Actualités de l'Urgence - APM

LES HÔPITAUX DU GHT LES COLLINES DE NORMANDIE ONT PU REDRESSER LEUR SITUATION FINANCIÈRE
FLERS (Orne), 24 septembre 2024 (APMnews) - Les hôpitaux du groupement hospitalier de territoire (GHT) Les Collines de Normandie, situés dans une zone géographique qui souffre d'une profonde raréfaction de l'offre de soins, ont pu redresser leur situation financière en développant l'activité, a rapporté leur directeur, David Trouchaud, vendredi dans une interview à APMnews.
"Nous sommes confrontés, probablement plus que pas mal d'établissements à une raréfaction extrêmement importante de l'offre de soins primaires dans notre zone, que ce soit dans la médecine libérale ou dans les cliniques privées avec la fermeture de la clinique de Flers en 2019 et celle de Vire [clinique Notre-Dame] qui est passée en ambulatoire en 2023 plus une réduction assez inquiétante du nombre de médecins de ville", a-t-il décrit.

Les trois établissements rassemblent 350 lits et places et ont enregistré 111.300 journées en 2023. Ils emploient 1.850 équivalents temps plein (ETP).
"En six ans, on est revenu sur des trajectoires financières correctes pour l'ensemble du GHT", a rapporté le directeur.
Le CH de Flers est passé de 10 millions d'euros (M€) de déficit sur 80 M€ de budget à 3 M€ de déficit sur 100 M€ de budget en 2023. Sur le Chic des Andaines, c'est un excédent de 2 M€ qui est enregistré sur un peu plus de 40 M€ et le CH de Vire atterrit autour de 1,5 M€ de déficit pour environ 40 M€ de budget.
Ce redressement a pu être obtenu grâce à deux actions engagées et en bénéficiant du report d'activité liée à l'attrition de l'offre de soins sur le territoire, a-t-il expliqué.
C'est d'abord un travail sur le parcours patient qui a compté pour faire baisser la durée moyenne de séjour (DMS) dans les médecines polyvalentes permettant aux urgentistes d'avoir moins de patients à faire monter dans les étages grâce à une fluidité plus importante, a-t-il retracé.
Cette baisse de la DMS a été obtenue en travaillant sur l'amont et sur l'aval. "Nous avons travaillé sur la prévention de l'hospitalisation et en aval, on a beaucoup œuvré à mobiliser le dispositif hébergement temporaire en sortie d'hospitalisation (HTSH) en Ehpad. Nos 900 lits d'Ehpad sur la direction commune ont aidé", a-t-il noté.
"De plus, nous avons beaucoup travaillé les sorties en SMR [soins médicaux et de réadaptation]", a-t-il ajouté.
En arrivant à "une diminution sensible de la DMS dans l'ensemble des hôpitaux", cela a permis une croissance de l'activité.
Le deuxième élément, lié au premier, tient à l'attractivité des établissements qui a pu être améliorée permettant des recrutements de médecins "à travers des filières Padhue [à diplôme hors Union européenne], mais pas seulement", a poursuivi David Trouchaud.
Par exemple pour les urgences, le GHT dispose d'une vingtaine d'ETP urgentistes sur les 33 requis. "Ce n'est pas encore la cible, mais on s'en approche", a commenté le directeur.
"Début novembre, nous aurons la première opération de la cataracte à Flers depuis 27 ans", a-t-il cité. Cela est permis par la création d'une filière ophtalmologie qui avait été perdue selon un partenariat tripartite entre le CH de Flers, celui d'Argentan et le CHU de Caen, comme présenté par le Dr Pierre-Emmanuel Henneresse, président de la commission médicale d'établissement (CME) du CH de Flers lors du congrès annuel de la Fédération hospitalière de France (FHF) Normandie début septembre à Rouen (cf dépêche du 11/09/2024 à 17:37).
"Ces logiques gagnant-gagnant créent une dynamique: on a recruté un orthoptiste et maintenant on a un Padhue qui arrive et aussi un docteur junior, une mise à disposition deux jours par semaine d'un ophtalmologiste et donc le début d'une équipe."
Le Dr Henneresse a aussi présenté le centre hépato-biliaire endoscopique diagnostique et thérapeutique interhospitalier ornais mis en place avec le CH d'Argentan, distant de 40 minutes de Flers.
D'autres partenariats similaires ont été montés pour aborder la réforme des autorisations notamment en cancérologie qui a relevé les seuils minimaux d'activité.
