Actualités de l'Urgence - APM

LES OPIOÏDES, PRINCIPALE CAUSE DE DÉCÈS LIÉS À L'ABUS DE SUBSTANCES PSYCHOACTIVES EN FRANCE SUR 2011-2021
Ces données, issues du dispositif DRAMES coordonné par les centres d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A), "indiquent qu''il faut en urgence en France un programme de distribution de la naloxone pour prévenir les surdoses d'opioïdes, y compris parmi les utilisateurs de méthadone licite", commentent Bruno Revol du CHU de Grenoble et ses collègues.
Ils formulent ces recommandations alors que jeudi, à l'occasion de la journée internationale de sensibilisation aux surdoses, la Fédération Addiction a redemandé aux pouvoirs publics de généraliser l'accès à cet antidote parmi "trois mesures à mettre en œuvre" pour réduire les décès par surdose d'opioïde en France (cf dépêche du 31/08/2023 à 11:54), note-t-on.
Dans cette étude, les chercheurs ont analysé 4.460 décès survenus en lien avec l'abus de substances psychoactives, survenus entre 2011 et 2021. Les victimes avaient 37,8 ans en moyenne et étaient davantage des hommes (dans un sex-ratio de 4 pour 1). Globalement, la polyconsommation de drogues a progressé, passant de 23,2% des décès en 2011 à 30,6% en 2021.
Parmi les décès impliquant une seule substance ou avec une substance prédominante, la méthadone, traitement de substitution opioïde (TSO), produit licite, est restée en tête des substances impliquées, représentant 35,9% des décès en 2021, malgré une baisse par rapport à 2011.
L'héroïne était la seule ou principale substance impliquée dans 21,8% des décès en 2021, en hausse par rapport à 2011.
En revanche, les décès en lien avec la buprénorphine, autre TSO, ont baissé de 14% à 6,9% et ceux en lien avec les autres opioïdes licites de 12,1% à 2,8%. Parmi ces autres opioïdes, la morphine était en tête, avec une proportion globalement stable, alors que le nombre de décès en relation avec le tramadol augmente depuis 2017.
Parmi les décès impliquant de multiples substances, les opioïdes étaient également en tête, impliqués dans 85,9% des cas et dans 41,4%, la méthadone était présente, suivie par l'héroïne retrouvée dans 39,1%.
En dehors des opioïdes, les chercheurs soulignent que les données montrent la forte hausse des décès impliquant la cocaïne, retrouvée dans moins plus de la moitié des cas en 2021 (57,8%), contre moins d'un tiers en 2011 (30,8%).
Ces résultats suggèrent l'importance de mettre en œuvre des stratégies éprouvées pour réduire ces surdoses parmi ces consommateurs de substances licites et illicites, comme un meilleur accès aux soins et un accompagnement social ainsi qu'un programme de réduction des risques et dommages, comme la distribution de naloxone à large échelle, concluent-ils.
(JAMA Network Open, publication en ligne du 30 août)
ld/nc/APMnews
Informations professionnelles
- AFMU
- Agenda
- Annonces de postes
- Annuaire de l'urgence
- Audits
- Calculateurs
- Cas cliniques
- Cochrane PEC
- COVID-19
- DynaMed
- E-learning
- Géodes
- Grand public
- Librairie
- Médecine factuelle
- Outils professionnels
- Podcast
- Portail de l'urgence
- Recherche avancée
- Recommandations
- Recommandations SFMU
- Référentiels SFMU
- Textes réglementaires
- UrgencesDPC
- Webinaire
- Weblettre

LES OPIOÏDES, PRINCIPALE CAUSE DE DÉCÈS LIÉS À L'ABUS DE SUBSTANCES PSYCHOACTIVES EN FRANCE SUR 2011-2021
Ces données, issues du dispositif DRAMES coordonné par les centres d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A), "indiquent qu''il faut en urgence en France un programme de distribution de la naloxone pour prévenir les surdoses d'opioïdes, y compris parmi les utilisateurs de méthadone licite", commentent Bruno Revol du CHU de Grenoble et ses collègues.
Ils formulent ces recommandations alors que jeudi, à l'occasion de la journée internationale de sensibilisation aux surdoses, la Fédération Addiction a redemandé aux pouvoirs publics de généraliser l'accès à cet antidote parmi "trois mesures à mettre en œuvre" pour réduire les décès par surdose d'opioïde en France (cf dépêche du 31/08/2023 à 11:54), note-t-on.
Dans cette étude, les chercheurs ont analysé 4.460 décès survenus en lien avec l'abus de substances psychoactives, survenus entre 2011 et 2021. Les victimes avaient 37,8 ans en moyenne et étaient davantage des hommes (dans un sex-ratio de 4 pour 1). Globalement, la polyconsommation de drogues a progressé, passant de 23,2% des décès en 2011 à 30,6% en 2021.
Parmi les décès impliquant une seule substance ou avec une substance prédominante, la méthadone, traitement de substitution opioïde (TSO), produit licite, est restée en tête des substances impliquées, représentant 35,9% des décès en 2021, malgré une baisse par rapport à 2011.
L'héroïne était la seule ou principale substance impliquée dans 21,8% des décès en 2021, en hausse par rapport à 2011.
En revanche, les décès en lien avec la buprénorphine, autre TSO, ont baissé de 14% à 6,9% et ceux en lien avec les autres opioïdes licites de 12,1% à 2,8%. Parmi ces autres opioïdes, la morphine était en tête, avec une proportion globalement stable, alors que le nombre de décès en relation avec le tramadol augmente depuis 2017.
Parmi les décès impliquant de multiples substances, les opioïdes étaient également en tête, impliqués dans 85,9% des cas et dans 41,4%, la méthadone était présente, suivie par l'héroïne retrouvée dans 39,1%.
En dehors des opioïdes, les chercheurs soulignent que les données montrent la forte hausse des décès impliquant la cocaïne, retrouvée dans moins plus de la moitié des cas en 2021 (57,8%), contre moins d'un tiers en 2011 (30,8%).
Ces résultats suggèrent l'importance de mettre en œuvre des stratégies éprouvées pour réduire ces surdoses parmi ces consommateurs de substances licites et illicites, comme un meilleur accès aux soins et un accompagnement social ainsi qu'un programme de réduction des risques et dommages, comme la distribution de naloxone à large échelle, concluent-ils.
(JAMA Network Open, publication en ligne du 30 août)
ld/nc/APMnews