusion/Smur, a rapporté Charlène Duchanois. Ils sont situés dans le Grand Est, en Bourgogne-Franche-Comté, Occitanie, Bretagne, Pays de la Loire, Nouvelle-Calédonie et à La Réunion. Auvergne-Rhône-Alpes et la Guyane doivent aussi prochainement y participer, a expliqué sa coordinatrice, qui appelle toutes les régions à rejoindre l'observatoire.

Sont par ailleurs partenaires la Société française de médecine d'urgence (SFMU), la SFMP, le Collège national des gynécologues-obstétriciens de France (CNGOF), la Fédération française des réseaux de santé en périnatalité (FFRSP) et bientôt la Société française de pédiatrie (SFP).

L'idée est de promouvoir une "réelle collaboration multidisciplinaire" entre les maternités, les dispositifs spécifiques régionaux en périnatalité (DSRP, ex-réseaux de santé en périnatalité) et les urgentistes, et de récupérer des données du PMSI, des PMI (protection maternelle et infantile), des sages-femmes libérales et du système national des données de santé (SNDS).

Parmi les objectifs de l'observatoire, Charlène Duchanois a listé la mesure de l'incidence des accouchements inopinés extrahospitaliers et sa comparaison à l'activité globale ainsi que la description des étapes de la régulation médicale et des modalités de prise en charge et d'orientation maternelles et néonatales. Y figurent également le dépistage des facteurs de risque d'accouchement inopiné extrahospitalier, l'identification des difficultés, risques et complications éventuelles immédiates, l'analyse des caractéristiques maternelles et néonatales en post-partum immédiat et en suites de couches et l'étude du devenir maternel à plus de J7.

Les critères d'inclusion sont les accouchements inopinés hors maternité (y compris ceux dans un établissement de santé en dehors de la maternité) pris en charge par une équipe Smur (polyvalent ou pédiatrique) lors d'interventions primaires ou secondaires, qu'ils soient réalisés en présence du Smur ou avant son arrivée sur place.

L'inclusion passe par un consentement oral et la distribution d'une fiche d'information. Les accouchements ne sont pas pris en compte en cas de refus de la parturiente, de personne mineure, sous tutelle, curatelle ou sauvegarde de justice ou avec pathologies psychiatriques lourdes rendant le consentement impossible.

Des nouveau-nés en bonne santé mais une lutte contre l'hypothermie à améliorer

Pour le moment, les données de l'observatoire n'ont donné lieu qu'à deux publications, en 2019 et 2020 dans le Scandinavian Journal of Trauma, Resuscitation and Emergency Medicine, sur le réchauffement des nouveau-nés et sur les facteurs de risque pour le nouveau-né.

Deux nouveaux articles ont été rédigés sur la base des données des 13 années de fonctionnement de l'observatoire et sont en cours de relecture. Dans l'attente de leur publication, Charlène Duchanois a donné des tendances et non des données chiffrées.

Le premier article montre que les femmes accouchant de manière inopinée hors maternité sont des multipares avec des grossesses suivies et que les nouveau-nés sont quasiment à terme. Elle n'a pas relevé de lien avec la distance entre domicile et maternité ni avec des facteurs de vulnérabilité.

S'agissant des pratiques, elle souligne qu'il y a encore "un peu trop de gestes invasifs" sur les nouveau-nés, avec encore beaucoup de mesures de glycémie et d'aspirations nasopharyngées inutiles. Les délais entre la naissance et la prise en charge à la maternité sont d'environ une heure mais "c'est encore trop long" car les nouveau-nés arrivent souvent en hypothermie, a-t-elle pointé en soulignant l'importance de réduire ce délai.

Elle a observé que ces accouchements s'accompagnent de "peu de complications". Il s'agit principalement pour la mère d'hémorragies de la délivrance et, pour le nouveau-né, de complications liées à la prématurité mais également d'hypothermie.

Le deuxième article évalue les pratiques des urgentistes. Il met en évidence notamment l'augmentation des "délivrances dirigées" depuis les recommandations de 2022, quasiment une fois sur deux actuellement. Il met également en avant l'importance de former les professionnels sur la lutte contre l'hypothermie car des nouveau-nés arrivent encore avec "zéro mesure de réchauffement" (bonnet, peau à peau…).

Pour le Pr Tahar Chouihed, chef du service des urgences et du Samu du CHU de Nancy, c'est un "message fort" à faire passer car "on n'a pas progressé en 30 ans sur l'hypothermie" ce qui est "affligeant". On pourrait aussi gagner du temps en ne pratiquant pas les gestes invasifs inutiles, a-t-il ajouté.

cb/nc/APMnews

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies pour réaliser des statistiques de visites.