Actualités de l'Urgence - APM
MORTALITÉ INFANTILE: LA MISSION PARLEMENTAIRE PLAIDE POUR LA CRÉATION D'UN REGISTRE NATIONAL DES NAISSANCES
Les auteurs font tout d'abord part d'une hausse tendancielle préoccupante de la mortalité en France au cours la première année de vie.
"Le taux de mortalité infantile qui avait fortement diminué entre 2001 et 2005, puis de façon plus lente de 2005 à 2012, connaît une augmentation significative depuis 2012. Cette hausse de 7% a fait passer la mortalité infantile de 3,32 en 2012 à 3,56 décès pour 1.000 naissances vivantes en 2019", résument-ils.
Ils précisent que la mortalité néonatale (dans les 27 premiers jours) représente près des trois quarts des décès infantiles, la mortalité néonatale précoce (dans les six premiers jours) représentant 50% du total.
Le risque de mortalité post-néonatale (après 27 jours) se stabilise autour de 0,95 décès pour 1.000 naissances vivantes, en 2021.
Les auteurs relèvent de fortes disparités territoriales, notamment dans les départements d'outre-mer (7,7 décès pour 1.000 naissances vivantes entre 2019 et 2021, contre 3,7 dans le reste de la France), mais aussi entre départements continentaux (5,4 pour 1.000 en Seine-Saint-Denis).
Ils déplorent l'absence de "bases de données fiables" pour "établir de manière certaine les causes de l'augmentation de la mortalité infantile", mais formulent plusieurs hypothèses dont la hausse de la prématurité extrême des naissances, qui ne fait pas consensus, l'organisation et la qualité des soins (démographie médicale, petites maternités désorganisées, fermetures et éloignement des maternités, développement des accouchements à domicile), la santé des mères et l'impact de l'environnement (âge de la mère, tabac, surpoids, diabète) ou encore les inégalités économiques et sociales.
"La France ne dispose pas, à la différence de nombreux pays européens, de registre de naissances permettant la surveillance et les recherches en santé périnatale. Il existe aujourd'hui plusieurs bases de données, au premier rang desquelles figurent le programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI), les bulletins de décès réalisés par l'Insee, le certificat de santé du huitième jour, ou encore les certificats des causes de décès établis par l'Inserm. Le système d'information français apparaît donc très fragmenté et ne permet pas de faire le lien entre les différentes données collectées", constatent-ils.
Ils estiment prioritaire de "créer un registre national des naissances, permettant d'apparier les différentes sources de données et de lier l'histoire des mères à celle de leur nouveau-né" et de "valoriser la recherche en périnatalité et sur la mort inattendue du nourrisson (MIN) en faisant de [ces sujets] une priorité nationale des appels d'offres de recherche".
Ils appellent par ailleurs à améliorer l'offre et la qualité des soins périnataux, notamment en assurant la triple permanence des soins en maternité, en renforçant les hébergements en proximité, en formant aux gestes d'urgence le personnel et en améliorant la "répartition interrégionale des lits de réanimation néonatale", en visant un lit de surveillance continue pour 1.000 naissances.
Les auteurs invitent par ailleurs à "instaurer une politique ambitieuse de prévention" via des "campagnes de grande ampleur sur la prévention des comportements à risque durant la grossesse et après la naissance de l'enfant", à prévenir l'obésité et le diabète chez les mères, à lutter contre la désinformation (notamment en sanctuarisant les budgets de la protection maternelle et infantile), à adapter les campagnes aux territoires et à développer des "structures de prise en charge multidimensionnelle des femmes les plus vulnérables".
bd/nc/APMnews
Informations professionnelles
- AFMU
- Agenda
- Annonces de postes
- Annuaire de l'urgence
- Audits
- Calculateurs
- Cas cliniques
- Cochrane PEC
- Consensus
- Consensus SFMU
- COVID-19
- DynaMed
- E-learning
- Géodes
- Grand public
- Librairie
- Médecine factuelle
- Outils professionnels
- Portail de l'urgence
- Recherche avancée
- Référentiels SFMU
- Textes réglementaires
- UrgencesDPC
- Webinaire
- Weblettre
MORTALITÉ INFANTILE: LA MISSION PARLEMENTAIRE PLAIDE POUR LA CRÉATION D'UN REGISTRE NATIONAL DES NAISSANCES
Les auteurs font tout d'abord part d'une hausse tendancielle préoccupante de la mortalité en France au cours la première année de vie.
"Le taux de mortalité infantile qui avait fortement diminué entre 2001 et 2005, puis de façon plus lente de 2005 à 2012, connaît une augmentation significative depuis 2012. Cette hausse de 7% a fait passer la mortalité infantile de 3,32 en 2012 à 3,56 décès pour 1.000 naissances vivantes en 2019", résument-ils.
Ils précisent que la mortalité néonatale (dans les 27 premiers jours) représente près des trois quarts des décès infantiles, la mortalité néonatale précoce (dans les six premiers jours) représentant 50% du total.
Le risque de mortalité post-néonatale (après 27 jours) se stabilise autour de 0,95 décès pour 1.000 naissances vivantes, en 2021.
Les auteurs relèvent de fortes disparités territoriales, notamment dans les départements d'outre-mer (7,7 décès pour 1.000 naissances vivantes entre 2019 et 2021, contre 3,7 dans le reste de la France), mais aussi entre départements continentaux (5,4 pour 1.000 en Seine-Saint-Denis).
Ils déplorent l'absence de "bases de données fiables" pour "établir de manière certaine les causes de l'augmentation de la mortalité infantile", mais formulent plusieurs hypothèses dont la hausse de la prématurité extrême des naissances, qui ne fait pas consensus, l'organisation et la qualité des soins (démographie médicale, petites maternités désorganisées, fermetures et éloignement des maternités, développement des accouchements à domicile), la santé des mères et l'impact de l'environnement (âge de la mère, tabac, surpoids, diabète) ou encore les inégalités économiques et sociales.
"La France ne dispose pas, à la différence de nombreux pays européens, de registre de naissances permettant la surveillance et les recherches en santé périnatale. Il existe aujourd'hui plusieurs bases de données, au premier rang desquelles figurent le programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI), les bulletins de décès réalisés par l'Insee, le certificat de santé du huitième jour, ou encore les certificats des causes de décès établis par l'Inserm. Le système d'information français apparaît donc très fragmenté et ne permet pas de faire le lien entre les différentes données collectées", constatent-ils.
Ils estiment prioritaire de "créer un registre national des naissances, permettant d'apparier les différentes sources de données et de lier l'histoire des mères à celle de leur nouveau-né" et de "valoriser la recherche en périnatalité et sur la mort inattendue du nourrisson (MIN) en faisant de [ces sujets] une priorité nationale des appels d'offres de recherche".
Ils appellent par ailleurs à améliorer l'offre et la qualité des soins périnataux, notamment en assurant la triple permanence des soins en maternité, en renforçant les hébergements en proximité, en formant aux gestes d'urgence le personnel et en améliorant la "répartition interrégionale des lits de réanimation néonatale", en visant un lit de surveillance continue pour 1.000 naissances.
Les auteurs invitent par ailleurs à "instaurer une politique ambitieuse de prévention" via des "campagnes de grande ampleur sur la prévention des comportements à risque durant la grossesse et après la naissance de l'enfant", à prévenir l'obésité et le diabète chez les mères, à lutter contre la désinformation (notamment en sanctuarisant les budgets de la protection maternelle et infantile), à adapter les campagnes aux territoires et à développer des "structures de prise en charge multidimensionnelle des femmes les plus vulnérables".
bd/nc/APMnews