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MÉDECINS LIBÉRAUX: TROIS SYNDICATS CONFIRMENT LE MOUVEMENT DE GRÈVE PRÉVU DU 26 DÉCEMBRE AU 2 JANVIER
PARIS, 22 décembre 2022 (APMnews) - le Syndicat des médecins libéraux (SML), la Fédération des médecins de France (FMF) et l'Union française pour la médecine libre (UFMLS) ont confirmé, mercredi, leur appel à la grève prévue du lundi 26 décembre au lundi 2 janvier 2023, sur fond de revendications tarifaires.
Interrogé début décembre par BFMTV et Le Parisien, le ministre de la santé et de la prévention, François Braun, avait appelé les médecins libéraux "à ne pas faire grève le 26 décembre" (cf dépêche du 05/12/2022 à 07:00).
"Les médecins ont des droits et des devoirs", avait-il évoqué lors de l'interview: "ces devoirs sont que nos concitoyens puissent avoir un médecin traitant […], l'autre est d'assurer la permanence des soins".
Qu'à cela ne tienne pour le SML, la FMF et l'UFMLS. Les trois syndicats ont affirmé, mercredi à l'occasion d'une conférence de presse, la tenue du mouvement de grève des cabinets de médecins généralistes, à partir du 26 décembre et jusqu'au 2 janvier.
Par ce mouvement, ils entendent peser sur les négociations conventionnelles ouvertes depuis le 9 novembre entre les six syndicats de médecins libéraux, l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam) et l'Union nationale des organismes complémentaires d'assurance maladie (Unocam), rappelle-t-on (cf dépêche du 09/11/2022 à 19:16).
"Les médecins libéraux, outrés du peu de cas fait de leurs immenses efforts pour tenir à bout de bras le système de santé volontairement détruit par des politiques iniques, passeront cette année les fêtes de fin d'année en famille", a indiqué le SML dans un communiqué, publié mardi.
Une revalorisation des honoraires médicaux
Revendiquant une "revalorisation des honoraires médicaux", le syndicat "appelle à la fermeture des cabinets libéraux du [samedi] 24 décembre au [jeudi] 5 janvier inclus" mais également à la "grève des gardes" durant cette période.
Ce mouvement de grève a aussi été annoncé du côté de l'UFMLS: "On laissera les médecins libres d'organiser la grève comme ils le souhaitent en fonction des impératifs du terrain", a précisé le Dr Jérôme Marty, médecin généraliste et président du syndicat, joint jeudi par APMnews.
"Même si on constate généralement que la période entre Noël et le Jour de l'an est une période à faible activité médicale, si des médecins font grève dans un territoire où il y a une très forte demande, je ne fais aucun doute qu'ils reprendront le collier", a-t-il nuancé.
Plus qu'un mouvement de grève, Jérôme Marty préfère parler de "mobilisation". "Et elle est partie pour durer et pour prendre de l'ampleur", a-t-il averti: "Nous ne voulons pas être responsables de l'effondrement de notre système, si le gouvernement n'agit pas nous allons l'obliger à agir car nous ne pouvons plus accepter ce que nous vivons actuellement".
Même son de cloche du côté de la FMF: "si vous voulez obtenir des conditions de travail dignes de ce nom, il va falloir les exiger sur le terrain, en se regroupant tous derrière 'Médecins pour demain' qui appelle à […] la fermeture des cabinets du 26 au 31 décembre", a pointé le syndicat lors de son "Point Hebdo", diffusé dimanche.
Ce mouvement de grève sera en effet suivi par "Médecins pour demain", une coordination de médecins présentée comme "apolitique et asyndicale", qui revendique, elle aussi, une hausse de la tarification des consultations de 25 euros à 50 euros.
Né en septembre sur les réseaux sociaux, Médecins pour demain, qui compte aujourd'hui plus de 15.000 membres sur sa page Facebook, était l'initiative d'un mouvement de grève, fin novembre. Celui-ci avait été rallié par plusieurs syndicats de médecins biologistes, généralistes et urgentistes libéraux, rappelle-t-on (cf dépêche du 18/11/2022 à 11:50).
