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MESURES EN FAVEUR DE L'HÔPITAL: POUR LA FHF ET LE COLLECTIF DE PÉDIATRIE, L'INQUIÉTUDE RESTE DE MISE
Après de multiples alertes des professionnels de la pédiatrie sur la crise traversée par le secteur et à l'issue d'une réunion avec ses représentants, François Braun a annoncé mercredi des mesures de soutien à l'hôpital, chiffrées à environ 400 millions d'euros (intégrant les 150 M€ précédemment annoncés).
Le ministre a ainsi notamment annoncé la prolongation, jusqu'en mars 2023 et pour tous les services hospitaliers, de la majoration des heures de nuit des professionnels paramédicaux, des gardes et astreintes des médecins, telle qu'elle avait été mise en oeuvre pour l'été, ainsi que l'extension de la prime de soins critiques aux puéricultrices et auxiliaires de puériculture exerçant en réanimation ou unités de surveillance continue (cf dépêche du 02/11/2022 à 19:37).
La FHF a salué dans son communiqué les annonces faites, "visant à répondre à la tension dans les services hospitaliers et tout particulièrement en pédiatrie". Si cette enveloppe "de l'ordre de 400 millions d'euros" montre que le gouvernement "mesure l'ampleur de la situation dans les hôpitaux", il reste toutefois "à en préciser le financement", demande-t-elle.
Cette enveloppe ne figure "pas à ce jour à l'Ondam [objectif national des dépenses d'assurance maladie] rectificatif 2022", relève la FHF. "Il faut l'intégrer au PLFSS [projet de loi de financement de la sécurité sociale] par voie d'amendement".
A noter que la révision de l'Ondam 2022 a été supprimée du PLFSS 2023 par les députés (cf dépêche du 20/10/2022 à 21:20), avant que le gouvernement n'engage le 49-3 sur le texte, dont l'examen au Sénat en séance publique est prévu pour débuter lundi 7 novembre.
La FHF souhaite que ces annonces "s'intègrent dans une stratégie plus systémique et pérenne en matière de permanence des soins". Il faut que "nous puissions procéder à un choc d'attractivité plus pérenne et que nous sortions de la politique de la rallonge permanente. On ne soignera pas l'hôpital avec une addition infinie de mesures de sauvetage", défend Arnaud Robinet, président de la fédération, cité dans le communiqué.
François Braun a précisé mercredi que le chantier "Mieux vivre à l'hôpital" du Conseil national de la refondation (CNR) en santé, devant intégrer la reconnaissance de la pénibilité de certains exercices, serait engagé "dès la semaine prochaine".
Le Collectif de pédiatrie estime que ces mesures ne sont pas à la hauteur des besoins pour résorber la crise. Une délégation de ses membres a été reçue mercredi matin au cabinet d'Emmanuel Macron, à qui elle entendait remettre une lettre d'alerte et de revendication.
Associer aussi les paramédicaux aux discussions
Outre qu'elle reste à préciser, l'enveloppe annoncée "est totalement insuffisante pour mettre en place des ratios soignants-patients", aujourd'hui "la seule solution pour arrêter la fuite du personnel soignant", commente le collectif dans un communiqué de mercredi soir.
La majoration des heures de nuit va "augmenter la charge pesant sur les soignants, contribuant à court terme à leur épuisement et à leur départ de l'hôpital public. Ce sont les salaires qui doivent être augmentés", considèrent également les médecins et paramédicaux du Collectif de pédiatrie.
La généralisation de la prime de soins critiques à l'ensemble des soignants exerçant en réanimation et unités de surveillance continue pédiatriques "est une mesure certes indispensable mais qui ne concerne qu'une infime partie des soignants en pédiatrie", ajoutent-ils.
Ils regrettent aussi que les mesures structurelles soient renvoyées "à des groupes de travail qui débuteront la semaine prochaine et aux futures assises de la pédiatrie au printemps 2023".
"Des mesures structurelles et pérennes, à la hauteur des enjeux que nous portons, ne peuvent plus être retardées, au risque de voir le secteur de la pédiatrie s'embraser puis s'effondrer", réclament les membres du collectif.
"Il est indispensable que puissent être très rapidement annoncés la mise en place rapide de ratios de patients par soignant, la reconnaissance de la spécificité pédiatrique, le recentrage de la gouvernance dans les services ou encore la formation initiale et continue spécifique aux métiers de la pédiatrie".
Le collectif demande par ailleurs que "les soignants non médicaux, les jeunes médecins et notamment les internes, ainsi que les patients, soient associés aux discussions et travaux à venir".
Dans une tribune publiée mercredi dans le journal Sud Ouest, l'ensemble des chefs de service de réanimation pédiatrique s'est aussi adressé au chef de l'Etat pour demander des "réformes d'envergure urgentes", rejoignant les demandes du collectif.
