Actualités de l'Urgence - APM

Interrogé mardi par l'APM, Michel Guisset, médecin général, médecin chef de l'HIA Laveran à Marseille, a indiqué que "ce nouvel accord-cadre, signé pour cinq ans, permettrait de donner une plus grande visibilité et une meilleure traçabilité aux échanges existants entre les deux établissements".

L'AP-HM, dans un communiqué publié lundi, et le service de santé des armées (SSA) dans un communiqué publié mardi, soulignent que cet accord vise à "améliorer et à développer les échanges existants, dans le cadre de la participation de l'HIA Laveran au service public hospitalier".

"L'HIA et l'AP-HM vont renforcer leur collaboration en matière d'offre de soins: prise en charge de malades dans le cadre de diagnostics, soins ou traitements 'spécifiques à chaque établissement sous réserve du respect du libre choix' de ces patients, aide technique dans certaines disciplines non présentes sur le site de l'HIA, consultations des voyageurs, prise en charge des psychotraumatismes, etc.", précise le SSA.

"Cet accord intéresse toutes les spécialités de l'HIA. Il intègre près de 30 conventions spécifiques, qui sont évolutives", a souligné Michel Guisset. === Collaboration accrue concernant les urgences

Le nouvel accord-cadre signé entre les deux établissements prévoit notamment une collaboration "accentuée pour la réception et la prise en charge des urgences. Il est prévu l'implantation et le fonctionnement d'une antenne du Smur sur le site de Laveran, et la mise à disposition réciproque de l'hélistation", indique le SSA.

"L'accueil des urgences, tournées vers les quartiers Nord de Marseille, est un peu l'une des particularités de l'HIA Laveran. Nous accueillons déjà quelque 24.000 personnes par an, et ce nombre devrait encore croître dans les années à venir", a ajouté Michel Guisset, précisant qu'"un nouveau service des urgences de 2.000 m2 va être construit à Laveran".

"Les travaux vont commencer en juillet prochain, et l'ouverture est prévue en octobre 2017. Ces travaux représentent un investissement de 5,8 millions d'euros", a-t-il complété.

Le renforcement de la coopération entre l'HIA Laveran et l'AP-HM "concerne aussi la biologie, les autopsies médicales, la prise en charge ponctuelle des fonctions supports et médico-techniques et la mise à disposition réciproque d'équipements médicaux", indiquent par ailleurs le SSA et l'AP-HM.

Les deux établissements comptent aussi "intensifier les échanges de compétences médicales, médico-techniques et paramédicales, ainsi que les actions de formation continue, la formation d'internes civils et militaires ou encore la participation à des études cliniques et à des travaux de recherche".

"Cette collaboration renforcée avec l'AP-HM se fera sans conséquences au niveau du personnel de l'HIA", a précisé Michel Guisset.

Insistant sur le caractère évolutif de ce partenariat, "fonction des besoins de santé sur le territoire", le médecin-chef de l'HIA a ajouté qu'une "réflexion est en cours avec l'AP-HM concernant la possibilité à l'avenir d'une mutualisation des activités de biologie et des services médico-techniques", mais a précisé que "rien n'est acté pour le moment".

"Une réflexion est aussi en cours, dans le cadre du projet d'établissement de l'HIA sur la possibilité d'intégrer l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) des maladies infectieuses et tropicales de Marseille. Si nous y allons, ce sera avec l'AP-HM", a-t-il poursuivi.

=== Des collaborations renforcées "dans le cadre de la mise en place du GHT"

"Ce nouvel accord-cadre [le troisième signé entre l'HIA Laveran et l'AP-HM] inscrit plus encore l'HIA Laveran sur son territoire de santé", a insisté Michel Guisset. Il a précisé que "l'HIA, situé dans le XIIIème arrondissement de Marseille, couvre, pour l'essentiel les XIIIème et XIVème arrondissements marseillais et deux villages voisins".

"Ces collaborations ont, qui plus est, vocation à être renforcées dans le cadre de la mise en place du groupement hospitalier de territoire [GHT] des Bouches-du-Rhône, dont l'AP-HM est membre et auquel l'HIA Laveran est associé", selon lui.

Pour rappel, la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (Paca) semble s'orienter vers la création de GHT départementaux.

Ces collaborations s'inscrivent aussi "dans les orientations de la loi de programmation militaire 2014-19 et de la nouvelle loi de modernisation de notre système de santé qui reconnaît les hôpitaux militaires comme acteurs à part entière du service public hospitalier", ajoute le SSA.

Pour rappel, le SSA a détaillé en début d'année ses évolutions pour les années à venir, et notamment l'évolution de ses hôpitaux, dans une série de documents baptisés "le modèle SSA 2020".

Ce programme initie notamment la fusion de quatre HIA en deux "plateformes hospitalières" (HIA Bégin/HIA Percy, en Ile-de-France, et HIA Laveran/HIA Sainte-Anne, en Paca), "à même de déployer chacune une chaîne santé opérationnelle complète" et disposant de personnels "en permanence préparés, disponibles et réactifs", notamment "pour prendre en charge des blessés en provenance d'un théâtre d'opération".

Les quatre HIA "hors plateforme" sont, eux, engagés dans un "partenariat hospitalier civilo-militaire". Il s'agit, outre l'HIA Legouest avec le CHR de Metz-Thionville, de l'HIA Desgenettes avec les Hospices civils de Lyon (HCL), de l'HIA Robert-Picqué avec la Maison de santé protestante de Bordeaux-Bagatelle (Gironde, cf APM SNRGU006) et de l'HIA Clermont-Tonnerre avec le CHU de Brest.

La "plateforme entre l'HIA Laveran et l'HIA Sainte-Anne, situé à Toulon, est en cours de constitution", a pointé Michel Guisset.

"Elle peut avoir du sens au plan opérationnel, pour mieux répondre aux demandes des opérations extérieures. Une réflexion est aussi en cours, au sein de groupes de travail, concernant les activités qu'il serait éventuellement possible de mutualiser, qu'il s'agisse de la qualité, ou de certaines fonctions support".

"Elle est aussi conçue pour permettre aux deux établissements de recevoir un plus grand nombre de blessés, rapatriés d'opérations extérieures", a-t-il complété.

L'HIA Laveran emploie "environ 850 personnes, à 60% militaires et à 40% civils de la défense. Il compte actuellement quelque 290 lits, mais est en cours de réorganisation, en pôles d'activités, et devrait, à terme, compter quelque 236 lits".

ed/ab/APM polsan