Actualités de l'Urgence - APM

"L'organisation des moyens héliportés publics en France relève actuellement de trois entités au sein de deux ministères", rappelle la lettre de mission du député du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot), dont APMnews a eu copie, en citant la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises (DGSCGC) et la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) pour le ministère de l'intérieur et des Outre-mer, et les hélismur pour le ministère de la santé et de la prévention.

Dans son contexte, la première ministre a demandé à Pierre Morel-A-L'Huissier d'établir "un état des lieux du service public des moyens de transport héliportés et réfléchir aux voies et moyens qui permettront d'améliorer le service rendu aux usagers".

La lettre de mission cible notamment "une double problématique" concernant les secours héliportés: "celle de leur implantation et celle de leur utilisation".

A ce titre, le député est chargé d'évaluer:

• la doctrine d'emploi
• les implantations géographiques
• les instances de pilotage et coordination interservices et interministériels
• les coûts.

"Afin de définir le cadre d'emploi adapté, il convient que celui-ci soit partagé entre ces différentes entités, y compris la DGGN pour ce qui relève des missions de secours à personne et de l'aide médicale urgente [AMU], avec une définition commune des types de secours et la mise en place d'indicateurs partagés", développe par la suite la lettre de mission.

Matignon invite le député à "mener une réflexion qui, […] proposera un pilotage interministériel et interservices robuste pour une application adaptée au niveau local". "La question du donneur d'ordre de ces missions devra également être posée", ajoute la lettre.

Pierre Morel-A-L'Huissier est chargé d'établir "un premier bilan de la couverture actuelle avant d'envisager des évolutions possibles pour l'améliorer", en définissant "une grille de critères d'implantation (population et densité par secteur, flux saisonniers, accessibilité des centres hospitaliers, milieux périlleux et spécialisés...) et d'une revue détaillée des missions".

Sa mission prévoit également d'évaluer l'opportunité de créer une "instance de concertation nationale interservices et interministérielle" sur les secours héliportés.

Enfin, concernant l'aspect financier, le député est invité à conduire une "analyse de l'ensemble des charges et des coûts", en faisant une comparaison "entre les différentes structures, notamment les moyens publics" de la sécurité civile et "les contrats délégués à des entreprises privées" côté hélismur.

"L'idée, c'est de faire un audit de la situation actuelle et des moyens tous confondus", a synthétisé Pierre Morel-A-L'Huissier, contacté mardi par APMnews.

J'ai demandé à être très accompagné des deux ministères dans la mission, ministère de la santé et ministère de l'intérieur", a-t-il fait savoir.

"Il faut comprendre les attentes, les objectifs des uns et des autres, mais pouvoir dire à un moment qu'il faut coordonner les choses un peu différemment", a avancé le parlementaire, "je ne veux pas heurter des habitudes mais peut-être mettre des choses en exergue qui ne vont pas".

Après une première phase d'auditions jusqu'à la mi-juillet, Pierre Morel-A-L'Huissier devrait mener une série de déplacements aux mois de septembre et octobre afin de remettre un prérapport au contradictoire en novembre et le rapport final au 15 décembre.

Il a ainsi affiché son envie de remettre le rapport "le plus tôt possible pour peut-être une traduction budgétaire si nécessaire".

(Journal officiel, mardi 13 juin, texte 23)

gl/ab/APMnews