Actualités de l'Urgence - APM
MICHEL BARNIER PROMET DE RENFORCER LES COMPÉTENCES INFIRMIÈRES ET L'ENGAGEMENT DES INTERNES POUR FAVORISER L'ACCÈS AUX SOINS
"Le temps est révolu où l'on avait la crainte de former trop de médecins", a reconnu Michel Barnier, lors de son discours de politique générale mardi à l'occasion du début de la session ordinaire du Parlement.
En affichant la volonté de son gouvernement de garantir un "accès aux services publics de qualité", le premier ministre nommé début septembre (cf dépêche du 05/09/2024 à 18:45) a évoqué "les deux immenses défis que sont le fonctionnement de l'hôpital et la lutte contre les déserts médicaux".
"La lutte contre les déserts médicaux, contre la pénurie de soignants, sera l'une des priorités du gouvernement", a-t-il assuré, en promettant "[d']amplifier l'effort engagé" par ses prédécesseurs.
"Je sais, mesdames et messieurs les députés, votre incompréhension à propos de la diminution des postes d'internes cette année", a-t-il tenu à désamorcer d'emblée alors que la baisse du nombre de nouveaux internes à venir en novembre a suscité un certain émoi au cours du mois d'août (cf dépêche du 28/08/2024 à 18:29), en s'empressant d'ajouter "[qu']en 2025 la dynamique va reprendre fortement puisqu'il y aura 11.000 internes contre 8.500 cette année".
Le premier ministre a alors affiché l'ambition de "travailler avec tous ceux qui le voudront" au lancement d'un "programme nouveau, un programme Hippocrate" pour encourager les "internes français et étrangers à s'engager volontairement pour une période donnée et grâce à l'accompagnement de l'Etat et des collectivités, à exercer dans les territoires qui manquent le plus de médecins".
"S'inspirer de ce qui marche"
Le chef du gouvernement a promis de "s'inspirer de ce qui marche", pour "déployer plus rapidement les assistants médicaux, les bus de santé, les regroupements de professionnels de santé" et de "s'appuyer davantage sur des médecins retraités en leur permettant de reprendre du service avec un cumul favorable quant aux rémunérations des retraites".
"Mon gouvernement proposera d'accélérer l'accès aux soins grâce à une loi infirmières [et] infirmiers qui ira plus loin dans la reconnaissance de leur expertise et leur compétence et leur donnera un rôle élargi dans la prise en charge des patients", a-t-il poursuivi. "Nous pourrions dans cette même logique aller d'ailleurs plus loin aussi avec les pharmaciens et les kinésithérapeutes."
Après avoir brièvement évoqué l'hôpital et la généralisation du service d'accès aux soins [SAS], annoncée désormais "d'ici la fin de l'année", Michel Barnier a appelé à "améliorer l'organisation, la complémentarité des soins au sein de nos territoires entre la ville et l'hôpital, entre le public et le privé".
"Notre système de santé est aussi sérieusement malade de sa complexité, de sa bureaucratie", a-t-il poursuivi, en évoquant de récents échanges avec des médecins lui ayant affirmé "que réduire les formalités auxquelles ils sont astreints permettrait d'augmenter d'environ 15% le temps qu'ils peuvent dédier aux consultations".
"Nous allons nous attaquer à la simplification et la suppression de ces formalités pour retrouver du temps médical utile, mais aussi pour redonner du sens au métier des soignants", a-t-il développé, en se demandant "à l'heure de l'intelligence artificielle, comment expliquer que l'hôpital comme l'école et tant d'autres services soient encombrés par tant de paperasse qui mine le moral des agents comme des usagers".
Enfin le premier ministre a réitéré sa volonté de faire de la santé mentale "la grande cause nationale de l'année 2025" (cf dépêche du 22/09/2024 à 21:52).
L'objectif de réduction du déficit public à 3% du PIB repoussé à 2029
En ouverture de son allocution, Michel Barnier a qualifié la situation des finances publiques de "véritable épée de Damoclès sur la tête de la France et des Français", rappelant que la dette financière, "colossale", atteignait 3.238 milliards d'euros, et que le déficit public devrait dépasser les 6% du produit intérieur brut (PIB) en 2024.
"Notre responsabilité c'est d'alléger le fardeau, de retrouver des marges budgétaires", s'est-il engagé, ciblant une réduction du déficit à 5% du PIB en 2025 et sous la barre des 3% en 2029.
