Actualités de l'Urgence - APM

LES PASSAGES AUX URGENCES EN LIEN AVEC LA PRISE DE COCAÏNE ONT PLUS QUE TRIPLÉ ENTRE 2012 ET 2023
La cocaïne est la deuxième substance illicite la plus consommée dans le monde après le cannabis et en France, elle fait partie des drogues dont la consommation chez les adultes a augmenté significativement au cours des 10 dernières années, avec en 2023, 10% d'entre eux qui en avaient déjà pris dans leur vie (cf dépêche du 15/01/2025 à 15:19).
Dans cette étude, SPF fait le point sur l'évolution des passages aux urgences en lien avec la consommation de cocaïne entre 2012 et 2024 et celle des données issues du dispositif Drogues Info Service, précisant que sont incluses la forme poudre (la plus courante, plus généralement inhalée -ou "sniffée") et les formes "basées" (comme le free-base et le crack, qui sont fumés).
Entre 2012 et 2022, le taux de passages aux urgences en lien avec la cocaïne présente une hausse constante (à l'exception d'une stabilisation en 2019), de 9,6 passages pour 100.000 passages toutes causes en 2012 à 28,8 passages pour 100.000 en 2023, avec un bond entre 2022 et 2023, puis une stabilisation en 2024, à 27,7 passages pour 100.000, soit une moyenne de 7 passages aux urgences en lien avec la cocaïne par semaine.
Le taux d'hospitalisation suit la même tendance, passant de 12,2 hospitalisations en lien avec la cocaïne pour 100.000 hospitalisations après passage toutes causes en 2012 à 36,3 pour 100.000 en 2022, puis à 49,1 pour 100.000 en 2023. En 2024, ce taux se stabilise également (à 44,9 hospitalisations pour 100.000)
Les passages aux urgences en lien avec la cocaïne suivis d'une hospitalisation ont augmenté de manière continue entre 2012 et 2016, passant de 32,4% à 38,6%, puis ont diminué légèrement depuis 2017, avec 33,6% des passages concernés en 2024.
La dynamique du nombre de sollicitations (appels et chats) citant la cocaïne issues du dispositif Drogues Info Service est cohérente avec celle des passages aux urgences du réseau Oscour* (Organisation de la surveillance coordonnée des urgences), avec une nette tendance à la hausse entre 2012 et 2019, passant de 2.743 à 5.465 sollicitations (soit +99%).
Après une baisse en lien avec la pandémie de Covid-19, les sollicitations sont reparties à la hausse, atteignant le nombre de 7.398 en 2023. Comme pour les passages aux urgences, une stabilisation est observée en 2024.
Le profil des personnes passant aux urgences en lien avec la consommation de cocaïne correspond aux profils habituellement observés parmi les personnes les plus consommatrices au sein de la population générale, principalement des hommes, âgés de 32 ans en médiane.
La majorité des passages (70%) concernaient des personnes de 20 à 39 ans et la hausse du taux de passage aux urgences entre 2012 et 2023 concernait en particulier les 20-59 ans.
La stabilisation observée en 2024 concerne en particulier les 20-49 ans, aussi bien les hommes que les femmes. Cependant, les passages aux urgences pour cocaïne ont légèrement augmenté chez les femmes de 50-59 ans, de huit passages pour 100.000 passages toutes causes en 2023 à 9,9 en 2024, ainsi que chez les garçons de 10-19 ans, de 9,8 à 12,1 passages pour 100.000.
Les caractéristiques des consommateurs ayant sollicité le dispositif Drogues Info Service en 2024 sont similaires à celles observées à partir des services des urgences, avec notamment une féminisation (de 34% en 2023 à 37% en 2024) et un vieillissement de la population (de 26,8% pour les 40-49 ans en 2023 à 30,9%).
L'analyse des données montre par ailleurs que les diagnostics de sortie des passages aux urgences en rapport avec la cocaïne entre 2012 et 2024 étaient principalement en lien avec une intoxication (65,6%), une dépendance (13,5%) ou un sevrage (7,4%).
Des risques augmentés par la polyconsommation de drogues
Plus d'un tiers des passages bénéficiaient d'un diagnostic médical codé associé avec, en première place, la consommation d'alcool, suivie de l'intoxication par narcotique (dont les opiacés) ou psychodysleptique (14%), la consommation de cannabis (11%) ou de benzodiazépines (7%). Les autres diagnostics associés étaient liés aux manifestations cardiaques et psychiatriques, complications les plus fréquentes découlant de la consommation de cocaïne.
Enfin, les données montrent des disparités régionales importantes, avec des taux de passages très élevés en Guyane (42 passages pour 100.000 passages toutes causes en moyenne sur la période), en Provence-Alpes-Côte d'Azur (30/100.000) et en Occitanie (23/100.000).
Globalement, les observations faites à partir des données de passages aux urgences et des sollicitations reçues par le dispositif Drogues Info Service sont concordantes, concluent les auteurs.
Concernant la stabilisation observée en 2024, ils estiment qu'il est difficile de savoir s'il s'agit ou non d'une conséquence directe d'une stabilisation du nombre de consommateurs de cocaïne en France, avec notamment la mise à disposition de nouveaux produits de synthèse, comme le 3-MMC, alors que le volume des saisies de cocaïne a poursuivi sa progression en 2024.
