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09/01 2023
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MÉDECINS LIBÉRAUX: LA PLUPART DES SYNDICATS CONSTERNÉS PAR LES ANNONCES DU CHEF DE L'ETAT

PARIS, 9 janvier 2023 (APMnews) - La plupart des syndicats de médecins libéraux ont éreinté, dans une série de communiqués, les annonces formulées vendredi par le chef de l'Etat pour la médecine de ville, l'accusant de méconnaître les attentes et les difficultés de la profession.

A l'occasion de voeux aux acteurs de la santé prononcés au centre hospitalier Sud francilien, le président de la République, Emmanuel Macron, a présenté son diagnostic sur le système de santé (cf dépêche du 06/01/2023 à 17:02), détaillé les mesures destinées aux hôpitaux (cf dépêche du 06/01/2023 à 17:19) et quelques-unes concernant les médecins libéraux, dont peu sont nouvelles (cf dépêche du 06/01/2023 à 17:08).

Il a ainsi réitéré l'objectif de 10.000 assistants médicaux en poste à la fin de l'année 2024, qui figure parmi les objectifs des négociations conventionnelles en cours (cf dépêche du 28/10/2022 à 14:33), plaidé pour un renforcement de la délégation des actes auprès des paramédicaux, un développement accru de la téléconsultation et de la télé-expertise et une meilleure rémunération de la permanence des soins ambulatoire (PDSA).

"MG France a pris connaissance avec consternation des voeux pour la santé du président de la République", a réagi le syndicat de médecins généralistes dans un communiqué diffusé samedi.

Cette organisation, qui avait pris, avec la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) ses distances vis-à-vis des revendications tarifaires et de l'appel à la grève du collectif "Médecins pour demain" (cf dépêche du 05/01/2023 à 18:53), exprime désormais ses doutes sur l'issue des négociations de la future convention médicale.

"Alors que MG France demande depuis des mois les moyens nécessaires à la médecine générale pour que chaque Français puisse bénéficier de l'accès à un médecin traitant, le président de la République explique comment nos concitoyens devraient pouvoir s'en passer", s'étonne le syndicat.

"Alors que MG France demande que soient valorisés les actes complexes du médecin généraliste et la fonction de synthèse du médecin traitant, la solution retenue consiste à mettre en avant les soins non programmés brefs, simples et répétés", poursuit-il en critiquant l'extension des délégations de tâches.

Il dénonce aussi la décision "d'ouvrir les vannes aux officines spécialisées" dans les "téléconsultations hors sol pouvant aboutir à des dérives inquiétantes pour la qualité de la prise en charge des patients".

"Au lieu de reconnaître l'engagement des médecins traitants qui continuent à tenir, au prix de leur vie familiale voire de leur santé, il leur est reproché de ne pas en faire suffisamment, et demandé de s'impliquer davantage", regrette aussi le syndicat, redoutant une disparition du médecin traitant.

"Dans ces conditions, MG France exprime de sérieux doutes sur les négociations conventionnelles qui, sans changement de cap, aboutiront logiquement à un échec", écrit le syndicat présidé par le Dr Agnès Giannotti, appelant les pouvoirs publics à des "engagements fermes comprenant notamment une remise à niveau non conditionnelle des tarifs".

"Destruction programmée de la médecine libérale" pour l'UFMLS

Le syndicat de l'Union française pour une médecine libre (UFMLS) a dénoncé samedi dans un communiqué "la destruction programmée de la médecine libérale".

"Alors que la crise est immense, le président joue petit bras et ne met rien en oeuvre pour la résoudre! Dès lors, parler de 'pacte de droits et devoirs' pour la médecine libérale sonne creux", accuse le syndicat, qui avait participé jeudi au défilé organisé par Médecins pour demain avec le Syndicat des médecins libéraux (SML) et la Fédération des médecins de France (FMF).

"Présenter le financement de 10.000 assistants médicaux comme une solution aux difficultés d'accès aux soins des Français liés à la pénurie de médecins libéraux est symbolique de cette absence totale d'écoute des professionnels de santé, de connaissances de leurs exercices et de leurs difficultés", reproche le syndicat.

