Actualités de l'Urgence - APM
MÉDECINS LIBÉRAUX: DES DIFFICULTÉS FREINENT LA MONTÉE EN CHARGE DES TESTS ANTIGÉNIQUES (SYNDICATS)
La réalisation de tests antigéniques par prélèvement nasopharyngé par les médecins, pharmaciens et infirmiers est prise en charge depuis le 19 octobre (cf dépêche du 28/10/2020 à 11:56). Mardi, un arrêté est venu modifier la population cible des tests antigéniques et conditionne désormais leur remboursement à l'enregistrement des résultats dans la base de données Sidep, rappelle-t-on (cf dépêche du 17/11/2020 à 10:45).
"Ces évolutions sont nécessaires et correspondent aux demandes du SML pour permettre une montée en puissance plus rapide du nombre de patients testés par les médecins", a expliqué le président du syndicat, Philippe Vermesch, lors d'une conférence de presse, mardi.
Interrogé par APMnews, le président du syndicat a détaillé les chiffres transmis par Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé, aux syndicats de médecins libéraux, lors d'une réunion mardi matin.
Au total, 200.000 tests antigéniques avaient "été livrés aux médecins généralistes" par les pharmaciens, en date de mardi. Parmi eux, 12.000 tests ont été réalisés et 2.000 médecins généralistes "ont fait au moins un test".
"Certes, c'est un chiffre qui témoigne d'une réelle mobilisation de la profession", même si Philippe Vermesch a estimé qu'"aujourd'hui, les médecins ne sont pas [très] enclins à faire les tests antigéniques".
Plusieurs freins sont dissuasifs, selon lui. Tout d'abord, pour réaliser ces tests, il faut être "très organisé". En effet, la réalisation d'un test nécessite que le médecin s'habille avec des équipements de protection individuelle (EPI), qu'il réalise le test, puis qu'ils attendent "20 minutes pour avoir le résultat", a-t-il rappelé.
Si cela peut se faire dans des structures coordonnées telles que les maisons de santé pluriprofessionnelles, en "cabinet libéral, où les médecins sont un ou deux [...], cela semble relativement difficile".
Il a également constaté que le "remplissage de Sidep" est "relativement long".
"Enfin, à la suite de plusieurs remontées de la part de ses adhérents, le SML s’inquiète de la rétention des stocks de dépistage à laquelle se livrent les pharmaciens, afin de constituer des stocks pour leurs propres opérations de dépistage", a ajouté le syndicat, dans un dossier de presse, envoyé après la conférence. "Le syndicat a demandé au ministère une clarification à ce sujet."
Deux tiers des généralistes n'envisagent pas de réaliser de tests antigéniques
De son côté, le syndicat MG France a présenté, mardi, les résultats d'une consultation menée par ses soins auprès des médecins généralistes. L'enquête a été diffusée en ligne à partir du dimanche 8 novembre et 1.610 réponses avaient été récoltées le vendredi 13 novembre.
A la question "envisagez-vous de faire des tests antigéniques au cabinet médical", plus de deux tiers des généralistes interrogés répondent par la négative. Trois médecins libéraux sur quatre n'envisagent pas non plus de les réaliser "dans le cadre d'une organisation locale".
Les généralistes évoquent plusieurs raisons qui les poussent à ne pas réaliser les tests (836 répondants à cette question). Près de la moitié d'entre eux estiment ne pas disposer d'un local adéquat et plus d'un sur cinq évoque des EPI indisponibles. Par ailleurs, 30% des répondants estiment que ce n'est pas leur travail.
Pour le syndicat, dans un communiqué accompagnant les résultats, "la possibilité de réaliser ces prélèvements dans des centres dédiés serait une solution là où c’est possible".
D'autres enseignements peuvent être tirés de cette consultation: concernant la période du 2 au 8 novembre, près de la moitié des 1.610 répondants estiment que leur niveau d'activité est resté stable tandis que pour 28,6%, il a augmenté et pour 21,9% il a diminué. Sur cette même période, les médecins ont prescrit en moyenne 20,9 tests Covid (PCR + tests antigéniques) et ont reçu 7,5 tests positifs (moyenne). Le pourcentage brut de positivité est donc de 35,6%, conclut le syndicat.
Manque d'informations
Selon le président du SML, les médecins regrettent également leur manque d'information lors d'un dépistage par un autre professionnel de santé. En effet, depuis lundi, les infirmiers et les pharmaciens sont autorisés à remplir Sidep (cf dépêche du 16/11/2020 à 11:36). Ainsi, "quand leurs patients sont dépistés par les pharmaciens [et] les infirmiers, [les médecins] n'ont pas de retours" sur les résultats des tests et Sidep "ne les informe pas non plus". "On demande que cela change rapidement", a-t-il insisté.
Dans un tweet publié mardi, la branche généraliste de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a également estimé qu'il est "très important que le médecin traitant soit informé par Sidep des résultats de tous les tests de ses patients quel que soit celui qui le réalise".
