Actualités de l'Urgence - APM

12/09 2019
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MOBILISATION DES SERVICES D'URGENCE: L'AMUF ET L'APH ENTRENT DANS LA DANSE

PARIS, 12 septembre 2019 (APMnews) - L'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) rejoint le mouvement qui touche les services d'urgence depuis plus de six mois, de même qu'Action praticiens hôpital (APH) qui participera à la journée d'action du jeudi 26 septembre, ont annoncé les deux syndicats jeudi.

"Le collectif Inter-Urgences et l’Amuf se sont réunis ce jour à Paris" et le syndicat d'urgentistes a "entériné son entrée dans la grève", font savoir jeudi les deux organisations, dans un communiqué conjoint.

Elles "dénoncent les 12 propositions du ministère" (cf dépêche du 09/09/2019 à 17:13), estimant que "le 'pacte de refondation des urgences' ne répond en aucun cas aux problématiques des personnels et des urgences". Par exemple, "créer un nouveau service téléphonique est inadéquat, inadapté et irréalisable compte tenu des problèmes de recrutement dans les Samu", considèrent-elles.

"Ce plan casse les outils de travail des Samu et illustre la fermeture en marche des structures d’urgence et des lignes de Smur", estiment les deux signataires.

Ils demandent que "la globalité des difficultés de l’hôpital soient prises en compte" et refusent "de prendre des budgets sur les autres services".

"On ne veut pas des 750 millions d'euros [consacrés au 'pacte de refondation des urgences'] censés financer des mesures inadaptées et on ne veut pas dépouiller Pierre pour habiller Paul", a commenté Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Amuf, contacté par APMnews jeudi.

A propos de la création du service d'accès aux soins (SAS), "on ne trouvera pas les médecins qui n'existent pas sans réorganisation de la médecine de ville", a-t-il contesté. "On veut des centres 15-18 à l'échelon départemental."

Pour le porte-parole de l'Amuf, "il faut d'abord une augmentation de l'Ondam [objectif national des dépenses d'assurance maladie], et après discuter des mesures de réorganisation. On ne peut pas réorganiser le système de santé sous la contrainte budgétaire".

L'Amuf et le collectif réclament "la revalorisation salariale des personnels soignants, techniques et administratifs à hauteur de 300 euros par mois, l’arrêt des fermetures de lits et de structures, la réouverture des lits nécessaires dans l’intérêt des patients et la création d’emplois dans les hôpitaux ainsi que les Ehpad [établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes]".

Sur la question de l’intérim médical, elles regrettent "des propositions semi-coercitives plutôt qu’une véritable politique incitative, comme la valorisation des indemnités de garde pour tous les médecins hospitaliers".

Les deux organisations annoncent qu'elles vont "mener à partir de maintenant des actions communes et solidaires".

L'Amuf demande en particulier "à tous les médecins urgentistes de rejoindre dès aujourd’hui les services en grève" et s'associera à "toutes les actions dont la journée du 26 septembre", dans les régions, à l'appel du collectif Inter-Urgences (cf dépêche du 11/09/2019 à 09:53).

"Nous aurons une concertation avec tous les syndicats des personnels prochainement et déjà nous appelons les syndicats de médecins à prendre leurs responsabilités et à nous rejoindre pour répondre, tous ensemble, à la crise que traverse l’hôpital", pointent les deux organisations.

Contacté par APMnews, Renaud Péquignot, président d'Avenir hospitalier (AH) et vice-président d'Action praticiens hôpital (APH), a déclaré que le conseil d'administration d'APH a, jeudi matin, décidé que le syndicat allait "rejoindre le mouvement".

Pour la journée d'actions du 26 septembre, "on appelle chaque médecin à voir localement s'il y a des actions et éventuellement à y participer, et nous participerons a priori à une journée de grève nationale dont la date va être décidée avec le collectif Inter-Urgences", a-t-il précisé.

La CME de l'AP-HP demande une révision du budget hospitalier

Lors de sa réunion de mardi, la commission médicale d'établissement (CME) de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a adopté une motion dans laquelle elle "soutient les demandes des services d'urgence".

Elle souligne "que la crise touche l’hôpital public dans son ensemble" et demande "que les mesures annoncées pour répondre à la crise des urgences soient intégralement financées sans être imputées au budget actuel des hôpitaux".

"Ces mesures doivent être à la hauteur de la gravité de la situation. Toutes les structures hospitalières sont concernées en raison d’une sous-dotation financière ancienne et s’aggravant chaque année", souligne la CME.