Il dénonce ensuite les propos du chef de l'Etat tenus sur la délégation de tâches entre médecins et autres professionnels de santé et le rôle du médecin traitant qui pourrait désormais être confié à une "équipe traitante".

"Il y aura toujours des médecins référents, généralistes et spécialistes dans ces coalitions d'acteurs de territoires. C'est à eux de s'organiser pour trouver le temps. S'ils sont malins, ils délèguent les actes aux paramédicaux, les actes qui ont le moins de valeur", avait ainsi exposé Emmanuel Macron.

"Parler d'êtres 'malins' et de déléguer à d'autres des actes de 'moins de valeur' est indigne de la fonction présidentielle", s'emporte l'UFMLS.

Le syndicat estime que le discours présidentiel témoigne d'une méconnaissance de la médecine libérale et de son absence d'écoute, et que le chef de l'Etat "fait le choix de la confrontation et d'un conflit dur avec les médecins libéraux", dénonçant le "sabotage présidentiel des négociations conventionnelles".

Dans un communiqué intitulé "le président de la République connaît-il la médecine de ville?", le SML accuse Emmanuel Macron de n'avoir "rien compris ni entendu aux revendications des milliers de médecins libéraux qui ont manifesté [jeudi] dans la rue et aux attentes pourtant légitimes de la médecine de ville".

"Un pays qui est la septième puissance mondiale se doit pour le moins d'augmenter la valeur de la consultation médicale à la moyenne européenne", revendique le SML.

"Ce n'est pas 10.000 assistants médicaux subventionnés qui vont régler le problème de la surcharge administrative quand il nous faut embaucher 40.000 secrétaires médicales et assistants médicaux", observe le SML. Il demande par ailleurs comment les médecins sont "censés financer des locaux plus vastes alors même que les loyers professionnels actuels interdisent en pratique l'installation des médecins de secteur 1".

"Concernant la délégation d'actes, elle ne peut s'envisager qu'à partir du médecin et la plupart des médecins libéraux demandent une délégation des actes administratifs, pas des actes cliniques", ajoute le syndicat.

L'Elysée "sur une autre planète", selon la FMF

Dans un communiqué diffusé lundi, la FMF prend acte "sans surprise de l'ignorance et du mépris du monde libéral exprimés par [le] président de la République". Elle juge que "l'Elysée est sur une autre planète".

"Nous avons eu droit à une leçon de morale, car selon notre président, les médecins libéraux ne feraient plus de gardes, ne prendraient plus de nouveaux patients et mettraient trop de temps pour manger le midi alors qu'ils pourraient consulter entre midi et deux", ironise la fédération, déplorant un déséquilibre dans le discours entre la place consacrée aux hôpitaux et aux libéraux.

Elle réitère "sa demande de rémunération au tarif européen de tous les actes médicaux afin que chaque médecin puisse avoir deux équivalents temps plein salarié, des locaux idoines et non des subventions non pérennes".

La FMF critique l'idée de recourir à des "équipes traitantes" de professionnels de santé faute de médecin traitant, estimant que cela aboutira à faire disparaître le parcours de soins, "faire une médecine de moindre qualité et supprimer le rôle primordial du médecin qui lui seul peut faire un diagnostic médical et établir une prise en charge adaptée à chaque patient".

Le président de la CSMF, le Dr Franck Devulder, contacté lundi par APMnews, réserve sa réaction au lendemain de la prochaine réunion de négociation bilatérale avec l'assurance maladie, programmée mercredi soir.

Il indique avoir bien identifié les signes adressés par le chef de l'Etat à l'adresse de son syndicat, notamment s'agissant des "droits et devoirs" revendiqués par la CSMF depuis quelques années au titre de l'engagement populationnel (cf dépêche du 14/03/2018 à 18:40 et dépêche du 14/03/2018 à 18:40) et sur la nécessité de donner davantage de moyens aux médecins pour qu'ils puissent prendre en charge plus de patients.

