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28/01 2022
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LES ACTEURS DES HÔPITAUX DE PROXIMITÉ, DES CPTS ET DES CENTRES DE SANTÉ PLAIDENT POUR SE RAPPROCHER

PARIS, 28 janvier 2022 (APMnews) - Les représentants de la Fédération nationale des établissements de santé de proximité (FNESP) comme ceux des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et des centres de santé ont appelé jeudi à associer plus étroitement les hôpitaux de proximité et les CPTS, lors d'une audition au Sénat.

Ces représentants des établissements de santé de proximité et des formes d'exercice regroupé de professionnels de santé étaient entendus par la commission d'enquête du Sénat relative à "la santé et la situation de l'hôpital en France", présidée par Bernard Jomier (PS, Paris).

Interrogé sur l'articulation entre médecine de ville et hôpital, le Dr Pascal Gendry, le président d'Avenir des équipes coordonnées (AVECsanté) a fait part de son regret de voir certains patients suivis au long cours lui échapper "totalement" quand ceux-ci "partent à l'hôpital", notamment pour des prises en charge en néphrologie et en cancérologie.

"Nous, on les voit plus que lors d'épisodes aigus", a-t-il ajouté.

Le Dr Hélène Colombani, présidente de la Fédération nationale des centres de santé (FNCS), a quant à elle mis en avant un manque de visibilité des professionnels de santé présents sur un territoire chez les professionnels de ville comme à l'hôpital, en soulignant toutefois que "les relations [ville-hôpital] se sont clairement améliorées depuis quelques années".

La présidente de la FNESP a souligné à ce sujet la nécessité de "bien connaître son territoire" pour déployer une offre de consultations avancées qui soit adaptée, complémentaire et non concurrentielle avec l'offre de spécialités du territoire.

Le Dr Colombani a considéré que les acteurs hospitaliers comme libéraux devraient notamment travailler à une meilleure préparation des hospitalisations et des sorties des patients, en soulignant au passage le manque de solutions informatiques interopérables pour faciliter les parcours ville-hôpital.

"Il faut des MSP [maisons de santé pluriprofessionnelles] solides, avec une fonction de coordination reconnue et des systèmes d'information adaptés et interopérables", a abondé le Dr Pascal Gendry, "mais il faut que nos systèmes d'information puissent discuter avec les systèmes d'information de l'hôpital".

Un rôle clef pour les CPTS dans l'articulation ville-hôpital

Tous les acteurs auditionnés jeudi par le Sénat ont reconnu le rôle clef que doivent jouer les communautés professionnelles territoriales de santé pour améliorer l'articulation ville-hôpital.

"Une CPTS doit intégrer tous les acteurs du soin sur le territoire dont les hôpitaux locaux et le médico-social", a ainsi déclaré le Dr Jean-François Ricono pour la FNESP.

"Nous avons créé, dans notre CPTS, une cellule de coordination ville-hôpital qui fonctionne depuis deux ans et qui va s'occuper, à notre demande mais aussi à celle de l'hôpital, de comment on fait rentrer un patient à l'hôpital, comment est-ce qu'on gère le séjour et qu'on apporte des informations aux professionnels qui s'occupent de lui pendant son séjour, comment on est informé [de l'évolution de la prise en charge du patient] et surtout comment on organise les sorties", a cité le Dr Claude Leicher, président de la Fédération nationale des communautés professionnelles territoriales de santé (FCPTS).

"C'est un axe central du travail des CPTS", a-t-il appuyé, en insistant sur la nécessité "[d']obtenir une anticipation de minimum 12 heures" de la sortie des patients pour les professionnels de ville qui l'accompagneront pour la suite de son parcours.

Le Dr Claude Leicher a également défendu l'intérêt de fonctionner en "inter-CPTS ville-hôpital", en regroupant plusieurs CPTS et établissements sur un territoire sans pour autant avoir "de formalisation juridique": "Grosso modo, ça veut dire juste faire une boucle WhatsApp."

Il a également plaidé en faveur de la création de cellules ville-hôpital "pour les cas complexes": "Pour que nos collègues de l'hôpital comprennent qu'on prend en charge des cas de plus en plus lourds, de plus en plus complexes, mais qu'on peut faire mieux."

Il a pris pour exemple le protocole développé par sa CPTS à Valence pour développer les chimiothérapies orales ambulatoires avec le centre de lutte contre le cancer (CLCC) Léon-Bérard (Lyon).

Le Dr Pascal Gendry a cependant appelé à "ne pas limiter les CPTS aux seuls professionnels libéraux", mais à y inclure aussi d'autres acteurs que les centres de santé et les hôpitaux: "La CPTS n'est pas simplement qu'une histoire de professionnels de santé en soins ambulatoires."

Il s'est également montré prudent sur le développement de la télémédecine à l'hôpital: "C'est l'hôpital qui débarque à la maison et pas forcément de façon optimum."

De son côté, le Dr Hélène Colombani a salué le développement de la télé-expertise dans certains domaines comme la dermatologie ou l'ophtalmologie.

"Cependant, il ne faut pas croire qu'on va solutionner tous les problèmes des déserts médicaux par ces outils-là, ils doivent s'inscrire dans un parcours pour le patient", a-t-elle pondéré.