Les derniers engagements de la France visaient un retour à 3% de déficit public en 2027, hypothèse récemment considérée comme irréaliste par le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici (cf dépêche du 18/09/2024 à 16:54).
Michel Barnier a annoncé qu'en 2025, les deux tiers de l'effort de redressement des finances publiques viendraient de la réduction des dépenses, appelant à renoncer à "l'argent magique, l'illusion du tout gratuit, la tentative de tout subventionner".
Les choix seront faits avec "une attention particulière aux plus fragiles", a-t-il assuré, mentionnant notamment les services de santé.
Le premier ministre compte par ailleurs augmenter l'efficacité de la dépense publique, via une "chasse aux doublons, aux inefficacités, aux fraudes, aux abus du système et aux rentes injustifiées".
Il compte sur ce point s'inscrire dans la durée et "responsabiliser" les directeurs d'administrations centrales quant aux efforts de productivité de leurs services.
Le troisième levier qu'il souhaite actionner concerne la fiscalité, via un "effort ciblé, limité dans le temps, dans une exigence de justice fiscale".
Les grandes et très grandes entreprises réalisant des profits importants seront mises à contribution, sans toutefois chercher à remettre en cause leur compétitivité. Une contribution exceptionnelle sera aussi demandée aux Français "les plus fortunés" afin d'éviter des stratégies de défiscalisation.
"Enfin cette fois-ci dans la durée, nous lutterons résolument contre la fraude fiscale et contre la fraude sociale, y compris en sécurisant les cartes Vitale pour éviter le versement indu d'allocations", a ajouté Michel Barnier, en promettant que ces choix "sérieux et graves" seraient discutés avec les parlementaires dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) 2025, "préparé en extrême urgence".
Concernant la "dette écologique", il a notamment appelé de ses vœux une "décarbonation des usines", un "encouragement à l'innovation" ou encore le "renforcement des filières de recyclage".
L'Etat devra par ailleurs se montrer "exemplaire" concernant l'isolation des bâtiments.
Le texte sur la fin de vie repris début 2025
Le premier ministre a promis une plus grande association des parlementaires aux processus de décisions, souhaitant voir moins de textes examinés, mais débattus plus longtemps. Il s'est dit prêt à un partage de l'ordre du jour avec les textes issus des rangs de l'Assemblée plus importants, notamment concernant les propositions de lois transpartisanes, par exemple sur le handicap.
Il veut "faire du dialogue et de la culture du compromis un principe de gouvernement".
Michel Barnier a promis de donner plus de responsabilités aux collectivités locales, de "développer une culture de l'évaluation", de "mutualiser et regrouper les agences, opérateurs et fonds qui ont des objectifs communs", et de "reconstruire une capacité de prospective", en fusionnant France Stratégie et le Haut-commissariat au plan, plutôt que de recourir aux cabinets de conseil privés.
Les ministres devront limiter au strict minimum la production de nouvelles normes.
A la fin de son discours, Michel Barnier a annoncé que le dialogue sur la fin de vie allait reprendre avec les parlementaires, les soignants et les associations début 2025, sur la base du projet de loi dont l'examen a été interrompu par la dissolution.
Une proposition de loi déposée en juillet par Olivier Falorni (Modem, Charente-Maritime) reprend le contenu du projet de loi tel qu'adopté en commission spéciale par les députés, rappelle-t-on (cf dépêche du 22/07/2024 à 16:41).
Les efforts de développement des soins palliatifs seront engagés dès 2025, a-t-il évoqué. Cela devrait se traduire dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025.
La cohabitation intergénérationnelle doit être développée, a notamment mentionné Michel Barnier.
Si le premier ministre a reconnu qu'il devrait composer avec "une Assemblée nationale divisée comme jamais elle ne l'a été depuis 1958", il a mis en garde les députés contre les périls d'un blocage politique: "Les Français ne nous pardonneraient pas l'immobilisme dans les trois ans qui viennent."
