Actualités de l'Urgence - APM

18/11 2022
Retour

LES SAMU ET LES SAS NÉCESSITERAIENT 40% D'EFFECTIFS SUPPLÉMENTAIRES D'ASSISTANTS DE RÉGULATION MÉDICALE

PARIS, 18 novembre 2022 (APMnews) - Les Samu et services d'accès aux soins (SAS) auraient besoin de 650 assistants de régulation médicale (ARM) supplémentaires, soit 40% des effectifs de cette profession, selon les résultats d'une enquête menée par l'Union nationale des assistants de régulation médicale (Unarm), présentés vendredi lors d'un colloque organisé à Paris par cette association.

Cette enquête sur les ARM, lancée au printemps 2022 en partenariat avec Samu-Urgences de France (SUdF), a été menée auprès de 18 responsables médicaux de Samu.

"En extrapolant les conclusions de l'enquête à l'ensemble des [102] Samu, il manquerait 650 ARM soit 40% des effectifs", a expliqué Patrice Beauvilain, le secrétaire général de l'Unarm.

Pour lui, les besoins en effectifs ont doublé en raison des répercussions de la crise sanitaire du Covid-19 et du déploiement des SAS.

L'enquête de l'Unarm a également fait resurgir les inquiétudes de la profession au sujet de la date butoir à laquelle les ARM en poste avant juillet 2019 devront avoir été certifiés au sein d'un centre de formation (CFARM): sur les 18 Samu interrogés, neuf comptaient moins de 30% d'ARM certifiés, six plus de 30% et deux seulement pouvaient compter un effectif entièrement certifié.

Lors de la mise en place de la formation diplômante d'ARM à l'été 2019 (cf dépêche du 15/07/2019 à 17:30), les ARM en poste avaient initialement jusqu'au 31 décembre 2026 pour passer un entretien et valider les modules nécessaires à leur certification, mais ce délai a été ramené au 31 décembre 2023 sur avis du Conseil d'Etat (cf dépêche du 22/10/2020 à 12:55 et dépêche du 29/10/2020 à 11:39).

"Sans modification du décret en Conseil d'Etat, il faudrait certifier 68% des effectifs d'ici décembre 2023", a pointé Patrice Beauvilain, en faisant remarquer que ce délai serait intenable et risquait d'accroître plus encore la pression actuelle sur les effectifs.

Cette tension croissante sur les ressources humaines vient également se répercuter sur la formation des élèves lors de leurs stages dans les Samu, a-t-il également fait remarquer: "Quand on est à saturation et qu'en plus on a un stagiaire de CFARM à qui il faut quand même donner le goût du métier, lui donner l'envie de le faire et de le faire bien, ça fait trois possibilités de se planter."

Un métier bouleversé par le déploiement des SAS

Présent lors du colloque de l'Unarm, le Pr Louis Soulat, urgentiste au CHU de Rennes et porte-parole de SUdF, a regretté que les ARM servent trop souvent à pallier les absences des opérateurs de soins non programmés (ONSP), chargés de prendre en charge les appels de patients orientés vers une consultation en ville au sein des SAS.

"On va généraliser le SAS sans avoir eu de retour et chaque Samu va faire un SAS à sa sauce", a-t-il déploré alors que les conclusions de l'évaluation conduite par la direction générale de l'offre de soins (DGOS) début 2022 sur les 22 sites pilotes n'ont toujours pas été dévoilées.

"Je pense que la fonction d'OSNP est intéressante mais on n'a pas réussi à imposer un tronc commun dans la formation du CFARM", a-t-il poursuivi avant d'ajouter: "Ce qui me gêne le plus, c'est qu'ils sont mieux payés que les ARM, on est en train de reproduire ce qu'on avait en salle de régulation entre les régulateurs hospitaliers et libéraux."

Le porte-parole de SUdF a également dénoncé le refus du ministère de la santé d'accorder le statut de soignants aux ARM: "Pour les arrêts cardiaques, on fait de l'aide aux gestes au téléphone, il faut une formation, ça prend du temps et c'est extrêmement difficile."

"On n'a jamais eu plus besoin de structurer les Samu ou les SAS que depuis cet été, où on a rabâché le message 'Faites le 15 avant d'aller aux urgences'", a complété le Pr Louis Soulat.

gl/nc/APMnews

Les données APM Santé sont la propriété de APM International. Toute copie, republication ou redistribution des données APM Santé, notamment via la mise en antémémoire, l'encadrement ou des moyens similaires, est expressément interdite sans l'accord préalable écrit de APM. APM ne sera pas responsable des erreurs ou des retards dans les données ou de toutes actions entreprises en fonction de celles-ci ou toutes décisions prises sur la base du service. APM, APM Santé et le logo APM International, sont des marques d'APM International dans le monde. Pour de plus amples informations sur les autres services d'APM, veuillez consulter le site Web public d'APM à l'adresse www.apmnews.com

Copyright © APM-Santé - Tous droits réservés.