Lors de cette audition, les représentants des formes d'exercice ambulatoire coordonné ont plébiscité l'idée d'"un Ségur des soins primaires" pour repenser de façon systémique l'organisation de l'offre de proximité.

gl/nc/APMnews

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LES ACTEURS DES HÔPITAUX DE PROXIMITÉ, DES CPTS ET DES CENTRES DE SANTÉ PLAIDENT POUR SE RAPPROCHER

PARIS, 28 janvier 2022 (APMnews) - Les représentants de la Fédération nationale des établissements de santé de proximité (FNESP) comme ceux des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et des centres de santé ont appelé jeudi à associer plus étroitement les hôpitaux de proximité et les CPTS, lors d'une audition au Sénat.

Ces représentants des établissements de santé de proximité et des formes d'exercice regroupé de professionnels de santé étaient entendus par la commission d'enquête du Sénat relative à "la santé et la situation de l'hôpital en France", présidée par Bernard Jomier (PS, Paris).

Interrogé sur l'articulation entre médecine de ville et hôpital, le Dr Pascal Gendry, le président d'Avenir des équipes coordonnées (AVECsanté) a fait part de son regret de voir certains patients suivis au long cours lui échapper "totalement" quand ceux-ci "partent à l'hôpital", notamment pour des prises en charge en néphrologie et en cancérologie.

"Nous, on les voit plus que lors d'épisodes aigus", a-t-il ajouté.

Le Dr Hélène Colombani, présidente de la Fédération nationale des centres de santé (FNCS), a quant à elle mis en avant un manque de visibilité des professionnels de santé présents sur un territoire chez les professionnels de ville comme à l'hôpital, en soulignant toutefois que "les relations [ville-hôpital] se sont clairement améliorées depuis quelques années".

La présidente de la FNESP a souligné à ce sujet la nécessité de "bien connaître son territoire" pour déployer une offre de consultations avancées qui soit adaptée, complémentaire et non concurrentielle avec l'offre de spécialités du territoire.

Le Dr Colombani a considéré que les acteurs hospitaliers comme libéraux devraient notamment travailler à une meilleure préparation des hospitalisations et des sorties des patients, en soulignant au passage le manque de solutions informatiques interopérables pour faciliter les parcours ville-hôpital.

"Il faut des MSP [maisons de santé pluriprofessionnelles] solides, avec une fonction de coordination reconnue et des systèmes d'information adaptés et interopérables", a abondé le Dr Pascal Gendry, "mais il faut que nos systèmes d'information puissent discuter avec les systèmes d'information de l'hôpital".

Un rôle clef pour les CPTS dans l'articulation ville-hôpital

Tous les acteurs auditionnés jeudi par le Sénat ont reconnu le rôle clef que doivent jouer les communautés professionnelles territoriales de santé pour améliorer l'articulation ville-hôpital.

"Une CPTS doit intégrer tous les acteurs du soin sur le territoire dont les hôpitaux locaux et le médico-social", a ainsi déclaré le Dr Jean-François Ricono pour la FNESP.

"Nous avons créé, dans notre CPTS, une cellule de coordination ville-hôpital qui fonctionne depuis deux ans et qui va s'occuper, à notre demande mais aussi à celle de l'hôpital, de comment on fait rentrer un patient à l'hôpital, comment est-ce qu'on gère le séjour et qu'on apporte des informations aux professionnels qui s'occupent de lui pendant son séjour, comment on est informé [de l'évolution de la prise en charge du patient] et surtout comment on organise les sorties", a cité le Dr Claude Leicher, président de la Fédération nationale des communautés professionnelles territoriales de santé (FCPTS).

"C'est un axe central du travail des CPTS", a-t-il appuyé, en insistant sur la nécessité "[d']obtenir une anticipation de minimum 12 heures" de la sortie des patients pour les professionnels de ville qui l'accompagneront pour la suite de son parcours.

Le Dr Claude Leicher a également défendu l'intérêt de fonctionner en "inter-CPTS ville-hôpital", en regroupant plusieurs CPTS et établissements sur un territoire sans pour autant avoir "de formalisation juridique": "Grosso modo, ça veut dire juste faire une boucle WhatsApp."

Il a également plaidé en faveur de la création de cellules ville-hôpital "pour les cas complexes": "Pour que nos collègues de l'hôpital comprennent qu'on prend en charge des cas de plus en plus lourds, de plus en plus complexes, mais qu'on peut faire mieux."

Il a pris pour exemple le protocole développé par sa CPTS à Valence pour développer les chimiothérapies orales ambulatoires avec le centre de lutte contre le cancer (CLCC) Léon-Bérard (Lyon).

Le Dr Pascal Gendry a cependant appelé à "ne pas limiter les CPTS aux seuls professionnels libéraux", mais à y inclure aussi d'autres acteurs que les centres de santé et les hôpitaux: "La CPTS n'est pas simplement qu'une histoire de professionnels de santé en soins ambulatoires."

Il s'est également montré prudent sur le développement de la télémédecine à l'hôpital: "C'est l'hôpital qui débarque à la maison et pas forcément de façon optimum."

De son côté, le Dr Hélène Colombani a salué le développement de la télé-expertise dans certains domaines comme la dermatologie ou l'ophtalmologie.

"Cependant, il ne faut pas croire qu'on va solutionner tous les problèmes des déserts médicaux par ces outils-là, ils doivent s'inscrire dans un parcours pour le patient", a-t-elle pondéré.

Lors de cette audition, les représentants des formes d'exercice ambulatoire coordonné ont plébiscité l'idée d'"un Ségur des soins primaires" pour repenser de façon systémique l'organisation de l'offre de proximité.

gl/nc/APMnews

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