"Ils nous demandent des réponses urgentes à quelques grandes questions: l'accès rapide aux soins de qualité près de chez soi, comment vivre de son travail et de sa retraite dignement, comment améliorer les services publics, comment assurer la sécurité dans mon quartier ou dans mon village."
gl-bd/ab/APMnews
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MICHEL BARNIER PROMET DE RENFORCER LES COMPÉTENCES INFIRMIÈRES ET L'ENGAGEMENT DES INTERNES POUR FAVORISER L'ACCÈS AUX SOINS
"Le temps est révolu où l'on avait la crainte de former trop de médecins", a reconnu Michel Barnier, lors de son discours de politique générale mardi à l'occasion du début de la session ordinaire du Parlement.
En affichant la volonté de son gouvernement de garantir un "accès aux services publics de qualité", le premier ministre nommé début septembre (cf dépêche du 05/09/2024 à 18:45) a évoqué "les deux immenses défis que sont le fonctionnement de l'hôpital et la lutte contre les déserts médicaux".
"La lutte contre les déserts médicaux, contre la pénurie de soignants, sera l'une des priorités du gouvernement", a-t-il assuré, en promettant "[d']amplifier l'effort engagé" par ses prédécesseurs.
"Je sais, mesdames et messieurs les députés, votre incompréhension à propos de la diminution des postes d'internes cette année", a-t-il tenu à désamorcer d'emblée alors que la baisse du nombre de nouveaux internes à venir en novembre a suscité un certain émoi au cours du mois d'août (cf dépêche du 28/08/2024 à 18:29), en s'empressant d'ajouter "[qu']en 2025 la dynamique va reprendre fortement puisqu'il y aura 11.000 internes contre 8.500 cette année".
Le premier ministre a alors affiché l'ambition de "travailler avec tous ceux qui le voudront" au lancement d'un "programme nouveau, un programme Hippocrate" pour encourager les "internes français et étrangers à s'engager volontairement pour une période donnée et grâce à l'accompagnement de l'Etat et des collectivités, à exercer dans les territoires qui manquent le plus de médecins".
"S'inspirer de ce qui marche"
Le chef du gouvernement a promis de "s'inspirer de ce qui marche", pour "déployer plus rapidement les assistants médicaux, les bus de santé, les regroupements de professionnels de santé" et de "s'appuyer davantage sur des médecins retraités en leur permettant de reprendre du service avec un cumul favorable quant aux rémunérations des retraites".
"Mon gouvernement proposera d'accélérer l'accès aux soins grâce à une loi infirmières [et] infirmiers qui ira plus loin dans la reconnaissance de leur expertise et leur compétence et leur donnera un rôle élargi dans la prise en charge des patients", a-t-il poursuivi. "Nous pourrions dans cette même logique aller d'ailleurs plus loin aussi avec les pharmaciens et les kinésithérapeutes."
Après avoir brièvement évoqué l'hôpital et la généralisation du service d'accès aux soins [SAS], annoncée désormais "d'ici la fin de l'année", Michel Barnier a appelé à "améliorer l'organisation, la complémentarité des soins au sein de nos territoires entre la ville et l'hôpital, entre le public et le privé".
"Notre système de santé est aussi sérieusement malade de sa complexité, de sa bureaucratie", a-t-il poursuivi, en évoquant de récents échanges avec des médecins lui ayant affirmé "que réduire les formalités auxquelles ils sont astreints permettrait d'augmenter d'environ 15% le temps qu'ils peuvent dédier aux consultations".
"Nous allons nous attaquer à la simplification et la suppression de ces formalités pour retrouver du temps médical utile, mais aussi pour redonner du sens au métier des soignants", a-t-il développé, en se demandant "à l'heure de l'intelligence artificielle, comment expliquer que l'hôpital comme l'école et tant d'autres services soient encombrés par tant de paperasse qui mine le moral des agents comme des usagers".
Enfin le premier ministre a réitéré sa volonté de faire de la santé mentale "la grande cause nationale de l'année 2025" (cf dépêche du 22/09/2024 à 21:52).
L'objectif de réduction du déficit public à 3% du PIB repoussé à 2029
En ouverture de son allocution, Michel Barnier a qualifié la situation des finances publiques de "véritable épée de Damoclès sur la tête de la France et des Français", rappelant que la dette financière, "colossale", atteignait 3.238 milliards d'euros, et que le déficit public devrait dépasser les 6% du produit intérieur brut (PIB) en 2024.
"Notre responsabilité c'est d'alléger le fardeau, de retrouver des marges budgétaires", s'est-il engagé, ciblant une réduction du déficit à 5% du PIB en 2025 et sous la barre des 3% en 2029.
