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LES DÉLAIS D'ACCÈS À L'ENDOSCOPIE DIGESTIVE SE SONT CONSIDÉRABLEMENT ALLONGÉS EN 10 ANS (DREES)
Pour les nouveaux patients, le délai médian entre la dernière consultation de médecine générale et celle de gastro-entérologie (qui permet de valider l'indication pour l'endoscopie) a atteint 33 jours en 2023, alors qu'il était de 21 jours en 2024.
Une fois l'indication confirmée par le spécialiste, le délai médian jusqu'à réalisation de l'endoscopie digestive a été de 40 jours en 2023, contre 22 jours une décennie plus tôt.
Si on prend en compte l'ensemble du parcours, la durée médiane entre la consultation de médecine générale et l'examen est passée de 49 jours à 84 jours, soit plus d'un mois de différence.
"Ces délais ont connu une hausse progressive et significative au cours des 10 dernières années", ce qui révèle "une double difficulté d'accès à l'endoscopie digestive: d'une part, à la consultation spécialisée de gastro-entérologie […], et d'autre part, à la programmation effective de l'acte d'endoscopie", commente la Drees.
Il y a ainsi "une dégradation structurelle des délais d'accès en dehors des situations urgentes", car ces tendances restent vraies dans une analyse excluant les patients hospitalisés ou pris en charge en urgence entre deux consultations.
Ces délais varient fortement entre les régions, avec jusqu'à 76 jours entre la consultation spécialisée et l'endoscopie dans le Loir-et-Cher, contre un minimum de 21 jours en Guyane. Cette variation ne serait pas liée au taux de recours car il existe des territoires avec des délais courts et des taux de recours aussi bien élevés que faibles.
Selon le type d'établissement, des différences apparaissent uniquement au moment de la programmation de l'examen. Le délai est ainsi plus court dans le secteur privé lucratif que dans le public, à 37 jours contre 55 jours en 2023.
"Cet écart, déjà présent il y a 10 ans, s'est progressivement creusé", précise la Drees. En 2014, la différence entre le privé lucratif et le public était alors de 10 jours, avec des délais médians de 20 jours et 30 jours respectivement.
Alors que la Drees constate de fortes inégalités d'accès à l'endoscopie entre les milieux les plus modestes et les plus aisés (cf dépêche du 19/12/2025 à 12:17), elle note aussi que l'attente est "globalement plus courte" pour les patients issus des milieux les plus défavorisés.
Sur la période 2016-2021, le délai médian entre la consultation de médecine générale et celle de gastro-entérologie a ainsi été de 21 jours pour les 10% des personnes les plus modestes mais de 32 jours pour les 10% les plus favorisées. Après la consultation spécialisée, l'écart est toujours présent mais plus réduit, avec des délais médians jusqu'à l'examen de 30 jours et 36 jours respectivement.
Ce résultat n'est cependant pas interprété comme un avantage des milieux modestes mais s'expliquerait plutôt "par une priorisation clinique [des patients les plus modestes] en présence de symptômes potentiellement plus avancés", tandis que "les patients aisés peuvent bénéficier plus souvent de la coloscopie dans un cadre préventif et de surveillance, ce qui conduirait à des délais plus longs".
Pour rappel, l'endoscopie digestive est un examen central dans le dépistage et le diagnostic, notamment des cancers digestifs (colorectaux et gastriques) et dans la surveillance de maladies chroniques. Elle peut aussi être utilisée à des fins thérapeutiques, par exemple avec la résection de polypes.
Cette étude a été réalisée à partir de données sur les actes d'endoscopie digestive réalisés en France entre 2014 et 2023, extraites du système national des données de santé (SNDS). Au total, 29 millions d'actes d'endoscopie digestive ont été réalisés sur 13,3 millions de patients sur cette période, comprenant notamment des coloscopies et des endoscopies œso-gastro-duodénales (EOGD).
