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19/02 2020
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NÉPHROTOXICITÉ DES PRODUITS DE CONTRASTE: L'HYDRATATION PRÉALABLE INUTILE CHEZ LES INSUFFISANTS RÉNAUX CHRONIQUES MODÉRÉS

WASHINGTON, 19 février 2020 (APMnews) - L'absence d'hydratation en amont d'une tomodensitométrie avec produit de contraste chez des patients atteints d'une insuffisance rénale chronique modérée est non inférieure aux mesures d'hydratation recommandées en prévention d'une atteinte rénale aiguë induite par produit de contraste, selon une étude publiée dans le JAMA Internal Medicine.

La prévention des lésions rénales aiguës induites par les produits de contraste chez les patients atteints d’une néphropathie chronique de stade 3, correspondant à une insuffisance rénale chronique modérée, au moyen d'une hydratation préalable est un soin standard réalisé depuis des années. Cependant, la nécessité de cette mesure dans ce groupe n'est soutenue que par des preuves limitées, selon Rohit Timal du Leiden University Medical Center à Leyde (Pays-Bas) et ses collègues.

Ils ont évalué l’innocuité rénale de l'absence d'une hydratation prophylactique avant l’administration de produits de contraste à base d’iode chez des patients atteints d'une maladie rénale chronique de stade 3.

Dans cet essai clinique randomisé multicentrique, de non-infériorité, mené dans six hôpitaux aux Pays-Bas, 554 patients atteints d'insuffisance rénale chronique modérée ont été randomisés en amont d'une tomodensitométrie entre l'absence d'hydratation préalable et une hydratation avec 250 ml de bicarbonate de sodium 1,4% administré en perfusion pendant une heure.

L’augmentation relative moyenne du niveau de créatinine sérique a été évaluée 2 à 5 jours après l'administration du produit de contraste. Les atteintes rénales aiguës induites par les produits de contraste (définies par une hausse du niveau de la créatinine sérique de plus de 25% ou de plus de 5 mg/l) ont également été relevées à cette période.

L'évolution de la fonction rénale et les effets indésirables ont été étudiés. Une évaluation économique a été menée.

Au total, 523 patients ont été inclus dans l’analyse en intention de traiter.

L’augmentation relative moyenne du niveau de créatinine 2 à 5 jours après administration de produit de contraste était de 3% dans le groupe sans hydratation préalable contre 3,5% dans le groupe "soin standard", par rapport au début de l'étude. L'analyse statistique conclut à la non-infériorité de l'absence d'hydratation sur la pré-hydratation dans ce contexte.

Des lésions rénales aiguës induites par les produits de contraste se sont produites chez 11 patients (2,1%): 7 dans le groupe sans pré-hydratation (2,7%) et 4 dans le groupe standard (1,5%). Le risque relatif n'était pas significativement différent entre les deux groupes.

Aucun patient n’a eu besoin de dialyse ni n’a développé d’insuffisance cardiaque aiguë.

Le coût moyen de l’hydratation était de 119 euros par patient, contre 0 euro dans le groupe sans pré-hydratation. Les autres coûts des soins de santé étaient semblables.

Chez 8 des 11 patients qui avaient présenté une atteinte rénale aiguë induite par les produits de contraste, la fonction rénale a été réévaluée deux mois après la tomodensitométrie. Chez 5 patients, la fonction rénale était complètement rétablie (3 patients dans le groupe sans pré-hydratation et 2 dans l'autre groupe). La détérioration de la fonction rénale persistait toujours chez 3 patients.

Les auteurs indiquent que les résultats de cette étude appuient l'idée que ne pas donner d'hydratation préalable aux patients atteints d'une maladie rénale chronique de stade 3 est une mesure sûre et rentable. Ils estiment que cette étude fournit suffisamment de preuves de sécurité pour que l'hydratation prophylactique soit omise dans cette population.

(JAMA Internal Medicine, publication en ligne du 17 février)

vcd/cd/eh/APMnews

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WASHINGTON, 19 février 2020 (APMnews) - L'absence d'hydratation en amont d'une tomodensitométrie avec produit de contraste chez des patients atteints d'une insuffisance rénale chronique modérée est non inférieure aux mesures d'hydratation recommandées en prévention d'une atteinte rénale aiguë induite par produit de contraste, selon une étude publiée dans le JAMA Internal Medicine.

La prévention des lésions rénales aiguës induites par les produits de contraste chez les patients atteints d’une néphropathie chronique de stade 3, correspondant à une insuffisance rénale chronique modérée, au moyen d'une hydratation préalable est un soin standard réalisé depuis des années. Cependant, la nécessité de cette mesure dans ce groupe n'est soutenue que par des preuves limitées, selon Rohit Timal du Leiden University Medical Center à Leyde (Pays-Bas) et ses collègues.

Ils ont évalué l’innocuité rénale de l'absence d'une hydratation prophylactique avant l’administration de produits de contraste à base d’iode chez des patients atteints d'une maladie rénale chronique de stade 3.

Dans cet essai clinique randomisé multicentrique, de non-infériorité, mené dans six hôpitaux aux Pays-Bas, 554 patients atteints d'insuffisance rénale chronique modérée ont été randomisés en amont d'une tomodensitométrie entre l'absence d'hydratation préalable et une hydratation avec 250 ml de bicarbonate de sodium 1,4% administré en perfusion pendant une heure.

L’augmentation relative moyenne du niveau de créatinine sérique a été évaluée 2 à 5 jours après l'administration du produit de contraste. Les atteintes rénales aiguës induites par les produits de contraste (définies par une hausse du niveau de la créatinine sérique de plus de 25% ou de plus de 5 mg/l) ont également été relevées à cette période.

L'évolution de la fonction rénale et les effets indésirables ont été étudiés. Une évaluation économique a été menée.

Au total, 523 patients ont été inclus dans l’analyse en intention de traiter.

L’augmentation relative moyenne du niveau de créatinine 2 à 5 jours après administration de produit de contraste était de 3% dans le groupe sans hydratation préalable contre 3,5% dans le groupe "soin standard", par rapport au début de l'étude. L'analyse statistique conclut à la non-infériorité de l'absence d'hydratation sur la pré-hydratation dans ce contexte.

Des lésions rénales aiguës induites par les produits de contraste se sont produites chez 11 patients (2,1%): 7 dans le groupe sans pré-hydratation (2,7%) et 4 dans le groupe standard (1,5%). Le risque relatif n'était pas significativement différent entre les deux groupes.

Aucun patient n’a eu besoin de dialyse ni n’a développé d’insuffisance cardiaque aiguë.

Le coût moyen de l’hydratation était de 119 euros par patient, contre 0 euro dans le groupe sans pré-hydratation. Les autres coûts des soins de santé étaient semblables.

Chez 8 des 11 patients qui avaient présenté une atteinte rénale aiguë induite par les produits de contraste, la fonction rénale a été réévaluée deux mois après la tomodensitométrie. Chez 5 patients, la fonction rénale était complètement rétablie (3 patients dans le groupe sans pré-hydratation et 2 dans l'autre groupe). La détérioration de la fonction rénale persistait toujours chez 3 patients.

Les auteurs indiquent que les résultats de cette étude appuient l'idée que ne pas donner d'hydratation préalable aux patients atteints d'une maladie rénale chronique de stade 3 est une mesure sûre et rentable. Ils estiment que cette étude fournit suffisamment de preuves de sécurité pour que l'hydratation prophylactique soit omise dans cette population.

(JAMA Internal Medicine, publication en ligne du 17 février)

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