Actualités de l'Urgence - APM

Carte réalisée par APMnews. En jaune, le département des Vosges.

"On n'est pas fusionnés, mais on veut se positionner comme groupe hospitalier de recours pour les Vosges, sur toutes les spécialités médicales et chirurgicales qui ne relèveraient pas de la compétence d'un CHU", a synthétisé Dominique Cheveau, directeur des CH d'Epinal et Remiremont, ainsi que du centre hospitalier de l'Ouest vosgien (CHOV, Vittel-Neufchâteau).

"Une rivalité historique entre les deux établissements" avait longtemps grevé leur rapprochement, comme le soulignait la chambre régionale des comptes (CRC) du Grand Est dans un rapport paru début octobre.

La défiance qui pouvait exister entre les deux communautés médicales avait conduit l'agence régionale de santé (ARS) à confier en 2019 une mission de médiation au président du conseil départemental des Vosges François Vannson (LR) pour parvenir à trouver un accord sur un volet médical du contrat de performance des deux CH, alors confrontés à d'importantes difficultés financières (cf dépêche du 05/02/2019 à 11:15).

Des coopérations facilitées par des projets d'établissements convergents

Les deux établissements ont finalement élaboré un projet médical commun en 2020, avant d'accroître leur rapprochement en 2021 avec de nouveaux projets d'établissements "avec énormément de points de convergence", a rapporté Dominique Cheveau.

"De plus en plus, on essaye de faire en sorte que les activités soient bi-sites", a-t-il poursuivi, "les deux établissements commencent à travailler de façon beaucoup plus proche".

Les deux hôpitaux ont ainsi mutualisé leur permanence des soins (PDS) sur plusieurs spécialités: la PDS d'orthopédie-traumatologie est assurée par Remiremont tandis que la PDS de chirurgie viscérale et d'urologie est assurée par Epinal.

"On raisonne en bi-site", a développé Dominique Cheveau, en expliquant que les deux établissements réorganisaient progressivement leurs activités en synergie en privilégiant "là où l'établissement est le meilleur".

"L'orientation est plus chirurgicale sur Remiremont et plus médicale sur Epinal", a-t-il schématisé.

Malgré cette réorganisation, les hôpitaux vosgiens connaissent encore des tensions en ressources médicales, notamment en anesthésie, en gynéco-obstétrique et plus encore pour les soins de suite et de réadaptation (SSR): "On a plus de 80 lits [de SSR] fermés faute de personnel médical et paramédical sur les trois établissements avec le CHOV."

"Les trajectoires financières ne sont pas bonnes, il n'y a aucun établissement vosgien qui soit en bonne situation financière", a observé le directeur, alors que les CH d'Epinal et Remiremont ont accusé des déficits respectifs de 13,7 millions d'euros (M€) et 2,1 M€ en 2021.

"On n'a pas retrouvé l'activité de 2019, avec un niveau de charge supérieur", a-t-il expliqué en pointant notamment les surcoûts issus des revalorisations salariales du Ségur de la santé.

Le directeur a assuré que l'ensemble des recommandations formulées par la CRC avaient été suivies ou étaient en cours d'application en ce qui concernait la gouvernance: "On est en train de réaliser la charte de gouvernance, avec une délégation de responsabilité chez les chefs de pôles, et je vais déléguer une partie des responsabilités de gestion aux chefs de pôles."

Des directoires élargis pour les deux hôpitaux

Il a souligné au passage que les directoires des hôpitaux d'Epinal et Remiremont accueillaient désormais les présidents des CME des deux établissements, ainsi que des représentants de communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).

"Tout le monde est très content de ça", a-t-il assuré, "ça permet d'aborder des questions très basiques sur le parcours du patient, l'accessibilité à l'hôpital, l'accessibilité à la ville".

Les hôpitaux vosgiens devraient accroître prochainement leurs coopérations avec la ville avec la création d'un plateau d'imagerie médicale mutualisé (Pimm).

gl/nc/APMnews