(Drees, Etudes & résultats, décembre 2025, n°1359)
pl/nc/APMnews
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LES DÉLAIS D'ACCÈS À L'ENDOSCOPIE DIGESTIVE SE SONT CONSIDÉRABLEMENT ALLONGÉS EN 10 ANS (DREES)
Pour les nouveaux patients, le délai médian entre la dernière consultation de médecine générale et celle de gastro-entérologie (qui permet de valider l'indication pour l'endoscopie) a atteint 33 jours en 2023, alors qu'il était de 21 jours en 2024.
Une fois l'indication confirmée par le spécialiste, le délai médian jusqu'à réalisation de l'endoscopie digestive a été de 40 jours en 2023, contre 22 jours une décennie plus tôt.
Si on prend en compte l'ensemble du parcours, la durée médiane entre la consultation de médecine générale et l'examen est passée de 49 jours à 84 jours, soit plus d'un mois de différence.
"Ces délais ont connu une hausse progressive et significative au cours des 10 dernières années", ce qui révèle "une double difficulté d'accès à l'endoscopie digestive: d'une part, à la consultation spécialisée de gastro-entérologie […], et d'autre part, à la programmation effective de l'acte d'endoscopie", commente la Drees.
Il y a ainsi "une dégradation structurelle des délais d'accès en dehors des situations urgentes", car ces tendances restent vraies dans une analyse excluant les patients hospitalisés ou pris en charge en urgence entre deux consultations.
Ces délais varient fortement entre les régions, avec jusqu'à 76 jours entre la consultation spécialisée et l'endoscopie dans le Loir-et-Cher, contre un minimum de 21 jours en Guyane. Cette variation ne serait pas liée au taux de recours car il existe des territoires avec des délais courts et des taux de recours aussi bien élevés que faibles.
Selon le type d'établissement, des différences apparaissent uniquement au moment de la programmation de l'examen. Le délai est ainsi plus court dans le secteur privé lucratif que dans le public, à 37 jours contre 55 jours en 2023.
"Cet écart, déjà présent il y a 10 ans, s'est progressivement creusé", précise la Drees. En 2014, la différence entre le privé lucratif et le public était alors de 10 jours, avec des délais médians de 20 jours et 30 jours respectivement.
Alors que la Drees constate de fortes inégalités d'accès à l'endoscopie entre les milieux les plus modestes et les plus aisés (cf dépêche du 19/12/2025 à 12:17), elle note aussi que l'attente est "globalement plus courte" pour les patients issus des milieux les plus défavorisés.
Sur la période 2016-2021, le délai médian entre la consultation de médecine générale et celle de gastro-entérologie a ainsi été de 21 jours pour les 10% des personnes les plus modestes mais de 32 jours pour les 10% les plus favorisées. Après la consultation spécialisée, l'écart est toujours présent mais plus réduit, avec des délais médians jusqu'à l'examen de 30 jours et 36 jours respectivement.
Ce résultat n'est cependant pas interprété comme un avantage des milieux modestes mais s'expliquerait plutôt "par une priorisation clinique [des patients les plus modestes] en présence de symptômes potentiellement plus avancés", tandis que "les patients aisés peuvent bénéficier plus souvent de la coloscopie dans un cadre préventif et de surveillance, ce qui conduirait à des délais plus longs".
Pour rappel, l'endoscopie digestive est un examen central dans le dépistage et le diagnostic, notamment des cancers digestifs (colorectaux et gastriques) et dans la surveillance de maladies chroniques. Elle peut aussi être utilisée à des fins thérapeutiques, par exemple avec la résection de polypes.
Cette étude a été réalisée à partir de données sur les actes d'endoscopie digestive réalisés en France entre 2014 et 2023, extraites du système national des données de santé (SNDS). Au total, 29 millions d'actes d'endoscopie digestive ont été réalisés sur 13,3 millions de patients sur cette période, comprenant notamment des coloscopies et des endoscopies œso-gastro-duodénales (EOGD).
(Drees, Etudes & résultats, décembre 2025, n°1359)
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