Actualités de l'Urgence - APM

Les urgences en urologie constituent le thème du rapport du congrès 2021 de l'AFU, qui sera publié dans Progrès en urologie. A travers 9 chapitres, il fait le point sur les différentes pratiques. Les urgences urologiques traitent de pathologies très différentes, de différents organes, et "le premier défi était de faire une synthèse de tout ça", a expliqué le Pr Romain Boissier (hôpital de la Conception, AP-HM, Marseille) lors d'une conférence de presse.

Le 1er article du rapport est un état des lieux des urgences en urologie, réalisé à partir du réseau de surveillance des urgences Oscour de Santé publique France, qui couvre 720 services d'urgence et plus de 93% du territoire national.

"On n'a rien trouvé sur le sujet dans la littérature, à part quelques papiers d'un centre spécifique ou d'une urgence spécifique, mais rien de global", a souligné le Pr Boissier.

L'analyse a porté sur la période 2014-2019, chaque urgence étant définie par son code CIM-10. Elle porte sur le volume des urgences urologique, le classement global de chaque type d'urgence urologique, la durée de passage, le devenir des patients, et l'évolution de l'activité sur la période.

Les urgences urologiques ont représenté sur la période étudiée 591.080 passages par an, soit 4,2% de l'ensemble des urgences. Elles ont généré 5,4% des hospitalisations, 25% des urgences urologiques aboutissant à une hospitalisation.

Ces passages aux urgences urologiques concernaient dans 35% des cas des urgences infectieuses, les plus fréquentes.

Les trois urgences urologiques les plus fréquentes étaient, pour les hommes, la colique néphrétique, la rétention aiguë d'urine et l'hématurie; pour les femmes, la cystite aiguë, la pyélonéphrite et la colique néphrétique.

La colique néphrétique, urgence la plus fréquente, de façon stable et reproductive depuis 2014, représentait en 2019 172.125 passages aux urgences. Elle générait le plus grand nombre d'hospitalisations (39.623 en 2019), avec un taux moyen d'hospitalisation de 23%.

Mais les urgences urologiques ayant les taux d'hospitalisation les plus élevés, atteignant 80%, étaient l'insuffisance rénale obstructive, la torsion testiculaire, les traumatismes des organes pelviens et des organes génitaux externes, et l'hématurie.

Les taux d'hospitalisation pour chaque urgence urologique étaient stables ou avaient diminué de 2014 à 2019.

L'analyse a permis d'identifier que pour la pyélonéphrite, la durée de passage aux urgences était supérieure à 4 heures dans 63% des cas, pour la prostatite dans 62% des cas, pour l'orchi-épididymite dans 40% des cas.

Les chapitres suivants abordent les différentes urgences, des plus rares aux plus fréquentes, que ce soit sous l'angle épidémiologique, de leur prise en charge, du parcours de soin: colique néphrétique, rétention aiguë d'urines, urgences infectieuses, urgences rares, traumatismes du parenchyme rénal, complications des traumatismes du haut appareil urinaire, urgences non infectieuses du bas appareil urinaire et organes génitaux.

Pour les urgences infectieuses, des recommandations de bonne pratique pour chaque type d'infection et chaque organe sont présentées.

Le dernier chapitre est consacré à la chirurgie d'hémostase, liée à des attaques terroristes. Pour le Pr Pierre-Henri Savoie (hôpital d'instruction des armées Sainte-Anne à Toulon), il est important que les urologues aient quelques compétences de chirurgie de sauvetage, afin que les patients puissent être stabilisés et pris en charge en réanimation, avant d'envisager une chirurgie de réparation.

Les urologues ont été sensibilisés à la possibilité d'être confrontés à des urgences de ce type, à la suite des attentats de 2015 à Paris, alors que les blessés ont souvent été adressés aux établissements les plus proches et non dans les trauma centers, souligne l'AFU.

cd/ab/APMnews