"Nous avons entendu les paroles du président de la République, maintenant nous attendons des faits. Si ce discours ne se traduit pas dans les négociations conventionnelles, cela n'aura servi à rien", prévient le Dr Devulder. "Nous sommes dans le money time" de la négociation, souligne le syndicaliste.

Il a rappelé les propositions de la CSMF pour cette négociation, notamment la hiérarchisation des consultations et la valorisation de l'expertise (cf dépêche du 25/02/2022 à 16:40), soulignant que l'enveloppe nécessaire s'élevait à 2,5 milliards d'euros en année pleine.

Les seules annonces trouvant un écho favorable chez les médecins, hors mesures concernant l'hôpital, sont le lancement d'un travail contre les rendez-vous non honorés par les patients, approuvé par le SML et l'UFMLS.

Le SML a salué aussi la levée du plafond de 20% des téléconsultations mais uniquement au bénéfice des praticiens "hors plateformes". Franck Devulder adresse un "carton rouge" à cette annonce, redoutant que cela soit un "chèque en blanc" aux plateformes, dont la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2023 amorce toutefois la régulation.

SAS: les URPS médecins veulent temporiser

Par ailleurs, la Conférence nationale des unions régionales des professionnels de santé libéraux (CN-URPS), dans un courrier rendu public jeudi et adressé aux tutelles, a émis des réserves sur la généralisation en cours du service d'accès aux soins (SAS) alors qu'aucune évaluation des expérimentations n'est disponible.

Elle pointe les incertitudes sur le cadre conventionnel pour la rémunération du SAS, la sollicitation insuffisante des cabinets au regard des créneaux réservés pour le SAS, et la structuration juridique "problématique" et inaboutie à ce jour alors que se multiplient les invitations à recruter des assistants de régulation médicale ou des opérateurs de soins non programmés.

"Si les médecins libéraux et leurs URPS sont convaincus de la nécessité d'une réelle optimisation organisationnelle et opérationnelle, il paraît prématuré de vouloir généraliser ce qui, au regard de ces incertitudes, reste plus un concept qu'une organisation juridiquement encadrée", estime la CN-URPS.

vg/nc/APMnews

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PARIS, 9 janvier 2023 (APMnews) - La plupart des syndicats de médecins libéraux ont éreinté, dans une série de communiqués, les annonces formulées vendredi par le chef de l'Etat pour la médecine de ville, l'accusant de méconnaître les attentes et les difficultés de la profession.

A l'occasion de voeux aux acteurs de la santé prononcés au centre hospitalier Sud francilien, le président de la République, Emmanuel Macron, a présenté son diagnostic sur le système de santé (cf dépêche du 06/01/2023 à 17:02), détaillé les mesures destinées aux hôpitaux (cf dépêche du 06/01/2023 à 17:19) et quelques-unes concernant les médecins libéraux, dont peu sont nouvelles (cf dépêche du 06/01/2023 à 17:08).

Il a ainsi réitéré l'objectif de 10.000 assistants médicaux en poste à la fin de l'année 2024, qui figure parmi les objectifs des négociations conventionnelles en cours (cf dépêche du 28/10/2022 à 14:33), plaidé pour un renforcement de la délégation des actes auprès des paramédicaux, un développement accru de la téléconsultation et de la télé-expertise et une meilleure rémunération de la permanence des soins ambulatoire (PDSA).

"MG France a pris connaissance avec consternation des voeux pour la santé du président de la République", a réagi le syndicat de médecins généralistes dans un communiqué diffusé samedi.

Cette organisation, qui avait pris, avec la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) ses distances vis-à-vis des revendications tarifaires et de l'appel à la grève du collectif "Médecins pour demain" (cf dépêche du 05/01/2023 à 18:53), exprime désormais ses doutes sur l'issue des négociations de la future convention médicale.

"Alors que MG France demande depuis des mois les moyens nécessaires à la médecine générale pour que chaque Français puisse bénéficier de l'accès à un médecin traitant, le président de la République explique comment nos concitoyens devraient pouvoir s'en passer", s'étonne le syndicat.

