Actualités de l'Urgence - APM
NORD: LA SITUATION FINANCIÈRE DU GHICL MET À MAL SES PROJETS D'INVESTISSEMENT, MALGRÉ UNE ACTIVITÉ DYNAMIQUE EN 2023
LILLE, 20 février 2024 (APMnews) - Le Groupement des hôpitaux de l'Institut catholique de Lille (GHICL) a enregistré une activité dynamique en 2023 mais également un déficit pour la seconde année consécutive, ce qui l'a contraint à reporter certains investissements, a récemment expliqué son directeur général, Laurent Delaby, à APMnews.
L'hôpital Saint-Philibert (Lomme, banlieue lilloise) et la clinique Sainte-Marie (Cambrai, Nord) ont ainsi dépassé le niveau d'activité 2019 en 2023, rejoignant ainsi l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, qui était "sorti de la garantie de financement" dès 2022.
Ce dynamisme est tiré en hospitalisation conventionnelle par l'activité non programmée, mais c''est surtout l'activité ambulatoire qui, comme ailleurs, a beaucoup augmenté, confirmant une tendance pluriannuelle au GHICL.
Pour autant, après avoir enregistré pour la première fois un déficit en 2022, de l'ordre de 6,7 millions d'euros (M€), le groupement table sur un déficit prévisionnel de 5,5 M€, pour un budget de 330 M€.
Laurent Delaby identifie plusieurs raisons:
- les coefficients de minoration et de pondération appliqués aux tarifs des établissements de santé privés à intérêt collectif (Espic), qui représentent une réduction de 2,5% des tarifs par rapport aux hôpitaux publics et un manque à gagner de 2,5 M€ pour le GHICL
- l'impossibilité pour les Espic en 2023 d'émarger aux financements "Braun" des revalorisations relatives aux urgences et à la permanence des soins, que le GHICL s'est contraint à appliquer pour rester attractif, pour un montant de 2 M€
- l'inflation, notamment du coût de l'énergie
- le recours accru à l'intérim en 2023, pour un coût de 2,5 M€, en raison des difficultés de démographie paramédicale.
L'amélioration de la démographie paramédicale a toutefois permis de réduire le recours à l'intérim en fin d'année, et laisse préjuger de moindres dépenses sur ce poste en 2024.
Dans ce contexte de difficultés financières, le GHICL a été contraint de reporter certaines opérations prévues en 2023 à 2024 au plus tôt, notamment la rénovation du rez-de-chaussée de l'hôpital Saint-Philibert (anesthésie, soins critiques, urgences), estimée à 15 M€, la construction d'une nouvelle extension permettant de passer d'unités d'hospitalisation de 17 à 25 lits et d'offrir des chambres individuelles, et la création d'une unité d'anesthésie et de chirurgie ambulatoire à Saint-Vincent-de-Paul (6,2 M€).
Ce dernier projette par ailleurs à long terme de transférer ses activités ambulatoires et de soins externes dans un bâtiment de 20.000 m² à construire sur un terrain adjacent de 9.000 m² récemment acquis, ce qui permettra de libérer des locaux pour l'activité ambulatoire.
Ce projet, estimé à 100 M€ (construction, adaptation des locaux actuels, matériel), reste loin d'être concrétisé.
La rénovation des façades de Saint-Philibert est, quant à elle, menée à son terme, ce qui permet notamment au GHICL de contrebalancer en partie la consommation énergétique de l'extension inaugurée en 2022.
L'extension de 16 salles de bloc opératoire de l'hôpital Saint-Philibert, dotée d'une unité de chirurgie ambulatoire et inaugurée au printemps 2022 (cf dépêche du 26/11/2021 à 11:16), a permis à l'établissement, jusqu'alors à l'étroit, d'augmenter ses capacités et son activité ambulatoire, qui a crû de 50% entre 2009 et 2024.
Par ailleurs, l'activité de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul a crû de 25% sur les sept dernières années.
A l'avenir, le GHICL compte développer une activité de traitement par cellules CAR-T en hématologie, et vise un niveau 2 voire 3 dans la prise en charge de l'endométriose, mentionne Laurent Delaby.
Le projet de destruction des fibromes par ultrasons focalisés (HIFU) a cependant été abandonné compte tenu du coût de l'outil (1 M€) et des ressources médicales nécessaires à son utilisation.