Parmi les 10 revendications portées par les responsables de service figurent la revalorisation des salaires des paramédicaux, des cadres de santé en soins critiques pédiatriques et une "ouverture maintenue des lits de soins critiques pédiatriques toute l'année".
mlb/nc/APMnews
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MESURES EN FAVEUR DE L'HÔPITAL: POUR LA FHF ET LE COLLECTIF DE PÉDIATRIE, L'INQUIÉTUDE RESTE DE MISE
Après de multiples alertes des professionnels de la pédiatrie sur la crise traversée par le secteur et à l'issue d'une réunion avec ses représentants, François Braun a annoncé mercredi des mesures de soutien à l'hôpital, chiffrées à environ 400 millions d'euros (intégrant les 150 M€ précédemment annoncés).
Le ministre a ainsi notamment annoncé la prolongation, jusqu'en mars 2023 et pour tous les services hospitaliers, de la majoration des heures de nuit des professionnels paramédicaux, des gardes et astreintes des médecins, telle qu'elle avait été mise en oeuvre pour l'été, ainsi que l'extension de la prime de soins critiques aux puéricultrices et auxiliaires de puériculture exerçant en réanimation ou unités de surveillance continue (cf dépêche du 02/11/2022 à 19:37).
La FHF a salué dans son communiqué les annonces faites, "visant à répondre à la tension dans les services hospitaliers et tout particulièrement en pédiatrie". Si cette enveloppe "de l'ordre de 400 millions d'euros" montre que le gouvernement "mesure l'ampleur de la situation dans les hôpitaux", il reste toutefois "à en préciser le financement", demande-t-elle.
Cette enveloppe ne figure "pas à ce jour à l'Ondam [objectif national des dépenses d'assurance maladie] rectificatif 2022", relève la FHF. "Il faut l'intégrer au PLFSS [projet de loi de financement de la sécurité sociale] par voie d'amendement".
A noter que la révision de l'Ondam 2022 a été supprimée du PLFSS 2023 par les députés (cf dépêche du 20/10/2022 à 21:20), avant que le gouvernement n'engage le 49-3 sur le texte, dont l'examen au Sénat en séance publique est prévu pour débuter lundi 7 novembre.
La FHF souhaite que ces annonces "s'intègrent dans une stratégie plus systémique et pérenne en matière de permanence des soins". Il faut que "nous puissions procéder à un choc d'attractivité plus pérenne et que nous sortions de la politique de la rallonge permanente. On ne soignera pas l'hôpital avec une addition infinie de mesures de sauvetage", défend Arnaud Robinet, président de la fédération, cité dans le communiqué.
François Braun a précisé mercredi que le chantier "Mieux vivre à l'hôpital" du Conseil national de la refondation (CNR) en santé, devant intégrer la reconnaissance de la pénibilité de certains exercices, serait engagé "dès la semaine prochaine".
Le Collectif de pédiatrie estime que ces mesures ne sont pas à la hauteur des besoins pour résorber la crise. Une délégation de ses membres a été reçue mercredi matin au cabinet d'Emmanuel Macron, à qui elle entendait remettre une lettre d'alerte et de revendication.
Associer aussi les paramédicaux aux discussions
Outre qu'elle reste à préciser, l'enveloppe annoncée "est totalement insuffisante pour mettre en place des ratios soignants-patients", aujourd'hui "la seule solution pour arrêter la fuite du personnel soignant", commente le collectif dans un communiqué de mercredi soir.
La majoration des heures de nuit va "augmenter la charge pesant sur les soignants, contribuant à court terme à leur épuisement et à leur départ de l'hôpital public. Ce sont les salaires qui doivent être augmentés", considèrent également les médecins et paramédicaux du Collectif de pédiatrie.
La généralisation de la prime de soins critiques à l'ensemble des soignants exerçant en réanimation et unités de surveillance continue pédiatriques "est une mesure certes indispensable mais qui ne concerne qu'une infime partie des soignants en pédiatrie", ajoutent-ils.
Ils regrettent aussi que les mesures structurelles soient renvoyées "à des groupes de travail qui débuteront la semaine prochaine et aux futures assises de la pédiatrie au printemps 2023".
"Des mesures structurelles et pérennes, à la hauteur des enjeux que nous portons, ne peuvent plus être retardées, au risque de voir le secteur de la pédiatrie s'embraser puis s'effondrer", réclament les membres du collectif.
"Il est indispensable que puissent être très rapidement annoncés la mise en place rapide de ratios de patients par soignant, la reconnaissance de la spécificité pédiatrique, le recentrage de la gouvernance dans les services ou encore la formation initiale et continue spécifique aux métiers de la pédiatrie".
Le collectif demande par ailleurs que "les soignants non médicaux, les jeunes médecins et notamment les internes, ainsi que les patients, soient associés aux discussions et travaux à venir".
Dans une tribune publiée mercredi dans le journal Sud Ouest, l'ensemble des chefs de service de réanimation pédiatrique s'est aussi adressé au chef de l'Etat pour demander des "réformes d'envergure urgentes", rejoignant les demandes du collectif.
Parmi les 10 revendications portées par les responsables de service figurent la revalorisation des salaires des paramédicaux, des cadres de santé en soins critiques pédiatriques et une "ouverture maintenue des lits de soins critiques pédiatriques toute l'année".
mlb/nc/APMnews