"Alors que MG France demande que soient valorisés les actes complexes du médecin généraliste et la fonction de synthèse du médecin traitant, la solution retenue consiste à mettre en avant les soins non programmés brefs, simples et répétés", poursuit-il en critiquant l'extension des délégations de tâches.

Il dénonce aussi la décision "d'ouvrir les vannes aux officines spécialisées" dans les "téléconsultations hors sol pouvant aboutir à des dérives inquiétantes pour la qualité de la prise en charge des patients".

"Au lieu de reconnaître l'engagement des médecins traitants qui continuent à tenir, au prix de leur vie familiale voire de leur santé, il leur est reproché de ne pas en faire suffisamment, et demandé de s'impliquer davantage", regrette aussi le syndicat, redoutant une disparition du médecin traitant.

"Dans ces conditions, MG France exprime de sérieux doutes sur les négociations conventionnelles qui, sans changement de cap, aboutiront logiquement à un échec", écrit le syndicat présidé par le Dr Agnès Giannotti, appelant les pouvoirs publics à des "engagements fermes comprenant notamment une remise à niveau non conditionnelle des tarifs".

"Destruction programmée de la médecine libérale" pour l'UFMLS

Le syndicat de l'Union française pour une médecine libre (UFMLS) a dénoncé samedi dans un communiqué "la destruction programmée de la médecine libérale".

"Alors que la crise est immense, le président joue petit bras et ne met rien en oeuvre pour la résoudre! Dès lors, parler de 'pacte de droits et devoirs' pour la médecine libérale sonne creux", accuse le syndicat, qui avait participé jeudi au défilé organisé par Médecins pour demain avec le Syndicat des médecins libéraux (SML) et la Fédération des médecins de France (FMF).

"Présenter le financement de 10.000 assistants médicaux comme une solution aux difficultés d'accès aux soins des Français liés à la pénurie de médecins libéraux est symbolique de cette absence totale d'écoute des professionnels de santé, de connaissances de leurs exercices et de leurs difficultés", reproche le syndicat.

Il dénonce ensuite les propos du chef de l'Etat tenus sur la délégation de tâches entre médecins et autres professionnels de santé et le rôle du médecin traitant qui pourrait désormais être confié à une "équipe traitante".

"Il y aura toujours des médecins référents, généralistes et spécialistes dans ces coalitions d'acteurs de territoires. C'est à eux de s'organiser pour trouver le temps. S'ils sont malins, ils délèguent les actes aux paramédicaux, les actes qui ont le moins de valeur", avait ainsi exposé Emmanuel Macron.

"Parler d'êtres 'malins' et de déléguer à d'autres des actes de 'moins de valeur' est indigne de la fonction présidentielle", s'emporte l'UFMLS.

Le syndicat estime que le discours présidentiel témoigne d'une méconnaissance de la médecine libérale et de son absence d'écoute, et que le chef de l'Etat "fait le choix de la confrontation et d'un conflit dur avec les médecins libéraux", dénonçant le "sabotage présidentiel des négociations conventionnelles".

Dans un communiqué intitulé "le président de la République connaît-il la médecine de ville?", le SML accuse Emmanuel Macron de n'avoir "rien compris ni entendu aux revendications des milliers de médecins libéraux qui ont manifesté [jeudi] dans la rue et aux attentes pourtant légitimes de la médecine de ville".

"Un pays qui est la septième puissance mondiale se doit pour le moins d'augmenter la valeur de la consultation médicale à la moyenne européenne", revendique le SML.

"Ce n'est pas 10.000 assistants médicaux subventionnés qui vont régler le problème de la surcharge administrative quand il nous faut embaucher 40.000 secrétaires médicales et assistants médicaux", observe le SML. Il demande par ailleurs comment les médecins sont "censés financer des locaux plus vastes alors même que les loyers professionnels actuels interdisent en pratique l'installation des médecins de secteur 1".

"Concernant la délégation d'actes, elle ne peut s'envisager qu'à partir du médecin et la plupart des médecins libéraux demandent une délégation des actes administratifs, pas des actes cliniques", ajoute le syndicat.