Philippe Vermesch a enfin annoncé, que, selon les chiffres transmis par Olivier Véran aux syndicats, la téléconsultation est repartie à la hausse, avec "un rythme de 500.000 téléconsultations par semaine".
af/ab/APMnews
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MÉDECINS LIBÉRAUX: DES DIFFICULTÉS FREINENT LA MONTÉE EN CHARGE DES TESTS ANTIGÉNIQUES (SYNDICATS)
La réalisation de tests antigéniques par prélèvement nasopharyngé par les médecins, pharmaciens et infirmiers est prise en charge depuis le 19 octobre (cf dépêche du 28/10/2020 à 11:56). Mardi, un arrêté est venu modifier la population cible des tests antigéniques et conditionne désormais leur remboursement à l'enregistrement des résultats dans la base de données Sidep, rappelle-t-on (cf dépêche du 17/11/2020 à 10:45).
"Ces évolutions sont nécessaires et correspondent aux demandes du SML pour permettre une montée en puissance plus rapide du nombre de patients testés par les médecins", a expliqué le président du syndicat, Philippe Vermesch, lors d'une conférence de presse, mardi.
Interrogé par APMnews, le président du syndicat a détaillé les chiffres transmis par Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé, aux syndicats de médecins libéraux, lors d'une réunion mardi matin.
Au total, 200.000 tests antigéniques avaient "été livrés aux médecins généralistes" par les pharmaciens, en date de mardi. Parmi eux, 12.000 tests ont été réalisés et 2.000 médecins généralistes "ont fait au moins un test".
"Certes, c'est un chiffre qui témoigne d'une réelle mobilisation de la profession", même si Philippe Vermesch a estimé qu'"aujourd'hui, les médecins ne sont pas [très] enclins à faire les tests antigéniques".
Plusieurs freins sont dissuasifs, selon lui. Tout d'abord, pour réaliser ces tests, il faut être "très organisé". En effet, la réalisation d'un test nécessite que le médecin s'habille avec des équipements de protection individuelle (EPI), qu'il réalise le test, puis qu'ils attendent "20 minutes pour avoir le résultat", a-t-il rappelé.
Si cela peut se faire dans des structures coordonnées telles que les maisons de santé pluriprofessionnelles, en "cabinet libéral, où les médecins sont un ou deux [...], cela semble relativement difficile".
Il a également constaté que le "remplissage de Sidep" est "relativement long".
"Enfin, à la suite de plusieurs remontées de la part de ses adhérents, le SML s’inquiète de la rétention des stocks de dépistage à laquelle se livrent les pharmaciens, afin de constituer des stocks pour leurs propres opérations de dépistage", a ajouté le syndicat, dans un dossier de presse, envoyé après la conférence. "Le syndicat a demandé au ministère une clarification à ce sujet."
Deux tiers des généralistes n'envisagent pas de réaliser de tests antigéniques
De son côté, le syndicat MG France a présenté, mardi, les résultats d'une consultation menée par ses soins auprès des médecins généralistes. L'enquête a été diffusée en ligne à partir du dimanche 8 novembre et 1.610 réponses avaient été récoltées le vendredi 13 novembre.
A la question "envisagez-vous de faire des tests antigéniques au cabinet médical", plus de deux tiers des généralistes interrogés répondent par la négative. Trois médecins libéraux sur quatre n'envisagent pas non plus de les réaliser "dans le cadre d'une organisation locale".
Les généralistes évoquent plusieurs raisons qui les poussent à ne pas réaliser les tests (836 répondants à cette question). Près de la moitié d'entre eux estiment ne pas disposer d'un local adéquat et plus d'un sur cinq évoque des EPI indisponibles. Par ailleurs, 30% des répondants estiment que ce n'est pas leur travail.
Pour le syndicat, dans un communiqué accompagnant les résultats, "la possibilité de réaliser ces prélèvements dans des centres dédiés serait une solution là où c’est possible".
D'autres enseignements peuvent être tirés de cette consultation: concernant la période du 2 au 8 novembre, près de la moitié des 1.610 répondants estiment que leur niveau d'activité est resté stable tandis que pour 28,6%, il a augmenté et pour 21,9% il a diminué. Sur cette même période, les médecins ont prescrit en moyenne 20,9 tests Covid (PCR + tests antigéniques) et ont reçu 7,5 tests positifs (moyenne). Le pourcentage brut de positivité est donc de 35,6%, conclut le syndicat.
Manque d'informations
Selon le président du SML, les médecins regrettent également leur manque d'information lors d'un dépistage par un autre professionnel de santé. En effet, depuis lundi, les infirmiers et les pharmaciens sont autorisés à remplir Sidep (cf dépêche du 16/11/2020 à 11:36). Ainsi, "quand leurs patients sont dépistés par les pharmaciens [et] les infirmiers, [les médecins] n'ont pas de retours" sur les résultats des tests et Sidep "ne les informe pas non plus". "On demande que cela change rapidement", a-t-il insisté.
Dans un tweet publié mardi, la branche généraliste de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) a également estimé qu'il est "très important que le médecin traitant soit informé par Sidep des résultats de tous les tests de ses patients quel que soit celui qui le réalise".
Philippe Vermesch a enfin annoncé, que, selon les chiffres transmis par Olivier Véran aux syndicats, la téléconsultation est repartie à la hausse, avec "un rythme de 500.000 téléconsultations par semaine".
af/ab/APMnews