Informations professionnelles

18/11 2022
Retour

LES SAMU ET LES SAS NÉCESSITERAIENT 40% D'EFFECTIFS SUPPLÉMENTAIRES D'ASSISTANTS DE RÉGULATION MÉDICALE

PARIS, 18 novembre 2022 (APMnews) - Les Samu et services d'accès aux soins (SAS) auraient besoin de 650 assistants de régulation médicale (ARM) supplémentaires, soit 40% des effectifs de cette profession, selon les résultats d'une enquête menée par l'Union nationale des assistants de régulation médicale (Unarm), présentés vendredi lors d'un colloque organisé à Paris par cette association.

Cette enquête sur les ARM, lancée au printemps 2022 en partenariat avec Samu-Urgences de France (SUdF), a été menée auprès de 18 responsables médicaux de Samu.

"En extrapolant les conclusions de l'enquête à l'ensemble des [102] Samu, il manquerait 650 ARM soit 40% des effectifs", a expliqué Patrice Beauvilain, le secrétaire général de l'Unarm.

Pour lui, les besoins en effectifs ont doublé en raison des répercussions de la crise sanitaire du Covid-19 et du déploiement des SAS.

L'enquête de l'Unarm a également fait resurgir les inquiétudes de la profession au sujet de la date butoir à laquelle les ARM en poste avant juillet 2019 devront avoir été certifiés au sein d'un centre de formation (CFARM): sur les 18 Samu interrogés, neuf comptaient moins de 30% d'ARM certifiés, six plus de 30% et deux seulement pouvaient compter un effectif entièrement certifié.

Lors de la mise en place de la formation diplômante d'ARM à l'été 2019 (cf dépêche du 15/07/2019 à 17:30), les ARM en poste avaient initialement jusqu'au 31 décembre 2026 pour passer un entretien et valider les modules nécessaires à leur certification, mais ce délai a été ramené au 31 décembre 2023 sur avis du Conseil d'Etat (cf dépêche du 22/10/2020 à 12:55 et dépêche du 29/10/2020 à 11:39).

"Sans modification du décret en Conseil d'Etat, il faudrait certifier 68% des effectifs d'ici décembre 2023", a pointé Patrice Beauvilain, en faisant remarquer que ce délai serait intenable et risquait d'accroître plus encore la pression actuelle sur les effectifs.

Cette tension croissante sur les ressources humaines vient également se répercuter sur la formation des élèves lors de leurs stages dans les Samu, a-t-il également fait remarquer: "Quand on est à saturation et qu'en plus on a un stagiaire de CFARM à qui il faut quand même donner le goût du métier, lui donner l'envie de le faire et de le faire bien, ça fait trois possibilités de se planter."

Un métier bouleversé par le déploiement des SAS

Présent lors du colloque de l'Unarm, le Pr Louis Soulat, urgentiste au CHU de Rennes et porte-parole de SUdF, a regretté que les ARM servent trop souvent à pallier les absences des opérateurs de soins non programmés (ONSP), chargés de prendre en charge les appels de patients orientés vers une consultation en ville au sein des SAS.

"On va généraliser le SAS sans avoir eu de retour et chaque Samu va faire un SAS à sa sauce", a-t-il déploré alors que les conclusions de l'évaluation conduite par la direction générale de l'offre de soins (DGOS) début 2022 sur les 22 sites pilotes n'ont toujours pas été dévoilées.

"Je pense que la fonction d'OSNP est intéressante mais on n'a pas réussi à imposer un tronc commun dans la formation du CFARM", a-t-il poursuivi avant d'ajouter: "Ce qui me gêne le plus, c'est qu'ils sont mieux payés que les ARM, on est en train de reproduire ce qu'on avait en salle de régulation entre les régulateurs hospitaliers et libéraux."

Le porte-parole de SUdF a également dénoncé le refus du ministère de la santé d'accorder le statut de soignants aux ARM: "Pour les arrêts cardiaques, on fait de l'aide aux gestes au téléphone, il faut une formation, ça prend du temps et c'est extrêmement difficile."

"On n'a jamais eu plus besoin de structurer les Samu ou les SAS que depuis cet été, où on a rabâché le message 'Faites le 15 avant d'aller aux urgences'", a complété le Pr Louis Soulat.

gl/nc/APMnews