L'Elysée "sur une autre planète", selon la FMF

Dans un communiqué diffusé lundi, la FMF prend acte "sans surprise de l'ignorance et du mépris du monde libéral exprimés par [le] président de la République". Elle juge que "l'Elysée est sur une autre planète".

"Nous avons eu droit à une leçon de morale, car selon notre président, les médecins libéraux ne feraient plus de gardes, ne prendraient plus de nouveaux patients et mettraient trop de temps pour manger le midi alors qu'ils pourraient consulter entre midi et deux", ironise la fédération, déplorant un déséquilibre dans le discours entre la place consacrée aux hôpitaux et aux libéraux.

Elle réitère "sa demande de rémunération au tarif européen de tous les actes médicaux afin que chaque médecin puisse avoir deux équivalents temps plein salarié, des locaux idoines et non des subventions non pérennes".

La FMF critique l'idée de recourir à des "équipes traitantes" de professionnels de santé faute de médecin traitant, estimant que cela aboutira à faire disparaître le parcours de soins, "faire une médecine de moindre qualité et supprimer le rôle primordial du médecin qui lui seul peut faire un diagnostic médical et établir une prise en charge adaptée à chaque patient".

Le président de la CSMF, le Dr Franck Devulder, contacté lundi par APMnews, réserve sa réaction au lendemain de la prochaine réunion de négociation bilatérale avec l'assurance maladie, programmée mercredi soir.

Il indique avoir bien identifié les signes adressés par le chef de l'Etat à l'adresse de son syndicat, notamment s'agissant des "droits et devoirs" revendiqués par la CSMF depuis quelques années au titre de l'engagement populationnel (cf dépêche du 14/03/2018 à 18:40 et dépêche du 14/03/2018 à 18:40) et sur la nécessité de donner davantage de moyens aux médecins pour qu'ils puissent prendre en charge plus de patients.

"Nous avons entendu les paroles du président de la République, maintenant nous attendons des faits. Si ce discours ne se traduit pas dans les négociations conventionnelles, cela n'aura servi à rien", prévient le Dr Devulder. "Nous sommes dans le money time" de la négociation, souligne le syndicaliste.

Il a rappelé les propositions de la CSMF pour cette négociation, notamment la hiérarchisation des consultations et la valorisation de l'expertise (cf dépêche du 25/02/2022 à 16:40), soulignant que l'enveloppe nécessaire s'élevait à 2,5 milliards d'euros en année pleine.

Les seules annonces trouvant un écho favorable chez les médecins, hors mesures concernant l'hôpital, sont le lancement d'un travail contre les rendez-vous non honorés par les patients, approuvé par le SML et l'UFMLS.

Le SML a salué aussi la levée du plafond de 20% des téléconsultations mais uniquement au bénéfice des praticiens "hors plateformes". Franck Devulder adresse un "carton rouge" à cette annonce, redoutant que cela soit un "chèque en blanc" aux plateformes, dont la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2023 amorce toutefois la régulation.

SAS: les URPS médecins veulent temporiser

Par ailleurs, la Conférence nationale des unions régionales des professionnels de santé libéraux (CN-URPS), dans un courrier rendu public jeudi et adressé aux tutelles, a émis des réserves sur la généralisation en cours du service d'accès aux soins (SAS) alors qu'aucune évaluation des expérimentations n'est disponible.

Elle pointe les incertitudes sur le cadre conventionnel pour la rémunération du SAS, la sollicitation insuffisante des cabinets au regard des créneaux réservés pour le SAS, et la structuration juridique "problématique" et inaboutie à ce jour alors que se multiplient les invitations à recruter des assistants de régulation médicale ou des opérateurs de soins non programmés.

"Si les médecins libéraux et leurs URPS sont convaincus de la nécessité d'une réelle optimisation organisationnelle et opérationnelle, il paraît prématuré de vouloir généraliser ce qui, au regard de ces incertitudes, reste plus un concept qu'une organisation juridiquement encadrée", estime la CN-URPS.

vg/nc/APMnews

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