"Avec 25 euros, nous ne pouvons pas: louer des locaux spacieux aux normes, acquérir du matériel de qualité, embaucher du personnel pour libérer 10 à 15h de temps médical", a déploré Christelle Audigier, médecin généraliste, fondatrice du mouvement dans un communiqué de presse diffusé jeudi.
Selon elle, la revalorisation tarifaire permettrait aussi de "promouvoir une activité de richesse 'made in France'" ainsi que de "créer un choc d'attractivité pour que les jeunes médecins s'installent en médecine libérale et que les plus âgés poursuivent leur travail".
Pas d'appel à la grève pour MG-France et le CSMF
Par ailleurs, le syndicat de généralistes MG France n'appellera pas ses adhérents à la grève: "Au regard de la situation médicale déjà très tendue, même presque alarmante, nous avons fait le choix de laisser à nos adhérents le loisir de faire comme ils le souhaitent en fonction de la réalité du terrain", a expliqué le Dr Jean-Christophe Nogrette, porte-parole du syndicat.
"Nous faisons bien entendu part de toute notre sympathie et de notre soutien aux médecins qui ont les moyens de fermer leurs cabinets", a-t-il ajouté.
Il en est de même pour la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), premier syndicat des médecins libéraux. "Au regard de la situation actuelle sur le plan infectieux (grippe, Covid-19, bronchiolite), demander aux médecins libéraux, notamment aux médecins généralistes, une fermeture des cabinets nous semble compliqué," a reconnu le Dr Franck Devulder, hépato-gastro-entérologue, président de la CSMF.
"Pour l'heure, nous nous concentrons en priorité sur les meilleures négociations conventionnelles possibles", a-t-il poursuivi tout en précisant que la CSMF appelait "à une fermeture des cabinets tous les samedis matins, tant que la Cnam refuse de détailler la nouvelle tarification".
Une grande manifestation nationale est également prévue le 5 janvier 2023 à Paris. Pour l'heure, seuls le SML, la FMF et l'UFMLS ont confirmé leur participation.
jr/vg/ab/APMnews
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MÉDECINS LIBÉRAUX: TROIS SYNDICATS CONFIRMENT LE MOUVEMENT DE GRÈVE PRÉVU DU 26 DÉCEMBRE AU 2 JANVIER
PARIS, 22 décembre 2022 (APMnews) - le Syndicat des médecins libéraux (SML), la Fédération des médecins de France (FMF) et l'Union française pour la médecine libre (UFMLS) ont confirmé, mercredi, leur appel à la grève prévue du lundi 26 décembre au lundi 2 janvier 2023, sur fond de revendications tarifaires.
Interrogé début décembre par BFMTV et Le Parisien, le ministre de la santé et de la prévention, François Braun, avait appelé les médecins libéraux "à ne pas faire grève le 26 décembre" (cf dépêche du 05/12/2022 à 07:00).
"Les médecins ont des droits et des devoirs", avait-il évoqué lors de l'interview: "ces devoirs sont que nos concitoyens puissent avoir un médecin traitant […], l'autre est d'assurer la permanence des soins".
Qu'à cela ne tienne pour le SML, la FMF et l'UFMLS. Les trois syndicats ont affirmé, mercredi à l'occasion d'une conférence de presse, la tenue du mouvement de grève des cabinets de médecins généralistes, à partir du 26 décembre et jusqu'au 2 janvier.
Par ce mouvement, ils entendent peser sur les négociations conventionnelles ouvertes depuis le 9 novembre entre les six syndicats de médecins libéraux, l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (Uncam) et l'Union nationale des organismes complémentaires d'assurance maladie (Unocam), rappelle-t-on (cf dépêche du 09/11/2022 à 19:16).
"Les médecins libéraux, outrés du peu de cas fait de leurs immenses efforts pour tenir à bout de bras le système de santé volontairement détruit par des politiques iniques, passeront cette année les fêtes de fin d'année en famille", a indiqué le SML dans un communiqué, publié mardi.
Une revalorisation des honoraires médicaux
Revendiquant une "revalorisation des honoraires médicaux", le syndicat "appelle à la fermeture des cabinets libéraux du [samedi] 24 décembre au [jeudi] 5 janvier inclus" mais également à la "grève des gardes" durant cette période.