Elle "demande un financement hospitalier revu pour assurer convenablement toutes les missions du service public hospitalier".

mlb/ab/APMnews

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MOBILISATION DES SERVICES D'URGENCE: L'AMUF ET L'APH ENTRENT DANS LA DANSE

PARIS, 12 septembre 2019 (APMnews) - L'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) rejoint le mouvement qui touche les services d'urgence depuis plus de six mois, de même qu'Action praticiens hôpital (APH) qui participera à la journée d'action du jeudi 26 septembre, ont annoncé les deux syndicats jeudi.

"Le collectif Inter-Urgences et l’Amuf se sont réunis ce jour à Paris" et le syndicat d'urgentistes a "entériné son entrée dans la grève", font savoir jeudi les deux organisations, dans un communiqué conjoint.

Elles "dénoncent les 12 propositions du ministère" (cf dépêche du 09/09/2019 à 17:13), estimant que "le 'pacte de refondation des urgences' ne répond en aucun cas aux problématiques des personnels et des urgences". Par exemple, "créer un nouveau service téléphonique est inadéquat, inadapté et irréalisable compte tenu des problèmes de recrutement dans les Samu", considèrent-elles.

"Ce plan casse les outils de travail des Samu et illustre la fermeture en marche des structures d’urgence et des lignes de Smur", estiment les deux signataires.

Ils demandent que "la globalité des difficultés de l’hôpital soient prises en compte" et refusent "de prendre des budgets sur les autres services".

"On ne veut pas des 750 millions d'euros [consacrés au 'pacte de refondation des urgences'] censés financer des mesures inadaptées et on ne veut pas dépouiller Pierre pour habiller Paul", a commenté Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Amuf, contacté par APMnews jeudi.

A propos de la création du service d'accès aux soins (SAS), "on ne trouvera pas les médecins qui n'existent pas sans réorganisation de la médecine de ville", a-t-il contesté. "On veut des centres 15-18 à l'échelon départemental."

Pour le porte-parole de l'Amuf, "il faut d'abord une augmentation de l'Ondam [objectif national des dépenses d'assurance maladie], et après discuter des mesures de réorganisation. On ne peut pas réorganiser le système de santé sous la contrainte budgétaire".

L'Amuf et le collectif réclament "la revalorisation salariale des personnels soignants, techniques et administratifs à hauteur de 300 euros par mois, l’arrêt des fermetures de lits et de structures, la réouverture des lits nécessaires dans l’intérêt des patients et la création d’emplois dans les hôpitaux ainsi que les Ehpad [établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes]".

Sur la question de l’intérim médical, elles regrettent "des propositions semi-coercitives plutôt qu’une véritable politique incitative, comme la valorisation des indemnités de garde pour tous les médecins hospitaliers".

Les deux organisations annoncent qu'elles vont "mener à partir de maintenant des actions communes et solidaires".

L'Amuf demande en particulier "à tous les médecins urgentistes de rejoindre dès aujourd’hui les services en grève" et s'associera à "toutes les actions dont la journée du 26 septembre", dans les régions, à l'appel du collectif Inter-Urgences (cf dépêche du 11/09/2019 à 09:53).

"Nous aurons une concertation avec tous les syndicats des personnels prochainement et déjà nous appelons les syndicats de médecins à prendre leurs responsabilités et à nous rejoindre pour répondre, tous ensemble, à la crise que traverse l’hôpital", pointent les deux organisations.

Contacté par APMnews, Renaud Péquignot, président d'Avenir hospitalier (AH) et vice-président d'Action praticiens hôpital (APH), a déclaré que le conseil d'administration d'APH a, jeudi matin, décidé que le syndicat allait "rejoindre le mouvement".

Pour la journée d'actions du 26 septembre, "on appelle chaque médecin à voir localement s'il y a des actions et éventuellement à y participer, et nous participerons a priori à une journée de grève nationale dont la date va être décidée avec le collectif Inter-Urgences", a-t-il précisé.

La CME de l'AP-HP demande une révision du budget hospitalier

Lors de sa réunion de mardi, la commission médicale d'établissement (CME) de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) a adopté une motion dans laquelle elle "soutient les demandes des services d'urgence".

Elle souligne "que la crise touche l’hôpital public dans son ensemble" et demande "que les mesures annoncées pour répondre à la crise des urgences soient intégralement financées sans être imputées au budget actuel des hôpitaux".

"Ces mesures doivent être à la hauteur de la gravité de la situation. Toutes les structures hospitalières sont concernées en raison d’une sous-dotation financière ancienne et s’aggravant chaque année", souligne la CME.

Elle "demande un financement hospitalier revu pour assurer convenablement toutes les missions du service public hospitalier".

mlb/ab/APMnews

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