Une réflexion sur le maintien de deux maternités à Cambrai (Sainte-Marie et le centre hospitalier, 600 accouchements par an chacune) devrait par ailleurs s'engager à l'avenir.
bd/nc/APMnews
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NORD: LA SITUATION FINANCIÈRE DU GHICL MET À MAL SES PROJETS D'INVESTISSEMENT, MALGRÉ UNE ACTIVITÉ DYNAMIQUE EN 2023
LILLE, 20 février 2024 (APMnews) - Le Groupement des hôpitaux de l'Institut catholique de Lille (GHICL) a enregistré une activité dynamique en 2023 mais également un déficit pour la seconde année consécutive, ce qui l'a contraint à reporter certains investissements, a récemment expliqué son directeur général, Laurent Delaby, à APMnews.
L'hôpital Saint-Philibert (Lomme, banlieue lilloise) et la clinique Sainte-Marie (Cambrai, Nord) ont ainsi dépassé le niveau d'activité 2019 en 2023, rejoignant ainsi l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, qui était "sorti de la garantie de financement" dès 2022.
Ce dynamisme est tiré en hospitalisation conventionnelle par l'activité non programmée, mais c''est surtout l'activité ambulatoire qui, comme ailleurs, a beaucoup augmenté, confirmant une tendance pluriannuelle au GHICL.
Pour autant, après avoir enregistré pour la première fois un déficit en 2022, de l'ordre de 6,7 millions d'euros (M€), le groupement table sur un déficit prévisionnel de 5,5 M€, pour un budget de 330 M€.
Laurent Delaby identifie plusieurs raisons:
- les coefficients de minoration et de pondération appliqués aux tarifs des établissements de santé privés à intérêt collectif (Espic), qui représentent une réduction de 2,5% des tarifs par rapport aux hôpitaux publics et un manque à gagner de 2,5 M€ pour le GHICL
- l'impossibilité pour les Espic en 2023 d'émarger aux financements "Braun" des revalorisations relatives aux urgences et à la permanence des soins, que le GHICL s'est contraint à appliquer pour rester attractif, pour un montant de 2 M€
- l'inflation, notamment du coût de l'énergie
- le recours accru à l'intérim en 2023, pour un coût de 2,5 M€, en raison des difficultés de démographie paramédicale.
L'amélioration de la démographie paramédicale a toutefois permis de réduire le recours à l'intérim en fin d'année, et laisse préjuger de moindres dépenses sur ce poste en 2024.
Dans ce contexte de difficultés financières, le GHICL a été contraint de reporter certaines opérations prévues en 2023 à 2024 au plus tôt, notamment la rénovation du rez-de-chaussée de l'hôpital Saint-Philibert (anesthésie, soins critiques, urgences), estimée à 15 M€, la construction d'une nouvelle extension permettant de passer d'unités d'hospitalisation de 17 à 25 lits et d'offrir des chambres individuelles, et la création d'une unité d'anesthésie et de chirurgie ambulatoire à Saint-Vincent-de-Paul (6,2 M€).
Ce dernier projette par ailleurs à long terme de transférer ses activités ambulatoires et de soins externes dans un bâtiment de 20.000 m² à construire sur un terrain adjacent de 9.000 m² récemment acquis, ce qui permettra de libérer des locaux pour l'activité ambulatoire.
Ce projet, estimé à 100 M€ (construction, adaptation des locaux actuels, matériel), reste loin d'être concrétisé.
La rénovation des façades de Saint-Philibert est, quant à elle, menée à son terme, ce qui permet notamment au GHICL de contrebalancer en partie la consommation énergétique de l'extension inaugurée en 2022.
L'extension de 16 salles de bloc opératoire de l'hôpital Saint-Philibert, dotée d'une unité de chirurgie ambulatoire et inaugurée au printemps 2022 (cf dépêche du 26/11/2021 à 11:16), a permis à l'établissement, jusqu'alors à l'étroit, d'augmenter ses capacités et son activité ambulatoire, qui a crû de 50% entre 2009 et 2024.
Par ailleurs, l'activité de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul a crû de 25% sur les sept dernières années.
A l'avenir, le GHICL compte développer une activité de traitement par cellules CAR-T en hématologie, et vise un niveau 2 voire 3 dans la prise en charge de l'endométriose, mentionne Laurent Delaby.
Le projet de destruction des fibromes par ultrasons focalisés (HIFU) a cependant été abandonné compte tenu du coût de l'outil (1 M€) et des ressources médicales nécessaires à son utilisation.
Une réflexion sur le maintien de deux maternités à Cambrai (Sainte-Marie et le centre hospitalier, 600 accouchements par an chacune) devrait par ailleurs s'engager à l'avenir.
bd/nc/APMnews