Ce mouvement de grève a aussi été annoncé du côté de l'UFMLS: "On laissera les médecins libres d'organiser la grève comme ils le souhaitent en fonction des impératifs du terrain", a précisé le Dr Jérôme Marty, médecin généraliste et président du syndicat, joint jeudi par APMnews.
"Même si on constate généralement que la période entre Noël et le Jour de l'an est une période à faible activité médicale, si des médecins font grève dans un territoire où il y a une très forte demande, je ne fais aucun doute qu'ils reprendront le collier", a-t-il nuancé.
Plus qu'un mouvement de grève, Jérôme Marty préfère parler de "mobilisation". "Et elle est partie pour durer et pour prendre de l'ampleur", a-t-il averti: "Nous ne voulons pas être responsables de l'effondrement de notre système, si le gouvernement n'agit pas nous allons l'obliger à agir car nous ne pouvons plus accepter ce que nous vivons actuellement".
Même son de cloche du côté de la FMF: "si vous voulez obtenir des conditions de travail dignes de ce nom, il va falloir les exiger sur le terrain, en se regroupant tous derrière 'Médecins pour demain' qui appelle à […] la fermeture des cabinets du 26 au 31 décembre", a pointé le syndicat lors de son "Point Hebdo", diffusé dimanche.
Ce mouvement de grève sera en effet suivi par "Médecins pour demain", une coordination de médecins présentée comme "apolitique et asyndicale", qui revendique, elle aussi, une hausse de la tarification des consultations de 25 euros à 50 euros.
Né en septembre sur les réseaux sociaux, Médecins pour demain, qui compte aujourd'hui plus de 15.000 membres sur sa page Facebook, était l'initiative d'un mouvement de grève, fin novembre. Celui-ci avait été rallié par plusieurs syndicats de médecins biologistes, généralistes et urgentistes libéraux, rappelle-t-on (cf dépêche du 18/11/2022 à 11:50).
"Avec 25 euros, nous ne pouvons pas: louer des locaux spacieux aux normes, acquérir du matériel de qualité, embaucher du personnel pour libérer 10 à 15h de temps médical", a déploré Christelle Audigier, médecin généraliste, fondatrice du mouvement dans un communiqué de presse diffusé jeudi.
Selon elle, la revalorisation tarifaire permettrait aussi de "promouvoir une activité de richesse 'made in France'" ainsi que de "créer un choc d'attractivité pour que les jeunes médecins s'installent en médecine libérale et que les plus âgés poursuivent leur travail".
Pas d'appel à la grève pour MG-France et le CSMF
Par ailleurs, le syndicat de généralistes MG France n'appellera pas ses adhérents à la grève: "Au regard de la situation médicale déjà très tendue, même presque alarmante, nous avons fait le choix de laisser à nos adhérents le loisir de faire comme ils le souhaitent en fonction de la réalité du terrain", a expliqué le Dr Jean-Christophe Nogrette, porte-parole du syndicat.
"Nous faisons bien entendu part de toute notre sympathie et de notre soutien aux médecins qui ont les moyens de fermer leurs cabinets", a-t-il ajouté.
Il en est de même pour la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), premier syndicat des médecins libéraux. "Au regard de la situation actuelle sur le plan infectieux (grippe, Covid-19, bronchiolite), demander aux médecins libéraux, notamment aux médecins généralistes, une fermeture des cabinets nous semble compliqué," a reconnu le Dr Franck Devulder, hépato-gastro-entérologue, président de la CSMF.
"Pour l'heure, nous nous concentrons en priorité sur les meilleures négociations conventionnelles possibles", a-t-il poursuivi tout en précisant que la CSMF appelait "à une fermeture des cabinets tous les samedis matins, tant que la Cnam refuse de détailler la nouvelle tarification".
Une grande manifestation nationale est également prévue le 5 janvier 2023 à Paris. Pour l'heure, seuls le SML, la FMF et l'UFMLS ont confirmé leur participation.
jr/vg/ab/APMnews