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Les principaux hôpitaux d'Occitanie (source: CHU de Toulouse)

Cette alliance "ne part pas de rien [mais repose] sur des collaborations qui existent déjà entre le CHU et les CH, entre les CH entre eux", a rappelé le Pr Didier Carrié, assesseur de la faculté de santé de Toulouse, en charge de la politique territoriale, élu président de l'association.

Issu d'un travail mené depuis un an et demi, H2O a pour objectif de conforter l'offre de soins sur le territoire et de développer les synergies entre hôpitaux publics dans les domaines du soin, de la recherche et de l'enseignement, a-t-il décrit.

Pour l'actuel chef de service cardiologie du centre hospitalier (CH) de Cahors, ce travail va notamment permettre de "désemboliser" le CHU de Toulouse et de mieux orienter les patients.

Concrètement, 200 médecins du CHU vont se déplacer dans les CH du territoire pour faire vivre les coopérations territoriales dans une dizaine de spécialités: imagerie médicale, cardiologie, néphrologie, hépato-gastro-entérologie, neurologie, médecine d'urgence, gériatrie, dermatologie, ORL, orthopédie, urologie, odontologie et médecine nucléaire, est-il énuméré dans le communiqué diffusé le jour même.

"Dans le même temps, plus de 100 de médecins en provenance de ces mêmes CH interviennent régulièrement au CHU soit pour parfaire leur formation leur permettant ainsi d'acquérir de nouvelles compétences, soit pour assurer une activité clinique au CHU et accéder aux plateaux techniques ainsi qu'à des équipements spécifiques", est-il expliqué.

Des projets importants en cardiologie et neurologie

Plusieurs exemples de collaboration en cours ont été cités. Au CH d'Auch, un pôle territorial de médecine d'urgence a été créé, comprenant 70 médecins urgentistes partageant leur temps entre le CHU de Toulouse et l'hôpital auscitain.

Parmi les autres projets majeurs, les efforts du Pr Carrié pour mettre en place une équipe territoriale de cardiologie entre sept CH ont été salués. Le directeur du CH Cahors, Pierre Nogrette, a ainsi fait valoir que depuis l'arrivée du cardiologue début 2023, le nombre d'équivalents temps plein (ETP) du service cardiologie était passé de 1,5 à 3,5. En outre, Didier Carrié "a entraîné avec lui huit praticiens, qui viennent deux fois par mois faire des consultations à Cahors", a-t-il noté.

D'autres collaborations sont actives, en particulier en neurologie, avec une coopération entre cinq CH reposant sur la mise en œuvre de consultations avancées ou d'avis de télé-expertise, en biologie ou encore en urologie, avec un projet commun entre les CH de Carcassonne et de Montauban.

Ces coopérations doivent aussi s'étendre à la recherche, via l'implication de la faculté de santé de Toulouse. "La volonté est de former les futurs médecins en leur permettant de vivre une expérience enrichissante au cœur des CH de la région lors de leur formation", selon le communiqué.

Dans le cadre de la formation médicale, des stages de deuxième cycle sont proposés dans les CH d'Occitanie Ouest, hors CHU. Il est prévu d'accueillir 24 étudiants par mois en 2023-2024, puis de monter à 48 étudiants en 2024-2025.

10 futurs postes de chef de clinique de territoire

Par ailleurs, H20 accompagne le développement d'un projet de chefs de clinique de territoire, en partenariat avec l'agence régionale de santé (ARS) Occitanie et la Région. Ce projet vise à créer 10 postes pour les années 2023-2024 qui pourront exercer dans les CH d'Occitanie Ouest, au CHU et la faculté toulousaine. "Depuis novembre 2023, deux de ces postes de chefs de clinique de territoire sont déjà pourvus et permettent d'expérimenter le modèle", est-il pointé.

L'ARS et la Région ont chacune annoncé une subvention de 200.000 euros pour soutenir ce projet. La Région a en outre fait valoir qu'elle avait déjà débloqué 15 millions d'euros pour l'amélioration des conditions d'hébergement des étudiants en santé sur les territoires.

De son côté, le directeur général de l'ARS, Didier Jaffre, a souligné les difficultés démographiques de la région, jugeant toutefois qu'il était "hors de question de fermer quelque service que ce soit. Mais il faut s'en donner les moyens, et H20 est une manière de faire ça".

Outre la subvention pour les postes de chef de clinique de territoire, il s'est dit "prêt à donner, au moins en termes de visibilité, voire plus, un budget pour la coopération H2O, pour faciliter les recrutements partagés, la mise en place d'expérimentations innovantes".

Interrogé par APMnews sur l'impact de H2O sur les autorisations d'activité, le directeur général du CHU de Toulouse, Jean-François Lefebvre, a annoncé que l'association allait présenter à l'ARS "une organisation, un support juridique, qui va nous permettre de maintenir les activités de cardiologie interventionnelle, en particulier sur le Tarn avec les CH d'Albi et de Castres, en mutualisant deux autorisations d'activité entre le CHU de Toulouse et les CH".

"Ce n'est pas H2O qui va porter des autorisations", l'association n'étant "pas un super-GHT [groupement hospitalier de territoire], ni un super-hôpital", a-t-il insisté. Toutefois, en cardiologie, "le partage de temps médical permet de maintenir la prise en charge en CH, c'est une manière de maintenir les autorisations dans les hôpitaux", a-t-il jugé.

mg/ab/APMnews