Pour maintenir l'activité de chirurgie mammaire à Flers en proximité pour les femmes et l'autorisation d'activité, le CH va s'appuyer sur le Centre François-Baclesse à Caen avec un chirurgien du centre de lutte contre le cancer (CLCC) qui viendra opérer à Flers.
Les CH d'Argentan et de Flers ont été retenus cet été pour l'autorisation de chirurgie bariatrique (cf dépêche du 12/09/2024 à 19:27).
En psychiatrie, le virage domiciliaire a été pris en contractant l'offre de soins hospitalière, en mettant en œuvre des alternatives à l'hospitalisation et en s'appuyant fortement sur la réhabilitation psychosociale.
Des projets d'investissement
D'autres projets sont en cours comme l'installation d'un scanner à La Ferté-Macé en vue d'éviter aux patients de venir à Flers pour un examen. Une demande d'équipement a été déposée. Un scanner est aussi souhaité aux urgences du CH de Vire, en partenariat avec la clinique dans le cadre d'un groupement d'intérêt économique (GIE) privé.
En matière d'investissement, le GHT prépare avec le soutien du Ségur la réhabilitation du SMR de Domfront (pour 1,6 M€), l'humanisation de l'Ehpad Maubert à Flers avec des travaux qui devraient commencer fin 2025 pour 1 M€ et la reconstruction d'un Ehpad à Vire pour environ 9 M€ avec un début des travaux prévu pour fin 2025-début 2026.
Le CH de Flers a répondu à un appel à projets de l'agence régionale de santé (ARS) Normandie sur l'amélioration de l'isolation pour financer le changement de 500 fenêtres sur le site Jacques-Monod. Ce chantier nécessite 470.000 €.
Les trois CH de la direction commune ont préparé un nouveau projet d'établissement en cours d'adoption. Il prévoit de consolider ce qui a pu être mis en place et de continuer à développer de nouvelles activités.
En 2023, les trois CH ont réalisé 33.600 séjours de médecine, chirurgie, obstétrique (MCO), 54.600 passages aux urgences, 162.800 consultations, 8.900 interventions au bloc et 711 naissances. Le GHT a pu investir 7,2 M€ en 2023.
sl/ab/APMnews
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LES HÔPITAUX DU GHT LES COLLINES DE NORMANDIE ONT PU REDRESSER LEUR SITUATION FINANCIÈRE
FLERS (Orne), 24 septembre 2024 (APMnews) - Les hôpitaux du groupement hospitalier de territoire (GHT) Les Collines de Normandie, situés dans une zone géographique qui souffre d'une profonde raréfaction de l'offre de soins, ont pu redresser leur situation financière en développant l'activité, a rapporté leur directeur, David Trouchaud, vendredi dans une interview à APMnews.
"Nous sommes confrontés, probablement plus que pas mal d'établissements à une raréfaction extrêmement importante de l'offre de soins primaires dans notre zone, que ce soit dans la médecine libérale ou dans les cliniques privées avec la fermeture de la clinique de Flers en 2019 et celle de Vire [clinique Notre-Dame] qui est passée en ambulatoire en 2023 plus une réduction assez inquiétante du nombre de médecins de ville", a-t-il décrit.

Les trois établissements rassemblent 350 lits et places et ont enregistré 111.300 journées en 2023. Ils emploient 1.850 équivalents temps plein (ETP).
"En six ans, on est revenu sur des trajectoires financières correctes pour l'ensemble du GHT", a rapporté le directeur.
Le CH de Flers est passé de 10 millions d'euros (M€) de déficit sur 80 M€ de budget à 3 M€ de déficit sur 100 M€ de budget en 2023. Sur le Chic des Andaines, c'est un excédent de 2 M€ qui est enregistré sur un peu plus de 40 M€ et le CH de Vire atterrit autour de 1,5 M€ de déficit pour environ 40 M€ de budget.
Ce redressement a pu être obtenu grâce à deux actions engagées et en bénéficiant du report d'activité liée à l'attrition de l'offre de soins sur le territoire, a-t-il expliqué.
C'est d'abord un travail sur le parcours patient qui a compté pour faire baisser la durée moyenne de séjour (DMS) dans les médecines polyvalentes permettant aux urgentistes d'avoir moins de patients à faire monter dans les étages grâce à une fluidité plus importante, a-t-il retracé.