Les derniers engagements de la France visaient un retour à 3% de déficit public en 2027, hypothèse récemment considérée comme irréaliste par le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici (cf dépêche du 18/09/2024 à 16:54).
Michel Barnier a annoncé qu'en 2025, les deux tiers de l'effort de redressement des finances publiques viendraient de la réduction des dépenses, appelant à renoncer à "l'argent magique, l'illusion du tout gratuit, la tentative de tout subventionner".
Les choix seront faits avec "une attention particulière aux plus fragiles", a-t-il assuré, mentionnant notamment les services de santé.
Le premier ministre compte par ailleurs augmenter l'efficacité de la dépense publique, via une "chasse aux doublons, aux inefficacités, aux fraudes, aux abus du système et aux rentes injustifiées".
Il compte sur ce point s'inscrire dans la durée et "responsabiliser" les directeurs d'administrations centrales quant aux efforts de productivité de leurs services.
Le troisième levier qu'il souhaite actionner concerne la fiscalité, via un "effort ciblé, limité dans le temps, dans une exigence de justice fiscale".
Les grandes et très grandes entreprises réalisant des profits importants seront mises à contribution, sans toutefois chercher à remettre en cause leur compétitivité. Une contribution exceptionnelle sera aussi demandée aux Français "les plus fortunés" afin d'éviter des stratégies de défiscalisation.
"Enfin cette fois-ci dans la durée, nous lutterons résolument contre la fraude fiscale et contre la fraude sociale, y compris en sécurisant les cartes Vitale pour éviter le versement indu d'allocations", a ajouté Michel Barnier, en promettant que ces choix "sérieux et graves" seraient discutés avec les parlementaires dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) 2025, "préparé en extrême urgence".
Concernant la "dette écologique", il a notamment appelé de ses vœux une "décarbonation des usines", un "encouragement à l'innovation" ou encore le "renforcement des filières de recyclage".
L'Etat devra par ailleurs se montrer "exemplaire" concernant l'isolation des bâtiments.
Le texte sur la fin de vie repris début 2025
Le premier ministre a promis une plus grande association des parlementaires aux processus de décisions, souhaitant voir moins de textes examinés, mais débattus plus longtemps. Il s'est dit prêt à un partage de l'ordre du jour avec les textes issus des rangs de l'Assemblée plus importants, notamment concernant les propositions de lois transpartisanes, par exemple sur le handicap.
Il veut "faire du dialogue et de la culture du compromis un principe de gouvernement".
Michel Barnier a promis de donner plus de responsabilités aux collectivités locales, de "développer une culture de l'évaluation", de "mutualiser et regrouper les agences, opérateurs et fonds qui ont des objectifs communs", et de "reconstruire une capacité de prospective", en fusionnant France Stratégie et le Haut-commissariat au plan, plutôt que de recourir aux cabinets de conseil privés.
Les ministres devront limiter au strict minimum la production de nouvelles normes.
A la fin de son discours, Michel Barnier a annoncé que le dialogue sur la fin de vie allait reprendre avec les parlementaires, les soignants et les associations début 2025, sur la base du projet de loi dont l'examen a été interrompu par la dissolution.
Une proposition de loi déposée en juillet par Olivier Falorni (Modem, Charente-Maritime) reprend le contenu du projet de loi tel qu'adopté en commission spéciale par les députés, rappelle-t-on (cf dépêche du 22/07/2024 à 16:41).
Les efforts de développement des soins palliatifs seront engagés dès 2025, a-t-il évoqué. Cela devrait se traduire dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2025.
La cohabitation intergénérationnelle doit être développée, a notamment mentionné Michel Barnier.
Si le premier ministre a reconnu qu'il devrait composer avec "une Assemblée nationale divisée comme jamais elle ne l'a été depuis 1958", il a mis en garde les députés contre les périls d'un blocage politique: "Les Français ne nous pardonneraient pas l'immobilisme dans les trois ans qui viennent."
"Ils nous demandent des réponses urgentes à quelques grandes questions: l'accès rapide aux soins de qualité près de chez soi, comment vivre de son travail et de sa retraite dignement, comment améliorer les services publics, comment assurer la sécurité dans mon quartier ou dans mon village."
gl-bd/ab/APMnews