L'analyse des données 2025 et suivantes permettra de confirmer ou d'infirmer la tendance à la stabilisation observée en 2024, indiquent les auteurs.
ld/lb/APMnews
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LES PASSAGES AUX URGENCES EN LIEN AVEC LA PRISE DE COCAÏNE ONT PLUS QUE TRIPLÉ ENTRE 2012 ET 2023
La cocaïne est la deuxième substance illicite la plus consommée dans le monde après le cannabis et en France, elle fait partie des drogues dont la consommation chez les adultes a augmenté significativement au cours des 10 dernières années, avec en 2023, 10% d'entre eux qui en avaient déjà pris dans leur vie (cf dépêche du 15/01/2025 à 15:19).
Dans cette étude, SPF fait le point sur l'évolution des passages aux urgences en lien avec la consommation de cocaïne entre 2012 et 2024 et celle des données issues du dispositif Drogues Info Service, précisant que sont incluses la forme poudre (la plus courante, plus généralement inhalée -ou "sniffée") et les formes "basées" (comme le free-base et le crack, qui sont fumés).
Entre 2012 et 2022, le taux de passages aux urgences en lien avec la cocaïne présente une hausse constante (à l'exception d'une stabilisation en 2019), de 9,6 passages pour 100.000 passages toutes causes en 2012 à 28,8 passages pour 100.000 en 2023, avec un bond entre 2022 et 2023, puis une stabilisation en 2024, à 27,7 passages pour 100.000, soit une moyenne de 7 passages aux urgences en lien avec la cocaïne par semaine.
Le taux d'hospitalisation suit la même tendance, passant de 12,2 hospitalisations en lien avec la cocaïne pour 100.000 hospitalisations après passage toutes causes en 2012 à 36,3 pour 100.000 en 2022, puis à 49,1 pour 100.000 en 2023. En 2024, ce taux se stabilise également (à 44,9 hospitalisations pour 100.000)
Les passages aux urgences en lien avec la cocaïne suivis d'une hospitalisation ont augmenté de manière continue entre 2012 et 2016, passant de 32,4% à 38,6%, puis ont diminué légèrement depuis 2017, avec 33,6% des passages concernés en 2024.
La dynamique du nombre de sollicitations (appels et chats) citant la cocaïne issues du dispositif Drogues Info Service est cohérente avec celle des passages aux urgences du réseau Oscour* (Organisation de la surveillance coordonnée des urgences), avec une nette tendance à la hausse entre 2012 et 2019, passant de 2.743 à 5.465 sollicitations (soit +99%).
Après une baisse en lien avec la pandémie de Covid-19, les sollicitations sont reparties à la hausse, atteignant le nombre de 7.398 en 2023. Comme pour les passages aux urgences, une stabilisation est observée en 2024.
Le profil des personnes passant aux urgences en lien avec la consommation de cocaïne correspond aux profils habituellement observés parmi les personnes les plus consommatrices au sein de la population générale, principalement des hommes, âgés de 32 ans en médiane.
La majorité des passages (70%) concernaient des personnes de 20 à 39 ans et la hausse du taux de passage aux urgences entre 2012 et 2023 concernait en particulier les 20-59 ans.
La stabilisation observée en 2024 concerne en particulier les 20-49 ans, aussi bien les hommes que les femmes. Cependant, les passages aux urgences pour cocaïne ont légèrement augmenté chez les femmes de 50-59 ans, de huit passages pour 100.000 passages toutes causes en 2023 à 9,9 en 2024, ainsi que chez les garçons de 10-19 ans, de 9,8 à 12,1 passages pour 100.000.
Les caractéristiques des consommateurs ayant sollicité le dispositif Drogues Info Service en 2024 sont similaires à celles observées à partir des services des urgences, avec notamment une féminisation (de 34% en 2023 à 37% en 2024) et un vieillissement de la population (de 26,8% pour les 40-49 ans en 2023 à 30,9%).
L'analyse des données montre par ailleurs que les diagnostics de sortie des passages aux urgences en rapport avec la cocaïne entre 2012 et 2024 étaient principalement en lien avec une intoxication (65,6%), une dépendance (13,5%) ou un sevrage (7,4%).
Des risques augmentés par la polyconsommation de drogues
Plus d'un tiers des passages bénéficiaient d'un diagnostic médical codé associé avec, en première place, la consommation d'alcool, suivie de l'intoxication par narcotique (dont les opiacés) ou psychodysleptique (14%), la consommation de cannabis (11%) ou de benzodiazépines (7%). Les autres diagnostics associés étaient liés aux manifestations cardiaques et psychiatriques, complications les plus fréquentes découlant de la consommation de cocaïne.
Enfin, les données montrent des disparités régionales importantes, avec des taux de passages très élevés en Guyane (42 passages pour 100.000 passages toutes causes en moyenne sur la période), en Provence-Alpes-Côte d'Azur (30/100.000) et en Occitanie (23/100.000).
Globalement, les observations faites à partir des données de passages aux urgences et des sollicitations reçues par le dispositif Drogues Info Service sont concordantes, concluent les auteurs.
Concernant la stabilisation observée en 2024, ils estiment qu'il est difficile de savoir s'il s'agit ou non d'une conséquence directe d'une stabilisation du nombre de consommateurs de cocaïne en France, avec notamment la mise à disposition de nouveaux produits de synthèse, comme le 3-MMC, alors que le volume des saisies de cocaïne a poursuivi sa progression en 2024.
L'analyse des données 2025 et suivantes permettra de confirmer ou d'infirmer la tendance à la stabilisation observée en 2024, indiquent les auteurs.
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