Cette baisse de la DMS a été obtenue en travaillant sur l'amont et sur l'aval. "Nous avons travaillé sur la prévention de l'hospitalisation et en aval, on a beaucoup œuvré à mobiliser le dispositif hébergement temporaire en sortie d'hospitalisation (HTSH) en Ehpad. Nos 900 lits d'Ehpad sur la direction commune ont aidé", a-t-il noté.
"De plus, nous avons beaucoup travaillé les sorties en SMR [soins médicaux et de réadaptation]", a-t-il ajouté.
En arrivant à "une diminution sensible de la DMS dans l'ensemble des hôpitaux", cela a permis une croissance de l'activité.
Le deuxième élément, lié au premier, tient à l'attractivité des établissements qui a pu être améliorée permettant des recrutements de médecins "à travers des filières Padhue [à diplôme hors Union européenne], mais pas seulement", a poursuivi David Trouchaud.
Par exemple pour les urgences, le GHT dispose d'une vingtaine d'ETP urgentistes sur les 33 requis. "Ce n'est pas encore la cible, mais on s'en approche", a commenté le directeur.
"Début novembre, nous aurons la première opération de la cataracte à Flers depuis 27 ans", a-t-il cité. Cela est permis par la création d'une filière ophtalmologie qui avait été perdue selon un partenariat tripartite entre le CH de Flers, celui d'Argentan et le CHU de Caen, comme présenté par le Dr Pierre-Emmanuel Henneresse, président de la commission médicale d'établissement (CME) du CH de Flers lors du congrès annuel de la Fédération hospitalière de France (FHF) Normandie début septembre à Rouen (cf dépêche du 11/09/2024 à 17:37).
"Ces logiques gagnant-gagnant créent une dynamique: on a recruté un orthoptiste et maintenant on a un Padhue qui arrive et aussi un docteur junior, une mise à disposition deux jours par semaine d'un ophtalmologiste et donc le début d'une équipe."
Le Dr Henneresse a aussi présenté le centre hépato-biliaire endoscopique diagnostique et thérapeutique interhospitalier ornais mis en place avec le CH d'Argentan, distant de 40 minutes de Flers.
D'autres partenariats similaires ont été montés pour aborder la réforme des autorisations notamment en cancérologie qui a relevé les seuils minimaux d'activité.
Pour maintenir l'activité de chirurgie mammaire à Flers en proximité pour les femmes et l'autorisation d'activité, le CH va s'appuyer sur le Centre François-Baclesse à Caen avec un chirurgien du centre de lutte contre le cancer (CLCC) qui viendra opérer à Flers.
Les CH d'Argentan et de Flers ont été retenus cet été pour l'autorisation de chirurgie bariatrique (cf dépêche du 12/09/2024 à 19:27).
En psychiatrie, le virage domiciliaire a été pris en contractant l'offre de soins hospitalière, en mettant en œuvre des alternatives à l'hospitalisation et en s'appuyant fortement sur la réhabilitation psychosociale.
Des projets d'investissement
D'autres projets sont en cours comme l'installation d'un scanner à La Ferté-Macé en vue d'éviter aux patients de venir à Flers pour un examen. Une demande d'équipement a été déposée. Un scanner est aussi souhaité aux urgences du CH de Vire, en partenariat avec la clinique dans le cadre d'un groupement d'intérêt économique (GIE) privé.
En matière d'investissement, le GHT prépare avec le soutien du Ségur la réhabilitation du SMR de Domfront (pour 1,6 M€), l'humanisation de l'Ehpad Maubert à Flers avec des travaux qui devraient commencer fin 2025 pour 1 M€ et la reconstruction d'un Ehpad à Vire pour environ 9 M€ avec un début des travaux prévu pour fin 2025-début 2026.
Le CH de Flers a répondu à un appel à projets de l'agence régionale de santé (ARS) Normandie sur l'amélioration de l'isolation pour financer le changement de 500 fenêtres sur le site Jacques-Monod. Ce chantier nécessite 470.000 €.
Les trois CH de la direction commune ont préparé un nouveau projet d'établissement en cours d'adoption. Il prévoit de consolider ce qui a pu être mis en place et de continuer à développer de nouvelles activités.
En 2023, les trois CH ont réalisé 33.600 séjours de médecine, chirurgie, obstétrique (MCO), 54.600 passages aux urgences, 162.800 consultations, 8.900 interventions au bloc et 711 naissances. Le GHT a pu investir 7,2 M€ en 2023.
sl/ab/APMnews